Nous en avions parlé ici en juillet dernier, ils s'ouvrent ces jours-ci à Lille. Le directeur de la Vie répond aux questions du Monde.... Bof.... (24/9/2010)


Le 1er juillet dernier (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-II/... ), j'exprimais ma perplexité devant cette initiative, le programme annoncé, et certains participants...
Et surtout:
"
L'Eglise catholique est attaquée de partout, le Saint-Père appelle à l'union sacrée, il crée un dicastère afin de réévangéliser un monde occidental pour lequel, de plus en plus "Dieu est mort", et des chrétiens "adultes" (mais c'est vrai que la Vie n'est plus "catholique") ne trouvent rien de mieux que de se réunir pour "débattre", c'est-à-dire se ranger aux avis de leurs ennemis, dans le plus pur style, si l'on en croit le programme, des AG soixante-huitardes et de la contestation tous azimuts."

J'étais sévère, et on me l'a fait remarquer, mais les propos tenus par Jean-Pierre Denis auprès de la spécialiste religion du Monde justifient mes inquiètudes et confirment mes réserves!

L'article (http://www.lemonde.fr/) s'intitule (et c'est déjà tout un programme):
Il faut qu'une société civile chrétienne émerge

Extraits:

La succession d'affaires qui ont ébranlé le monde catholique depuis deux ans (évêques intégristes, polémique sur le préservatif, pédophilie…) a occupé le devant de la scène et nous a amenés à nous poser des questions sur la place et l'avenir du christianisme dans nos sociétés sécularisées.

Parallèlement, on se rend compte qu'au sein du christianisme, les lignes bougent, que les clivages anciens entre les progressistes et les traditionnalistes, les chrétiens sociaux et les charismatiques, les protestants réformés et évangéliques, perdent de leur sens (ndlr: Dans quel monde vit donc M. Denis? D'autres, au contraire, évoquent une vraie fracture, et elle est sous les yeux de chacun - et d'ailleurs, lui-même vient tout juste de faire allusion aux évêques "intégristes", ce qui n'est pas précisémént la meilleure façon de faire sauter les clivages, alors que les "intégristes" ne sont évidemment pas responsables des outrances de Mgr Williamson..). Contrairement à ce qui se passait au XXe siècle, le christianisme n'est plus idéologisé (??), notamment chez les jeunes. Et alors que l'œcuménisme institutionnel est arrivé au bout d'un processus, un désir personnel de chacun pour l'œcuménisme persiste. Dans ce contexte, on ressent un besoin de débats.

Enfin, cet été, avec les déclarations du pape et des évêques français sur les Roms (ndlr: Où M. Denis a-t-il entendu le Saint-Père parler des Roms?), les médias ont redécouvert que les chrétiens avaient un discours sur les questions de société, allant au-delà des interdits. Certes, le contexte était particulier : l'intérêt pour la parole de l'Eglise sur les Roms est né du silence de la gauche sur cette question (ndlr: cas typique de récupération et de détournement).
Néanmoins, je pense que nous sommes dans un changement d'époque où le christianisme éveille de la curiosité, entre amusement et bienveillance (ndlr: Amusement? Quel mépris! Bienveillance??? Là encore, nous ne vivons pas dans le même monde. Personnellement, elle m'a échappé). L'idée de ces Etats généraux est donc de montrer que le christianisme n'est pas réduit au pape et à ses gaffes (!!!). Il faut qu'une société civile chrétienne émerge.

Les catholiques doivent rentrer dans l'âge adulte (ndlr: on ne parle plus exactement de "catholiques adultes"...) c'est-à-dire respecter l'autorité du pape sans idolâtrie ni névrose. (ndlr: ... mais malgré tout, "ça se discute")
(..) Les pratiquants sont habitués à ce que leur vécu ne corresponde pas au message communément envoyé par le christianisme. Ils condamnent la pédophilie, mais connaissent leur prêtre. Ils font aussi la part des choses par rapport au discours du pape, et ce, depuis le texte Humanae vitae qui prônait l'interdiction de la contraception.
(..) le discours de l'Eglise sur le célibat des prêtres ou sur le divorce est aujourd'hui incompréhensible pour la majorité de la population, catholiques compris.

[Il n'y aura pas de sujet tabous]. Nous ferons débattre un abbé traditionnaliste et la présidente de la Conférence des baptisé(e)s, qui incarne l'aile réformatrice, sur les changements nécessaires dans l'Eglise. (Bon courage au courageux abbé, qui va débattre avec Madame Soupa et consort)
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Sur ce sujet, relire aussi: Une Conférence des "Baptisés" de France?