Vous êtes ici: Articles  

SADE EST PARMI NOUS
 

Un article récent de La Bussola, autour d'un fait divers italien tragique, vient nous rappeler que le terrible et dément univers de Sade n'est plus cantonné à "l'enfer de la Bibliothèque Nationale. (27/9/2011)

Curieusement, Wikipedia nous rappelle qu'on ne possède aucun portrait authentique de Sade (mort dans l'asile d'aliénés de Charenton) à l’exception de ce profil du jeune marquis, dessiné par Charles van Loo - également portraitiste de Louis XVI jeune homme - vers 1760.




 
 

Sade, qui a été "découvert" en 1930, par un certain Maurice Heine, n'est plus cantonné à "l'enfer de la Bibliothèque Nationale" , et ce n'est pas pour rien qu'après avoir été interdit pendant près de deux siècles, il a désormais les honneurs de la prestigieuse Pléïade. Les sites de pornographie, les turpitudes des politiques, les incitations à la débauche des magazines à travers de multiples rubriques dites par litote "coquines", et ainsi de suite, nous font pénétrer de plain pied dans son terrible univers.

Le fait divers est relaté ici en détail sur le site du Point du 12 septembre, sous le titre:

Le shibari, jeu érotique mortel
À Rome, une pratique érotique extrême d'inspiration japonaise a coûté la vie à une jeune femme et sa compagne est encore dans le coma.




La perversion des sans Dieu

La Bussola
Roberto Marchesini
20/09/2011
--------------
En 1795, le marquis Donatien Alphonse François de Sade(1740-1814) publia un roman licencieux intitulé "La philosophie dans le boudoir".
Dans ce roman, l'auteur insère un écrit intitulé «Français, encore un effort si vous voulez être républicains».
Sade y affirme que la Révolution française ne peut pas se dire accomplie tant qu'elle n'a pas atteint ses conséquences naturelles: l'élimination de la religion et de toutes les normes morales.
Ainsi, après avoir à demi supprimé la religion («Non, n'assassinez pas, ne déportez pas. [...] Condamnons au sarcasme, au ridicule, à la boue, dans toutes les grandes places des principales villes de France, le premier de ces charlatans bénis qui viendra encore parler de Dieu ou de religion; et que celui qui tombera à deux reprises dans la même faute soit puni de prison à perpétuité. Que soient alors pleinement autorisés les blasphémes les plus insultants et les oeuvres athées, afin d'éradiquer du cœur et la mémoire des hommes ces terribles jouets de notre enfance»), Sade incite à la prostitution, à l'adultère, à l'inceste, à la pédophilie, à la sodomie, à l'assassinat et au suicide.

J'ai l'impression que la prophétie de Sade s'accomplit sous nos yeux.
C'est ce qui vient à l'esprit en réfléchissant sur la fin tragique et absurde d'une fille de vingt quatre ans asphyxiée dans une cave à Rome au cours de ce qu'on appelle un «jeu érotique».
«C'est une évasion, un abandon, une façon de s'amuser et de sortir de la réalité», disent ses amis.
Mais de quelle réalité voulait sortir cette «fille bien», cultivée, étudiante en psychologie, avec une passion pour la photographie? Que recherchait son amie romaine, employée à la perception, elle aussi mpliquée dans le même «jeu» et hospitalisé dans un état critique? Et l'ingénieur de 42 ans, qui avait appris cette pratique orientale en suivant des cours réguliers?

Certains pourraient penser à un cas insolite, étrange, encore plus unique que rare. Mais non. La perversion, cachée, non-dite, est extrêmement répandue dans notre société à tous les niveaux.
Il suffit de penser à la foire aux perversions que nous offrent chaque jour les élites politiques et économiques italiennes, européennes et américaines. Exactement le type de société prôné par Sade il y plus de deux cents ans: une société sans religion et sans règles morales, dans laquelle est poursuivi l'objectif de «dépraver les membres de la société, afin que leur dissolution morale affecte l'ensemble de l'organisme et produise l'insurrection de plus en plus essentielle dans un système qui doit susciter la haine et la jalousie de tout ce qui l'entoure».

C'est cela, la réalité dont la jeune victime voulait sortir? Mais comment? Avec d'autres perversions, d'autres dépravations? Un cercle vicieux - c'est vraiment le cas de le dire - qui ne peut avoir d'autre conclusion que ce qui s'est passé dans le sous-sol de Rome.
Mort, douleur, désespoir, larmes: C'est le portrait de notre société. C'est ce que nous avons obtenu en écoutant des "lumières" et de "grands professeurs", de Sade à Kinsey, des idéologues du genre aux promoteurs de l'avortement et du divorce, qui nous avait promis le bonheur, si seulement nous avions oublié la religion et les règles morales.

Peut-être le moment est-il venu de reprendre le chapelet en main, et de recommencer à indiquer à nos enfants le bonum arduum ("bien ardu", dans la terminologie de Saint Thomas) comme un bien, même s'il est difficile à réaliser.




Benoît XVI quitte Castelgandolfo | Discours au Bundestag