Interviewe d'Andrea Tornielli par Antonio Gaspari (dont on a lu ici la conférence sur l'idéologie écologiste), dans Zenit en italien, sur le livre qui fera date, "Attacco a Ratzinger": les réponses viennent de quelqu'un qui connaît le milieu des medias de l'intérieur. A lire absolument, et pas pour moi, bien sûr! (28/9/2010)
Texte ici: http://www.rassegnastampa-totustuus.it/...
Ma traduction.
Attacco a Ratzinger: pourquoi les attaques contre le Pape (1)
Zenit, 18 Septembre 2010
Entretien avec Andrea Tornielli , correspondant du Vatican pour Il Giornale
Antonio Gaspari et Villa Elena Carmen
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"La seule chose qu'on ne pardonne pas à Ratzinger, c'est d'avoir été élu pape ...".
Ainsi se termine le livre " Attacco a Ratzinger. Accuse scandali, profezie e complotti contro Benedetto XVI " écrit par Paolo Rodari , correspondant au Vatican pour Il Foglio , et Andrea Tornielli , correspondant au Vatican pour Il Giornale . Le livre a été présenté lors du séminaire consacré à l'information sur l'Eglise catholique et organisé à l'Université Santa Croce de Rome , du 6 au 12 Septembre dernier, sur le thème " L'Eglise de près: raconter le catholicisme au temps de Benoît de XVI . "
Les deux auteurs reconstruisent méticuleusement à l'aide de détails et d'informations originales et inédites , comment la presse internationale s'est acharnée contre le pape Benoît XVI . Des polémiques soulevée par son discours de Ratisbonne , à la démission de l'archevêque de Varsovie; du document qui libéralise l'ancienne messe à la révocation de l'excommunication pour les évêques lefrebvristes; de la crise diplomatique déclenchée par les déclarations sur l'inutilité du préservatif dans la lutte contre le SIDA à la diffusion des scandales de pédophilie .
Les deux éminents vaticanistes analysent les raisons invoquées par l'accusation, montrant comment les préjugés et la désinformation dictent l'agenda et la ligne éditoriale de la campagne de presse contre l'évêque de Rome. Les intérêts qui dictent les critiques contre le pape actuel sont variés , Rodari et Tornielli en identifient quelques-uns, et expliquent que le véritable objectif des ennemis internes et externes de l'Église est de discréditer le Saint-Siège et la Primauté de Pierre, avec l'intention d'en rendre inefficace le message et l'enseignement.
Pour approfondir un thème d'une actualité si brûlante , ZENIT a interrogé l'un des auteurs , Andrea Tornielli .
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- Qui a intérêt à critiquer et à attaquer le Pontife de Rome ?
- Andrea Tornielli: Pour les attaques extérieures, je pense qu'il y a des intérêts qui ne sont pas gérés par un "metteur en scène" unique . Je crois que, bien qu'il n'existe pas un complot, ou une seule direction , il y a des groupes , des lobbies , des puissances économiques et / ou des politiciens qui ont intérêt à affaiblir la voix de l'Eglise , en réduisant son autorité internationale et l'adhésion du peuple, et ceci pour de nombreuses fins différentes .
- Pourquoi l'attaquer ? Pourquoi l'a-t-on empêché de parler à l'Université La Sapienza de Rome? Que craint le pouvoir sécularisé du Pontificat de Benoît XVI ?
- Andrea Tornielli: Certaines campagnes médiatiques sont déterminés par le "frame" (cadre) négatif, par le préjugé enraciné et ne correspondant en rien à la réalité , qui a dépeint d'abord le cardinal Ratzinger puis le Pape Benoît comme un rétrograde conservateur , antilibéral et antidémocratique. Le cas de la Sapienza est exemplaire , car non seulement un petit groupe d'étudiants idéologisés, mais aussi des enseignants, ont " jugé " Ratzinger sur la base d'une citation erronée tirée de Wikipedia ( ce qui devrait aussi nous dire quelque chose sur l'état de nos universités ) . Le pouvoir sécularisé redoute l'annonce d'une vérité irréductible, il y a des lobbies et des groupes de pouvoir qui sont agacés par la morale chrétiennne et l'enseignement éthique de l'Église. Dans certaines situations, la voix de l'Eglise reste le seul rempart d'une conscience non encore anesthésiéé.
- Vous avez parlé d'attaques externes . Pensez-vous qu'il existe aussi des attaques internes ?
- Andrea Tornielli: Oui , et qui sont le fruit de ce que nous appelons un désaccord au sein de l'Eglise : c'est-à-dire des théologiens et même des évêques qui critiquent ouvertement certains aspects de l'enseignement de Benoît XVI . Et puis, il y a aussi des attaques inconscientes , car involontaires, de la part de la machine curiale, qui facilitent certaines crises qui auraient pu être évitées ou désactivées sur le champ alors qu'elles ont permis au feu de prendre et de devenir énorme .
- Pendant le vol qui le conduisait au Portugal , le 11 mai dernier , le pape Benoît XVI a déclaré: « Aujourd'hui, nous voyons de manière terrifiante que la plus grande persécution de l'Eglise vient de l'intérieur , des péchés qui sont à l'intérieur de l'Église elle-même et non pas des ennemis de l'extérieur " . Quels sont les péchés auxquels le Pape se réfère , et quels sont les groupes et les personnes qui s'opposent à l'intérieur de l'Eglise ?
- Andrea Tornielli: La question avait été formulée avec une référence explicite aux scandales de pédophilie impliquant des membres du clergé . La réponse du pape a été spectaculaire . Benoît XVI a expliqué que l'attaque la plus forte vient de l'intérieur, c'est le péché dans l'Église . Au fond, l'histoire nous enseigne que l'Eglise est toujours sortie vainqueur des attaques extérieures, et plus forte en fin de compte , même après de longues périodes de difficulté , si ce n'est de persécution . C'est l'attaque de l'intérieur qui la démolit . Aujourd'hui, il n'y a pas seulement les terribles , et mêmes "effrayants" épisodes du crime abominable de la pédophilie . Il y a aussi le développement d'une pensée non-catholique dans l'Église catholique : une réalité déjà dénoncée avec une extrême lucidité par le grand Pape Paul VI, et qui persiste malheureusement aujourd'hui . J'ai été impressionné , par exemple , par certaines réactions fortes contre la décision de Benoît XVI de libéraliser l'ancienne messe. Des réactions publiques, y compris venant d'évêques . Les exemples sont nombreux.
- Le pape , dans l'homélie de la messe qui concluait l'année sacerdotale, le 11 Juin 2010, a parlé très explicitement d'hérésie et de la nécessité d'utiliser le bâton contre les loups qui veulent faire irruption dans le troupeau. A qui faisait-il allusion ? Qui sont les loups qui veulent faire irruption dans le troupeau? Quels sont les hérésies modernes qui habitent dans l'Eglise ?
- Andrea Tornielli: Dans notre livre, nous analysons les crises des cinq premières années du pontificat de Benoît XVI , nous ne faisons pas une liste des hérésies possibles. Mais je tiens à rappeler qu'aujourd'hui, malheureusement, il se répand de manière plus ou moins souterraine , des idées et des interprétations qui finissent par saper la foi des simples et plus généralement la foi catholique, non pas sur quelques-unes des implications - où il serait peut-être plus facile de comprendre un débat ou la coexistence d'interprétations différentes - mais justement sur l'essentiel de la foi . En ce sens, comme l'avait expliqué le cardinal Ratzinger au début de son mandat de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Magistère a le devoir de protéger la foi des gens simples, de ceux qui n'écrivent pas d'articles et ne s'expriment pas à la télévision.
En ce sens , le Magistère a un devoir - disait-il - «démocratique» . Je crois qu'un changement radical que le Pape demande à chacun de nous, est d'être conscient du fait que l'Eglise n'est pas «faite» par nous , ne peut pas être considérée comme une société ; tout ne peut pas être réduit à des revendications sur les fonctions et les ministères , sa vie ne peut pas être planifiée uniquement par des stratégies pastorales . Si nous apprenions quelque chose de ce rappel constant du pape, peut-être que beaucoup d'adversaires déclarés ou cachés comprendraient que le Pape n'est pas un monarque absolu , mais qu'il obéit lui aussi à Jésus-Christ, dans la transmission du depositum fidei
- Selon l'archevêque de Trieste , Mgr Giampaolo Crepaldi (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-I/.. ), il existe un magistère parallèle également parmi les ecclésiastiques , professeurs de théologie dans les séminaires , prêtres et laïcs qui "mettent en sourdine les enseignements de Benoît XVI , ne lisent pas les documents de son enseignement , écrivent et parlent en affirmant exactement le contraire de ce qu'il dit , donnent vie à des initiatives pastorales et culturelles , par exemple dans le domaine de la bioéthique , ou du dialogue œcuménique , en désaccord ouvert avec ce qu'il enseigne" . A-t-il raison, ou tort, Mgr Crepaldi ?
- Andrea Tornielli: Je pense que Mgr Crepaldi parle à bon escient . C'est une donnée de fait , il suffit de faire un tour dans de nombreuses paroisses , d'assister à des conférences , des événements culturels , etc . pour réaliser combien l'enseignement de Benoît XVI (mais cela se passait aussi avant, avec les autres papes ) n'est pas transmis aux fidèles , mais est parfois ouvertement contredit .
- Ratisbonne , préservatif, Williamsom , abus sexuels . Ce sont quelques-uns des principaux scandales médiatiques. Qu'ont en commun toutes ces attaques?
- Andrea Tornielli: Je pense que la seule chose réelle qu'elles ont en commun est d'avoir détourné l'attention de ce que le Pape a réellement voulu dire et faire. Par exemple : Ratisbonne , le Pape ne parlait pas seulement contre l'islam, mais faisait un discours sur la foi et la raison . Ce discours est passé au second plan du point de vue médiatique . Puis, progressivement, on a vu un dialogue clair avec des intellectuels musulmans. Le préservatif : un thème que le pape n'a jamais abordé dans ses discours en Afrique . Ce fut un voyage très beau : l'attention des gens , la participation à la liturgie , le message important concernant les travaux du synode, avec des choses importantes sur le développement de l'Afrique , des messages importants sur le développement d'une théologie africaine , tout a été oublié. Pareil pour Williamsom, une initiative visant à lever l'excommunication qui était une initiative de réconciliation, a été expliquée comme une crise majeure en ce qui concerne les relations avec le monde juif . Le point commun est que le vrai message du pape n'est jamais passé.
Ils l'attaquent parce qu'il y un cliché consolidé, mais aussi parce que - malheureusement - parfois le monde de l'information n'est pas prêt à présenter certains messages ou à les interpréter dans un cadre approprié. Ils l'attaquent , parce que plus d'une fois - je regrette de le dire , mais c'est ainsi, et nous croyons en avoir apporté des preuves dans le livre - même ceux qui sont le plus proches de Benoît XVI pourraient l'aider un plus pour éviter de créer une polémique inutile ou l'éteindre dès qu'elle survient.
- Comment présentez-vous l'affaire Williamsom dans le livre?
- Andrea Tornielli: Ici, il est évident qu'il y a eu un problème , comme cela peut arriver : l'information qui a été envoyée de Suède , quand il a accordé l'interviewe , n'est pas arrivée sur les bureaux appropriés du Vatican. Quand il a été décidé de conclure, et de lever l'excommunication , à ce moment ni le pape ni ses collaborateurs n'étaient au courant de l'interviewe . Mais le problème de mon point de vue et ce qui s'est passé après, c'est-à-dire que dans les quatre jours qui se sont écoulés entre la publication de l'interview et l'annonce officielle , le décret était déjà "public".
Durant cette période, on n'a pas tenté de faire quelque chose . On aurait pu dire aux Lefebvristes : "nous ne le publions pas, attendons un mois", on aurait pu faire expliquer le décret par un cardinal important comme le cardinal Kasper , ou le secrétaire d'Etat, qui seraient venus dire, au nom du pape , que ces choses dites par Williamsom sont innacceptables , que l'Eglise ne les jamais crues et ne les croira jamais , et que l'acte d'enlever l'excommunication n'a rien à voir avec ces idées . Alors dans notre livre, nous n'accusons personne, parce que je pense que nous avons notre part plus que le Saint-Siège. Et par "nous", je veux dire les médias . La faute est davantage la nôtre . Mais le Vatican aurait pu faire mieux .
- Et dans le cas Murphy , le New Times York a-t-il manipulé l'information?
- Andrea Tornielli: Malgré tout , disons que le problème existe et ne sont donc pas des cas inventés, ce sont des cas réels , même s'ils concernent le passé . Et ce sont des choses très graves. Toutefois, je crois que dans de nombreux cas , il y a eu un manque de compétence et de volonté de comprendre tous les facteurs, qu'on a voulu de manière directe et un peu gratuite, aller droit au pape , dire que c'est lui qui est coupable de cette situation, parce que les documents New York Times avaient été traduits par le traducteur de google et l'anglais ne correspondait pas à la réalité de ce qui était écrit en latin.
Alors , je comprends tout, je ne juge pas , mais il est certain qu'il y a eu une campagne qui avait été conçue pour mettre la responsabilité sur le dos du Pape; Ceci dit, je crois que la grande réponse du Pape n'a jamais celle de se défendre en attaquant les autres . Il n'a jamais parlé, à propos de la presse, de campagne médiatique , il ne s'est jamais réfugié derrière les statistiques, comme l'ont fait ses collaborateurs. Lui, il a montré un point de vue élevé, qui est le point de vue de la foi, et il a dit que les attaques les plus grandes provenaient de l'intérieur de l'Eglise . Lui, il appelle cette période un temps de grâce et de purification. Il dit: nous devons faire pénitence et changer. Je trouve cela très chrétien et très beau de la part du Pape. J'aimerais que cette position soit davantage assumée par tout le monde.
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Attacco a Ratzinger: pourquoi les attaques contre le Pape (2)
20 septembre
Le pape est souvent la cible de critiques, non seulement parce qu'il réaffirme avec force les enseignements de l'Eglise dans le domaine de la bioéthique et la justice sociale , mais aussi parce qu'il n'est pas suffisamment aidé par ses collaborateurs pour désamorcer la polémique dans l'œuf . C'est ce qu'affirme dans cette interviewe , le Vaticaniste de « Il Giornale , Andrea Tornielli , co -auteur avec Paolo Rodari , correspondant au Vatican de Il Foglio dans le livre " Attacco a Ratzinger..." .
- Comment communiquer les choses les plus belles que le pape dit? Quel est le devoir des journalistes catholiques de faire connaître les choses les plus belles que le Pape a dites, plutôt que de celles sur lesquelles tournent toujours les nouvelles ?
- Andrea Tornielli: Je parle d'après mon expérience personnelle . J'écris pour un journal laïc. Je dois en tenir compte . Donc, je crois qu'une perspective correcte est de tenir compte de certains titres , également de tenir compte de certaines polémiques sans jamais oublier le cœur du message . Aussi parce qu'il faut rappeler qu'il n'est pas vrai que les gens ne s'intéressent pas au cœur des messages . Cetains penseront : "Les gens sont intéressés par ce que dit le Pape sur les couples homosexuels", et peut-être que l'on croit que l'historicité de Jésus-Christ n'est pas intéressante . Au contraire ! Parce qu'aujourd'hui il y a malheureusement une grande ignorance , mais aussi, un grand désir de contenu religieux . Le problème est que le contenu religieux doit être exprimé , communiqué d'une manière intéressante . Il n'est pas vrai que la religion n'est pas le cœur du message pour les lecteurs.
- Comment tous ces scandales affectent-ils le point de vue du citoyen ordinaire, qui ne va pas s'informer sur le site du Vatican ?
- Andrea Tornielli: Malheureusement , je me suis rendu compte , durant les mois que j'ai passés en Irlande (ndt: Tornielli a confié sur son blog qu'il avait passé l'été en Irlande, afin de faire un stage intensif d'anglais... peut-être dans la perspective d'un voyage du Saint-Père au Royaume-Uni) , d'une chose que je n'avais pas réalisée avant , parce qu'en Italie la situation est différente . J'ai vu en substance comment une communication mauvaise, par les médias , avec des titres belliqueux , affectait la foi des gens. C'est un fait réel . J'en ai été retourné parce que je pensais que l'erreur de communication , le titre méchant, salissait un peu l'image du pape , mais que cela restait dans le cercle médiatique , parce que les gens savaient quelle était la vérité . Mais le problème est que les gens ne le savent pas ! Tous regardent la télévision , sont impressionnés par une manchette de journal, et finissent par croire les choses qu'ils lisent. Donc, je pense qu'il y a lài une très grande responsabilité parce qu'un messsage erroné touche la foi de la personne; c'est une très grande responsabilité pour le système des médias .
Cependant , je crois qu'il est nécessaire que l'Église elle aussi le comprenne. Je prends un exemple banal : quand a été publié le roman " The Da Vinci Code " , j'ai donné une quarantaine de conférences sur le sujet, et les gens avaient plein de questions . Souvent, j'ai trouvé des prêtres qui disaient: "Mais c'est seulement un roman". Aujourd'hui, après plusieurs années , il y a des recherches universitaires qui montrent qu'en Italie, 25% des lycéens sont convaincus que Jésus était marié . Et quelle est la source de cette information? Ce n'est pas le curé, ce sont les médias ! Il faut se rendre compte que certains mensonges doivent être combattus un peu avec les mêmes armes : non pas avec d'autres mensonges , mais avec un message et un language qui vise le même niveau de diffusion, de clarté et d'intérêt.
- Vous avez écrit sur Pie XII et Paul VI . Quelle est la relation entre les attaques contre les papes précédents et les attaques actuelles?
- Andrea Tornielli: Il y certainement des éléments en commun, mais je dois dire que les attaques contre Pie XII se sont déchaînées après sa mort , c'était donc quelque chose de tout à fait différent . Au contraire, les attaques contre Paul VI ont été très dures . Aujourd'hui, la situation s'est beaucoup améliorée . Les attaques contre Paul VI étaient féroces, même au sein de l'Eglise et d'une méchanceté , d'une force , vraiment dévastatrices, au point qu'après avoir écrit Humanae Vitae en 1968 , pendant 10 ans il n'a plus voulu écrire d'encyclique pour ne pas soumettre un document pontifical d'une telle autorité à des critiques aussi féroce.
Je crois donc qu'il y a des similitudes , mais la période historique est différente . Aujourd'hui nous sommes confrontés au fait que contre Benoît XVI, il y a un préjugé négatif, il est présenté comme rétrograde, comme anti-démocratique et anti-libéral et opposé à la modernité , et c'est un front qui s'est imposé dans les médias . C'est très difficile de le démanteler. Pour ce qui concerne Pie XII, on dit qu'il était un ami des nazis , un antisémite. Tu peux écrire ensuite ce que tu veux sortir ce que tu veux, mais c'est une tâche très difficile ,qui prend des années, pour changer peu à peu les idées . La chance est que, tandis que Pie XII est mort sans se défendre , Benoît XVI rencontre des gens, et les gens, quand ils le voient, l'entendent parler se rendent compte que le portrait que les medias lui ont construit ne correspond pas à la réalité .
- Vous soutenez qu'à travers les polémiques journalistiques, on cherche à confondre (embrouiller) les fidèles , cachant la vraie portée des paroles et des actes de Benoît XVI , présentant le pape comme une personne âgée, un conservateur , traditionaliste, anti-moderne , en dehors de l'histoire . Et pourtant, ce pape est en train d'accomplir des choses admirables , comme par exemple la restauration de la foi chez les populations sécularisées, de bonnes relations avec les différentes confessions chrétiennes , en particulier les anglicans et les Russes orthodoxes , un renouveau dans l'obéissance et la fidélité du clergé , la pratique de la nouvelle évangélisation ... En somme, ils l'attaquent parce qu'il est en train de revilatiser en mieux l'Église catholique ?
- Andrea Tornielli: C'est aussi cela, mais pas seulement . Ils l'attaquent parce qu'il confirme certains enseignements sur la bioéthique , mais aussi parce qu'il parle de la pauvreté et de la mondialisation . Ils l'attaquent à cause du cliché consolidé , mais aussi parce que - malheureusement - parfois le monde de l'information n'est pas préparé à présenter certains messages ou à les interpréter dans un cadre approprié. Ils l'attaquent , car plus d'une fois - je regrette de le dire , et nous croyons en avoir apporté des preuves dans le livre - même ceux qui sont le plus proches de Benoît XVI pourrait l'aider un peu plus àéviter de créer des polémiques inutiles, où à les tuer dans l'oeuf dès qu'elles surviennent .
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