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Joël Prieur dans Le Choc du Mois

Les compliments de Jean Madiran (23/2/2009)

L'éditorial de Jean Madiran est reproduit en libre accès sur la page d'accueil de Présent, mais il aura disparu demain.
Lui aussi, comme celui d'Yves Chiron, mérite une seconde vie.

Ici, il recense un article deJoël Prieur, cité - en bien- dans ces pages: Le Pape veut l'unité de tous les chrétiens
Joël Prieur a parfaitement compris, et décortiqué, la démarche du Saint-Père.
L'article salué ici doit reprendre en gros l'analyse paru précédemment dans Minute.

Décidément, les articles d'aujourd'hui sont une bouffée d'air frais.


Le grand dessein de Benoît XVI
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Magnifique Joël Prieur, magnifique ! Critique littéraire de l’hebdomadaire Minute, il se trouve qu’il est aussi le théologien du Choc du mois ; à moins que ce ne soit l’inverse. Le critique littéraire est un maurrassien distingué, un humaniste éclectique, regard vif, plume alerte. Mais le théologien ! A la fois clair et profond, ce qui est rare, il est à la théologie comme l’analogue de ce qu’un expert en géopolitique est au simple chroniqueur. Dans Le Choc de février, en trois grandes pages, il nous donne en perspective la synthèse explicative la plus satisfaisante que j’aie pu lire depuis le 17 avril 2005 sur Benoît XVI, sa personne, son style, son gouvernement et son grand dessein de plus en plus visible.

Retenons les étapes principales de sa stratégie.

1. Le 22 décembre 2005, dans son discours à la Curie, quarantième anniversaire du Concile, « pour la première fois un pape s’attachait à minorer Vatican II », qui dès lors n’est plus un « concile normatif » pour une relecture révisionniste de la tradition apostolique, mais un concile qui doit « être normé par tous les conciles antérieurs » : il devient « simplement une mine d’interprétations, à mettre et à remettre toujours dans la continuité de la tradition ». C’est un « tournant fracassant », mais sur le moment à peu près inaperçu.

2. Le 8 septembre 2006, seconde étape, érection de l’Institut du Bon Pasteur des abbés Laguérie, Tanoüarn, Héry, Aulagnier. Les évêques français commencent à dresser l’oreille et « se plaignent de ne pas avoir été consultés ».

3. Le 12 septembre 2006, discours de Ratisbonne : Benoît XVI « pointe les rapports compliqués que l’islam entretient avec la raison », mais aussi il « stigmatise la déshellénisation du christianisme, cette longue dérive où le catholicisme romain a paru se couper de sa culture d’origine, en rompant non seulement avec la langue latine mais avec le monde grec ».

4. Le 07.07.07, c’est le motu proprio « libéralisant » (je dirais plutôt : libérant) « l’usage de la messe traditionnelle ». Et le 15 septembre 2008, « juste un an après l’entrée en vigueur, le 14 septembre 2007, de ce motu proprio, Benoît XVI, lors de sa visite en France, proclame : « Nul n’est de trop dans l’Eglise. »
C’est « dans ce contexte » qu’intervient, le 21 janvier 2009, la levée de l’excommunication des quatre évêques de la FSSPX : « Nul n’est de trop dans l’Eglise. Il s’agit bien sûr des traditionalistes catholiques. Mais il s’agit aussi des orthodoxes, alors que le patriarche Cyrille Ier, un ami personnel du Pape, vient d‘être élu à Moscou. Vis-à-vis des anglicans et vis-à-vis des luthériens, c’est la même dynamique d’unité que le Pape a mise en mouvement. » Ainsi « l’on voit petit à petit émerger des brumes de l’histoire le grand dessein de Benoît XVI : nul n’est de trop dans l’Eglise (…). La grande idée qui anime Benoît XVI c’est que la tradition apostolique [est] une puissance intégratrice, le moteur de l’Eglise unifiée au XXIe siècle ».

Bravo Joël. Merci Joël. Vous parlez des choses d’Eglise d’une manière qui vous place au niveau non pas simplement d’un Prieur, mais d’un Abbé. Ou d’un Cardinal. Du grand exposé paru dans Le Choc je n’ai tiré bien sûr qu’une sorte d’aide-mémoire ; suffisant toutefois pour comprendre le niveau de surchauffe qui est atteint par l’incitation à la haine et au mépris de Benoît XVI dans les hurlements disciplinés de la meute médiatique. Car ils s’en prennent non seulement au pouvoir du Pape, mais directement à sa personne, avec insolence et grossièreté. Pourrait-il en être autrement, et n’est-ce pas ce que Jésus nous a annoncé, les disciples ne sont pas au-dessus du Maître, ils vous persécuteront comme ils m’ont persécuté ?

Dans une société sans Dieu, l’Eglise, « séparée » ou non de l’Etat, risque fortement de n’avoir le choix qu’entre subir une persécution déclarée, comme en plusieurs pays d’Asie et d’Afrique, ou bien accepter, comme aujourd’hui en France, d‘être une Eglise du silence, ce qui est une autre forme de persécution. Mais il y a Benoît XVI, ni inactif ni silencieux. Et, dit Joël Prieur, « le peuple chrétien se trouve une fois de plus derrière son pasteur ».

Sur ce terme d’« Eglise du silence » appliqué à l’Eglise de France, il faudra bien, j’y consens, que je m’explique quelque jour.

JEAN MADIRAN

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