Une mise en cause en retour d'Isabelle de Gaulmyn, de la Croix. Et un article en espagnol, traduit par Carlota. (8/9/2010)

Voir ici: Le catholicisme du quotidien La Croix

J'ai été mise en cause par Isabelle de Gaulmyn (http://religion-gaulmyn.blogs.la-croix.com/... ) à propos d'un article d'un lecteur actif de mon site, François H. (Le catholicisme du quotidien La Croix) que j'ai publié avec plaisir et dont j'ai dit partager tous les termes. C'est de bonne guerre de sa part, si j'ose dire, et je lui concède volontiers le droit de se défendre.
Je ne lis plus les articles de cette éminente journaliste, ils ne m'intéressent pas, les commentaires qui les accompagnent généralement, encore moins, et c'est un lecteur qui a attiré mon attention
Comme je ne souhaite pas que mon site devienne le terrain de règlements de compte, puisqu'il se veut exclusivement un hommage de moi à Benoît XVI, comme son titre l'indique et comme je crois qu'il le prouve quotidiennement (je ne suis pas un "catholique auto-proclamé"!... quelle étrange formulation, il se trouve que je suis baptisée, je l'ai été dès l'âge de 6 jours), j'avais l'intention d'ignorer tout simplement. A vrai dire, j'ai mieux à faire.
Michel Janva, sur le Salon Beige a répondu de belle manière, et il n'y aurait pas grand chose à ajouter.
Je veux cependant faire une mise au point nécessaire à propos d'une affirmation de Madame de Gaulmyn. Elle écrit en effet:
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Circule en ce moment, sur certains sites comme le salon beige, ou « Benoît-et-moi », une grand article, courageusement signé d’un anonyme François H, critiquant et La Croix, et votre servante, en des termes d’une rare violence.
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- D'abord, les critiques d'une rare violence contre "votre servante": Comme si Benoît XVI lui-même n'était pas régulièrement la cible de critiques d'une rare violence, et pire encore, dans les commentaires des blogs de la Croix (je n'ai malheureusement pas oublié les affaires Williamson, du préservatif, et de la fillette de Recife...).
- L'autre point que je conteste est celui du prétendu anonymat.
A la différence de Madame de Gaulmyn qui elle, n'est certes pas anonyme, je suis un amateur, entièrement bénévole, libre à la mesure de la liberté d'expression légale. Je n'appartiens à aucune "chapelle", même s'il est facile de voir où penchent mes sympathies. Je n'ai même pas prétendu que j'étais "catholique". Je n'ai donc rien à vendre, et ceux qui n'aiment pas le ton de mon site sont priés de passer leur chemin.
François H., qui me fait la gentillesse de me confier des textes les signe toujours de son patronyme. C'est moi qui, pour des raisons évidentes de protection de sa vie privée, ai décidé de ne mettre que son initiale. Je procède de la même manière pour mes autres aimables contributeurs.
Nous sommes, je le répète, tous des amateurs, c'est-à-dire des "anonymes" - au sens que les medias attribuent improprement à ce terme - qui avons par ailleurs une activité professionnelle. Nous nous protégeons, c'est tout (et nous avons des raisons de le faire). D'ailleurs, mon propre état-civil, que je partage avec mon mari (qui a droit lui aussi à sa réserve) est connu de Madame de Gaulmyn, avec qui j'ai déjà eu l'occasion d'échanger des mails. Il n'y a donc aucun mystère, et le courage n'a rien à faire là-dedans.
Je suis étonnée de trouver cet argument mesquin, qui "botte en touche", dans les colonnes d'un journal qui fait la promotion des oeuvres de Pietro de Paoli. Et que dire des internautes, qui s'abrite derrières des pseudos puériles, parmi lesquels un subtil F. de Sourcessure ose se gausser du "courageux Françis H". Un peu de décence ne messiérait point...
Pour finir, je ne peux m'empêcher de relever avec tristesse la hargne, le mépris, qui suintent de certains commentaires (bien plus graves que les arguments profonds et soigneusement documentés de François H.) et surtout leur vacuité pitoyable, avec des arguments aussi percutants que "cet article est un ramassis d’âneries. Bien sûr ,certains prendront cela pour argent comptant, et alors…".
Qui prend quoi comme argent comptant, en général? Ne renversons pas les rôles.

A ce sujet, Carlota m'envoie un texte très dur écrit par un Espagnol, qui tombe à pic, et ne fait pas de cadeau.

 

Carlota:

Voici la traduction d’un éditorial (original ici http://infocatolica.com/blog/... ), de Luis Fernando Pérez, journaliste marié et père de trois enfants. Il se consacre depuis plusieurs années à l’apologétique catholique sur internet. Il est actuellement directeur du portail espagnol d’informations catholiques et d’opinions socio-religieuses.

Ce document, s’il a la fougue toute espagnole de son auteur, n’est pas sans rapport avec le courrier que vous avait adressé un de vos lecteurs concernant un certain journal et l’un de ses journalistes vedettes qui se disent catholiques, mais dont l'attachement au magistère de l’Église ne semble évident qu’aux initiés dont je ne fais pas partie.

J’apprécie d’autant mieux Luis Fernando Pérez dans ses déclarations sans langue de bois que je suis excédée par ces « farces » de dialogue où les catholiques fidèles au magistère, quant ils sont invités à s’exprimer, ne le sont que comme alibi, pour amuser la galerie et affaiblir l’Église catholique, en servant de « pushing ball » aux catholiques qui ont, eux, le vrai droit de cité médiatique, c'est-à-dire ceux qui sont contre le magistère romain et le Souverain Pontife.
Je pense notamment aux fameux « États - Généraux du Christianisme » organisé par le journal « La Vie » à la Catho de Lille (j’ai déjà dit ce que j’en pensais, ne serait-ce que le titre) où, par exemple, l’abbé Vincent Ribeton, supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pierre, participera à un débat sur le thème « Changer l’Eglise, oui, mais dans quel sens ? » et aura en face de lui Christine Pedotti, du Comité de la jupe « qui entend lutter contre la discrimination à l’égard des femmes dans l’Église catholique. » J’admire au plus haut point l’abbé et je ne doute pas de ses capacités et de sa grande charité face à cette dame « discriminée», mais j’ai bien peur de deviner à l’avance ce que les médias restitueront de ce « machin ».

Voilà donc ma traduction:

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« Nous ne pouvons pas appartenir à la même Église » par Luis Fernando Pérez

Évidement je n’ai en aucune façon la prétention d’exprimer l’opinion de l’Église, plus spécialement de sa hiérarchie avec les évêques et le Pape à sa tête, dans ce que je vais écrire dans ce post. Qu’il soit bien clair aussi que pour aucun concept je ne prétends avoir plus « d’autorité », mais pas moins non plus, que celle que peut avoir tout catholique fidèle à l’Église de par sa condition baptismale de roi et prêtre (ndt référence à la phrase de Saint Pierre, 1 Pe, 2,9). C'est-à-dire que je ne retire, ni ne donne. Je ne rejette, ni ne laisse rejeter personne de la communion ecclésiale. D’abord parce que je ne le peux pas. Ensuite parce que même si je le pouvais, cette tâche ne me revient pas. Mais ce que je peux et même dois faire, c’est donner mon opinion et les raisons qui me font l’exprimer.

Et c’est mon opinion qu’on ne peut pas faire partie de la même Église, quand d’un côté on pense que cela n’est pas égal de croire une chose et son contraire et que de l’autre au contraire, on pense, que, oui, c’est égal. On ne peut faire partie de la même Église quand d’un côté on défend l’idée que tous les fidèles doivent attaquer ce qu’enseigne le magistère et que de l’autre l’on pense au contraire qu’on ne doit pratiquement pas s’écarter d’un point même quelconque. En définitive on ne peut pas faire partie de la même Église quand on professe la foi catholique d’un côté et que de l’autre on professe une foi faite à l’image et à la ressemblance des opinions particulières sur pratiquement la totalité des doctrines et enseignements éthiques et moraux de l’Église Catholique.

Et étant donné qu’on ne peut faire partie de la même Église, cela n’a aucun sens de se leurrer et de leurrer le monde sous le voile hypocrite d’une unité ecclésiale et canonique qui ne reflète pas les différences radicales. Personne ne doute que le Christ désire l’unité de tous les chrétiens. Mais il n’y a que les imbéciles pour arriver à penser qu’elle puisse se produire au prix de la vérité ou au prix de la négation de ce qui est évident. Par exemple, cela m’enchanterait d’être dans la même Église que mes amis protestants. Et j’en ai beaucoup. Mais il ne me vient pas à l’esprit de penser que nous pouvons prendre la même communion quand nous ne pouvons même pas nous mettre d’accord sur la présence réelle du Christ et la nature sacrificielle de l’Eucharistie, ou quand nous sommes incapables de croire la même chose sur quelque chose d’aussi élémentaire que le baptême. Si nous n’avons pas la même foi, nous pouvons prier ensemble mais non pas être en pleine communion.

Si cela se passe avec les protestants, et par la même occasion avec les orthodoxes, qu’est ce qui nous fait penser que cela ne se passe pas exactement de la même façon avec ceux qui croient et disent être catholiques mais, de fait, sont plus éloignés de la foi catholique que beaucoup de protestants et l’immense majorité des orthodoxes ? En parlant clairement et en donnant des noms, sont-ils à leur place dans la même Église Masiá, Arregui, Vidal ou Torres Queiruga et Pérez Bustamente, Iraburu, Moreno Ramos ou Fernández de la Cigoña (*)? Est-ce que je peux, moi, être dans la même Église qu’un monsieur qui dit: « Le dogme de la Trinité, tel qu’il est resté formulé depuis le IVème siècle, au concile de Nicée et à celui de Constantinople, c’est un galimatias » qui exprime « la foi chrétienne en termes maladroits » ? D’aventure, vais-je être dans la même Église qu’un monsieur qui nie la résurrection réelle du Christ, et assure que si apparaissaient les restes de son corps, ce serait une des meilleures nouvelles de sa vie ? Sous quel prétexte vais-je prendre la même Eucharistie avec ces personnes ? Sous quel prétexte vais-je partager avec ceux qui croient que ces personnes sont frères dans la foi ? S’ils sont catholiques, le sont aussi les Témoins de Jéhovah, les quakers ou les « vétérocalendaristes » orientaux.

Soyons honnêtes. Quittons tous nos masques. Ayons la décence d’être froids ou chauds, au lieu d’être tièdes. Si le progressisme ecclésiastique pseudo-catholique veut une autre Église, une autre Foi, un autre Credo, qu’il abandonne une fois pour toute l’Église Catholique. Qu’il abandonne l’Église de Nicée, de Trente et d’un Vatican II interprété sous l’herméneutique de la continuité et en communion avec le Pape et non sous l’esprit du mensonge que les progressistes identifient d’une manière blasphématoire avec l’Esprit Saint.

Une fois chacun à sa place, nous pourrons prier avec eux comme nous prions de temps en temps avec des protestants et des orthodoxes. Mais dehors les comédies. Dehors les pantomimes. Dehors les tromperies. Cela n’a pas de sens de s’asseoir à la même table du Seigneur.

Ils veulent être catholiques ? Qu’ils se convertissent à la foi catholique.
La grâce de Dieu leur donne la capacité pour cela et pour plus encore. Dans le processus de conversion, ils pourront compter sur nos prières, notre appui et notre patience. Mais s’ils s’y refusent, le mieux qu’ils puissent faire c’est prendre la porte et s’éloigner. Et s’ils ne le font pas, je pense que les pasteurs doivent les inviter à le faire. Y compris dans des cas déterminés, ils doivent les pousser dehors. Les apôtres le firent et cela ne leur a pas mal réussi. Je ne sais pas ce qui a changé pour qu’aujourd’hui on ne fasse pas de même. Nous ne pouvons marcher la main dans la main avec les hérétiques et les apostats.

Luis Fernando Pérez

(*) ndt Pour faire court car il faudrait détailler chaque nom et expliquer le parcours des intéressés, l’auteur de cet éditorial cite notamment, des personnalités espagnoles qui se disent catholiques mais qui s’opposent souvent d’une manière très violente au magistère et au Pape Benoît XVI, et des rédacteurs de blogues qui pourraient être les cousins ibères du Salon Beige ou de Benoît et moi. Arregi cité, est un prêtre franciscain basque particulièrement progressiste. «Ennemi juré » de Monseigneur Munilla, évêque de St Sébastien, il vient de se séculariser.