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La polémique Youcat (III)

Sandro Magister: "A peine né, le Catéchisme des jeunes est déjà vieux. Il chute sur l'euthanasie" (13/4/2011)

Voir aussi:
Préface du Youcat
La polémique Youcat
La polémique Youcat (suite)

Sandro Magister - qui participait à la conférence de presse de présentation du Youcat - est aussi perplexe que moi.

Si on lit le catéchisme de l'Eglise Catholique (dont le cardinal Schönborn fut l'un des rédacteurs, sous la direction du saint-Père, alors préfet de la CDF (Note sur l'euthanasie ), on voit des différences a priori menues, mais en réalité très significatives, entre le texte d'alors, et celui d'aujourd'hui....

Article (à chaud!) sur le blog personnel Settimo Cielo.



A peine né, le Catéchisme des jeunes est déjà vieux. Il chute sur l'euthanasie
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Hier, il y avait des rumeurs que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait ordonné le retrait de l'édition italienne du nouveau catéchisme de la jeunesse, "YouCat", et sa réimpression corrigée de l'erreur dont j'ai déjà rendu compte ici.

Mais non. Le livre reste en vente. En travers les lignes erronées, les employés du bureau de presse du Vatican ont tiré une croix à la plume le 13 avril, jour de la présentation officielle du livre, avant de le remettre aux journalistes avec un feuillet inséré, portant la traduction correcte.

Le problème est que cette erreur n'est pas la seula. Il y en a une autre qui est beaucoup plus grave. Elle concerne non seulement la traduction en italien, mais aussi l'original allemand.

A la question 382 "L'euthanasie est-elle autorisée?" le Catéchisme des jeunes répond:

"Provoquer une mort active est toujours une violation du commandement: « Tu ne tueras point » (Exode 20, 13); au contraire, assister une personne au cours du processus de la mort est même un devoir d'humanité."
(“Provocare attivamente la morte è sempre una violazione del comandamento: ‘non uccidere’ (Es 20, 13); al contrario, assistere una persona durante il processo di morte è addirittura un dovere di umanità”.)

Jusqu'ici, tout va bien. Mais peu après, dans le paragraphe qui devrait développer et expliquer la première réponse synthétique, on peut lire:

"Souvent, la définition de l'euthanasie active et de l'euthanasie passive, rend le débat peu clair: la question décisive est précisément si on tue, ou si on laisse mourir la personne. Qui aide une personne à mourir dans le sens de l'euthanasie active viole le cinquième commandement; qui, au contraire, aide une personne pendant la mort dans le sens d'une euthanasie passive obéit plutôt au commandement de l'amour du prochain. Nous entendons par là que, la mort du patient étant désormais assurée, on renonce à des procédures médicales extraordinaire, onéreuses ou disproportionnées aux résultats escomptés. Cette décision revient au patient lui-même, ou bien doit être mise par écrit à l'avance. Si le patient n'est pas conscient, une personne déléguée doit satisfaire l'intention déclarée ou présumée du mourant. Le soin d'un mourant ne peut jamais être arrêté, s'agissant d'un devoir de charité et de miséricorde; à cet effet, l'utilisation des soins palliatifs peut être légitime, et correspondre à la dignité humaine, même au risque d'abréger la vie du patient; il est cependant décisif que la mort ne soit pas recherchée, ni comme fin ni comme moyen. "

Interrogé pour savoir comment on pouvait soutenir qu' "une euthanasie passive obéit au commandement de l'amour", le cardinal Christoph Schönborn, premier responsable de l'édition originale en allemand du livre, s'est défendu en soutenant qu'en allemand, on n'a pas voulu utiliser ici le mot "euthanasie", mais "Sterbehilfe", c'est-à-dire aide à la mort, susceptible de signification plus large, y compris dans un sens positif.

Mais Mgr Rino Fisichella est intervenu, rejetant en bloc - y compris dans la formulation en allemand - les formules "euthanasie active" et "euthanasie passive", car elles se prêtent à des malentendus et ne devraient pas être utilisées.

En fait, dans les documents de l'Eglise sur le sujet, y compris l'encyclique "Evangelium Vitae" de Jean-Paul II, on n'entend jamais parler d'euthanasie "passive", mais plutôt d'euthanasie par "omission", c'est-à-dire qui ne fournit pas les traitement médicaux ou de soutien nécessaires à la vie de la personne et proportionnée à son état, conduisant ainsi volontairement à la mort.

Et dans ces mêmes documents magistériaux , l'euthanasie par omission est également sévèrement condamnée. Alors qu'au contraire est approuvée l'abstention de ce que l'on appelle l'acharnement thérapeutique, c'est-à-dire l'un de ces traitements ayant pour seul effet d'aggraver et de prolonger les souffrances.

Il ne fallait pas grand chose, dans le nouveau Catéchisme de la jeunesse, pour dire de façon claire et simple un double non: à tout type d'euthanasie d'une part, et à l'acharnement thérapeutique de l'autre.

Au lieu de cela, ses "compilateurs" se sont embarqués dans de tortueuses périphrases, qui commencent par la négation de la pertinence des termes utilisés et finissent par transformer en personnes méritantes les auteurs d'euthanasie passive.

Sans parler du paragraphe suivant, qui, en imposant de satisfaire "aux volontés présumées ou déclarées du mourant" inconscient, vient donner raison, entre autres, à ceux qui ont décidé la mort d'Eluana.

Le Cardinal Schönborn a annoncé qu'il sera mis en place, à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, un groupe de travail chargé de réexaminer l'intégralité du texte du nouveau catéchisme, dans l'original et dans les traductions, pour recueillir toutes les corrections à apporter aux éditions ultérieures.

Pas mal pour un texte qui s'ouvre par la préface autographe émue de Benoît XVI (Préface du Youcat ), qui l'a confié aux jeunes comme "extraordinaire par son contenu et la façon dont il a été formé".

En clôture de la conférence de presse, Schönborn, à froid, s'est déchargé de toute responsabilité pour les erreurs de l'édition italienne sur le Cardinal Angelo Scola, qui devait en être le «garant» et apparaît en effet sur le frontospice du livre comme chargé de "la révision du contenu de la traduction italienne ".

Le paradoxe est que Schönborn et Scola sont dans le collège des cardinaux les étoiles les plus brillantes de l'"école" Ratzinger. Qui sait ce que pense leur maître, cette fois.

Bon anniversaire, Saint-Père Urgence éducative