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Hypocrites

L'esprit de sarcasme de Fray Gerundio s'exerce cette fois sur l'homélie de Sainte Marthe du 7 juin dernier, dont il a déjà été question dans ces pages. Désopilant (22/6/2017)

>>> Sainte Marthe : François s’en prend aux hypocrites

Ci-dessus: bandeau de la page d'accueil du site de "Fray Gerundio" - illustration d'un roman picaresque espagnol anonyme, La Vie de Lazarillo de Tormes (1554)

Hypocrites

fraygerundiodetormes.wordpress.com
18 juin 2017
Traduction de Carlota

* * *

L’année scolaire se termine et mes novices me consultent au sujet de quelques petits travaux qu’ils doivent présenter s’ils veulent augmenter leur note finale. Comme s’ils n’avaient pas perdu assez temps au cours de l’année à étudier des bêtises, voilà qu’un professeur leur conseille d’analyser certains sermons de Sainte Marthe. On sait bien que ces sermons d’une haute théologie sont considérés comme le magistère officiel de nos jours, tandis que l’on piétine le [patrimoine] bimillénaire transmis par l’Église. La Chaire de Sainte Marthe, en plus de distiller de grandes spéculations, est considérée en elle-même comme le point de référence de la doctrine actuelle, en même temps que sont déversés des immondices sur la doctrine de toujours. On peut assécher le cerveau à la seule lecture de ces intelligentes réflexions, quoique cela soit fait soigneusement, car par leur intermédiaire, sont introduisent au sein de la catholicité peu attentive les théories les plus fantaisistes et les concepts les plus farfelus. En recherchant toujours la perdition des âmes, bien évidemment.

Il y a quelques semaines, François a parlé des hypocrites. L’hypocrite n’utilise pas le langage de Jésus, mais la langue même du diable, a dit l’hôte de Sainte Marthe. Je n’ai pas eu d’autre remède que de lire ces lignes

« L’hypocrite est capable de tuer une communauté. Il parle doucement, il juge méchamment une personne. L’hypocrite est un assassin. Rappelons-nous cela : il commence en flattant, on ne lui répond qu’avec la réalité ».

« Qu’ils ne viennent pas avec ces histoires : ma réalité c’est celle-là, comme avec l’idéologie, celle-là c’est la réalité. Et finalement, c’est le langage même du diable, ce que sème cette langue fourchue dans les communautés pour les détruire ».

« Demandons au Seigneur qu’il nous protège pour ne pas tomber dans ce vice de l’hypocrisie, de camoufler l’exactitude, mais avec de mauvaises intentions. Que le Seigneur nous donne cette grâce : Seigneur, que je ne sois jamais hypocrite, que je sache dire la vérité et si je ne peux la dire, que je puisse me taire mais ne jamais, jamais, dire une hypocrisie ».

Je dois dire que ce qui m’est venu en premier à l’esprit a été la pensée que François parlait de lui-même. Je pensais qu'enfin, le repentir était arrivé à son cœur et qu’il voulait se confesser (devant ses auditeurs), de ses attitudes tellement bien connues de tous. Le langage de l’hypocrite est le langage du diable. Il commence par les flatteries, mais on lui répond avec la réalité. Langue fourchue (1), camouflage, idéologie…semblent être les outils que l’hypocrite transporte dans son sac à dos. Mais il faut lui répondre avec la réalité. Parce que sinon, sa langue fourchue répand la destruction dans les communautés.

Justement. J’ai pensé qu’il allait demander pardon. J’insiste sur le fait que j’ai pensé que François parlait de sa propre façon de procéder. Et par conséquent, de la façon de procéder de ses collaborateurs, collègues, compères et complices (2). Mais François préfère demander pardon pour ce qu’ont fait les Papes malfaisants du passé: génocidaires, inquisiteurs, princes de la Renaissance et dictateurs doctrinaux et moraux.

Voyons par exemple la langue fourchue qui a suscité la destruction de l’Eucharistie au sein de la Chrétienté ces quatre dernières années. Tandis que d’une part, François est prodigue d’éloges envers l’Eucharistie, sans laquelle nous ne pouvons vivre, qui nous alimente, qui n’est pas une récompense mais une nécessité, qui est le Seigneur lui-même qui reste en nous, et un long et cetera versé selon un mode mysticoïde (ndt néologisme de notre moine) dans des sermons, nous nous retrouvons actuellement avec le fait que déjà elle est donnée de façon officielle à ceux qui vivent en concubinage. Différents évêques, parmi eux se sont faits remarquer dernièrement ceux de Malte, de Sicile et un d’Argentine récemment nommé par Bergoglio (également petit copain et complice), en plus de l’énorme masse d’évêques et curés dont on ne parle pas dans les journaux et qui font de même, soutenus en cela par les attitudes de François.

Alors qu’il est dit avec impudemment qu’Amoris Laetitia ne conduit pas à la communion des adultères, la communion aux adultères est donnée à profusion. Alors qu’il est dit qu’Amoris ne contredit pas le magistère antérieur (c’est ce que disent les évêques traîtres et les poltrons qui ne veulent pas s’opposer au chef et être exilés), en fait on est en train de contredire le magistère en ce qui concerne l’Eucharistie. Alors que l’on continue à dire que l’Eucharistie est nécessaire pour la vie chrétienne, on est en train d’envoyer en enfer une multitude d’âmes. Comme le dit Saint Paul, tous condamnés de leur propre condamnation. Mais condamnés aussi de leurs propres condamnations ceux qui ont ouvert les portes de l’enfer à tant de catholiques, avec leur langue fourchue qui a semé la destruction dans les communautés.

Aujourd’hui, on célèbre le Corpus Christi. Je ne sais pas ce que va dire François dans ses sermons d’aujourd’hui. Mais je peux assurer que je ne croirai rien de ce qu’il dira. Quand je le verrai avec l’Ostensoir donnant la bénédiction, je n’avalerai pas le crapaud. Les hommes, on les reconnaît par leurs œuvres, pas par leurs paroles. Et le Paglia de la Vie - le xxx des fresques dans sa cathédrale de Terni (3) - peut bien sortir en disant que même s’il y a des pro-avortement dans la Commission Pontificale, l’Église continue à rejeter l’avortement. François peut bien sortir pour dire des paroles apparemment pieuses sur l’Eucharistie. Moi je ne le crois pas. Même si l’Euchariste est piétinée depuis déjà pas mal d’années, François sera, - aux yeux de l’histoire, l’hypocrite qui avance avec des mots flatteurs et camouflées, alors qu’il a tout détruit dans la réalité.

Rien de cela ne préoccupe François. Ce qui lui importe seulement, c’est le trafic d’armes, l’immigration, les contrats de travail et le changement climatique. Le vrai changement climatique va venir après. Et là, il y aura des pleurs et ses grincements de dents. Que Dieu nous prenne confessés, comme disait ma grand-mère.

Mon novice sans expérience a finalement fait son travail en utilisant ces brèves réflexions et ils l’ont recalé. Je ne comprends pas pourquoi l’hypocrisie s’applique seulement pour ceux-là et jamais pour d’autres. Mais c’est justement ce que fait François quand il donne des leçons de moralité. Quelle tristesse.

Fray Gerundio

NDT


(1) En vo lengua bífida, bien sûr du latin lingua bifida, langue mais aussi parole séparée en deux parties…d’où double langage, d’où langue fourchue rappelant celle du serpent déjà rencontrée par Adam et Ève

(2) La suite des mots espagnols est très imagée !

(3) Bien sûr en référence à la fonction de ce prélat. Le xxx est une censure!

* * *

Encore une fois le problème n’est pas de refuser d’avoir un regard compatissant sur les pécheurs, le problème est de pratiquer la vraie charité qui est celle de la vérité en ne changeant ni la nature du péché qu’est l’adultère, ni la nature de l’Eucharistie. Dit différemment, donner l’Eucharistie, véritable corps du Christ après la Consécration, en la donnant à des pécheurs dont le péché n’est plus défini comme un péché, c’est brader la valeur de l’Eucharistie tout en ne rendant pas le pécheur moins pécheur mais en le renfermant plus encore dans le péché. Ce n’est pas non plus faire honneur à son intelligence et à sa capacité de comprendre les enjeux de ses actes. Seule la vérité nous rend libre et la véritable charité ne peut se priver de vérité.
Mais finalement le noyau du problème, ne serait-il pas que certains, et pas des moindres ne croiraient plus en l’utilité d’affirmer la Présence Réelle (dont l’importance de la l’acte du Prêtre) et que la communion n’est plus, comme l’affirment certains chrétiens, que le souvenir de la Cène et d’un repas pris en commun, sans la Transsubstantiation ? Tout me semble lié, mais qui suis-je pour penser ?
(Carlota)