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Le fidéisme Pépéiste (PP= parti populaire)

Alors que le Pape vient de rappeler avec force que "rien ne peut jamais justifier la destruction d'une vie humaine" (discours aux participants au congrés "Adult Stem Cells, Science and the future of Man and Culture", [1]), cet article paru sur Religion en Libertad, au titre énigmatique, dénonce le double discours des dirigeants, même de "droite" sur les sujets de bio-éthique. Traduction de Carlota (16/11/2011)

Carlota

Lors de la réception des membres de la « Conférence Internationale sur les cellules souches adultes » le Saint Père a réaffirmé que « La science sert l’homme » et il a expliqué que « jamais on ne peut justifier la destruction d’une vie humaine » (1).

Le journaliste Manuel Morillo dans l’article ci-dessous (original ici: www.religionenlibertad.com), revient sur la protection des embryons et à partir de l’exemple concret d’une éminente universitaire de son pays, il démontre qu’entre certaines déclarations d’intentions et d’autres accompagnées de décisions bien réelles, il y a une grande différence. Ce texte féroce a une portée qui dépasse l’Espagne. Il semble en effet que quel que soit le lieu, nous, catholiques, avons accordé depuis trop longtemps un blanc seing à nos élus ou à ceux (sauf exception) qui ont une position dans notre société au sens le plus large, dans le domaine de l’enseignement, de la médecine, de la justice, etc., et qu’en faisant cela nous avons renoncé à annoncer les valeurs de l’Évangile.

Mais voyons comment Manuel Morillo, journaliste (directeur de la revue Arbil et notamment collaborateur à la radio (Intereconomía) et au journal diarioya.es et bien sûr à Religion en Libertad, présente les faits. J’ai traduit cet article pour montrer, encore une fois, à quelle situation nous sommes arrivés.
Le titre énigmatique se comprendra mieux en cours de lecture.

Le fidéisme PéPéiste
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Mme Natalia López Moratalla (photo ci-dessus), chef du département de biochimie et de biologie moléculaire à l’Université de Valence, et présidente de l’Association Espagnole de Bioéthique et d’Éthique Médicale depuis 2007, a toujours défendu la vie dès le moment de la conception, et à cette fin elle a toujours mis en œuvre son talent et ses connaissances scientifiques.
Vraiment, toujours?
Non. Il y a des exceptions.
Comme quand il s’est agi de justifier les actions et les positions du Parti Populaire (*).

Ainsi, par exemple, en 2003 (alors qu'elle était « Consultante du Comité d'Éthique dans le domaine de la Recherche Scientifique et Technique », dépendant du Ministère des Sciences et de la Technologie, pour l’évaluation de la recherche sur les cellules souches, et qu'elle représentait l’Espagne à la Rencontre des Experts gouvernementaux chargés de préparer le projet de Déclaration Internationale sur les Données Génétiques Humaines), elle a défendu la politique du Parti Populaire sur ce sujet. Le Parti Populaire, gouvernant avec la majorité absolue, s’occupait de la loi qui, entre autres barbaries, permet la recherche en utilisant des enfants dans leur état embryonnaire.

Eh bien, la très compétente López Moratalla, durant une décennie vice-recteur de l’Université de Navarre (ndt La Navarre est l’une des régions d’Espagne dont le parlement et les lois sont restées plus particulièrement pro-vie par rappport aux autres régions d’Espagne), du haut de sa notoriété, et grâce à des mensonges intellectuels et moraux, se la joue avec superbe et justifie devant des « gens bien comme il faut », qui ont confiance en elle en raison de sa très méritante trajectoire professionnelle, l’indécente action du gouvernement progressiste de droite et la décision de la Ministre de la Santé Ana Pastor (ndt: voir sa fiche wikipedia). Le fruit de la loi à laquelle Mme López Moratalla a donné un soutien moral, compromettant sa dignité comme personne et son prestige comme scientifique, permettra à Mme Ana Partor, membre du comité exécutif du Parti Populaire, de se vanter (entre temps le PSOE était revenu au pouvoir) d'avoir donné « 300 000 embryons pour la recherche», au sinistre Bernat Soria (ndt: lui aussi médecin – fiche wikipedia ici), qui sera Ministre de la Santé de Rodríguez Zapatero

Et bien, le Pape ne semble pas être d'accord avec Mme López Moratalla, et considère qu’il n’y a pas d’exception pour justifier la manipulation des embryons. Et cela, même si c'est un gouvernement d’un parti progressiste de droite qui signe une loi génocidaire comme la loi Pastor (ndt: du nom de la ministre citée plus haut): pour ce qui concerne le jugement porté par le Souverain Pontife, si les barbaries sont commises par le Parti Populaire, elles sont toujours des barbaries.

Comment peut-on justifier des positions comme celle de Mme López Moratalla, qui n’est qu’un exemple, frappant par la communauté humaine et scientifique dont elle est issue, mais également fréquent parmi les personnes qui possèdent les mêmes caractéristiques ?

L’affaire concerne une partie importante des catholiques “officiels”, tant politiques qu’intellectuels, et bénéficie du soutien plus ou moins actif de la hiérarchie catholique espagnole, opposée au Saint Siège (**). Et elle fait partie de la nouvelle hérésie, politico-religieuse (du fait de ses implications morales et de ses résultats criminels, ainsi que son opposition à la loi Naturelle).

Le PPisme (***) est une nouvelle forme de fidéisme (ndt: l’auteur fait un parallèle avec le fidéisme, fausse doctrine qui disqualifiait totalement le rôle de la raison pour arriver à Dieu).

Le PPisme, qui cède sur ce sujet, et en général sur tous ceux en relation avec la nature humaine, comme la l'homosexualité et le changement de conception anthropologique, le genre, l’avortement, la justice sociale, etc…

Le PPisme, d’une forme analogue au fidéisme, consiste à renoncer à l’intelligence et à la raison, à les rejeter, pour pouvoir suivre, avec un total assentiment intellectuel, les plus criminelles et les plus contraires à la nature humaine parmi les propositions et actions politiques et administratives, sous réserve que ce soit le PP qui les « révèle ». Il nous vient tous à l’esprit des noms de personnes magnifiques, talentueuses et courageuses, qui se sont transformées en hérétiques PPistes, disposés, paraphrasant le saint, à laisser non seulement leur chapeau mais leur tête quand ils entrent (métaphoriquement parlant) au 13 de la rue Génova (ndt Siège du Parti Populaire, à Madrid). Et ils sont prêts à accepter (et justifier et défendre) le bon avortement de Rajoy (ndt Actuel président du PP. Il pourrait succéder à Zapatero après les élections du 20 novembre prochain) qui était mauvais quand il s’agissait de celui du socialiste Ledesma (Fernando Ledesma Bartret fut notamment ministre de la Justice dans le gouvernement socialiste de Felipe Gónzalez) jusqu’à ce qu’il l’adopte, et à justifier le "mariage homosexuel" - s’il s’agit des mêmes - mais qui s’appelle différemment (union civile) quand il est proposé par le PP, etc.

Cette hérésie PPiste non seulement s’incarne dans des personnes bien concrètes, mais aussi s’organise en associations, qui d’une façon consciente ou inconsciente, servent les intérêts de l’organisation réformiste du centre. Et cette forme est la plus dangereuse parce qu’elle a pour spécialité d’encadrer et de neutraliser les personnes de bonne volonté qui voudraient lutter pour la civilisation chrétienne mais qui, une fois captées par les associations infectées par le virus PPiste, se transforment en collaborateurs de l’installation des postulats sociaux des ennemis de l’Ordre Naturel.

Le problème est que, comme pour l’arianisme (ndt: mouvement hérétique du IVe siècle qui se propagea depuis l’Égypte et fut très “populaire” en Hispanie. Le concile de Nicée lui répondit magistralement avec le “Credo”, cf. ici ) une grande partie de l’Église hiérarchique espagnole, en opposition avec le Saint Siège, partage secrètement cette position hétérodoxe, et appuie même plus ou moins ouvertement les hérétiques PPistes (certains par sympathie pour l’idéologie libérale, d’autres par “utilité”, - des machiavels de pacotille comme le montre l’expérience, et d’autres par peur comme ceux qui défendaient la Ostpolitik et maintenant l’entente avec l’Islam.

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Notes de traduction:
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(*) Le Parti Populaire (PP) est le « clone » de notre UMP, ce parti a succédé en 1996 au Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) qui étaient aux commandes depuis 1982. Le PP est de nouveau dans « l’opposition », depuis 2004. Néanmoins tout comme en France, il est difficile de trouver une véritable étanchéité dogmatique entre les deux partis, qui sur bien des sujets sont quasiment interchangeables même s’ils n’emballent pas de la même façon leurs programmes politiques.

(**) J’essaie de ne pas avoir trop présents à l’esprit les noms de certains prélats français qui semblent être eux aussi les « clones » de quelques uns de leurs homologues transpyrénéens. ....

(***) En France on pourrait dire l’UMPisme ou le PSisme, voire même l’UMPSisme, sans qu’il y ait une grosse différence de raisonnement.

(1) Bulletin VIS, 14 novembre


SAUVER UNE VIE SANS EN DETRUIRE UNE AUTRE

Le Saint-Père a reçu les 250 participants au congrès international "Adult Stem Cells, Science and the future of Man and Culture", organisé par le Conseil pontifical pour la culture en collaboration avec la fondation nord-américaine Stem for life. Pendant trois jours, des experts ont discuté de l'utilisation de cellules souches adultes en médecine tant d'un point de vue scientifique, qu'au niveau des implications culturelles, éthiques et anthropologiques de cette technique.
Voici quelques extraits du discours de Benoît XVI:

* * *

"Les êtres humains sont dotés d'une âme immortelle et sont créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. C'est pourquoi, il existe des dimensions de l'existence humaine qui vont au-delà des limites des compétences des sciences naturelles. Si l'on dépasse ces limites, il existe un risque sérieux que la dignité et l'inviolabilité de la vie humaine deviennent subordonnées à des considérations purement utilitaristes. Au contraire, si l'on respecte ces limites, la science peut apporter une réelle contribution à la promotion et la sauvegarde de la dignité de l'homme. C'est pourquoi, les potentialités bénéfiques de la recherche sur les cellules souches adultes sont considérables puisqu'elle ouvre des possibilités de guérison de maladies dégénératives chroniques par la réparation des tissus atteints... L'amélioration promise par ces thérapies constitue un important pas en avant pour la science médicale, et un nouvel espoir pour les malades et leurs familles en souffrance. Pour cette raison, l'Eglise encourage naturellement ceux qui développent ou soutiennent ce type de recherche, à condition bien sûr qu'elle soit menée avec la considération due au bien intégral de la personne humaine et au bien commun de la société. Cette considération est de la plus grande importance. La mentalité pragmatique qui influence souvent la prise de décision aujourd'hui est trop incline à prendre tous les moyens disponibles pour obtenir la fin souhaitée, malgré l'évidence des conséquences désastreuses de cette façon de penser. Quand la fin est tellement désirée, comme la découverte d'un traitement pour les maladies dégénératives, il est tentant pour les hommes politiques et les médecins de laisser de côté les objections éthiques et de continuer d'aller de l'avant avec n'importe quelle recherche paraissant offrir quelques possibilités de progresser. Ceux qui défendent la recherche sur les cellules souches embryonnaires avec l'espoir d'obtenir ce résultat, commettent la grave erreur de nier le droit inaliénable à la vie de tout être humain du moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La destruction d'une seule vie humaine ne peut jamais se justifier en terme de bénéfice qu'elle pourrait apporter à une autre".

"Cependant, en général, ces problèmes éthiques ne se posent pas lorsque les cellules souches sont extraites de tissus d'un organisme adulte ou du sang du cordon ombilical au moment de la naissance... Le dialogue entre science et éthique est de la plus haute importance pour s'assurer que les progrès de la médecine ne se fassent jamais à un coût humain inacceptable. L'Eglise contribue à ce dialogue en participant à la formation des consciences en accord avec la juste raison et à la lumière de la vérité révélée. Il ne s'agit pas d'empêcher le progrès scientifique mais, au contraire, de l'orienter dans une direction vraiment fructifère et bénéficiaire pour l'humanité...spécialement pour les plus faibles et vulnérables. Lorsque l'Eglise réclame de l'attention envers les besoins des sans-défense, elle ne pense pas seulement à ceux qui ne sont pas nés mais aussi à ceux qui ne peuvent pas facilement accéder à des traitements médicaux couteux... La justice exige que tous les efforts possibles soient faits pour permettre à ceux qui en ont besoin de bénéficier des fruits de la recherche scientifique indépendamment de leurs moyens économiques... L'Eglise peut offrir une assistance concrète à travers son apostolat étendu en faveur de la santé, actif dans de nombreux pays du monde et s'adressant avec une sollicitude spéciale aux besoins des plus pauvres dans le monde".

Qui gouverne? Et pas seulement l'Italie! (3) La provocation Benetton