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UNE FORMIDABLE INTERVIEWE DE P. SEEWALD
 

Ma chère amie Marie-Anne l'a traduit, d'après un texte en allemand sur le site Kath.net (22/9/2011)

Article original ici: http://kath.net/detail.php?id=33118




 



 

19 Septembre 2011, 12:20

Le reportage sur le pape ressemble à une subtile manipulation de l’opinion
Munich / KATH.NET-
Entretien avec Peter Seewald sur la visite du pape
Fausse information ou désinformation, ce sera normal. Puisque ses opposants ne sont pas dignes de dénouer les lacets de ses chaussures, ils deviennent d’autant plus agressifs.

KATH.NET : Le pape Benoît arrive cette semaine. Il y a des protestations d’une part et des ovations d’autre part.
Qu’en dites-vous ?


Seewald :
A la venue du pape, les esprits se divisent. C’est vrai qu’il sera un signe de contradiction. Les uns essaieront de taire l’événement, les autres l’ovationneront avec naïveté comme à la foire. Beaucoup ne pensent même pas qu’ils dévoileront par là leur vanité.
Ce qui est décevant, c’est que les médias protestants qui revendiquent sans arrêt la fraternité lui préparent du poison et du fiel en guise de bienvenue.
Mais la nomenclature catholique ne se donne pas une meilleure réputation.
Le meeting au stade olympique de Berlin a dû être littéralement provoqué en sollicitant la base pour cette manifestation de masse. C’est que le pape représente une provocation pour leur style de vie.
C’est comme si on avait un miroir en face de soi, ce n’est pas toujours agréable. Pour d’autres le pape, c’est la dernière image de l’ennemi qui leur reste.
Ils pensent avoir en sa personne comme une sorte d’ennemi du progrès.
Puisque ses opposants ne sont pas dignes de dénouer les lacets de ses chaussures ils deviennent d’autant plus agressifs. Ils construisent une espèce de fantôme, un ennemi «dangereux» pour justifier leur polémique guerrière et leur démagogie sans fard.
On voit bien à cette occasion quelle est cette tolérance des Tolérants qui revendiquent la liberté pour tout le monde, tout en la refusent chaque fois quand cela ne va pas dans le sens de leurs affaires.
«La République bigarrée» devient assez déplaisante lorsqu’il s’agit du représentant de la communauté de foi catholique. Mais finalement ce fol abrutissement de la population sera un avantage pour le pape.

KATH.NET: Qu’est ce que vous attendez de la visite du pape ?

Seewald :
La visite du vicaire du Christ sera une chance pour remuer les gens. Benoît XVI n’est pas seulement un brillant intellectuel, il est avant tout un pasteur qui aime les hommes. C’est quelqu’un dont le dévouement se nourrit de l’amour et de son inquiétude pour l’avenir. C’est le Christ qui a institué son serviteur avec le pouvoir des clefs mais qui ne veut avoir aucun pouvoir. Au contraire, il veut être le serviteur des serviteurs, il veut enseigner les peuples, en fixant du regard la fin des temps.
Chaque disciple du Christ a un charisme spécial. Jusqu’à nos jours, le pape reste le gardien des mystères, celui qui veut éclairer, qui veut construire des ponts non seulement entre les peuples mais aussi entre les hommes et Dieu, entre le ciel et la terre.
Benoît XVI n’est pas un homme obscur mais quelqu’un qui apporte la lumière dans les ténèbres. Sous cet angle, cette visite sera un signe pour notre temps et donnera des impulsions importantes.

KATH.NET: Est-ce qu’un voyage papal en Allemagne est le même que dans les autres pays, sinon pourquoi?

Seewald :
L’Allemagne est un terrain difficile. A cause de notre histoire spéciale, ce qui nous manque, c’est l’identité. Nous ne savons pas d’où nous venons, qui nous sommes.
Il y avait un temps où la question que, d’après Gœthe, Grete adressa à Faust : «Où en es-tu avec la religion» - était bien la question essentielle et déterminante pour cette nation. Durant presqu’un millénaire, c’était le saint empire romain germanique qui donnait forme à l’Europe. C’est là qu'ont émergé des villes regroupées autour des cathédrales, puis les premières universités préparant ainsi l’époque scientifique, ensuite une bourgeoisie judéo-chrétienne qui a donné des impulsions importantes à la culture européenne. Mais c’était sur le sol allemand aussi que l’Église s’est scindée en deux, déchirant le monde latin. Et puis, c’est là que s’est produit par la faute d’un régime diabolique le plus grand incendie du monde avec la shoah.
Entre-temps une nouvelle culture païenne est en train d’envahir tous les domaines de la vie. C’est pourquoi nous vivons un temps d’épreuve pour la foi.
Le successeur actuel de Pierre prend très au sérieux cette première visite officielle dans son pays d’origine. Nous ne sommes plus au début du pontificat. Je pense que nous allons entendre des discours très importants : une sorte de testament que Benoît veut laisser comme un message important adressé à ses compatriotes.

KATH.NET : Les catholiques, comment doivent-ils se situer par rapport aux critiques?

Seewald :
Personne ne doit ovationner le pape. On n’est nullement obligé de partager toutes ses positions. Mais nous devons garder un minimum de bon sens par rapport aux critiques. Le Christ a appelé des apôtres-hommes et non des apôtres-femmes. L’Église catholique continue à Le suivre dans cette ligne. C’est tout. Mais en même temps elle se définit comme essentiellement féminine. C’est une femme nommée Marie qu’elle considère comme sa protectrice. Pourquoi pense-t-on qu’elle est contre les femmes ?
Que veut dire d’ailleurs être ‘moderne’? Est-ce que l’Eglise n’est pas moderne parce qu’elle nous avertit de certaines choses que nous faisons et qu’il vaudrait mieux ne pas faire ? Est-ce parce qu’elle ne va pas construire un système en opposition au système fondamental de l’ordre sur lequel est basée la création ? Est-ce parce qu’elle ne se lasse pas d’exiger l’égalité, la solidarité, la justice, la paix et la charité? Aucune autre institution ne fustige autant l’écart grandissant entre le riche et le pauvre, incriminant les guerres dévastatrices de l’Occident dont résulte l’appauvrissement des pays pauvres. Mais justement cette injustice à l’égard de l’homme ne devrait pas être connue par tout le monde, pense-t-on.
Comment peut-on appeler moderne le système socio-économique du capitalisme dont nous ignorons à quel moment il va imploser ou exploser?
Et comment peut-on appeler moderne la philosophie des lumières qu’Adorno et Horkheimer, dans une critique foudroyante, qualifient comme la “lueur d’un désastre triomphal”? Cette philosophie qui a délié les hommes de leurs liens organiques en se constituant comme un commencement absolu pour ne suivre désormais que son propre calcul rationnel !
Sont-elles modernes, les théories et les expériences du 20e siècle qui ont subi l’échec de façon si dramatique et avec le sacrifice incroyable de tant de vies humaines?
Est-ce vraiment moderne ce que nous pouvons appeler aujourd’hui une sorte de dégénérescence culturelle qui devient un style de vie et qui fait penser à une nouvelle barbarie plutôt qu’au progrès?

Kath.Net : Le pape Benoît apparaît dans une société sans Dieu comme un grand contraste symbolique.

Seewald :
Oui, exactement. Nous avons longtemps rêvé… Et tout d’un coup nous devions constater qu’avec la disparition de la foi et de l’Eglise, de notre éducation et de nos attaches, la nappe phréatique de notre culture s’est amoindrie de plus en plus. D’où cette situation qui menace aujourd’hui.
Nous sommes en quelque sorte spirituellement condamnés à mourir de soif !
On peut lire dans la Constitution de la Bavière : ”En face du champ de ruines où l’on est arrivé avec le système social d’un Etat sans Dieu, il reste encore le peuple bavarois avec la Constitution démocratique décrite ci-dessous.”
Dans le préambule de la Loi fondamentale de la République fédérale de l’Allemagne on a inscrit “la responsabilité devant Dieu”. On avait encore sous les yeux la catastrophe causée par un régime sans Dieu. Par contre, dans spiegel-online on lit aujourd’hui : “Dieu est mort”, “il n’y a pas de raison de se lamenter”.
Ainsi continue-ton tranquillement la comédie bon marché des fous, les désirs débridés, la danse sur le volcan, et tout ce que les grands prêtres des médias ovationnent : “la religion de la société civile”, c’est-à-dire ce mélange de consumérisme et de l’adoration du capital, l’ego-trips et wellness.
Le christianisme est dangereux, entend-on chuchoter.
Et pourquoi personne n’a-t-il l’idée de poser la question si par hasard l’athéisme ne serait pas dangereux ? N’avons-nous pas derrière nous justement un siècle très éloigné de Dieu ? Un siècle appelé par l’écrivain américain Louis Begley “un Requiem satanique” ?
La foi chrétienne a quelque chose à voir avec la culture et le droit, avec notre structure sociale, avec le comportement juste vis à vis de l’homme et la nature.
Elle est en rapport avec la vie dans son ensemble. Avec le bonheur, la joie profonde et la plénitude. Et avec la pensée. Et nous avons en ce moment sous les yeux des sociétés entières qui renoncent à cette dimension, et deviennent complètement stupides.
Notre société peut se féliciter de grands résultats dont beaucoup sont devenus pour nous indispensables. Nous pouvons nous permettre des choses formidables. Mais en sommes-nous devenus plus libres, plus indépendants pour autant? Autrefois, la liberté devant Dieu donnait une garantie pour sauvegarder la dignité de chacun. Aujourd’hui par contre nous voyons comment l’individu est tenu en laisse comme jamais auparavant, aliéné, surveillé, abusé par les données informatiques, et gouverné par la dictature des modes.
Et le bonheur ? Oui, nous le cherchons passionnément. Nous le pourchassons.
Chaque enjôleur peut nous utiliser pour faire de bonnes affaires. Et pourtant, ce bonheur, nous sommes incapables de l’atteindre ! C’est parce que tout cela ne nous satisfait que pour un court moment. Et ce n’est pas étonnant que de plus en plus on entend parler de dépression, de burn-out, et d’autres maladies psychosomatiques, qui prennent des proportions pandémiques.


ATH.NET: Dans l’Eglise de langue allemande depuis quelques mois ou quelques années il y a une guerre de tranchées entre différents groupes. Est-ce que cela fait avancer ? Où peut-on situer un Peter Seewald dans cette querelle ?

Seewald : Parfois il est important de combattre les structures, parfois au contraire, il faut se battre pour les structures. Lorsque tous veulent enfreindre la loi, le dernier qui veut rester fidèle à la loi, sera peut-être un révolutionnaire, mais sûrement un outsider, qui veut aller à contre-courant d’un mainstream.
Ce qui va dans le sens du progrès aujourd’hui, c’est d’être capable de lutter pour une société qui veut aller de l’avant, qui veut mener dans l’avenir une vie digne de ce nom.
Une société qui ne tâtonne pas en faisant des expérimentations, mais qui puise dans l’Expérience de quoi assurer un avenir pour la génération suivante, en lui légant tout ce dont elle aura besoin. Mais pour ce faire, il est nécessaire d’acquérir aussi l’outillage spirituel, en apprenant des règles justes.
La discussion interne de l’Egise autour de la “réforme ” a un seul résultat sûr : Elle a littéralement paralysé l’Eglise catholique en la rendant froide en ce sens que la foi est devenue tiède, puis froide. Et pendant qu’on discutait jour et nuit sur les sujets secondaires toute une partie importante de la construction de la foi s’est effondrée.
Prenez par exemple les sujet brûlants comme le célibat ou l’ordination des femmes. Il n’y plus personne qui pense sérieusement que les gens iraient à l’église en masse si nos prêtres se mariaient ou si une femme célébrait à l’autel. L’Eglise luthérienne dipose de tout cela et pourtant, elle a encore moins de fidèles qui assistent au culte ou qui se disent membres de l’Eglise que chez les catholiques.
Non, avec la pastorale usée des années 70, vous n’allez pas enthousiasmer les jeunes d’aujourd’hui. Ils cherchent ce qui est vrai, authentique, rien de frelaté.
Et voilà ceux qui ne sont pas des conformistes, mais qui osent avoir une pensée pas comme les autres. Ce sont eux qui vont rayonner cette joie contagieuse, cette force qui émane de leur foi authentique.

KATH.NET: Mais revenons au pape Benoît. Vous le connaissez très bien après plusieurs rencontres. Comment est-il en réalité et que pensez-vous de l’appellation dérisoire de “Panzerkardinal“ ?

Seewald :
Oui, comment est-il vraiment ? De toute façon cette appellation “Panzerkardinal“ n’a rien à voir avec la personnalité de Ratzinger. Elle ne peut décrire ni son travail basé sur le dialogue, et surtout pas son être profond. Je pense que le pape Benoît est non seulement un des penseurs les plus importants de notre époque, un théologien de la stature des pères de l’Eglise, mais surtout un maître spirituel de très grande qualité. Un homme plein de finesse, de poésie, de sincérité et dénué de toute vanité. Un homme de cœur, à la fois intelligent et religieux qui se donne à sa tâche jusqu’à l’épuisement.
Avec cela il montre clairement que la foi n’exclut pas la raison ni la réflexion, au contraire, une pensée sans la foi restera toujours en deçà de la vérité. Il est ce pontife venant de l’Occident, qui sait montrer dans notre monde scientifique que la raison n’est pas contraire à Dieu, mais qu’elle est bel et bien l’expression de Dieu ; que Dieu est la substance de l’Etre et du Sens. Il démontre la recherche de la vérité par le moyen de la raison. Ratzinger explique Jésus non seulement en partant de la foi, mais aussi par une logique scientifique. C’est en cela consiste une des ses forces incomparables.
Je ne connais personne d’autre qui sache si bien écouter, si bien analyser. En plus, il dispose de l’art d’exprimer des choses compliquées de façon simple et compréhensible. Dans son discours qui ressemble souvent à une composition musicale, il y a quelque chose qui vous touche non seulement intellectuellement mais aussi spirituellement, parce qu’il élève l’âme de l’auditeur.
Aujourd’hui on sent, bien entendu, le poids des ans et la lourde charge qu’il porte sur ses épaules ; la sollicitude pour son Eglise, et souvent aussi le manque de soutien venant de son Eglise.
Le fait d’être devenu pape n’a rien changé dans sa personnalité, sa façon d’être, sa gentillesse. Mais je pense qu’en tant que pasteur, il est devenu encore plus humble, plus large d’esprit, plus sage.
Ce qui est décisif dans ce pape, c’est que, dans ce monde de nouveau menacé par l’athéisme, il met la question de Dieu au centre, et il nous montre à nul autre pareil, comment le Christ, qui est véritablement le Fils de Dieu, est à notre époque également le Seigneur de l’univers.
Cela représente aujourd’hui une énorme provocation même pour des gens qui se disent chrétiens. Mais si Dieu est absent, un Dieu qui nous connaît qui nous parle, qui nous aime et nous incite par ses exigences à la conversion, nous perdons les fondements d’une existence civilisée.
Comme dit Ratzinger, c’est “l’annonce de la foi qui est le cadeau le plus précieux que l’Eglise peut offrir à l’humanité”.
Voilà la différence avec ceux qui veulent des “réformes”. Voilà quelqu’un qui ose aller jusqu’au fond du mal, jusqu’au plus difficile, pour opérer une sorte de purification fondamentale, un retour à l’origine.
C’est lui, ce pontife Occidental qui démontre dans un monde post-scientifique devenu si matérialiste que la raison et la science ne sont pas en contradiction par rapport à la foi, mais qu’elles en font partie intégrante comme expression de Dieu, de ce Dieu qui est la substance de l’Être et du Sens.
Le pape Benoît peut clarifier et purifier les choses. A une époque de confusion, de l’ésotérisme et des faux prophètes, c’est un trésor inestimable. Je pense que cela fait partie des secrets justement d’un pape allemand.

KATH.NET: Peut-on critiquer le pape ?

Seewald :
Il n’est pas interdit de critiquer le pape lorsqu’on est catholique
Ratzinger exige justement l’échange des points de vue. Mais il faut que ce soit honnête. Si les hommes politiques ou les dirigeants des médias adoptent le style des jacobins et du régime de la guillotine, ce n’est pas drôle. Dans l’affaire Williamson et aussi au sujet des abus sexuels il s’agissait d’une campagne chez les journalistes dépassant toute mesure. C’est pourquoi il est devenu difficile de percevoir l’atmosphère véritable qui règne dans le pays. Si on croyait à l’opinion publique il ne resterait plus personne en Allemagne qui s’intéresserait au pape.
Mais en réalité, ses livres occupent toujours les premières places sur les listes des best-sellers.


KATH.NET: Que pensez-vous sur l’information en Allemagne autour du pape Benoît ?

Seewald: Nous sommes arrivés en ce domaine à une manipulation subtile de l’opinion pouvant être qualifiée de dictature de l’opinion dans la mesure où la désinformation ou l’omission volontaire des nouvelles sont admises comme quelque chose de normal. Je pense qu’une analyse scientifique pourrait le prouver.
Même l’agence de presse catholique (KNA) ne se laisse pas aujourd’hui surpasser lorsqu’il s’agit de critiquer l’Eglise en s’afficher comme anti-romaine.
Entre-temps la situation est devenue tellement de travers dans les médias dominants, qu’on doit parler de manipulation. Il s’agit d’étouffer certaines nouvelles pour valoriser des événements insignifiants en les falsifiant, pour les instrumentaliser. Sans parler du ton odieux lorsqu’on qualifie les fidèles du pape comme « catholique obscurantistes » ou « catholiques supporters » jusqu’à leur discrimination.
Un exemple : Les représentants de « Nous sommes l’Eglise » (Wir sind Kirche“), cette fraction hostile au pape, qui, durant 15 ans n’a pas réussi à regrouper un grand nombre d’adhérents, reçoit dans les médias allemandes une audience plus importante que tous les évêques ensemble.
Dans l’autre sens, les lecteurs allemands des grands événements, comme par exemple les JMJ de Madrid qui rassemblait plus d’un million de participants, n’étaient informés que sous l’angle des manifestations anit-JMJ avec 5000 puis 150 participants !
Et lorsqu’il s’agissait des abus sexuels le Spiegel n’avait pas honte de citer des phrases tirées du contexte des homélies du pape pour en donner une autre signification.

KATH.NET: Pourquoi y a-t-il dans les pays germanophones ce « complexe anti-romain » appelé ainsi par le théologien suisse Hans Urs von Balthasar ?

Seewald :
C’est vrai qu’il existe ce complexe anti-romain qui est copieusement répandu. Hans Küng est présenté dans les médias comme un anti-pape sacro-saint, et il a toute la place pour ses tirades.
D’autres domaines de l’Eglise sont revisités par des gens qui ne représente plus l’Eglise catholique mais plutôt une sorte de petite église protestante dominée par l’idéologie nationale allemande qui en définitive veulent avoir un autre Jésus.
Cette transformation est maintenant tellement avancée qu’une grande majorité des catholiques ne saurait plus dire probablement où se trouvent les différences.
Le pape en est bien conscient. Mais il sait aussi que l’Eglise ne peut pas cesser d’exister. Les situations des crises sont toujours des épreuves de vérification.
Déjà du temps de Jésus une grande partie de ses fidèles se sont séparés de Lui parce qu’ils voulaient avoir une Messie sur mesure, un Pseudo-Messie du leur création.
Mais dire que l’Eglise catholique d’Allemagne est en général anti-papiste, c’est une invention. Durant les quatre premières années de ce pontificat, on se souvient, on a parlé d’une fièvre Benedetto. Sur la liste de Günter Grass, le pape était qualifié de penseur dominant dans son pays d’origine.
Aujourd’hui les grands instituts catholiques d’Allemagne sont dirigés par des catholiques fidèles à Rome et non le contraire.
Il est remarquable aussi que tous les mouvements qui apportent une bouffée d’air frais ou qui galvanisent sont orientés vers le successeur de Pierre, tandis que les autres associations de fonctionnaires s’éteignent peu à peu.
Il y a aussi une nouvelle génération de prêtres qui considèrent de nouveau leur vocation comme quelque chose de grand et saint, qu’ils veulent réaliser sans courir après les modes, à contre-courant de l’esprit du temps.

KATH.NET: Un merci cordial pour l’Interviewe !






Danke, Heiliger Vatter | Correction fraternelle