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LES TROISIÈMES JMJ DE BENOÎT XVI
 

Tout doucement, il leur imprime son style: plus de prière et moins de kermesse. Et des moments particuliers, comme le repas partagé avec 12 jeunes, la confession de quelques-uns, et la rencontre avec les jeunes professeurs d'université.
Andrea Tornielli: il n'y aura pas de dimension politique, et il ne s'immiscera pas dans les affaires espagnolee. Et un souvenir de 2005 (18/8/2011)




 
 

Le Pape à Madrid pour embrasser les jeunes
Benoît XVI s'assièra personnellement dans le confessionnal pour administrer le sacrement de la réconciliation
Gazzetta del sud, 18 août 2011
(Source)
Giovanna Chirri
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Les douze jeunes qui déjeuneront avec le Pape (1) seront pour la première fois choisis parmi les bénévoles qui ont contribué à la réalisation des JMJ. Benoît XVI s'assiéra personnellement dans le confessionnal pour administrer le sacrement de la réconciliation à quelques jeunes. Parmi les rencontres thématiques, il y aura celle avec les professeurs d'université de moins de 40 ans.
Ce sont quelques-unes des nouveautés des XXVIe Journées Mondiales de la Jeunesse, les troisièmes de Benoît XVI après Cologne en 2005 et Sydney en 2008, celles où se consolidera le style imprimé par le pape Ratzinger aux JMJ inventées par son prédécesseur, et sa façon propre de traiter avec les jeunes.

Les JMJ ne sont pas un rassemblement et je ne suis pas une star, a dit Papa Ratzinger dans son discours à la Curie en Décembre 2008, après Sydney. Dès le début, Joseph Ratzinger - théologien raffiné, une vie passée parmi les livres et les dossiers de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec une brève parenthèse de ministère épiscopal - a perçu l'épaisseur de l'héritage de Jean Paul II auprès des jeunes: pour un monde entier d'adolescents, de jeunes, de très jeunes, mais aussi dans la trentaine, Jean-Paul II n'était pas seulement l'unique pape qu'ils aient jamais connu, mais il était devenu un interlocuteur privilégié et un point de référence, même pour ceux, nombreux, qui étaient éloignés de la foi.
Benoît XVI s'est montré conscient de la difficulté de recueillir ce passage de témoin. Lors de la première messe de son pontificat, au lendemain de l'élection, il a annoncé qu'il serait présent aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Cologne. Le 25 avril 2005, lors de la rencontre avec des compatriotes, au Vatican, il a remarqué que "ce n'est pas vrai que les jeunes sont matérialistes et consuméristes" et il a souligné la nécessité de répondre aux questions des jeunes. Et encore au tout début de son pontificat, devant les évêques italiens réunis pour leur Assemblée générale, le 30 mai 2005, il a souligné que parler aux jeunes est le "grand défi" de l'Eglise.

Les JMJ de Cologne avait été convoquées par le pape Jean-Paul II, tandis que celles de Sydney ont été les premières entièrement dans le style Ratzinger; Madrid confirme ce que le cardinal Pell a dit à l'issue des journées de Sydney: les JMJ ne sont pas d'un pape, mais de l'Eglise (!!). A Sydney, Papa Ratzinger avait démontré qu'il croyait fermement en la validité des JMJ et s'était engagé à en assurer le succès, toujours fidèle à son propre style: plus de prière et moins de kermesse, l'adoration eucharistique, les discours complexes, pas difficiles, mais exigeants pour des jeunes qui n'ont pas peur de s'engager.

Les JMJ de Madrid se dérouleront tandis que dans différentes villes du monde monte la protestation sociale dans le sillage de la crise, et qu'en Espagne - à quelques mois des élections - les "indignados" se renforcent.
Il reviendra au Pape d'évaluer quelle part de ce contexte il convient de faire entrer dans les réflexions des quatre prochains jours, à travers les discours, les rencontres, y compris institutionnelles avec la famille royale espagnole et le Premier ministre Zapatero.
L'Eglise italienne, qui participe aux Journées Mondiales de la Jeunesse à travers une présence massive d'une centaine de milliers de jeunes et la moitié de l'épiscopat, attend des JMJ, "non seulement pour les jeunes qui y prennent part", mais aussi pour de nombreux adultes "un déclic de solidarité renouvelée entre les générations et un engagement partagé pour un avenir plus humain".
Le directeur de SIR (Servizio Informazione Religiose, agence religieuse), Paolo Bustaffa, a appelé à l'écoute mutuelle entre les "indignados" et les jeunes des JMJ qui sont "pleinement conscient de la gravité de la crise crise", "se battent contre elle avec une maturité peu commune", afin de "penser et construire, pas seuls, une société où la dignité humaine et la passion pour la justice et la paix sont des valeurs fondamentales et, par conséquent incontournables".




Andrea Tornielli

(Source)
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Hier à Madrid ont commencé les troisièmes Journées mondiales de la Jeunesse célébrées sous le Pape Benoît XVI, et les premières à avoir lieu après la béatification du Pape Wojtyla.
Les jeunes qui, du monde entiers, avec les moyens les plus disparates, ont ces jours-ci rejoint l'Espagne, savent qu'ils peuvent compter sur un patron spécial, le charismatique Pape polonais qui a inventé ces rassemblements, auquel il fut toujours présent, malgré la vieillesse et la progression de la maladie. Il n'eut pas l'opportunité de voir les dernières qu'il avait prévues et annoncées, à Cologne en 2005, auxquelles prit part son successeur, Joseph Ratzinger, qui pour cette raison, put faire son premier voyage international comme Pape dans sa terre natale.
En dépit des pronostics qui le dépeignaient comme plutôt froid envers ce type de manifestations - lues par certains comme une sorte d'"épreuve de force" pour montrer la vitalité de la présence catholique en dépit de la sécularisation - Benoît XVI s'est mis humblement dans le sillage de son prédécesseur, montrant qu'il partageait jusqu'au fond ce pari que Wojtyla avait fait sur les jeunes dès le début de son long pontificat. Et en pape théologien, il a essayé de transmettre aux jeunes des JMJ, avec des images vivantes, les mystères de la foi catholique, comme lorsqu'à Cologne, il y a six ans, il compara le changement qui se produit dans la consécration de l'Eucharistie à la fission nucléaire.

Dans un moment où peut-être comme jamais auparavant, le monde réalise qu'il a besoin d'idéaux, Ratzinger rappellera à nouveau aux jeunes de ne pas étouffer leurs questions et leurs angoisses, de ne pas recouvrir sous une couche épaisse de cynisme et d'éphémère l'exigence d'un sens à leur vie. Dans un monde où semblent compter uniquement le pouvoir, la luxure et l'argent, le Pape les invitera à consacrer leur vie à quelque chose ou quelqu'un qui la rende vraiment heureuse et remplie de sens. Il indiquera non pas une idée, un ensemble de règles, un "paquet" de dogmes ,ou l'esthétisme de quelque beau rituel, mais une personne, Jésus de Nazareth. Et il expliquera aux jeunes des JMJ que vivre le christianisme ne signifie pas devoir renoncer à quelque chose, mais au contraire faire l'expérience de ce «centuple ici-bas» que le Nazaréen lui-même a promis aux Siens, avec l'éternité.
Toutefois, selon toute vraisemblance, ceux qui regardent les JMJ, qui ont une dimension mondiale, dans l'optique de la politique espagnole, et imaginent que Benoît XVI va lancer des invectives contre les lois adoptées par le gouvernement Zapatero - qui a également collaboré avec zèle à la réalisation de l'événement - resteront déçus.
Le Pape ne l'a pas fait à Valence en 2006 , ni l'année dernière à Saint-Jacques de Compostelle et à Barcelone. Il aurait encore moins de raisons de le faire maintenant que l'exécutif socialiste est démissionnaire et qu'on est bientôt à deux mois des élections.




Note

En 2005, à Cologne, le Saint-Père avait déjà partagé le repas de 12 jeunes (cf. beatriceweb.eu/archives2005/cologne/..).
Reportage d'alors:

Pour ces douze jeunes, ce déjeuner du 19 août 2005 restera à tout jamais gravé dans leur mémoire.
"Nous étions douze à déjeuner avec le Pape, le symbole est clair!"
pour Jason, c'est bien une Cène qui a été ainsi célébrée.
"Nous avons partagé un repas et une partie de notre vie", insiste-t'il, encore bouleversé par cette "grâce inouïe", cette "bénédiction" qui lui a été faite...
"Cela restera le moment le plus important de ma vie", estime le chilien Nicolas José Frias Ossandon, 19 ans.
"Il était beau quand il est entré dans la pièce, j'aurais voulu l'embrasser", s'exclame, la gorge serrée par l'émotion, Lubica Jovanoovic, australienne de 19 ans.
"Les mots ne suffisent pas pour exprimer ce que j'ai ressenti", ajoute Johnny Bassous, palestinien de 20 ans, vivant à Béthléem.


J'avais à l'époque réalisé ce diaporama, pour se souvenir...
Lien de téléchargement: repas.swf [607 KB]




 



Une interviewe "musicale" de Georg Ratzinger | JMJ: les juifs de Madrid défendent le Pape