Benoit-et-moi 2017
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Nous méritons le Pape François

Ce que nous révèle la renonciation de Benoît XVI: tout seul, un saint Pape, malgré sa foi et son exemplarité, ne pourra pas sauver l'Eglise; il faudra autour de lui d'authentiques "soldats du Christ" (22/11/2017, mise à jour le 23)

Pour prévenir tout malentendu, il va sans dire que ce genre de réflexion (ici celle de Lawrence England, qui anime le très beau blog <That The Bones You Have Crushed May Thrill> ne peut être comprise que par des gens qui ont la foi. Les autres - dans le meilleur des cas - se contenteront de ricaner; ou bien ils y verront une occasion de ranimer leur haine d'une Eglise qu'ils voient obscurantiste, réactionnaire, islamophobe, source de divisions et de conflits.

Le Pape Benoît XVI et la Grande Révélation

20 novembre 2017
thatthebonesyouhavecrushedmaythrill.blogspot.fr
Ma traduction

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A quoi sert à l'Église qu'un homme vertueux, doctrinalement sain et exemplaire siège sur la Chaire de Pierre, si entre 50 et 90 % des évêques et du clergé ne le croient pas, et sont, en réalité, implacablement opposés à la vérité catholique (...)
Est-il vraiment réconfortant de savoir que "l'homme au sommet" est doctrinalement sain si sur le terrain, là où la vraie vie est vécue, les évêques et le clergé donnent l'impression qu'ils ne croient tout simplement pas en Dieu ou en la Présence Réelle ou la dévotion à la Mère de Dieu et ont une perspective fondamentalement progressiste?

Le contre-mouvement à l'intérieur de l'Eglise, qui devrait être l'Eglise militante, est si faible et si vulnérable. Peu de cardinaux, on peut les compter sur une seule main, peu d'évêques, eux aussi peuvent se compter sur une seule main, se manifestent pour réfuter les erreurs qui viennent de Rome. Ce n'est pas tant que l'Église militante renonce et s'abandonne à l'esprit de l'époque adoptée au sommet de l'Église, mais plutôt que l'Église sur Terre n'est plus militante du tout.

Je suppose que Benoît XVI a régné comme Pape pendant bien plus longtemps que ne le laisse penser son mandat officiel de 2005 à 2013. A l'époque où la Congrégation pour la Doctrine de la Foi était considérée comme vraiment très importante (quelqu'un a-t-il eu des nouvelles de Mgr Ladaria récemment, ou bien est-il parti en vacances prolongées?) le cardinal Ratzinger était le bras droit du pape Jean-Paul II, et les bras droits comptent.
Au fur et à mesure que la maladie de Jean-Paul II s'aggravait dans les années 1990 et que sa capacité à gouverner efficacement devenait plus limitée, les compétences que Joseph Ratzinger a assumées devenaient sans doute plus papales. Peut-être ses expériences sous Jean-Paul II ont-elles même donné au cardinal Ratzinger de l'époque son idée nouvelle très problématique d'une papauté à deux branches avec un ministère actif et un contemplatif.

Saint Jean-Paul II a encore aujourd'hui ses critiques dans les cercles traditionnalistes, le baiser au Coran, le rassemblement d'Assise - les papes donnent un peu l'impression d'une papauté ternie, mais à aucun moment du règne de Benoît XVI ou de Jean-Paul II, les catholiques n'ont senti que la hache était posée sur les fondements moraux de l'Église.
Ce qui m'a stupéfié, moi et bien d'autres, c'est la "Grande Révélation" qui s'est produite avec le départ d'un seul homme au sommet de l'Église.

Il semblerait que l'éviction de ce seul homme ait révélé que ce que nous pouvons voir est une sorte de "mystère" qui laisse beaucoup de catholiques désamparés et ébranlés dans leur foi. Autour d'eux, Benoît et Jean-Paul II avaient tous deux plusieurs - mais peut-être peu nombreux -, membres de haut rang de l'Église comme piliers de soutien. Tous deux étaient forts dans leur foi catholique et dans leur identité catholique. Mais avec le recul - une chose tellement merveilleuse mais souvent d'un goût amer - la présence même de quelques piliers de l'orthodoxie catholique réunis près de la Chaire de Pierre s'est avérée entièrement dépendante de la foi de la personne qui occupait la Chaire.

L'élection du Pape François représente le franchissement définitif du Rubicon pour l'Église catholique. C'est peut-être temporaire, peut-être pas, mais Amoris Laetitia et Magnum Principium sont deux documents qui suggèrent que nous sommes arrivés à un moment de plein dévoilement, un moment dans l'histoire de l'Église où l'Église glisse dans l'insignifiance, où la submersion par la culture délabrée de l'Occident, jadis catholique, est pratiquement garantie. Il n'y a pas de trompette pour annoncer la reddition de l'Église catholique aux faux apôtres, pour annoncer la reddition de l'Église aux forces maléfiques à l'œuvre dans le monde. Il n'y aura probablement pas d'annonce à cet effet. Tout ce que nous recevrons en tant que catholiques, ce sont des mini-annonces. Félicitations pour un avorteur. Ici, un évêque réinventant la messe. Là, l'invitation de Planned Parenthood au Vatican. Tels sont, et je suis sûr que beaucoup de lecteurs seront d'accord, les annonces d'une contre-église établie dans le sein de l'épouse du Christ.

La véritable Église catholique, cependant, celle qui est fidèle à son Seigneur, pour reprendre les mots même du Concile Vatican II, semblerait aujourd'hui "subsister" dans les murs d'une Église catholique fabriquée de toutes pièces, façonnée par des mains humaines, construite par des ennemis du Christ, parce que la prise de contrôle de l'Église catholique "officielle" est désormais presque achevée. C'est l'Église qui - de façon certaine, notre Seigneur l'a promis -, ne peut pas être détruite et contre laquelle les portes de l'Enfer ne pourront pas prévaloir.

Tous ceux qui croyaient au Magistère ordinaire de l'Église jadis proclamé sans aucun sentiment d'embarras par les Papes et qui trouve son expression dans le Catéchisme de l'Église étaient assis bien tranquillement, sachant que le Vicaire du Christ était une force et un rempart contre le démon et personne ne pensait un seul instant que ce qui se passait dans son diocèse, dans sa paroisse locale pouvait arriver à Rome. Pourquoi étions-nous si naïfs? Considérions-nous que les promesses du Christ signifiaient ce que nous pensions qu'elles signifiaient, ou avions-nous lu en dépit du bon sens les promesses du Christ? Depuis 2000 ans, aucun Pape - non, pas même un "Antipape" - n'a essayé de séparer la doctrine morale de l'Église de sa pratique pastorale. Aucun "Antipape" dans l'histoire n'a jamais cherché activement à diluer la doctrine chrétienne sur la morale.

En fin de compte, pourtant, la renonciation de Benoît XVI et la grande révélation qu'elle a engendrée, quoique catastrophique à court terme - catastrophique en effet pour les âmes - purifieront l'Église, mais la chose vraiment troublante qu'il faut réaliser est que la vraie Église - celle qui est fidèle au Christ, celle qui est fidèle à son enseignement -, est petite. Nous devons louer et rendre grâce à Dieu pour les hommes courageux comme le Cardinal Burke et le petit nombre de cardinaux et d'évêques qui se sont manifestés dans un moment de grande crise au cœur de l'Église, mais nous devons aussi être étonnés du manque de foi d'une si grande partie de la Hiérarchie.

Oui, le retour à réalité est là et il est très douloureux et salutaire. Nous pourrions nous poser la question suivante: à quoi sert à l'Église qu'un homme vertueux, doctrinalement sain et exemplaire siège sur la Chaire de Pierre, si entre 50 et 90 % des évêques et du clergé ne le croient pas, et sont, en réalité, implacablement opposés à la vérité catholique. A quoi sert ce pape exemplaire et saint si le résultat est que dans votre paroisse locale, votre prêtre vous dit que la mission de l'Église consiste à prendre soin de notre prochain, mais que le Baptême lui-même n'est nullement nécessaire pour le salut. A quoi sert ce Pape si votre évêque, par exemple, écrit des lettres pastorales dans lesquelles il dit que la confession est un devoir inutile, répétitif, voire même pesant pour une âme. Est-il vraiment réconfortant de savoir que "l'homme au sommet" est doctrinalement sain si sur le terrain, là où la vraie vie est vécue, les évêques et le clergé donnent l'impression qu'ils ne croient tout simplement pas en Dieu ou en la Présence Réelle ou la dévotion à la Mère de Dieu et ont une perspective fondamentalement progressiste?
Etait-il vraiment si consolant de savoir qu'au moins le Pape était catholique? Vraiment? Même quand presque personne dans l'Église, à part vous, n'écoutait un mot de qu'il disait?

Si nous voulons vraiment la preuve de l'abandon total du Seigneur par Son peuple, nous n'avons pas besoin de regarder les choses folles qui se passent à Rome sous le règne du Pape François. Non, si nous voulons vraiment voir la preuve de l'abandon total du Seigneur par Son peuple, nous devons regarder la réaction contre les actes de François et ses documents subtilement trompeurs. Nous devons nous demander, combien de Cardinaux ont signé les dubia demandant des éclaircissements sur la doctrine catholique du Pape? Combien? Quatre. Deux d'entre eux sont morts depuis. Donc cela en fait aujourd'hui deux. Ce nombre va-t-il augmenter? Il faut pardonner à la "Team Francis" de s'être sentie incroyablement confiante dans le succès de leur "révision" de la Foi Catholique, il faut pardonner à l'Archevêque Paglia, au P. James Martin SJ, au Cardinal Cupich, au Cardinal Tobin et au petit nombre des activistes pro-François du clergé et de la Hiérarchie qui débordent de confiance dans la réalisation de leurs idées, parce que le contre-mouvement à l'intérieur de l'Eglise, qui devrait être l'Eglise militante, est si faible et si vulnérable. Peu de cardinaux, on peut les compter sur une seule main, peu d'évêques, eux aussi peuvent se compter sur une seule main, se manifestent pour réfuter les erreurs qui viennent de Rome. Ce n'est pas tant que l'Église militante renonce et s'abandonne à l'esprit de l'époque adoptée au sommet de l'Église, mais plutôt que l'Église sur Terre n'est plus militante du tout.

Oui, l'abdication de Benoît XVI de la Chaire de Pierre fut en effet la grande révélation. Elle a révélé quelque chose d'un mystère d'iniquité qui agit dans les coulisses, elle a révélé dans toute sa réalité sanglante, la meute de loups qui l'entourait et qui attendait sa chute. Cependant, elle a révélé beaucoup plus que cela, que l'apostasie que nous voyons maintenant se produire au sein de l'Église Universelle était déjà en oeuvre dans votre ville, chez vous, dans votre Église. Déjà l'Église fidèle à son Seigneur était là, déjà l'Église infidèle au Christ, une Église adultère était là et l'avait été pendant des années, voire des décennies.

Finalement, l'abdication de Benoît XVI révèle quelque chose sur Benoît XVI, quelque chose sur sa confiance dans le Christ, quelque chose sur le "nouveau" Pape, quelque chose sur la papauté elle-même, mais plus important encore, elle révèle ce qui était déjà à la vue de tous, mais que nous étions si nombreux à ignorer, que l'absence de foi, l'hérésie et l'impiété étaient devenues si présentes parmi le clergé et les évêques qu'il était imprudent de notre part de regarder le Pape et les rassemblements des JMJ, et de dire "Oui, la foi est forte". Non, la foi n'est pas forte. Peut-être est-elle plus forte en Pologne.

Non. Si les catholiques organisent une marche d'un million de personnes sur la Cité du Vatican pour protester contre la destruction de la foi et de la morale chrétiennes ou contre la présence de Planned Parenthood au Vatican, ou si 100-200 millions de personnes signent une pétition rejetant des suppositions apparemment hérétiques dans un document papal, ou si des conférences épiscopales entières s'opposent à une interprétation d'Amoris Laetitia ou de Magnum Principium comme une rupture, alors oui, nous pouvons qualifier l'Eglise catholique de forte. Si les catholiques exigent que leurs pasteurs leur donnent la foi catholique non diluée, alors nous pouvons dire que la foi est forte.

Oui, la Grande Révélation a peut-être révélé le mystère d'iniquité à l'œuvre dans l'Épouse du Christ - je ne vois aucune raison d'en douter - et elle a peut-être même révélé une forme subtile d'apostasie au sommet de l'Église, mais elle révèle aussi quelque chose sur vous et quelque chose sur moi, quelque chose sur votre prêtre et quelque chose sur votre évêque. Elle révèle quelque chose sur notre caractère et notre foi. Sommes-nous fidèles à Jésus-Christ ou non? Allons-nous nous battre pour notre foi ou laisser les loups la ravager et les évêques rebelles violer l'Église? Il n'y a pas un seul membre de l'Église triomphante qui ne soit du côté de ceux qui luttent pour Jésus-Christ. Le Christ est vainqueur. Le Cœur Immaculé de la Sainte Vierge triomphera!

Il peut en effet y avoir beaucoup de clercs et beaucoup d'évêques qui craignent aujourd'hui de prendre la parole pour défendre le Seigneur et Ses enseignements ou pour blâmer les choses terribles en provenance de Rome, mais les laïcs, le clergé et les évêques, les cardinaux aussi, doivent le savoir. Si ceux qui ne cherchent pas la restauration de toutes choses dans le Christ, mais plutôt la réconciliation de l'Église avec le monde selon les termes du monde, sont en quelque sorte victorieux pour un temps, bien qu'ils ne pourront jamais triompher, c'est parce que nous, le Corps du Christ, laissons cela se produire. Aucun Pape n'a le pouvoir de détruire l'Église. Personne ne peut violer ou molester l'Épouse du Christ! Mais ils ne voient aucune opposition substantielle à leur programme. Une pétition ici, une lettre là, un théologien ici, ils sont tous faciles à repousser. Qu'est-ce qui n'est pas facile à repousser? Une armée. Quelle est cette armée? L'Église Militante. Qui sont ses soldats? Ceux de tout rang confirmés comme soldats du Christ.

Où sont les soldats du Christ?
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En apportant la réponse à cette question, nous apporterons, je l'espère, une réponse au moins partielle quant à la raison pour laquelle le bon Dieu a permis cette crise dans l'Église. A quoi servirait le Pape Léon XIV à l'Église demain si l'Église refusait de lutter pour son droit d'être nourrie par un Successeur de Pierre digne de ce nom? A quoi servirait le pape Léon XIV à l'Église demain si 75 % ou plus des évêques et du clergé le méprisaient et le rejetaient parce qu'il défend la vérité de Jésus-Christ et qu'un pourcentage analogue parmi le clergé, les évêques et les laïcs n'a aucune foi dans le Saint Sacrement?

Honnêtement, je pensais que la foi catholique était tellement simple. "Le Pape est catholique donc tout va bien avec l'Église!" Tout le monde tolérait le prêtre hérétique en bas de la rue. Tout le monde tolérait l'évêque hérétique dans son diocèse. Tout le monde tolérait le théologien dissident qui n'avait manifestement pas la foi, l'auteur catholique qui propageait l'hérésie et en profitait. L'université catholique qui était tout sauf catholique. L'école catholique qui donnait des conseils sexuels à ses élèves. L'Église du futur, si elle a un futur, ne sera pas comme cela. Le peuple de Dieu ne le supportera pas.

Je ne sais pas ce que doit faire le pape François pour provoquer la levée de généraux pour former cette armée qui terrifiera ceux qui cherchent à renverser l'Église catholique pour en imiter la doctrine et la morale chrétiennes. En dehors d'un diocèse qui a "trop" de vocations, il n'y a qu'une seule pensée qui va tenir le Pape François éveillé la nuit. Et c'est ça. Une armée de gens jeunes et vieux de tous les grades, du grand au petit criant: "Nous voulons Dieu". Jusqu'à ce que l'Église catholique ait cet esprit, je le vois maintenant, nous avons exactement le Pape que nous méritons.

Si nous ne luttons pas pour notre glorieuse foi catholique, pour la défense de l'Église, nous méritons François et, plus encore, nous méritons pire! Si nous, catholiques, désirons que le Pape soit catholique et tolère l'apostasie et l'absence de foi partout ailleurs, nous ne sommes pas dignes de Jésus-Christ et nous ne sommes certainement pas dignes du Pape Léon XIV, et le Pape de la restauration de l'Église ne trouvera que peu d'aides et pas beaucoup d'amis lors de son accession au Trône. Actuellement, l'Église est en effet un hôpital de campagne. Cependant, les seuls combattants morts ou blessés sont des fidèles catholiques. Les hérétiques s'en sortent très bien, et ils ne voient pas non plus d'opposition substantielle. A moins que cela ne change, un grand et saint Pape ne fait pas de réelle différence pour l'Eglise dans le futur. Nous devons prier pour la résurrection de l'Europe chrétienne, une Europe qui a donné aux Papes une Sainte Ligue, qui était prête à verser son sang plutôt que de permettre aux religions étrangères de s'emparer de la chrétienté, une Église des martyrs. Nous devons prier pour que notre clergé et nos évêques, entourés des fidèles, fassent de leurs diocèses et de leurs paroisses une forteresse contre les assauts à venir, et pour que le Corps du Christ s'ébranle avec une juste colère contre un régime qui cherche à détruire la morale chrétienne. C'est arrivé en Pologne. Cela peut arriver dans l'Église.

Mise à jour (23/11/2017)

Je reçois ce commentaire éclairé d'une lectrice:

«Ne nous leurrons pas! S'ils en avaient eu le droit, les fidèles, déformés depuis longtemps par l'esprit dévoyé des années post-concilaires (et non par le Concile lui-même), auraient voté en 2013... comme les cardinaux!
D'ailleurs, ils se sont tellement réjouis du résultat du conclave!
Le pontificat de François est une EPREUVE que les "catholiques" se sont infligée à eux-mêmes -et que Dieu n'abrège pas, pour notre pénitence et par respect pour notre liberté- et qui a le mérite de révéler au grand jour, à ceux qui sont fidèles à la foi de l'Eglise et persécutés aujourd'hui pour cela, l'apostasie et la pourriture de la majorité des membres de l'Eglise -laïcs et clercs de rang modeste ou très élevé- qui n'ont que ce qu'ils méritent pour l'avoir recherché.
Cette épreuve nous oblige à choisir et à défendre ce en quoi nous croyons et... pourrait déboucher sur une grande purification, à condition que nous priions pour cela.

"Apocalypse" veut dire REVELATION et l'Apocalypse de Saint Jean parle de ceux qui ont lavé leurs vêtements dans "la grande épreuve" : le martyre du sang et d'autres formes de combat spirituel contre le Mal.»