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Italie: vive le gouvernement technique

L'éditorial de Riccardo Cascioli, pour la Bussola: C'est une erreur de perspective d'identifier les activités d'un gouvernement avec sa politique économique. Pour importante que soit l'économie, elle ne peut pas occuper tout l'horizon de notre vie sociale (14/11/2011)

Vive la technique
http://www.labussolaquotidiana.it...
Riccardo Cascioli
14/11/2011
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Finalement, les choses se sont passées comme nous ne l'aurions pas souhaité. Plutôt que de se diriger vers des élections anticipées, même le PDL (ndt: "popolo della libertà", le parti de Silvio Berlusconi) s'est plié au "gouvernement technique": confié à Mario Monti, on devrait avoir aujourd'hui les noms des ministres. Selon les prévisions, nous devrions voir dès aujourd'hui les premiers bénéfices de la solution, avec l'atténuation des attaques spéculatives sur l'Italie.

Reste cependant le fait que nous sommes entrés dans une phase de suspension de la démocratie, parce qu'un gouvernement est pratiquement imposé sans qu'il ait jamais été voté par le peuple. Cela est démontré par le fait que même les forces politiques au Parlement les plus hostiles à la solution technique, ont fini par s'incliner.

Mais surtout, nous devons noter qu'à la base de cette solution à la crise politique, il y a deux énormes mensonges qui valent la peine d'être soulignés.

Le premier est qu'un "gouvernement technique" est neutre, c'est-à-dire fonctionne comme un plombier ou un électricien: il y a une panne, le technicien vient et répare. Dans ce cas, entre un technicien et l'autre - en dehors de la précision du travail et du prix - il n'y a pas de grandes différences. La panne est ce qu'elle est, le moyen de réparer est pratiquement obligatoire. Avec le gouvernement Monti, on a fait de même, tant et si bien que personne ne lui a encore demandé son programme, ce qu'il a l'intention de faire, les forces au parlement lui ont donné le feu vert avant même qu'il ne profère un mot. Mais l'économie, ce n'est pas ça: pour faire le travail, un technicien ne vaut pas l'autre, car chaque choix économique repose sur une vision de l'homme, du travail, de la société et même de Dieu. Par ailleurs, au Ministère de l'Economie - dans ce gouvernement comme dans les précédents - nous avons toujours eu des «techniciens», ce qui ne nous a pas empêché d'atteindre le bord du gouffre. En fait, non seulement les choix économiques dépendent de quelque chose qui vient avant, mais il y a aussi le fait que l'économie n'est pas une science exacte. Tant et si bien qu'aucun économiste n'avait prévu la crise que nous vivons aujourd'hui et il suffit de jeter un coup d'oeil aux différents journaux pour voir combien d'idées différentes ont les soi-disant «techniciens».

Ce fait rend le choix encore plus grave le choix à l'aveugle d'un "gouvernement technique" sans dire clairement ce qu'il veut faire, fût-ce la réalisation servile des contenus de la lettre de la BCE.

Le deuxième mensonge est lié au premier: il est vrai que la crise économique est grave et c'est certainement la politique économie qui nécessite le plus de concentration, mais un économiste à la tête de l'exécutif donne l'idée que l'économie est pratiquement la seule occupation réelle du gouvernement. Mais si Monti doit gouverner deux ans, en admettant qu'il réussisse en économie, que fera-t-il en matière de justice, d'école, de bioéthique, de santé et ainsi de suite? Le soupçon qu'avec l'excuse des techniciens, on fasse passer d'autres mesures, dans d'autres domaines que l'économie, qui n'auraient jamais pu passer avec le gouvernement sortant, est plus que légitime. Et même si ce n'était pas le cas, il reste l'erreur de perspective d'identifier les activités d'un gouvernement avec sa politique économique. Pour importante que soit l'économie, elle ne peut pas occuper tout l'horizon de notre vie sociale.

Un dernier aspect confirme notre préoccupation pour ce passage: samedi, nous avons vu le pire visage de l'Italie, avec des manifestations de haine et de violence qui devraient nous faire honte devant le monde bien plus que le bunga bunga (ndt: hélas, les medias ont unanimement relayé avec la plus grande complaisance!). Malheureusement, c'est un visage qui se manifeste périodiquement dans notre histoire: les marchés n'en tiendront probablement pas compte, mais cela indique sans doute une attitude face à la réalité plus tournée vers la destruction que vers la construction.

Des protestants voulant protestantiser l'Eglise "Oltretevere" et Mario Monti