Benoit-et-moi 2017
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Le Vatican okkupé

Le prophète Elie

C'est ainsi que le voit le blogger italien "don Elia", mettant bout à bout une série de faits culminant avec l'affaire de l'Ordre de Malte, et qui vont tous dans le même sens (15/5/2017)

La critique - féroce - peut paraître excessive (surtout pour les gens qui ne se donnent pas la peine d'observer ce qui se passe vraiment, je ne parle évidemment pas de ceux qui sont de mauvaise foi).
Les faits évoqués par "don Elia" (*), bien qu'il ne donne pas de noms, sont tous facilement "traçables", y compris dans ces pages.
Pris séparément, chacun d'entre eux pourrait évidemment avoir une explication toute simple, "innocente", et donc pas imputable à charge à François. Honni soit qui mal y pense!! Le problème, c'est qu'il y a accumulation, toujours dans le même sens, que les faits s'insèrent dans un ensemble toujours plus homogène, et que cela devient un faisceau de plus en plus dense de présomptions.

Comme le dit Antonio Socci: «A ce stade, on se demande: quelle autre démolition doit faire [François] pour ouvrir les yeux des papolatres enthousiastes?»

Vatican okkupé

La Scure di Elia
13 mai 2017
Ma traduction

* * *

La terreur est palpable dans les bureaux de la Curie romaine. Tépéphones portables et messagerie électronique de ses fonctionnaires sont tenus sous contrôle. Les membres de dicastères entiers ont été rénouvelés dans le sens progressiste, leurs titulaires - s'ils sont restés en place - complètement évincés. Les évêques du monde entier vivent dans le cauchemar d'un limogeage infâmant pour «négligence» dans le traitement des cas d'abus [sexuels]. Les professeurs des facultés de théologie sont surveillés et leurs leçons passées au crible pour vérifier qu'elles sont conformes au «nouveau cours». Clercs et religieux sont signalés aux supérieurs, s'ils parlent - ne serait-ce qu'un peu trop - du pape; ceux qui l'attaquent publiquement (chose qui, sous Jean-Paul II et Benoît XVI était monnaie courante) sont promptement pulvérisés. Des collines du Vatican, où règne un climat de suspicion et de peur, aux extrêmes «périphéries» de l'Eglise catholique, où peut disparaître quiconque n'est pas aligné, on se sent pris au piège dans un authentique régime totalitaire. Pas de doute: c'est l' «église de la miséricorde» ...

Le Vatican ressemble de plus en plus à un pays occupé par une puissance hostile, l'«inimica vis» de Léon XIII [les forces adverses - allusion à l'Encyclique anti-maçonnique éponyme de Léon XIII, 1892). Cette puissance étrangère, abusive et trompeuse, a réussi à implanter au cœur de la catholicité une sorte d'Etat policier dans lequel la plus minime dissidence est interdite. Un régime fondé sur le mensonge, du reste, ne peut se maintenir qu'en éliminant toutes les voix de la vérité: même une seule peut provoquer une crise, simplement en montrant l'absurdité et l'incohérence de ses motifs, qu'au contraire la masse, abasourdie par une immense machine de propagande, engloutit comme la chose la plus naturelle au monde. Ceux qui ne peuvent pas être réduits au silence sont dénigrés, diffamés, insultés avec une hargne impressionnante, éventuellement par des tiers (journalistes et comédiens); ceux qui continuent à parler en dépit des sanctions sont couverts d'opprobre par l'appareil médiatique, y compris par des moyens illicites: la licéité des actes est commode au pouvoir et à son maintien.

Le chef du parti n'a pas besoin de s'exposer outre mesure: il utilise ses sous-fifres pour frapper les opposants et les indésirables, à moins que la propagande ne les ait rendus si odieux au public qu'elle fasse apparaître la purge comme une intervention juste et nécessaire, ce qui ne fait qu'accroître sa popularité incontestée. Les vrai corrompus - (..) intrigants et lobbyistes - restent «inexplicablement» à leur poste (comme le pervers notoire choisi comme prélat de l'IOR), tandis que le cardinal Pell, chargé de rétablir l'ordre dans les finances du Vatican, a été complètement discrédité avec des scandales de pédophilie datant trente ans, où il n'était nullement impliqué. Ceux qui au contraire ont vraiment couvert les abus sur mineurs sont protégés par le chef ou même devenus évêques, comme cela est arrivé à Osorno, au Chili, malgré de violentes protestations de rue. Et ceux qui ont exalté sans retenue un ami défunt, pédéraste invétéré et promoteur pendant des décennies de l'avortement, la drogue, la sodomie, l'euthanasie et ainsi de suite, est et reste à la tête de l'Académie pontificale pour la vie, redéfinie dans ses objectifs et reconstituée avec un changement total. Est-ce un hasard s'il s'est fait représenter dans son ancienne cathédrale dans une fresque aux couleurs homoérotiques flagrantes?

Étranges critères pour une réforme ... Mais dans tout régime qui se respecte, il est interdit de soulever des questions et même de penser. Si ce qu'ils disent ou font là-haut vous semble étrange, vous êtes soit fou soit réactionnaire: en un mot, vous êtes sans espoir. S'ils ne vous éliminent pas physiquement, ils vous anéantissent moralement: c'est comme si vous n'aviez jamais existé. Quelqu'un qui en a personnellement fait l'expérience a comparé le climat ecclésial d'aujourd'hui à celui de l'ex-Union soviétique. Fils de déportés dans un camp de travail, Mgr Schneider sait de quoi il parle. A la base, évidemment, il y a les mêmes idées perverses visant à dissoudre l'ordre établi par Dieu, non seulement dans la société mais aussi dans l'Eglise, afin de soumettre l'humanité à la règle de Satan. Ce dernier enivre ses pions avec la puissance et la popularité médiatique, mais il les tient avec la perversion sexuelle, dans laquelle il les fait plonger pour les rendre facilement soumis au chantage, après les avoir attirés comme des mouches sur le proverbial fumier, Mammon. ...

L'agression inouïe à la souveraineté de l'Ordre de Malte, par celui qui a été décrit à juste titre comme le leader de la gauche mondiale (autrement dit du politiquement correct maçonnique), ne visait pas uniquement à la réintégration d'un «missionnaire» de la contraception dans les pays pauvres (laquelle représente déjà en soi un énorme business), mais a probablement bien d'autres ambitions: que «l'Eglise pauvre pour les pauvres» veuille faire main basse sur l'énorme patrimoine géré par les Chevaliers? Avec un budget annuel de deux milliards de dollars, ce sont des miettes par millions qui tombent de la table... Au pèlerinage international à Lourdes, récemment conclu, le délégué pontifical a chaleureusement plaidé pour le renforcement du caractère religieux de l'Ordre comme solution à tous les problèmes. Mais en réalité, la lourde intrusion du Saint-Siège dans son gouvernement (lequel a été en substance effacé), a donné raison au courant allemand, qui voudrait le séculariser, le transformer en une ONG. Sur les cinq membres de la commission pontificale nommée pour enquêter sur le conflit entre Festing et Böselager, quatre sont des amis du second et trois d'entre eux (y compris l'archevêque Tomasi) sont impliqués dans une mystérieuse société de holding qui gère un héritage de 120 millions € de provenance inconnue. La plainte de Festing contre le syndic, après sa démission forcée, a été - comme par hasard - retirée par Böselager, qui s'est empressé de négocier un accord. Conflit d'intérêts? Bien sûr que non, puisqu'on travaille pour les plus démunis ...

Celui qui a perdu la face, dans cette sombre histoire de requins, c'est le Cardinal Patron, qui est apparemment tombé dans un piège terrible qui lui a été tendu précisément par le féroce dictateur. Dans un entretien en tête-à-tête - comme l'a confirmé en termes plus diplomatiques une lettre officielle - ce dernier s'était montré déconcerté par le commerce immonde des préservatifs fait par une organisation catholique en violation totale du magistère, lui demandant même de se mettre au travail pour purger l'ordre des francs-maçons. En homme juste qu'il est, le bon Burke avait évidemment cru en la sincérité de l'homme vêtu de blanc et avait agi dans le sens indiqué, faisant involontairement exploser le conflit qui a fourni à ce dernier le prétexte pour intervenir en une ingérence injustifiable, absolument illégitime et sans précédent.

Tout cela n'est certes pas un incident isolé. Là où il y a la puanteur du fumier (du diable), il y a la haute finance internationale, qui tient en main les gouvernements occidentaux et contrôle désormais l'Eglise catholique. Les enjeux sont élevés, la situation humainement désespérée: ils n'existe pas sur terre de moyens suffisants pour vaincre l'ennemi et gagner la guerre; ce n'est que sur des moyens surnaturels que nous pouvons compter. C'est peut-être une idée folle, mais en ce centenaire de Fatima, il semble que la Sainte Vierge nous propose un entreprise pour des braves: pénétrer dans le camp adverse avec une poignée d'intrépides, et y accomplir un acte explosif. L'année dernière, à plus d'une centaine, nous nous sommes consacrés à Elle sur la tombe de Saint-Pierre pour reprendre symboliquement possession du cœur de la chrétienté. Cette année, nous devons oser beaucoup plus: consacrer le Vatican lui-même à son Cœur Immaculé, pour qu'Elle fasse s'écrouler le régime abusif qui s'y est installé, afin de miner à la base la centrale de la contre-église, coopérant avec le ciel pour la libération de la véritable Église.

NDT

(*) A propos de l'auteur:

Don Elia est le pseudonyme d'un italien (apparemment) qui tient depuis 2015 un blog, déjà cité dans ces pages, intitulé "La scure di Elia" (la hache d'Élie).
Il s'y présente comme prêtre depuis 1995, et docteur en théologie depuis cette année (2015?). Il a servi l'Eglise, dit-il, en Italie et à l'étranger, et il a étudié en tant que compositeur et maître de choeur de la grande tradition de la musique sacrée catholique. Il dit qu'il ne peut pas se présenter sous son vrai nom, bien qu'il aimerait le faire, pour des raisons de nécessité supérieure: pour pouvoir continuer à exercer son sacerdoce, ne pas courir le risque de se mettre hors de la communion ecclésiale et ne pas scandaliser ceux qui le connaissent, et n'ont pas les éléments pour partager ses évaluations sur la situation actuelle.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, dit-il, il ne provient pas du milieu traditionaliste. Mais vingt ans d'expérience pastorale lui ont ouvert les yeux tant sur les graves limites de la formation reçue que sur les conditions réelles du Peuple de Dieu

Voici comment il explique le choix de son pseudonyme :

J'ai choisi le pseudonyme d'Elia (Élie) parce que c'est le nom du prophète qui a dénoncé l'infidélité religieuse d'Israël et s'est battu avec courage contre les faux prophètes. J'ai commencé à écrire simplement parce que je n'ai plus vraiment réussi à me contenir, conformément à deux passages de l'Ecriture Sainte que depuis trente ans [?], je répète dans la prière liturgique et qui au moment fixé par la Providence, se sont accomplis dans ma vie: «Longtemps, j’ai gardé le silence; je me suis tu, je me suis contenu. Je gémis comme celle qui enfante, je suffoque, je cherche mon souffle» (Is 42, 14); «Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle» (Is 62: 1).
En dépit de toutes les apparences contraires, ce qui crie dans mes écrits, ce n'est pas une rancune personnelle, mais un amour viscéral pour la sainte Eglise du Christ et une douleur en proportion pour les maux qui l'affligent. Je ne pense pas que je suis «une voix hors du chœur»; au contraire, j'ai réalisé que beaucoup d'autres personnes - surtout des fidèles laïcs - perçoivent la réalité comme moi, et en souffrent tout autant, résistant au mensonge avec une fidélité héroïque à l'Évangile. Je suis donc convaincu qu'il faut réunir et harmoniser les voix dispersées dans un «chœur alternatif» qui continue à garder allumée la lampe de la vérité et du bien authentique. A tous j'adresse cette autre parole sacrée, que saint Paul applique à son propre apostolat: «C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre» (Actes 13, 47; cf. Is 49: 6).