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LA TRAHISON DES ÉLUS
 

L'écrivain espagnol María Vallejo-Nágera parle des "abus du clergé". Les medias, dit-elle, se sont focalisés sur Judas, qui a trahi, et ils ont "oublié" les 11 autres disciples.. Un article du portail Religion en Libertad, traduit par Carlota (10/7/2011)

Carlota me dit: "Rien que pour sa conclusion, je crois qu’il mérite d’être traduit".

Texte original ici: http://www.religionenlibertad.com/...




 
 

La trahison des élus
María Vallejo-Nágera
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Je ne compte plus le nombre de personnes qui me demandent mon opinion sur les tristes faits qui se sont passés à l’intérieur du clergé catholique. La blessure est ouverte dans notre Église et tous nous en avons été horrifiés et nous l’avons regretté.
J’aime mon Église, elle est ma Mère et elle me guide dans mon chemin spirituel. Mais il y a quelque chose d’indéniable en elle, elle est portée par des hommes, et comme tels, beaucoup commettent des erreurs (même d’une énorme gravité). Ce n’est pas mon intention de justifier ce type de faits atroces, mais à partir de ces humbles lignes j’aimerais concrétiser ma position sur ces faits.

La première chose que j’ai faite en les apprenant a été d’essayer d’envisager ces faits à la lumière de l’Amour de Dieu et à partir de notre foi chrétienne. Je me suis rappelée qu’avant de choisir ses disciples, Jésus a passé toute la nuit, priant dans la montagne, car ceux qui le suivaient et désiraient appartenir à son groupe le plus restreint étaient des milliers. Il en a choisi douze avec tout son cœur : les élus seraient extraordinairement chanceux. Ils vivraient à côté de lui, il leur confierait la mission la plus importante de l’humanité et pour cela ils se verraient octroyer des dons uniques inouïs (rejeter les démons, parler dans toutes les langues, faire des miracles, etc).

Mais l’un de ces douze privilégiés l’a trahi à mort. Ce fut son bien aimé Judas, lequel n’a pas pu rejeter les démons et faire des miracles. Jésus ne l’a-t-il pas choisi pour qu’il le trahisse ? Non le Christ l’a choisi pour qu’il l’aime et porte la lumière au monde, mais il lui a aussi octroyé la liberté, et dans sa liberté, Judas a choisi de le trahir. Si nous approfondissons le sujet en ce qui concerne cet aspect de la trahison de l’élu, nous ne pouvons nier une autre réalité. Judas n’a pas été l’unique traître. Pierre l’a aussi renié, et même les plus aimés sont restés à dormir ou se sont mis à courir quand Il avait le plus besoin d’eux : durant l’agonie dans le Jardin des Oliviers et son arrestation. On voit déjà qu’il n’y a pas de différence entre la trahison de Pierre et celle de Judas. Il n’y en a une que dans un aspect de leurs cœurs, quelque chose qui a changé le destin final de l’un et de l’autre. Pierre a fait repentance et a réparé jusqu’à la fin de sa vie. Judas n’a pas voulu réparer, il s’est désespéré et en a fini avec sa vie.

Aujourd’hui nous sommes confrontés à cette même réalité. Dieu a été trahi par quelques prêtres qui ont abusé de leurs mains consacrées pour faire du mal aux innocents. Nous pouvons nous focaliser sur eux ou bien nous pouvons le faire sur les autres, ceux qui sont restés fidèles et qui continuent à offrir leur vie pour nous tous pour servir le Christ et nous apporter sa lumière. Les médias ne prêtent pas attention à ces « onze » autres. Ils préfèrent se focaliser sur les chutes des élus. Ils oublient tout ce que font les « onze » autres, au jour le jour, ici, dans des missions africaines, par rapport au sida, aux malades, aux abandonnés, de tous les côtés…

(..)

Cher lecteur n’oublie jamais que le feu qui détruit le monde (provoqué par le démon) est permis par Dieu le Père. Par l’intermédiaire de la destruction de ce feu terrible le bien se sépare du mal, c’est par que sont en train de se faire tant de conversions et qu’il y a une résurgence des vocations de jeunes dans les couvents. Et n’oublie jamais qu’éprouvés et purifiés par le feu, les bons deviennent meilleurs.

Mais nous ne devons pas oublier qu’en ces moments de grands péchés dans l’Église, Dieu déverse aussi la grâce en abondance. Son amour se fait beaucoup plus palpable et des coeurs qui jamais n’ont pensé à le connaître se convertissent et témoignent du feu. Quel grand mystère !

Aujourd’hui nous vivons une grande crise à l’intérieur de notre Église, mais le Christ nous a donné un Pape magnifique qui lutte pour nettoyer notre Église. Tâche héroïque que celle de Benoît XVI ! Je vous le répète, cher lecteur : « Où abonde le péché, surabonde la grâce ».

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(*) María Vallejo-Nágera est née en 1964. Universitaire dans le domaine de la pédagogie et mère de trois enfants, elle s’est faite connaître à l’âge de 35 ans en publiant un premier roman puis en 2001 « El castigo de los ángeles » qui avait pour cadre la Bosnie-Herzégovine en guerre civile. Elle a aussi abordé d’autres sujets contemporains comme l’immigration africaine massive (le plus souvent subsaharienne) vers Espagne confrontée déjà depuis plus années au problème des petites embarcations qui arrivent soit aux Canaries, soit en Andalousie («Luna negra » - 2004). L’on peut encore citer l’un de ses livres sur les âmes du purgatoire, un autre sur Marie-Antoinette (via l’histoire de sa nourrice), et le plus récent « Mala tierra »-2009 sur la vie d’une Nord-Américaine, qui serait son roman le plus abouti. Dernièrement María Vallejo-Nágera s’est lancée dans la littérature consacrée aux enfants (et aux parents qui leur font la lecture !) avec les aventures pleines d’humour et de péripéties d’une petite Madrilène de huit ans nommé Lola Torbellino (http://www.mariavallejonagera.com/).

María Vallejo-Nágera qui vend aussi ses livres en espagnol et en anglais dans les deux Amériques, n’a pour l’instant vu, il me semble, qu’un seul de ses ouvrages traduit en français, « Le messager dans la nuit» .




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