Vous êtes ici: Articles  

LE COURAGE DE DIRE NON
 

Du site Infocatolica, le témoignage d'un gynécologue espagnol qui refuse de pratiquer des avortements: "Comme médecin ma mission est de protéger la vie ". Traduction de Carlota (4/9/2011)




Carlota

Il est sans doute très difficile de s’affirmer lorsque l’on est médecin dans une société qui (y compris par les lois ou les usages) soutient plus ou moins directement une culture de mort depuis la conception (chasse aux trisomiques notamment) jusqu’à l’euthanasie (affaire récente du médecin bayonnais qui serait approuvée par une majorité de Français).

L’on peut aussi se dire que s’il y a eu (et il y a encore dans certains pays) des lois qui excluent des personnes du monde professionnel, des écoles, etc. du fait de l’origine, il peut y avoir très facilement dans nos sociétés occidentales des exclusions de facto pour des catholiques qui souhaitent vivre leur foi et qui se trouvent désormais en contradiction avec toujours plus de lois, de règlements, des programmes, voire des usages en vigueur (pharmaciens, médecins, infirmiers, enseignants en SVT, en Histoire, journalistes, etc…). De jeunes catholiques brillants pourraient même ne plus entreprendre certaines études, ce qui serait bien sûr une perte pour eux mais aussi pour tous. Néanmoins c’est le courage d’un tout petit nombre qui a fait «bouger les choses » il y deux mille ans.
Un beau témoignage contemporain d’un médecin espagnol ici: http://infocatolica.com/




 

«Comme médecin ma mission est de protéger la vie »
------------------
Esteban Rodríguez Martín est devenu en 2008 le premier médecin gynécologue espagnol à se porter devant les tribunaux pour défendre son objection de conscience face à l’avortement. Trois ans plus tard il ne se repent pas de son « non catégorique » à pratiquer des avortements bien qu’il ait dû en payer le prix fort au niveau professionnel. Dans un entretien concédé à l’organe de presse ACI PRENSA depuis Rome où il assistait à un congrès international, Rodríguez Martín, a affirmé qu’il a dû limiter son travail à l’Hôpital Public Punta de Europa d’Algéciras (Andalousie) à l’assistance aux accouchements et au suivi des femmes en état de grossesse avancée.

La limitation est le fait de son opposition à pratiquer des analyses de diagnostic prénatal utilisées par de nombreuses femmes pour décider d’avorter si, par exemple, les enfants se présentent comme trisomiques (1).

« Mieux on fait le diagnostic prénatal, plus on obtient d’avortements », et comme médecin ma mission c’est de protéger la vie, a expliqué Rodríguez à ses supérieurs qui ont dit non à sa demande d’être relevé des actes concernant le diagnostic prénatal.

Chargés de veiller sur la vie à ses débuts
---------------
« Il ne me reste pas d’autre possibilité que l’arbitrage du conflit par un juge par rapport à la défense d’un droit fondamental comme celui de la liberté de conscience et de raisonnement, qui est la base d’un régime démocratique, car sinon ce serait vivre dans une dictature ou dans une tyrannie, a-t-il expliqué. « Je vais devoir ne plus exercer à l’hôpital ? Devoir abandonner ma profession si les tribunaux ne me donnent pas raison ? Dieu le dira mais souvent la vérité se démontre avec le martyre. Et là nous sommes, nous les obstétriciens catholiques, dans la cohérence éthique, parce que nous sommes chargés de veiller sur la vie dans ses débuts. Et c’est cela notre mission dans la société », a-t-il indiqué.

Le médecin a signalé à l’ACI Prensa que l’objection affecte non seulement la conscience mais aussi la science, car dans tout avortement il y a des « faits scientifiques » : il y a un être humain qui meurt, il y a un être humain qui tue, et il y a une femme qui souffre des conséquences, et un père dont on ne parle pas. Parce que l’être humain qui tue ce n’est pas la femme mais le médecin et cela va à l’encontre de l’essence de la médecine, par conséquent l’argument est strictement scientifique ».

Raisons éthiques et scientifiques et pas seulement religieuses
-------------------
Rodríguez a dénoncé le fait que les intérêts « sont si élevés que la société scientifique n’est pas disposée à reconnaître ces faits scientifiques, et à l’obstétricien, il ne reste plus d’autre remède que d’alléguer un motif de conscience alors que les raisons sont éthiques et sont scientifiques, et pas seulement religieuses. « Je ne veux pas être complice, je ne veux pas être un outil, je ne veux pas qu’on utilise mes connaissances techniques pour favoriser une idéologie, pour favoriser une culture pro - euthanasique, pour favoriser des intérêts commerciaux, politiques et idéologiques de personnes qui ont une intention qui est contraire à la dignité humaine, et manquant totalement d’éthique.

Pour Rodríguez Martín, un obstétricien catholique « doit recouvrer le courage de s’opposer aux attentats contre la vie, d’être un signe de contradiction, d’appeler les choses par leur nom, le mal, mal, le bien, bien, le péché, péché, et la grâce, grâce ».




Note

(1) Carlota m'envoie ce lien: http://petrus.angel.over-blog.com/... qui évoque le programme d'euthanasie promu par le régime nazi, sous le nom "Aktion T4"
Le titre de la page est: Ça n'a rien à voir?...
Pas si sûr.
Surtout quand on lit au-dessus de la signature d'Hitler:

« le Reichsleiter Buhler et le Dr Brandt sont chargés, sous leur responsabilité, d’élargir les compétences des médecins qu’il conviendra de désigner nommément, afin qu’il puisse être accordée une mort charitable aux malades jugés incurables à vue humaine, après un examen très critique de leur état de santé » .

Adolf Hitler 1er September 1939.
---------------

Et je repense aux propos du cardinal Ratzinger s'exprimant en 1993 sur l'euthanasie, et cités ici: Frénétique campagne du lobby pro-euthanasie




La soeur de 103 ans et le Pape | Bienvenue à Ancône