Des homélies de Sainte Marthe

Quand le Pape s'autocanonise (<Caminante-Wanderer>). Et quand, malgré son intention affichée de garder le silence sur les accusations de Mgr Vigano, il tire quotidiennement à boulets rouges sur ceux qui le contestent, en détournant à son profit la parole de Dieu (<Rorate Caeli>) (21/9/2018, mise à jour ultérieure).

Autocanonisation (*)


caminante-wanderer.blogspot.com
19 septembre 2018
Traduit de l'espagnol par Carlota

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« Alors que les gens l’insultaient, ce Vendredi Saint, et criaient « crucifiez-le », Lui restait silencieux, parce qu’il avait de la compassion pour ces personnes trompées par les puissants de l’argent, du pouvoir…Lui était silencieux. Il priait Le Pasteur, dans les moments difficiles, dans les moments où se déchaine le diable, où le Pasteur est accusé, mais accusé par le Grand Accusateur à travers tant de gens, tant de puissants, il souffre, il offre sa vie et il prie. Et Jésus a prié. La prière l’a aussi porté à la Croix, avec fermeté; et même sur la croix il a eu la capacité de se rapprocher et de guérir l’âme du Larron repenti ».

Hier, dans son homélie quotidienne, le Pape François dans un geste d’humilité qui le grandit, a simplifié la tâche de la Congrégation pour la Cause des Saints. Comme ses paroles appartiennent toujours au Magistère de l’Église, il a lui-même procédé à son identification avec le Bon Pasteur et avec Notre Seigneur : lui, François, il souffre, il se tait et il prie quand il est persécuté par le Grand Accusateur.

La semaine dernière il avait magistralement émis la prémisse majeure du syllogisme : « Le Grand Accusateur marche en toute liberté en accusant les évêques », et hier il l’a complété : « Ceux qui sont accusés par le Grand Accusateur doivent imiter Jésus Christ : se taire face aux accusateurs comme Pilate ». La prémisse mineure il l’avait déjà exprimée dans l’avion qui le ramenait à Rome : «Je ne dirai rien en ce qui concerne la déclaration de Mgr Carlo Maria Viganò, je me tairai ». La conclusion, ce sont les fidèles qui doivent la tirer : la raison pour laquelle le Saint Père se tait face aux accusations, qui sont une œuvre du diable, ce n’est pas parce qu’il n’a rien à dire, mais parce qu’il imite Notre Seigneur.

Oui, le Pape François est un autre Christ, avec toutes les vertus du Rédempteur. Un saint en vie.

Fallait oser!

Silence? Non, il semble que l'évêque de Rome soit devenu fou


rorate-caeli.blogspot.com
20 septembre 2018
Ma traduction
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Interrogé dans l'avion de retour de Dublin sur ce qu'il avait à dire au sujet de la déclaration de l'archevêque Viganò, l'évêque de Rome François a répondu:

Je la lis et sincèrement je dois vous le dire, à vous et à tous ceux qui sont intéressés : lisez-la attentivement et portez votre propre jugement. Je ne dirai pas un mot à ce sujet.


Et pourtant, depuis son retour, s'il y a une chose qu'il n'a pas été, c'est silencieux. Au contraire: chaque jour, dans ses homélies à la chapelle de l'hôtel Sainte Marthe où il habite, il n'a cessé de répéter que sur ce sujet, il est l'innocent Jésus, et tous ceux qui lui posent des questions sur sa mauvaise gestion de l'affaire McCarrick sont "le Grand Accusateur", alias, Satan.

Il a d'abord commencé, une homélie après l'autre, sans aucun rapport avec les lectures du jour, à préciser que "Jésus" était silencieux dans son épreuve (ce que Notre Seigneur était, mais pas toujours, et toujours avec les bonnes interventions pour chaque auditoire), et que "le Grand Accusateur" était la cause des difficultés, tant pour le "Jésus" silencieux que pour ceux qui sont silencieux dans l'Église. Le culot de comparer Notre Seigneur à des gens qui gardent le silence en défense des agresseurs sexuels n'a jamais traversé l'esprit du Souverain Pontife romain.

Aujourd'hui, il a atteint des niveaux de paroxysme typiques de ceux qui sont gravement coupables et qui ont de la difficulté à composer avec leur culpabilité. Edward Pentin rapporte (*):


Le Pape à la messe d'aujourd'hui. L'Eglise est persécutée par des hypocrites "de l'intérieur et de l'extérieur", le diable est "fort avec les hypocrites", il les utilise pour "détruire l'Eglise". Le "cheval de bataille" du diable est l'hypocrisie, "c'est un menteur", qui semble beau mais est "un assassin"

(*)


Les docteurs de la loi, a noté le pape, « ont une attitude que seuls les hypocrites utilisent souvent : ils se scandalisent » : « Mais regarde ce scandale ! On ne peut pas vivre ainsi ! Nous avons perdu les valeurs… maintenant tout le monde a le droit d’entrer dans une église, les divorcés aussi, tout le monde. Mais où sommes-nous ? »

C’est « le scandale des hypocrites… c’est l’hypocrisie des ‘justes’, des ‘purs’, de ceux qui se croient sauvés par leurs propres mérites extérieurs », a poursuivi le pape François : ils sont « incapables de rencontrer l’amour parce qu’ils ont le cœur fermé ».

Et « l’Eglise, quand elle chemine dans l’histoire, est persécutée par les hypocrites », « de l’intérieur et de l’extérieur », a fait observer le pape : « Le diable n’a rien à faire des pécheurs repentis, parce qu’ils regardent Dieu et qu’ils disent : ‘Seigneur, je suis pécheur, aide-moi’. Et le diable est impuissant. Mais il est fort avec les hypocrites. Il est fort et il les utilise pour détruire, détruire les personnes, détruire la société, détruire l’Eglise. Le cheval de bataille du diable est l’hypocrisie, parce que c’est un menteur : il se montre comme prince puissant, très beau, et derrière c’est un assassin. »

(fr.zenit.org)

Mise à jour


Un tweet de J. Smits. L'image serait une illustration idéale de l'article de <Wanderer>. Notons que l'artiste, Igor V. Babailov, est un portraitiste talentueux et très recherché, habitué des portraits de papes (il a déjà réalisé ceux de Jean-Paul II et de Benoît XVI - cf. benoit-et-moi.fr/2008 -, certes dans un style moins "inspiré"), et ce qu'il fait est beau.

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