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BENOÎT XVI À ANCÔNE, UN RAYON DE SOLEIL
 

La lettre de Jeannine du 12 septembre. Comme d'habitude, mon amie a tout regardé, tout épluché. Et il me plaît de dire qu'il n'y a pas que pour elle que la visite de Benoît XVI à Ancône a été un merveilleux "rayon de soleil" (13/9/2011).




 



 

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Notre Benoît a été mon rayon de soleil, une plage de calme dans un temps perturbé aux couleurs de l'automne en dépit des rayons de soleil qui dardent encore très fort. Il m'a semblé que mes petits soucis devenaient plus légers.

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Dimanche avec Benoît XVI, une visite difficile à Ancône étant donné le contexte économique et social actuel; toujours le même refrain. Notre Pape est arrivé en papamobile, visage reposé, souriant pour rejoindre la procession d'entrée. Le cadre était magnifique avec cet autel donnant sur la mer idéalement bleue, ces bâtiments blancs aux lignes nettes, aux formes géométriques, qui se détachaient sur un ciel pur, cette pierre blanche qui réverbérait les rayons du soleil là-haut sur l'esplanade de la cathédrale d'Ancône. Avec les vêtements liturgiques crème l'ensemble offert aux regards parlait de calme, de sérénité; ce pape est apaisant parce que lui-même intérieurement pacifié. La mitre était travaillée avec des fils d'or dans la même tonalité. Ce décor très abouti dans son dépouillement était un hommage à la beauté du monde donnée par Dieu aux hommes et à laquelle Benoît XVI est si attaché. On notait la présence de représentants orthodoxes. La belle chorale était dirigée par une femme et, délicate initiative, il y avait une traductrice en langage des signes pour ne pas isoler certains fidèles.
Benoît XVI, très souriant et bras grands ouverts, image parfaite du père qui accueille tous ses enfants, était applaudi avant le début de la célébration. Les mots d'accueil du Cardinal Bagnasco ont, comme toujours, été très chaleureux et remerciés par notre Benoît. Notre Saint-Père a chanté le psaume avec la chorale. L'homélie a, comme de bien entendu porté sur l'Eucharistie qui soutient et transforme la vie quotidienne. La spiritualité eucharistique aide à aller vers ceux qui en ont besoin et à se rapprocher d'eux, c'est le pain de vie (merci Thomas Wallut). Avant le temps de silence habituel les applaudissements ont salué les paroles du Saint-Père. Avec la procession des offrandes on retrouve le moment touchant où le Pape peut écouter quelques mots qui lui sont murmurés et qu'il garde au fond de lui. Debout il se penche et embrasse avec une infinie douceur un(e) jeune handicapé(e) soutenu(e) par une aide, assis il accueille un jeune homme et une jeune fille, très souriants. Rencontres paternelles, bienveillantes, attentives et même amusées avec les deux dernières personnes adultes. Avant de réciter l'Angelus le Saint-Père n'omet pas de rappeler la mémoire du 11 septembre 2001. A la fin de la célébration la patrouille italienne passe au-dessus du lieu du rassemblement et reproduit le drapeau italien. Benoît XVI quitte l'autel , les orthodoxes le saluent, et il regagne la papamobile qui va le conduire au Centre Diocésain de Colle Ameno pour le repas avec les évêques. Dans la délicate attention qu'il porte aux défavorisés, aux plus petits, le Saint-Père a convié une délégation d'ouvriers au chômage technique et de personnes sans ressources aidées par la Caritas pour partager ce repas, le tout dans la discrétion, du pur Benedetto.

Pour l'après-midi changement de lieu et notre Pape prend de la hauteur en rencontrant les prêtres et les familles dans la cathédrale Saint-Cyriaque d'Ancône sur l'esplanade qui domine la mer. Beaucoup de monde avec les familles et enfants qui donnent lieu à un épisode chaleureux de baisers donnés très spontanément par le Saint-Père aux nombreux bébés présentés par des parents aux visages épanouis. La timidité qui se manifeste encore par une légère hésitation a bien été dominée avec le temps. La facilité, la spontanéité sont venues étoffer de douceur le personnage si mal connu. Il faut retrouver Benoît XVI qui dans un angle, à l'écart , est avec des personnes handicapées qu'il salue ( je n'ai pas pu bien voir), toujours le souci de l'autre qui doit être reconnu, respecté. Après s'être recueilli devant le Saint-Sacrement il gagne sa place sous les applaudissements de la cathédrale pleine de monde. La si jolie vierge rapportée par un marin vénitien est devenue la Madone de la cathédrale. L'archevêque d'Ancône prononce des paroles fortes et chaleureuses pour accueillir le Pape qui le remercie lors d'une accolade chaleureuse et Mgr Gänswein apporte un cadeau qui lui est offert. Les paroles du Pape sont un message important aux familles et aux prêtres et sont très applaudies. Dans l'assemblée le photographe a repéré un père avec un tout petit bébé dans les bras et dans un autre temps, juste à côté, une jeune femme avec un bébé équivalent dans les siens (peut-être des jumeaux), sûrement les plus jeunes fidèles participant à cette rencontre. Le départ s'avère difficile car il y a encore des enfants à embrasser, des adultes qui tentent de saisir la main du Pape, on se l'arrache et le service d'ordre est plus que sollicité. J'ai apprécié le grand parapluie blanc ouvert pour abriter Benoît XVI du soleil pour gagner la papamobile.
J'aime la simplicité de ce grand personnage, grand par le savoir, l'intelligence, la distinction, capable de parler de tout et qui, tout simplement, met sa main dans celle de celui qui l'entoure pour descendre les marches et accepte et sollicite cette discrète aide avec naturel. Ce Pape a la simplicité d'un enfant tout en gardant sa hauteur intellectuelle qui est son signe distinctif. Même enjoué, à l'aise avec un interlocuteur ou dans un groupe ou une assemblée il conserve ce léger retrait qui donne encore plus de prix à son sourire, à ses gestes spontanés mais non répétitifs, trop rares pour certains, mais qui gardent ainsi toute leur valeur.

Avant de quitter Ancône le Pape va se livrer, paraît-il, à un exercice inédit pour lui depuis qu'il est le grand patron : une rencontre avec de jeunes fiancés. Ces derniers sont regroupés sur la place haute et attendent, nombreux, avec certains membres des familles, l'arrivée du Saint-Père. C'est une rencontre simple avec beaucoup de monde autour de Benoît XVI, assis sur un siège rouge, entouré de ses cérémoniaires, de son secrétaire très souriant et de l'archevêque. Devant lui ces jeunes qui s'embarquent dans le vaisseau de la vie et attendent les paroles de cet homme fragile tout en blanc. Le décor est banal : une place dans une ville et un visiteur prestigieux pour les visités mais qui se considère, lui, comme un simple VRP de Dieu. J'aime le beau visage du Pape, attentif, pendant les paroles de l'archevêque et l'accolade chaleureuse échangée .

Comment ne pas retenir le sourire de Benoît XVI face aux deux jeunes porte-parole des fiancés, son regard qui brille de bonté et de reconnaissance pour la franchise avec laquelle les questions sont posées? Ces problèmes exposés sont enfouis dans son cœur et son esprit ; cette personnalité tout en blanc, âgée certes mais à l'intelligence lumineuse a un ascendant immense non pas uniquement à cause de sa fonction mais parce qu'il irradie d'elle , de ses paroles, un amour sincère, exposé simplement, expliqué et qui émane du Seigneur. Pas de morale, de la confiance, des encouragements sans pour autant gommer les écueils, les problèmes, des conseils qui puisent leur source dans une longue vie nourrie des Pères de l'Eglise et d'une foi indéracinable. Rien n'est passé sous silence mais au-dessus de tout cela, présentés sans emphase, sans misérabilisme mais avec une grande force, il y a l'Amour de Dieu qui ne manque jamais et la foi qui donnent la main lors des débuts hésitants. J'ai repensé à la présence du" jeune" Pape, à Valence, qui disait avec conviction aux parents de s'aimer, de vivre leur bonheur en famille. La famille reste le creuset dans lequel se développe la foi qui fait grandir les enfants et protège les adultes. Cet exercice nouveau a été un véritable succés. Les visages étaient radieux, les applaudissements intenses, "Benedetto, Benedetto" scandaient les jeunes qui essayaient de le toucher, de prendre sa main. et comme pour la réunion avec les familles il était tiraillé et patiemment répondait du mieux qu'il pouvait aux très nombreuses sollicitations.

Notre Saint-Père a quitté les lieux accompagné par une chanson italienne, je crois, qui m'a plu. L'hélicoptère le ramenait à Castel Gandolfo.
Cet homme est une grâce, merci Très Saint-Père.
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Jeannine




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