Une réaction à l'article sur le livre "Attacco a Ratzinger". Débat à propos de la "communication" du Pape (28/8/2010)

Le Père Dominique Rimaz, qui a (provisoirement, je l'espère) fermé son blog qui était devenu pourtant indispensable Le Suisse Romain, me fait la gentillesse de m'écrire, et de m'autoriser à le publier.
On sait qu'il est un fervent partisan de la nécessité pour le Saint-Siège de mieux communiquer, au nom du Pape.
Il nous explique le sens qu'il donne à ce mot. J'aime beaucoup l'idée d'inculturation de l'Evangile, qui signifie "apporter la parole de Dieu aux homme de notre temps".

J'ai lu avec attention vos articles sur le dernier livre "Attacco a Ratzinger".
Ma toute petite expérience me montre qu'une culture de communication pour tous et pour chacun est hautement souhaitable dans toute l'Eglise catholique, et aussi pour notre Pape bien-aimé. Emettre une idée pour aider le Pape peut parfois être une bonne chose ! Et on peut émettre une critique ou une réserve, sans pour autant toucher à la personne du Pape.
Je pense sincèrement que nous devons tous mieux intégrer la culture de la communication, c'est ce qu'on appelle l'inculturation de l'Evangile.
Le Père Lombardi ne dit pas autre chose.
On pense parfois que l'inculturation consiste à changer la messe. Non, ce n'est pas cela: cela consiste à être catholique dans le monde de ce temps. Donc soyons plus professionnels dans notre communication et soyons, comme le dit Benoît XVI, et comme vous le faites, présents sur le nouveau continent digital.
Une prière de l'angélus peut aussi être écrite par la Secrétairerie d'Etat, sans pour autant être de la main du Pape (??).
Je me souviens d'une phrase du Cardinal Ratzinger disant qu'il fallait sans doute aussi décentraliser quelque peu la communication du Saint-Siège. Dans le sens que chanter tous ensemble, avec la même partition nous donnera encore plus de crédibilité.
Il faut donc s'engager encore plus, pour qu'en France, et partout ailleurs dans le monde, il y ait encore davantage de porte-parole de la foi et de l'Eglise catholique.
Cela implique aussi de conseiller médiatiquement le successeur de Pierre, donc l'appuyer et l'aider dans sa mission.
Pour Ratisbonne, les précisions que notre Saint Père a apportées à son texte montrent que cela n'était pas une erreur de communication.
Son texte entrera, et est déjà entré dans l'histoire. Il fut prophétique.
Si nous avions été plus de personnes à en donner une explication et une profonde compréhension, il n'y aurait pas eu de crise de communication.

Ceci dit, le Pape doit aussi être conseillé en matière de médias, avec une équipe autour de lui. Cela fait un peu défaut, car nous le laissons parfois un peu seul dans son très brillant pontificat.
(..)
Je pense qu'une "cellule", plutôt une équipe (à définir) pour communiquer l'une des plus belles et plus prestigieuses voix du monde, c'est-à-dire la parole de Pierre, serait l'idéal. Nous avons la plus grande nouvelle à annoncer au monde, aussi nous devons le faire sans complexe et sans rougir.
Le Verbe s'est bien fait chair pour habiter parmi nous…. les paroles du Pape peuvent tout aussi bien devenir très chères à notre coeur.

Père Dominique Rimaz, "don Dom", 27 août 2010