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Le réveil viendra-t-il de Pologne

... alors que Les grands médias snobent le Rosaire sur la Frontière? (10/10/2017)

>>> Pologne: un rosaire symbolique
>>> Un rosaire.... contre le Pape?

>>> Et aussi: le beau témoignage d'un lecteur d'Yves Daoudal, et d'autres photos.

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Sur sa page Facebook, Antonio Socci a relevé le silence assourdissant des grands médias (ceux qui dénoncent les prétendues fakenews des autres, mais pratiquent l'information - j'utilise ce mot par habitude, mais chacun le remplacera par ce qu'il juge plus approprié - sélective) face à la massive mobilisation des polonais pour l'initiative, partie de la base, du "Rosaire à la frontière".
La Repubblica, le journal fondé par l'ami de coeur du pape, Eugenio Scalfari, ose parler de "messagers de haine", et l'Avvenire, le journal de la CEI, mais aussi les autres media satellites du Vatican ont totalement censuré l'évènement, au point qu'Antonio Socci soupçonne "que de Sainte Marthe, l'ordre a été péremptoire et rageur".
Voici pour ma part ce que j'ai relevé sur Google. C'est très modeste, si l'on compare au déferlement qui accompagne chaque information où l'Eglise est au centre de scandales (cf. cardinal Barbarin), ou bien où François fait une de ces déclarations iconoclastes dont il a le secret pour mettre les catholiques fidèles sous une vilaine lumière (là, on n'a que l'embarras du choix, depuis le fameux "qui suis-je pour juger?"):

La grande prière pour la paix en Pologne,
pour la Repubblica, c'est un rite exorciste

Assuntina Morresi
9 octobre 2017
www.loccidentale.it

* * *

Enorme, la participation populaire au rosaire récité samedi le long de la frontière polonaise, dans 320 églises réparties dans plus de 4000 "zones de prière": plus d'un million de personnes directement impliquées, sur place, et beaucoup d'autres, impossibles à apprécier, idéalement du monde entier, qui ont prié le chapelet à l'unisson. "Rosaire à la frontière", le nom donné au geste, célébré le jour où l'Église célèbre notre-Dame du Rosaire, anciennement Notre-Dame de la Victoire, pour commémorer la victoire chrétienne dans la bataille de Lépante, le 7 octobre 1571, celle qui vainquit l'ennemi ottoman et empêcha les minarets de dominer l'Europe. Le pape de l'époque, Saint Pie V, fut l'âme de la coalition chrétienne qui vainquit à Lépante, et c'est lui qui proclama la fête.

Le geste d'hier a été soutenu par la Conférence épiscopale polonaise, et il voulait être une prière pour la nation polonaise - d'où la prière à ses frontières - et pour l'Europe, afin qu'elle protège et préserve la foi chrétienne, seule possibilité de paix. En ce sens, à notre époque ensanglantée par le terrorisme islamique et marquée par la sécularisation, où les invocations de paix sont souvent un instrument partisan ou une vague aspiration irénique, c'est une vraie, grande et sincère prière pour la paix: avec la récitation du chapelet, ses racines ont été indiquées publiquement.

Un geste énorme, comme en témoignent les photos qui circulent abondamment sur Internet: des foules ordonnées en prière, partout, au bord de la mer, à la campagne, à l'intérieur et à l'extérieur des églises. Il est particulièrement frappant de voir une longue chaîne humaine priant avec en main un chapelet tout aussi long, avec de grands grains. Ce sont les images prises par les nombreux Italiens qui sont allés sur place hier, récitant le chapelet avec les fidèles polonais, et ils ont rapporté le tout sur les réseaux sociaux. Les quotidiens et journaux télévisés ont complètement ignoré l'événement: seul Antonio Socci a consacré hier sur Libero un article à l'événement, en compagnie de Joanna Berendt et Megan Specia de l'autre côté de l'Atlantique, sur le New York Times. Aujourd'hui, deux jours après l'événement, la Repubblica rend enfin compte des faits, à sa manière: actualité correcte, titre qui est tout un programme "L'exorcisme de masse contre les migrants islamiques". Quelqu'un devrait expliquer à la Repubblica, un journal si désireux de dialoguer avec le pape, que la prière n'est pas un rite exorciste.

Mais désormais, certaines nouvelles ne circulent que sur internet. La télévision et la presse papier sont irrémédiablement alignées pour décrire un monde qui n'existe pas, ou plutôt, elles persistent à ne représenter qu'une partie du réel, de moins en moins significatif et représentatif du vrai monde, sauf à céder au désespoir quand les faits ne leur donnent pas raison ou que les ventes chutent inexorablement. Pensez simplement à la façon dont, un an après son élection, Trump continue d'être décrit chaque jour comme un fou sans foi ni loi au bord de la ruine.

Des faits énormes comme le rosaire polonais d'hier sont en contradiction avec le monde globalisé qui nous a été décrit comme le meilleur des mondes possibles, où tous sont également citoyens parce qu'en substance dépourvu d'identité, où la famille et la patrie sont déclinées au pluriel parce que plus personne ne reconnaît les siens, et où la foi voudrait être confinée à un sentiment intime ou à un activisme social. La grande prière récitée physiquement le long des frontières polonaises exprime d'abord le besoin naturel et spontané de conserver ses racines et son histoire, de savoir qui l'on est et d'où l'on vient. Cette exigence ne peut être ignorée ou, pire encore, déclassée en tant que manifestation populiste et xénophobe.

Qui suis-je? À qui suis-je? Ce sont là les questions qui émergent de manière frappante dans le monde occidental de plus en plus vieux, stérile et surtout désorienté. Les Polonais ont répondu en exprimant leur appartenance à la foi catholique, par un geste antique et simple: la récitation du chapelet, le jour qui célèbre la victoire du christianisme. D'une manière qui fait faire la grimace au climat politiquement correct qu'on respire; mais ne pas se laisser questionner par un fait de ce genre serait une erreur pire.