Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

A propos des Frères Musulmans

Qui sont-ils? Que veulent-ils? Et l'optimisme prudent de l'Eglise qui en Egypte ne voit pas une révolte islamique. Un article intéressant de Paolo Rodari (6/2/2011)

Article ici: http://www.paolorodari.com/..

3 février 2011
Paolo Rodari
----------------------
Profond connaisseur de la civilisation égyptienne, Michael Louis Fitzgerald, nonce apostolique en Egypte, interrogé par Il Foglio dans sa résidence située de l'autre côté du Nil par rapport à la place Tahrir et aux bâtiments des institutions, à propos de la montée des Frères musulmans, qui semble inévitable vu le déclin de Moubarak, déclare: "Je fais mien l'appel d'Antonios Naguib, chef de la communauté catholique d'Égypte, qui a appelé pour aujourd'hui (mercredi 2 février, ndlr) la célébration d'une messe pour la paix. Naguib a remercié les forces armées et celles qui tentent de protéger les bâtiments et les personnes. C'est l'âme saine de la rue, vers laquelle nous regardons avec confiance ".

En somme, une grande prudence. Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, préfère ne rien ajouter de plus à l'appel pour le dialogue avec les musulmans que l'Osservatore Romano a publié il y a quatre jours.
Tauran faisait référence aux membres de l'Université Al Azhar au Caire, qui le 20 Janvier avait annoncé son intention de "geler" le dialogue avec Rome. Mais il n'a rien dit des Frères musulmans. Pourquoi?

Le Père Justo Lacunza Balda, recteur émérite de l'Institut pontifical d'études arabes et islamiques, est l'un des plus grands connaisseurs du monde islamique. Il vit à Madrid, mais suit de près les événements en Egypte. Il dit:

« L'Église catholique, au niveau officiel, n'a aucun rapport avec la Fraternité [les frères musulmans, ndt]. C'est pourquoi il y a peu à dire. Les rapports sont là, mais à des niveaux intermédiaires. J'ai moi-même été, et suis encore en contact avec certains d'entre eux. Beaucoup ont étudié en Europe. Ils sont cultivés, modérée, et la plupart veulent vivre dans une démocratie. Il y a des enseignants et des professionnels de diverses branches parmi eux. Beaucoup ont étudié à l'Université d'Al Azhar. D'autres dans les meilleures universités européennes. Avec ces gens, au sein de la Fraternité, le dialogue est possible. En Egypte, ils gardent un profil très bas. Il est évident qu'ils ne veulent pas accélérer les choses pour un gouvernement islamique. Ils luttent plutôt pour la liberté. Ils pensent que El Baradei est très loin des gens. Ils ne voient pas en lui un leader pour le pays. Et c'est la même chose pour les autres politiciens Egyptiens. La Fraternité prend une part active à la révolution qui est en cours, même si, dans la révolution, ils avancent tous phares éteints. Parce que la révolution n'est pas religieuse mais laïque. Et les Frères musulmans le savent et s'adaptent en intégrant les raisons de la population. L'ennemi, pour tous, c'est Moubarak. Il est l'ennemi du peuple, mais du peuple affamé, pas du peuple musulman. Ce n'est pas une révolution religieuse, mais une révolution de gens qui veulent plus de liberté (y compris religieuse), plus de dignité et plus de bien-être. L'Église catholique par rapport à cette révolution peut seulement regarder. Il n'existe pas de canaux officiels pour entreprendre des initiatives dignes de mention. »

Le jugement du Père Lacunza est également partagé par le Père Samir Khalil Samir [voir ici: Embrasement du M-O: la composante religieuse ]. Pour lui, cependant:
« Ces événements ont des raisons économiques et politiques. Cela signifie qu'en plus du courant politique, il y a un courant intellectuel qui en a assez de l'islam répandu au cours des trente dernières années dans le pays, un islam «exteriorisé», qui met l'accent sur les choses extérieures (vêtements, barbe, voile, etc) .. Il y a un mouvement global - à la fois spirituel et politique - qui voudrait transformer le pays. »

Le Père Luciano Verdoscia est missionnaire combonien [ndt: Les Missionnaires comboniens du Coeur de Jésus (m.c.c.j.) appelés tout simplement comboniens forment une congrégation religieuse fondée au milieu du XIXe siècle par l'italien Daniel Comboni pour l'évangélisation et la promotion humaine, en Afrique, des plus démunis avec lesquels il faut faire cause commune] au Caire. Il a dit:

« Nous sommes confrontés à une révolution qui n'est pas de nature religieuse. Ce sont les jeunes qui ont organisé la révolte, pas les Frères musulmans. Ce qui peut arriver, personne ne le sait. Nous savons que l'opposition la plus organisée est représentée par les Frères musulmans, qui ont diveses ramifications, il y a des composantes plus violentes et d'autres plus modérées, des parties qui cherchent le dialogue et d'autres qui recherchent la confrontation. Mais les jeunes avec qui j'ai parlé disent qu'ils veulent un gouvernement démocratique, pas un gouvernement islamique. »

Il Foglio, 3 février 2011

Le changement nécessaire? Saint Canisius