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Vraie grâce et fausse polémique

Les camerounais, eux aussi, ont vu un autre voyage: le vrai. Et ils n'apprécient que modérément l'attitude néo-colonialiste et condescendante des medias occidentaux (26/3/2009)

Une amie Marianne me signale un article publié sur le site http://fr.allafrica.com/... , intitulé
Vraie grâce et fausse polémique:

Extraits
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Le Cameroun vient de boucler avec une réussite insolente la troisième visite papale de son histoire. Un privilège rare dont le pays a pris la juste mesure, en organisant un accueil cinq étoiles à la plus haute autorité morale de notre temps

Le pape, que les médias décrivent comme austère et peu charismatique, nous a paru au contraire sensible à nos démonstrations bruyantes et sincères. Il les a reçues dans le tempérament qui est le sien : tout en retenue, le geste peu emphatique, le regard ardent. L’affection des fidèles d’ici, Benoît XVI en aura bien besoin, pour continuer sereinement sa mission, dans une Europe dont il est le fils biologique, mais non pas spirituel, puisque cette Europe nie désormais la dimension spirituelle du monde.

On ne décrira jamais assez le rapt inélégant et la parfaite imposture des médias européens et en particulier français sur cette visite
. C’était le temps de l’Afrique. L’Afrique n’aspirait qu’à la communion spirituelle et à la fête. Nos confrères se sont évertués à ne mettre en lumière que les aspects les plus anecdotiques de cette visite, les chiens écrasés, l’écume des jours

Le journalisme des « petites phrases » est certes sensationnel et payant, commercialement parlant, mais l’on observera qu’en résumant huit jours de visite en deux petites phrases, de préférence celles susceptibles de remuer une opinion publique formatée, il y a un risque de caricaturer et de fausser le message.
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L'article en entier ici: Vraie grâce et fausse polémique, l'article

Bravo aux africains qui donnent ici une belle leçon à nos "medias".
Il s'avère de plus en plus que "nos" journalistes bobos ont offert aux africains une image de colonialisme intellectuel et de condescendance qui n'a pas vraiment été appréciée là-bas.

Cet article est issu de Cameroon Tribune, j'ai donc eu envie de retourner à la source, et de me rendre sur ce site.
Je n'ignore pas que, lorsqu'on est étranger, il est difficile de se faire une opinion sur un journal à la lecture d'un seul article. Par exemple, un italien ou un américain peut très bien trouver superbe un seul article de La Croix, ou du Monde. Eh oui, cela arrive.
Ici, je vois bien que l'article cité fait l'éloge de Paul Biya , le président dont les medias français nous ont pourtant dit pis que pendre (*): mais sont-ils bien placés? Et surtout, sont-ils encore crédibles?
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(*) Cette visite nous reparle encore de celui qui est l’architecte de ce modèle tant envié : le président Paul Biya. Il nous est réapparu sous une lumière crue comme un homme pieux, attaché aux valeurs familiales, qui sait montrer sans honte et sans forfanterie sa foi chrétienne...

Or un journal catholique français, , grand donneur de leçons, évoquait "le joug d’un régime qui n’a pas la pudeur de cacher son caractère corrompu, (..) tous ces signes, qui en disent plus qu’un discours: la somptueuse résidence présidentielle où le pape fut reçu, ces portraits du président, dans toutes les rues, aux côtés de celui de Benoît XVI, son omniprésence sur les lieux, y compris, par ministre interposé, lors de le rencontre du pape avec les malades, et encore, pour le départ, à l’aéroport. L’Eglise locale n’aurait-elle pu exiger de ce président si encombrant et discutable un peu plus de discrétion ?"
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Qui croire? Je n'ai pas les éléments pour trancher; encore que le second texte est écrit par quelqu'un qui ne vit pas là-bas. Et qui ne m'a pas donné récemment de vraies raisons de lui faire confiance.

Sur le site de Cameroon Tribune, j'ai trouvé et sur le même thème, j'ai trouvé cette autre réflexion.
Aux "bourdes à répétition" du saint-Père, l'auteur oppose les dérives à répétition du journalisme.

Cette presse « hors-sujet »

Cette presse « hors-sujet »
ABUI MAMA
[22/03/2009]
http:// http://www.cameroon-tribune.net/...22032009
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Si le journalisme – le plus beau métier du monde – veut survivre à ses dérives à répétition, moins sensibles, prétend-on, en Occident que partout ailleurs, nul doute qu’une révision profonde de ces concepts fondamentaux s’impose d’urgence. Quelque interprétation qu’on leur donne, les « reportages » en trompe-l’œil d’une certaine presse internationale sur la première visite du pape Benoît XVI en terre africaine attestent bien d’une réalité ; l’obstination inaltérable à réduire le pèlerinage papal sur le continent à sa plus simple expression, ou mieux, à en faire un « non-évènement ».

Or l’éthique et le code d’honneur qui sacralisent les faits, c’est-à-dire l’obligation de rendre compte, aussi fidèlement que possible, se montrent mal armés pour ramener nos « maîtres » de la plume et du micro à une vision universelle du métier qui ne semblait plus souffrir, au-delà des sensibilités, d’aucune controverse. N’ont-ils pas renoncé à se fonder sur la théorie élémentaire qui érige le reportage en « genre rédactionnel majeur » ?
En lieu et place des « choses vues et entendues » à la suite du Saint Père en Afrique, certains confrères étrangers, européens en particulier, n’ont-ils pas délibérément choisi de replacer leur récit sur le terrain trop réducteur du fantasme, sans jamais cesser de vouloir réconcilier la gangue de clichés et leur désir de toucher un large public. Pour y parvenir, quelques phrases, quelques chiffres fixent les enjeux : selon le rapport annuel de l’Onu sur le Sida, 33 millions de personnes dans le monde vivaient en 2007 avec le Vih, dont 22 millions en Afrique subsaharienne. Dont 12 millions de femmes de plus de 15 ans et près de 2 millions d’enfants … Vient s’y ajouter cette déclaration du pape Benoît XVI à bord de l’avion qui l’amenait à Yaoundé : « la question du Sida ne peut pas être résolue par la distribution de préservatifs. Au contraire, leur utilisation aggrave le problème ». Une phrase qui n’a pas fini de faire des vagues, reléguant à l’arrière-plan l’objet central de la visite du Chef de l’Eglise catholique en Afrique : la remise aux Evêques du continent de l’Instrumentum Laboris. Ceux qui ne rêvent que d’en découdre avec le Vatican ont ainsi beau jeu d’escamoter le débat, d’enfler une polémique qui en rappelle une autre, aux relents racistes, à l’occasion d’un évènement sportif planétaire : « N’y avait-il pas mieux qu’un arbitre … tunisien pour diriger une demi-finale de coupe du monde ? »

Pourtant le pape Benoît XVI, qui reste convaincu que « l’Afrique est la grande espérance de l’Eglise », avait à Yaoundé comme à Luanda, bien d’autres motivations. Soucieux de voir promues la « réconciliation, la justice et la paix » sur un continent singulièrement déchiré par les guerres, et au-delà des messes géantes, Benoît XVI n’ignore pas qu’au Cameroun, certains diocèses sont en faillite pour cause de mauvaise gestion. Que le catholicisme pâtit, de la prolifération cancéreuse des sectes de tous genres et aux motivations les plus diverses. Que les pays africains, plombés par la crise financière et économique, vont très mal. Le document de travail préparé dans la perspective du Synode d’octobre et remis aux Evêques africains le 19 mars à Yaoundé devrait confondre ceux qui ont une vision étriquée du journalisme, et conforter l’Eglise catholique qui est en Afrique dans son rôle social, notamment sa présence auprès des plus pauvres et de tous ceux qui souffrent.

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Un prêtre africain: d'où vient le sida? Compassion