Bergoglio dans les cordes?

Le prophète Elie, et sa hache


Don Elia, ce prêtre italien qui anime le beau blog <La scure di Elia>, revenant sur l'épisode du Lettergate, dresse un bilan des cinq ans de pontificat, et appelle les catholiques à la résistance contre les mauvais prêtres (24/3/2018)

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Bergoglio dans les cordes?


lascuredielia.blogspot.fr
24 mars 2018
Ma traduction

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Du Vatican arrivent des signes évidents de faiblesse. À l'occasion du cinquième anniversaire de l'élection de celui qui, selon ses principaux promoteurs, devait refaire l'Eglise en quatre ou cinq ans, le responsable du dicastère de la Communication, commettant une falsification aussi impardonnable que maladroite, présente au monde une lettre de Benoît XVI de soutien à son successeur. Dommage que la lettre date de plus d'un mois et que la copie distribuée aux journalistes ait été rognée grâce à une banale retouche informatique; bien qu'il y ait un témoignage selon lequel le texte, lors de la conférence de presse, a été lu dans son intégralité, étrangement, aucun des vaticanistes expérimentés - sauf un - ne note la manipulation et tous embouchent unanimement les trompettes pour donner une résonance planétaire à l'intervention surfaite de soutien du "Pape Emerite".... lequel, en réalité, s'était limité à répondre à la missive privée par laquelle le zélé Mgr Viganò lui demandait une préface pour la collection de onze fascicules sur la théologie du Pape François, sur le point d'être lancée à l'occasion de l'anniversaire.

Dans la partie omise, avec sa classe habituelle, le vieux pontife laissait entendre qu'il n'avait pas lu la collection et qu'il n'avait pas la moindre intention de la lire (étant donné, entre autres, que l'un des auteurs est un "théologien" promoteur en son temps, d'«initiatives anti-papales»). On en arrive donc à se demander sur quoi peut bien se baser l'appréciation, évoquée plus haut, de la «profonde formation philosophique et théologique» de Bergoglio, qui devrait démentir un «préjugé stupide» sur sa personne. Nous n'avions jamais entendu le doux Ratzinger parler avec une telle dureté, sauf sur des questions très graves d'actualité ecclésiale, et encore moins étions-nous habitués à le voir se défendre d'un préjugé contre lui: il ne l'a pas fait même dans des circonstances exceptionnelles, comme, par exemple, lorsque trois cents prêtres autrichiens ont signé une protestation publique contre lui [ndt: et même quand son propre frère a été la cible d'une campagne de harcèlement]. Que dire? La partie de la lettre sur laquelle l'affaire repose.... n'est pas de lui. Un faux du début à la fin? Ou y a-t-il à la base une remarque à laquelle le secrétaire zélé, «serviteur de deux maîtres», a ensuite donné forme, forçant un peu la note pour satisfaire les attentes du "mandataire" ?

Il est difficile d'écarter ce soupçon, et ce d'autant plus après la confidence d'un évêque émérite très proche de Benoît XVI, lequel, lors d'une de ses dernières visites, lui aurait intimé: «Je compte sur vous, continuez à défendre la Tradition contre celui-là», comme il le désigne habituellement - commente le prélat -. En tout cas, l'opération si indécente de Viganò a coûté, dans une tentative de sauver la face, un "remaniement" du dicastère, avec sa démission et le recyclage concomitent dans un autre rôle; mais surtout, en plus de nuire gravement à la crédibilité de l'establishment actuel du Vatican, elle suggère qu'ils inventent n'importe quoi pour essayer de relever la figure du "réformateur" d'un effondrement indéniable de popularité (1) et de la défendre d'une critique de plus en plus ample et indéniable, si le substitut de la Secrétairerie d'Etat, Mgr Angelo Becciu, s'est senti obligé de révéler que le pape régnant est blessé au cœur par l'accusation d'avoir trahi la doctrine de l'Eglise. Il y a quelques jours, il en a lui-même été réduit à rassurer les pèlerins polonais présents à l'audience générale sur le fait qu'il était conscient que les sacrements ne devraient pas être donnés à ceux qui ne sont pas en état de grâce: une réponse indirecte aux cent quarante mille signatures qu'ils ont recueillies en Pologne pour demander à leurs évêques de ne pas s'écarter de la vérité chrétienne sur le mariage ?

Une histoire de fous: un pape qui, au lieu de confirmer les fidèles, doit protester de sa propre orthodoxie... Soit c'est un moyen de discréditer encore plus l'institution de la papauté, soit c'est un signe de l'extrême faiblesse de ce personnage, dont la fortune est basée uniquement sur la faveurs politique et médiatique. Désormais, de plus en plus de gens se demandent pourquoi ils ne répond pas à ceux qui, légitimement, lui réclamenr des explications sur son enseignement, cause de division et de désorientation, ainsi que le motif pour lequel, après cinq ans, on n'a encore vu aucune réforme efficace de la Curie autre que la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques-uns et le limogeage des personnes indésirables. C'est une façon de gouverner qui n'a pas grand'chose d'ecclésial, mais beaucoup de soviétique, avec un "ministère de la propagande" chargé d'encenser le chef du parti avec des mystifications ridicules. Où est la reprise morale et économique tant attendue par ses électeurs? Est-ce de forcer une fondation américaine à verser vingt-cinq millions de dollars à l'Institut Dermopathique de l'Immaculée, submergé par un scandale financier qui a laissé un gouffre de près d'un milliard d'euros? ou de se faire payer les voyages par un spéculateur sans scrupules comme George Soros, l'un des principaux promoteurs de l'idéologie gender, de l'avortement et de la contraception?

Où est la tant vantée tolérance zéro envers les abus sur mineurs? Est-ce d'imposer au diocèse chilien d'Osorno, ignorant les violentes protestations, un évêque qui a couvert un prêtre pédophile, bien que les preuves fussent disponibles? Ou bien de nommer archevêque de Milan le vicaire général qui, en 2012 - à peine deux ans après la tempête qui avait éclaté avec la crise des abus, et au mépris des très sévères prescriptions de Benoît XVI - a fait la sourde oreille face à la dénonciation présentée par les parents d'un garçon violé par un prêtre (qu'il a déplacé dans un autre "oratorio" [sorte de patronnage, géré par l'Eglise, ndt) et a menti à ce sujet à la magistrature civile? Ou bien de rendre caduque, en décembre dernier, la commission vaticane de prévention des abus sans en renouveler le mandat, compte tenu des fortes résistances internes formulées par l'un de ses membres qui avait pour cette raison remis sa démission anticipé, Mary Collins? Ou encore de laisser le lobby gay du Vatican continuer à exercer son influence sans être dérangé malgré des scandales répétés et gravissimes, dont celui du Préséminaire Saint Pie X, réserve de chasse de prédilection pour certains monsignori? C'est justement pour couvrir cette dernière affaire, d'une gravité sans précédent, qu'ils ont transféré au Siège de Côme, le diocèse qui gère la structure, un de leurs hommes de confiance avec la tâche de tout réduire au silence, afin de libérer de toute gêne le très magnifique archiprêtre de Saint-Pierre [Angelo Comastri, ndt], qui aurait dû veiller sur ce séminaire.

C'est un enchevêtrement répugnant de sexe, d'argent et de pouvoir, dont à ce stade on ne peut raisonnablement douter que Bergoglio soit complice. Mais au fond, c'est ce pontificat lui-même qui est contre nature, parce qu'il opère d'une manière contraire aux fins et aux caractéristiques établies par le divin Fondateur de l'Église. Il est vrai que ce mode de fonctionnement, complètement étranger à l'essence surnaturelle du Corps mystique, en ce sens qu'il le traite comme n'importe quel organisme politique, est malheureusement observable depuis les dernières années de Pie XII: ces infiltrés, comme le Père Agostino Bea et le Père Annibale Bugnini, qui pendant son règne l'avaient subrepticement influencé, se sont ensuite déchaînés avec leurs successeurs. Cependant, il [le mode de fonctionnement] n'avait pas encore atteint le sommet, même s'il pouvait déjà compter, à partir de Vatican II, sur des pontifes qui, en partie à cause de leur formation culturelle, en partie à cause des jeux de la Curie dont ils étaient prisonniers, volontairement ou non, pouvaient inconsciemment se prêter au jeu. Maintenant, au contraire, la subversion part directement du sommet, grâce au travail tenace de conspiration d'une poignée de cardinaux qui ont réussi à placer leur homme sur le siège de Pierre. Mais la réalité, violentée, tôt ou tard se rebelle et de plus en plus de croyants osent élever la voix, dégoûtés par ce spectacle obscène qui dépasse l'imagination la plus débordante.

L'Église vit son Vendredi Saint et doit donc passer par la mort sur la croix pour pouvoir ressusciter, comme son Époux. Cet événement inéluctable n'exclut pas, cependant, que ceux qui souhaitent participer à la renaissance future la préparent dès maintenant avec leur collaboration. Sur le Calvaire, la Mère du Sauveur fut la seule à s'associer à Son sacrifice pour coopérer à la Rédemption afin que nous aussi, nés de l'unique offrande des deux, puissions le faire. Aujourd'hui, ses enfants, consacrés à son Coeur Immaculé, doivent l'imiter activement afin que leur sacrifice soit fécond et hâte la Résurrection.

Il y a déjà des signes de réveil: beaucoup de catholiques qui n'acceptent pas l'immoralité grandissante et l'imposture éhontée d'une partie de la hiérarchie. N'abandonnons pas, mais dénonçons courageusement ce que nous observons, afin que ceux qui nuisent à l'Église soient corrigés ou chassés. Sur les dérives liturgiques ou doctrinales, pour l'instant, il n'y a pas moyen d'intervenir mais sur la ruine morale si, parce qu'elle est punissable au niveau ecclésial ou civil. Si vous avez connaissance de scandales, écrivez à la Paroisse virtuelle pour savoir comment intervenir. Il n'est pas possible que ce soient uniquement des prostitués ou des journalistes sans scrupules qui lèvent certains voiles: le clergé indigne doit être retiré de gré ou de force, de la dernière paroisse de périphérie jusqu'aux plus hautes salles du Vatican. Les infâmes qui, avec l'actuel Pontife, se sentent aujourd'hui complètement légitimés doivent être une fois pour toutes démasqués, surtout ceux qui ont conduit Benoît XVI à démissionner. Ceux qui travaillent dans les murs léonins en voient et en entendent de toutes les couleurs: qu'ils écrivent avec un profil fictif tout en gardant l'anonymat, éventuellement à partir d'un poste public.... mais qu'on sache ce qui se passe là-dedans, dans les limites du possible, de manière que le châtiment imminent soit moins sévère et la résurrection plus méritoire.

NDT


(1) Témoin, cette information issue de Il fatto Quotidiano du 23 mars, et reprise par Antonio Socci:


Evêques et cardinaux désertent la présentation du livre du Pape François "Dieu est jeune"

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Dans cet article de "Il Fatto", on lit: A peine 25 personnes ont assisté à la présentation du nouveau livre interview avec le Pape François, Dieu est jeune. Il semble que même Dieu l'a pas participé

Sur le site du journal, qui souligne le fait que le livre était présenté «the day after (sic!) la démission de Mgr Vigano», on en apprend un peu plus:

«A peine 25 personnes ont assisté à la présentation du nouveau livre interview avec le Pape François, Dieu est jeune, écrit à quatre mains avec Tomaso Leoncini, publié par Piemme en coédition avec la LEV. Aucun cardinal ou évêque de la Curie romaine n'a pris part à l'événement organisé à un jet de pierre de la colonnade de la place Saint-Pierre, à l'Institut Patristique Augustinianum. Mgr Nunzio Galantino a présenté le livre aux quelques personnes présentes».

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