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Développement et population

Réfléchir au problème de la faim dans le monde et de la surpopulation, avant la visite du saint-Père au FAO: une analyse surprenante d'un site italien consacré à l'environnement, SVIPOP (15/10/2009)

SVIPOP

Développement et population: un lien à consulter.


Alors que se déroule en ce moment le synode des évêques pour l'Afrique, le directeur général de l'organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (Food and Agriculture organization, FAO), Jacques Diouf est venu s'y exprimer "à la demande du Pape"; simultanément, la nouvelle a été annoncée que le Saint-Père se rendra - à Rome - au siège de la FAO dans la matinée du samedi 16 novembre à l'occasion du « Sommet mondial sur la sécurité alimentaire » qui se tiendra dans le cadre de la 36e « Conférence générale » de la FAO, du 18 au 23 novembre 2009.

Dans le même temps, l'actualité bruit de nouvelles simplifiées pour les medias "grand public", toutes plus catastrophistes les unes que l'autres sur les perpectives de la démographie mondiale et des nécessités alimentaires correpondantes, à l'horizon 2050.
En témoigne ce titre dramatique d'un article du site enviro2b.com : Il faudra nourrir 2,3 milliards de personnes de plus dans le monde en 2050

Et cette dépêche de l'AFP:

Plus d'1 milliard de personnes sous-alimentées dans le monde

La faim a progressé dans le monde en raison de la crise économique mondiale [ndr: est-ce bien la raison unique?] en 2008-2009 et touche aujourd'hui 1,02 milliard de personnes, soit un sixième de la population mondiale, selon un rapport publié mercredi par la FAO, l'agence de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture.
- Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a franchi pour la première fois depuis 1970 le seuil du milliard, une progression que la FAO attribue essentiellement à la crise économique mondiale. "Aucune nation n'est épargnée et, comme toujours, ce sont les pays les plus pauvres - et les populations les plus démunies - qui en pâtissent le plus", déplore Jacques Diouf, directeur général de la FAO.
..
- Du fait de l'intégration des pays en développement aux marchés financiers et commerciaux internationaux depuis 20 ans, la crise frappe simultanément une grande partie de la planète, en particulier un nombre élevé de pays en développement. La récession actuelle s'ajoute à une crise alimentaire qui dans la période 2006-2008 fait monter les prix des denrées de base à des niveaux hors de portée pour des millions de pauvres. Fin 2008, les prix des denrées de base restaient supérieurs de 17% en termes réels à ceux de 2006.
- Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a augmenté constamment depuis 10 ans. Aucun progrès n'a été effectué pour atteindre les objectifs du Millénaire d'une baisse de moitié des personnes sous-alimentées entre 1990 et 2015, à environ 420 millions de personnes.

Cela m'a fait penser à un article que j'avais lu il y a deux mois grâce au précieux site catholique italien www.rassegnastampa-totustuus.it .
Il est issu justement de cet autre site évoqué plus haut, SVIPOP dont la consultation de la page d'accueil semble présager le meilleur.
C'est le moment de le traduire...

Développement et Population
19 Août 2009
Riccardo Cascioli
----------------
L'Afrique suffirait pour nourrir le monde.

Une blague? Pas le moins du monde, c'est ce que prouvent au contraire deux études récentes menées par la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture) en collaboration pour la première avec l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement économique) et pour la seconde avec la Banque mondiale.

C 'est un démenti de toutes les prédictions apocalyptiques qui se sont multipliées ces derniers mois, mais comme par hasard les résultats de ces rapports ont été ignorés, en dépit de leurs sources autorisées.

La première étude est Agricultural Outlook 2009-2018 (Perspectives agricoles 2009-2018) selon laquelle «il ya 1,6 milliards d'hectares de terres arables qui pourraient être ajoutés aux 1,4 milliards actuellement cultivées, et plus de la moitié des terres disponibles se trouve en Afrique et en Amérique latine."
Il s'agit, précise la relation, de terres allant "d'une adéquation allant de modérée à forte pour les cultures qui nécessitent de l'eau."
Et pas seulement cela: ce chiffre fait référence à la disponibilité nette, qui exclut les terres qui seraient bien cultivalbles, mais qui sont actuellement affectées à d'autres usages (essentiellement forestiers, mais aussi zones urbaines et zones protégées) qui rendraient trop coûteuse - économiquement et socialement - leur conversion en terres agricoles.

Parce que si on devait prendre en compte également ces terrains, la disponibilité globale des terres agricoles atteindrait 4,3 milliards d'hectares. Bien que cela puisse surprendre, l'Afrique et l'Amérique latine - avec respectivement 243 et 208 millions d'hectares - sont les continents où il y a une plus grande disponibilité de terres "très favorables" à des cultures nécessitant la pluie.
S'il était besoin de preuves supplémentaires sur les perspectives nullement catastrophiques pour l'alimentation humaine du monde entier, voici la seconde étude, que la FAO a menées avec la Banque mondiale: Awakening Africa’s Sleeping Giant (Le réveil du géant endormi de l'Afrique), consacrée aux perspectives agricoles de la savane de Guinée, un vaste territoire (600 millions d'hectares dont 400 parfaitement adaptée à un usage agricole) qui traverse 25 pays d'Afrique, du Sénégal à l'Afrique du Sud.

Selon l'étude, cette zone pourrait devenir une des principales sources mondiales de la production agricole si seulement on y suivait le modèle appliqué dans le Nord-Est de la Thaïlande et dans la région brésilienne du Cerrado. Actuellement, selon le rapport, seulement 10% de la savane est cultivé, mais si on décidait une transformation qui se concentrerait sur la petite propriété foncière, le développement serait très rapide. Parce que la savane africaine, qui a des caractéristiques physiques et une qualité des sols semblables à la Thaïlande et au Cerrado, se trouve dans des conditions plus favorables que ces deux régions, lorsque leur transformation a commencé au début des années 80.

La Thaïlande en particulier, bien qu'ayant des problèmes d'irrigation et de fertilité du sol, est devenu un "paradis" pour les petits propriétaires. Le secret de ces deux pays, indique le rapport, est dans les actions entreprises par les gouvernements qui ont créé les conditions pour le développement agricole: politiques macro-économiques, infrastructures adéquates, investissement dans le capital humain, administration compétente, stabilité politique .

L'Afrique - dit encore le rapport - est dans une situation prometteuse parce que l'économie évolue rapidement, il y a une forte croissance urbaine et démographique qui offre des marchés larges et diversifiés; dans de nombreux pays il s'est créé un climat favorable pour le commerce, il y a des investissements croissants dans l'agriculture, à la fois interne et par l'aide internationale; l'utilisation des nouvelles technologies.
Et même le coût environnemental de ce développement - souligne le rapport - serait plus que compensé par les avantages environnementaux que l'agriculture entraîne.

Ce que dit le Pape

Lisons, une fois de plus, ce que disait le Saint-Père sur le scandale de la faim dans l'encyclique Caritas in veritate:

n°27 :
La faim ne dépend pas tant d’une carence de ressources matérielles, que d’une carence de ressources sociales, la plus importante d’entre elles étant de nature institutionnelle
.
Il manque en effet une organisation des institutions économiques qui soit en mesure aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue nutritionnel à la nourriture et à l’eau, que de faire face aux nécessités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par l’irresponsabilité politique nationale ou internationale.
Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme. Tout cela doit être réalisé en impliquant les communautés locales dans les choix et les décisions relatives à l’usage des terres cultivables. Dans une telle perspective, il serait utile de considérer les nouvelles frontières qui sont ouvertes par l’usage correct des techniques de production agricole aussi bien traditionnelles qu’innovantes, à condition que ces dernières, ayant été étudiées attentivement, soient reconnues convenables, respectueuses de l’environnement et attentives aux populations les plus défavorisées.


Et sur la croissance démographique et la surpopulation:

n°44:
La conception des droits et des devoirs dans le développement est mise à l’épreuve de manière dramatique par les problématiques liées à la croissance démographique. Il s’agit d’une limite très importante pour le vrai développement, parce qu’elle concerne les valeurs primordiales de la vie et de la famille. Considérer l’augmentation de la population comme la cause première du sous-développement est incorrect, même du point de vue économique: il suffit de penser d’une part à l’importante diminution de la mortalité infantile et à l’allongement moyen de la vie qu’on enregistre dans les pays économiquement développés, et d’autre part, aux signes de crises qu’on relève dans les sociétés où l’on enregistre une baisse préoccupante de la natalité.

Et aussi - et surtout!, n°50:
Il est juste que l’homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l’habite. Il y a de la place pour tous sur la terre: la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité.

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