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La foi des simples

Discours à l'assemblée plénière de la Commission pontificale pour l'Amérique latine: sur la piété populaire comme facteur d'évangélisation (9/4/2011).

Benoît XVI a reçu vendredi les participants à l'assemblée plénière de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, consacrée à l'incidence de la piété populaire sur le processus d'évangélisateur du continent.
Il leur a rappelé que "la profonde religiosité populaire caractéristique de la foi des peuples latino-américains... constitue un trésor à protéger, à diffuser, mais aussi parfois à purifier".

On m'objectera facilement qu'en Europe, où tout, hélas, est sujet à dérision et ricanements, la piété populaire, nous en sommes très loin.
Pas si sûr. Je me demande si ce ne serait pas (selon des modalités que je n'imagine pas pour le moment, mais il n'est pas interdit d'y réfléchir) un moyen de retouver le chemin du coeur des gens. Il suffit de penser à Lourdes, pour se convaincre que c'est possible.

En tout cas, le discours du Saint-Père prouve à quel point il est soucieux de protéger la foi des simples. Le sujet lui tient à coeur, et il en a parlé encore tout récemment, dans la catéchèse sur Sainte Thérèse de Lisieux
La reconnaissance des vertus héroïques du petit Bernhard, tout récemment, va aussi dans ce sens.

Video, et texte en anglais, sur Rome Reports.



Discours du Saint-Père (extrait, version originale en espagnol, ma traduction d'après la version en italien sur Zenit)
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Le thème de cette rencontre,"Incidence de la piété populaire dans le processus d'évangélisation de l'Amérique latine", répond directement à l'un des aspects les plus importants de la tâche missionnaire où sont engagées les Eglises de ce grand continent latino-américain. Les évêques réunis à Aparecida pour la Cinquième Conférence générale de l'épiscopat d'Amérique latine et des Caraïbes, que j'ai eu le plaisir d'inaugurer lors de mon voyage au Brésil en mai 2007 (cf. http://beatriceweb.eu/Blog/), présentent cette piété populaire comme un lieu de rencontre avec Jésus-Christ et une façon d'exprimer la foi de l'Église. Il ne peut donc pas être considéré comme un aspect secondaire de la vie chrétienne, puique "ce serait oublier la primauté de l'action de l'Esprit et l'initiative gratuite de l'amour de Dieu" (Document de clôture, n ° 263).

Cette expression simple de la foi a ses racines dans les débuts-mêmes de l'évangélisation de ces terres. En effet, au fur et à mesure que le message salvifique du Christ illuminait et animait les cultures locales, se tissait petit à petit la riche et profonde religiosité populaire qui caractérise l'expérience de la foi des peuples de l'Amérique latine, qui, comme je l'ai dit dans mon discours inaugural de la Conférence d'Aparecida, constitue "le trésor de l'Eglise catholique en Amérique latine, et qu'il faut protéger, promouvoir et, le cas échéant, purifier.

Pour porter à son achèvement la nouvelle évangélisation en Amérique latine, dans un processus qui imprègne tout l'être et l'agir du chrétien, on ne peut négliger les nombreuses manifestations de la piété populaire. Toutes, bien canalisées et dûment accompagnées, favorisent une rencontre fructueuse avec Dieu, une vénération intense du Saint-Sacrement, une profonde dévotion à la Vierge Marie, une affection pour le Successeur de Pierre et la conscience d'appartenir à l'Eglise. Que tout cela serve aussi pour évangéliser, pour communiquer la foi, pour conduire les fidèles aux sacrements, pour renforcer les liens d'amitié et d'unité familiale et communautaire, et aussi pour accroître la solidarité et la charité.

La foi doit donc être la principale source de la piété populaire, afin que celle-ci ne se réduise pas à une simple expression culturelle d'une région particulière. Elle doit également être en relation étroite avec la sainte liturgie, à laquelle aucune autre expression religieuse ne doit être substituée.
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Dans la piété populaire se rencontrent de nombreuses expressions de foi liées aux grandes célébrations de l'année liturgique, dans lesquelles les gens simples de l'Amérique latine réaffirment l'amour qu'ils ressentent pour Jésus-Christ, où ils trouvent la manifestation de la proximité de Dieu, sa compassion et sa miséricorde. Il y a de très nombreux sanctuaires dédiés à la contemplation des mystères de l'enfance, de la passion, la mort et la résurrection du Seigneur, et une multitude de gens s'y rendent, pour mettre entre ses mains divines leurs souffrances et leurs joies, réclamant dans le même temps des grâces abondantes et implorant le pardon pour leurs péchés. Intimement unie à Jésus, il y a aussi la dévotion des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes à la Bienheureuse Vierge Marie. Elle, depuis le début de l'évangélisation, accompagne les enfants de ce continent et est une source inépuisable d'espoir pour eux. C'est pourquoi il est fait appel à Marie comme Mère du Sauveur, pour ressentir constamment sa protection aimante à des titres divers. De la même façon, les saints sont considérés comme des étoiles brillantes qui remplissent le cœur de nombreux croyants dans ces pays, les édifiant par leur exemple et les protégeant par leur intercession.

On ne peut nier, cependant, qu'il existe plusieurs formes déviantes de piété populaire qui, loin de promouvoir une participation active à l'Église, créent plutôt la confusion, et peuvent favoriser une pratique religieuse purement extérieure et détachée d'une foi bien enracinée et intérieurement vivante. Je voudrais rappeler ici ce que j'ai écrit l'an dernier aux séminaristes (http://www.vatican.va/.. , Lettre aux séminaristes, Octobre 18, 2010, n. 4): "la piété populaire tend vers l’irrationalité, parfois même vers l’extériorité. Pourtant l’exclure est une grande erreur. A travers elle, la foi est entrée dans le cœur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur manière commune de sentir et de vivre. C’est pourquoi la piété populaire est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu »".


Sainte Thérèse de Lisieux A l'ambassadeur de Croatie