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FILS ET FILLES FIDÈLES DU PAPE BENOÎT XVI
 

A moins de deux semaines de l'ouverture des JMJ, ce beau texte du Père Thomas Rosica, directeur de Sel et Lumière met une sorte de point d'orgue à ma rubrique "Le Pape et les jeunes". Et referme le chapitre, stérile et obsolète, de la comparaison entre les deux papes (5/8/2011)

Texte original en anglais sur le site des Knight of Colombus (merci à Teresa!).
Ma traduction.




 

Benoit XVI à Sidney Le pape Benoît XVI arrive pour la célébration de la messe de clôture de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2008 au Royal hippodrome de Randwick à Sydney, en Australie.




 

Fils et filles fidèles du pape Benoît XVI
29/07/2011
Avec les Journées Mondiales de la Jeunesse, le pape Benoît XVI a démontré sa capacité de se connecter avec les jeunes à un niveau profond

par le Père Thomas Rosica (1)
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Tout au long de ses plus de 26 ans de pontificat, le Bienheureux Jean-Paul II jouit d'une popularité extraordinaire parmi les jeunes catholiques. Il disait à ses "chers jeunes amis" qu'ils étaient l'avant-garde de l'histoire comme architectes et bâtisseurs d'une nouvelle civilisation de l'amour. Des générations de jeunes gens écoutaient Jean Paul II avec tant d'attention que ce ne fut pas une surprise quand des millions de jeunes ont pris Rome d'assaut en avril 2005 et pleuré sa mort si profondément. De même, il n'est guère étonnant que la cérémonie de béatification de Jean Paul II à Rome en mai dernier ait ressemblé à des JMJ.

En août 2005, quelques mois seulement après la mort de Jean Paul II, des centaines de milliers de jeunes de plus de 160 pays ont afflué à Cologne, en Allemagne, pour les 20e Journée Mondiale de la Jeunesse. Avant l'événement, beaucoup se demandaient ce que seraient les Journées mondiales de la jeunesse sans le fondateur et le père du méga rassemblement.

Je me souviens du buzz: Ratzinger avait-il le charisme de Wojtyla pour se gagner les jeunes d'aujourd'hui? Le pape Benoît XVI pourrait-il sortir de l'ombre de son bien-aimé prédécesseur et poursuivre les Journées mondiales de la jeunesse? Et un Pape âgé pourrait-il vraiment avoir le contact avec 1 million de jeunes qui envahissaient l'Allemagne cet été-là, espérant avoir un autre "moment - Jean-Paul II"?

De Cologne à Sydney
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A Cologne (2), en août 2005, le Pape Benoît XVI s'exclama, s'adressant aux foules de jeunes chrétiens: "Ici à Cologne, nous découvrons la joie d'appartenir à une famille vaste comme le monde, incluant le ciel et la terre, le passé, le présent, l'avenir. L'Église peut être critiquée, car elle contient à la fois du grain et des mauvaises herbes", leur a-t-il dit, "mais il est consolant de constater qu'il y a des mauvaises herbes dans l'Eglise. De cette façon, malgré tous nos défauts, nous pouvons encore espérer être comptés parmi les disciples de Jésus, venu pour appeler les pécheurs".

Benoît XVI choisit ses mots avec soin, ne désirant pas l'effet immédiat des applaudissements, mais la réflexion à long terme. Il a invité les jeunes catholiques à apprendre les voies de Dieu, non pas en se construisant "un Dieu privé" pour eux-mêmes, déconnecté de l'Eglise, mais en développant une "sensibilité aux besoins des autres", qui "doit se voir dans notre volonté de partager."

Au lieu de se plier à leurs exigences, ou de les traiter avec condescendance, à Cologne, Benoît a offert aux jeunes un enseignement solide. Pendant la veillée à Marienfeld, le 20 août 2005, le Pape s'est agenouillé en prière silencieuse et en adoration devant le Saint Sacrement avec quelques 800 000 jeunes. Cette nuit-là, le pape allemand a dit à ses jeunes amis que les saints "sont les vrais réformateurs. ... C'est seulement des saints, seulement de Dieu que vient la véritable révolution, le moyen définitif de changer le monde."

A Cologne, Benoît a montré au monde que "le professeur Ratzinger" était devenu le berger d'un très grand troupeau. Il a passé le test de la Journée mondiale de la jeunesse avec brio.

Trois ans plus tard, et à des milliers de kilomètres de l'Allemagne et de Rome, Benoît a enseigné plusieurs nouvelles leçons inoubliables lors des Journées Mondiales de la Jeunesse de 2008 à Sydney (2). Lors de la célébration d'accueil le 17 Juillet, le pape a montré aux jeunes des inquiétudes pour l'environnement, ajoutant que cette préoccupation ne doit jamais éclipser une compréhension de la dignité innée de la vie humaine, qui se trouve "au cœur de la merveille de la création."

Le lendemain, Benoît a rencontré des jeunes ayant des antécédents de toxicomanie et d'autres problèmes, qui participaient à un programme de réhabilitation en dehors de Sydney. Il a parlé avec eux au sujet des faux dieux d'aujourd'hui et l'adoration de trois choses: les biens matériels, l'amour possessif et le pouvoir.

"Chers amis, je vous vois comme des ambassadeurs de l'espoir à d'autres dans des situations semblables", a-t-il dit. "Vous pouvez les convaincre de la nécessité de choisir le chemin de la vie et de renoncer au chemin de la mort, parce que vous parlez d'expérience. Tout au long des Évangiles, ce sont ceux qui avaient pris de mauvais tournants qui sont particulièrement aimés par Jésus, parce qu'une fois qu'ils ont reconnu leur erreur, ils sont les plus ouverts à son message de guérison. "

Envoyé par l'Esprit
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La veillée de prière du samedi soir à l'hippodrome de Sydney, Randwick, a fourni à Benoît un cadre pour donner une belle leçon sur l'Esprit Saint, qu'il appelle la "personne oubliée de la Sainte Trinité". En invoquant l'Esprit Saint et en exhortant ses jeunes auditeurs à permettre aux dons de l'Esprit de façonner leurs vies, le Pape a rappelé le thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2008: "Vous allez recevoir la puissance quand le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez alors mes témoins" (Actes 1:8).

"Tout comme l'Eglise parcourt la même route avec toute l'humanité, vous aussi vous êtes appelés à exercer les dons de l'Esprit au milieu des hauts et des bas de votre vie quotidienne", a déclaré Benoît XVI. "Que votre foi mûrisse à travers vos études, votre travail, le sport, la musique et l'art. Qu'elle soit soutenue par la prière et nourrie par les sacrements."

La vie se compose de beaucoup plus que d'"accumulation" et de "succès", a poursuivi le pape. "Être vraiment vivant, c'est être transformé de l'intérieur, ouvert à l'énergie de l'amour de Dieu. En acceptant la puissance de l'Esprit Saint vous pouvez vous aussi transformer vos familles, communautés et nations. Libérez ces dons! Laissez la sagesse, le courage, la crainte et le respect être des marques de grandeur! "

Le lendemain matin, dans son homélie de la liturgie de conclusion des Journées mondiales de la jeunesse, Benoît a repris le même thème qu'il avait abordé dans l'homélie de son investiture papale trois ans plus tôt. Il a parlé d'un désert spirituel diffus qui afflige l'humanité - un vide intérieur, une peur sans nom, un sentiment paisible de désespoir. Il a aussi décrit une nouvelle génération de chrétiens "qui est appelée à contribuer à bâtir un monde dans lequel le don par Dieu de la vie est accueilli, respecté et chéri - et non pas rejeté, craint comme une menace et détruit. Un nouvel âge dans lequel l'amour n'est pas avide ou égoïste, mais pur, fidèle et sincèrement libre, ouvert aux autres, respectueux de leur dignité, cherchant leur bien et rayonnant la joie et la beauté. "

Le pape Benoît a fourni à l'Australie un programme pour le renouveau spirituel et social de toute une nation. À Sydney, les jeunes de la "Génération Jean-Paul II" et de la "Génération Benoît XVI" ont reçu la puissance d'en haut, que le Saint-Esprit a répandu avec largesse sur eux. Benoît XVI les a envoyés pour être des témoins joyeux de l'Esprit à l'extrémité de la terre.

Fermes dans la foi en Espagne
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Lorsque les jeunes du monde convergeront sur Madrid du 16 au 21 août pour les Journées Mondiales de la Jeunesse 2011, ils célébreront leur foi catholique, en présence de deux papes: l'un regardent en souriant et en bénissant "de la fenêtre" de la maison du Père , et un second qui arrivera de Rome à agira à la fois comme pèlerin, et hôte des secondes Journées mondiales de la jeunesse espagnoles. (Le premier rassemblement en Espagne avait eu lieu dans la ville historique de Saint Jacques de Compostelle en 1989.)

Dans sa lettre annonçant les Journées Mondiales de la Jeunesse 2011, le pape Benoît a écrit: "Aujourd'hui, à un moment où l'Europe a grandement besoin de redécouvrir ses racines chrétiennes, notre rencontre aura lieu à Madrid avec le thème: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2,7). Je vous encourage à prendre part à cet événement, qui est si important pour l'Église en Europe et pour l'Eglise universelle."

A Cologne en 2005 et à Sydney en 2008, Benoît s'est avérée plus complexe et charismatique que beaucoup l'attendaient. Ce n'était pas la question de "sortir de l'ombre" de Jean Paul II; Benoît a montré au monde qu'il n'avait jamais été dans l'ombre du défunt pape du tout. Son auditoire a été captivé par son enseignement clair, et captivé par sa douce présence. Calme mais ferme, le Pape apporte sa propre contribution, différente.

Combien sont vraies les paroles prophétiques du cardinal George Pell, de Sydney, à la fin des JMJ 2008: "Les Journées mondiales de la jeunesse n'appartiennent pas à un pape, ou même une génération, mais sont maintenant une partie ordinaire de la vie de l'Eglise. La Génération Jean-Paul II - jeunes et vieux - est fier d'être fils et filles fidèles du pape Benoît ".

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Notes:
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(1) Le Père Thomas Rosica, a été le directeur national des JMJ 2002 de Toronto. Il est depuis 2003 le directeur de la Fondation catholique Sel + Lumière Média, télévision catholique canadienne, et est consultant au Conseil Pontifical pour les Communications sociales.
Lors du Synode des évêques de 2008 sur la parole de Dieu, il était attaché de presse pour la langue anglaise, et dans une interviewe à Zenit, à relire ici, il exprimait son admiration devant une intervention du Saint-Père :
L'une des plus grandes qualités du pape Benoît XVI est sa capacité d'enseigner des choses extrêmement complexes, avec simplicité, clarté et beauté.
Ce matin, Benoît XVI était un maître qui déroulait pour nous le rouleau de la Parole vivante de Dieu et nous montrait comment aborder humblement cette Parole, apprendre de cette Parole et la vivre. Nous avons reçu un cours simple et clair sur l'unité entre les Ecritures et la théologie, d'un homme souvent appelé le « Mozart des théologiens ».

Et plus récemment, nous l’avons retrouvé, interrogeant le cardinal Barbarin, à l'occasion du 49e Congrès eucharistique international qui s'étaitdéroulé du 15 au 22 juin 2008, au Québec : http://benoit-et-moi.fr/2011-II/...

(2) Tous les discours et homélies sur le site du Saint-Siège.
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