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Rétrospective 2011

Le Pape...

Kiko Argüello, Carmen Hernandez et Mario Pezzi

Le Saint-Siège approuve les célébrations controversées - qui ne sont pas considéres comme des liturgies - des Neocatéchumènes, et le Saint-Père les reçoit au Vatican (traduction du discours). On ne peut manquer de remarquer l'exceptionnelle cordialité du ton (21/1/2012, mise à jour importante le 22 (*))

La video intégrale de la rencontre est ici: http://player.rv.va/

Il me paraît hyper important de garder à l'esprit ce que disait le Cardinal Ratzinger en 2000 à Peter Seewald (voir plus bas):

La richesse de la foi crée beaucoup de demeures dans l'unique maison. Cette ouverture dynamique est à préserver.
...
Naturellement, il existe toujours des dangers, des ratés, des rétrécissements, et ainsi de suite. C'est la tâche du jardinier Église de toujours les redresser, mais de les accepter en même temps comme un don.
Je crois qu'il faut dans ce domaine une grande tolérance intra-ecclésiale. La diversité des chemins est d'une certaine manière conforme à l'étendue de ce qui est catholique. Il ne faut pas simplement le repousser, même pas ce qui n'est pas à mon goût.




Une décision du Saint-Père qui crée la polémique, mais uniquement dans les milieux initiés (et parmi eux, ceux qui ont l'habitude de prétendre apprendre au Pape à faire le Pape!), car le Chemin Neocatéchuménal (voir avec la prudence d'usage la notice wikipedia), fondé à Madrid en 1964 par deux laïcs espagnols, Kiko Argüello et Carmen Hernández, est une réalité pratiquement inconnue en France.
Il s'agit de l'un de ces "nouveaux mouvements catholiques" que l'Eglise regarde à la fois avec sympathie - car ils pourraient dessiner le visage de l'Eglise de demain - et méfiance - car leur façon de célébrer l'Eucharistie est pour le moins "orignale" (1) - au même titre que les Charismatiques, Communion et Libération, la Communauté de Sant'Egidio, les Focolari, les Légionnaires du Christ... (lire à ce sujet le dossier très riche de Sandro Magister sur les Mouvements Catholiques: http://chiesa.espresso.repubblica.it)
Ce que pense le Pape de ces nouveaux mouvements (et ce qu'il a d'une certaine façon répété dans le discours ci-dessous), il l'avait dit dans le livre-interviewe de 2000 avec Peter Seewald, intitulé "Voici quel est notre Dieu (2).

Mais des explications sont peut-être nécessaires (même et surtout pour moi) avant de lire le discours que le saint-Père a adressé aux membres du mouvement, en les recevant hier au Vatican.

* * *

Le dernier article de Sandro Magister est consacré au Chemin, il est daté du 13 janvier, et s'intitule "Placet" ou "Non placet" ? Le pari de Carmen et Kiko (http://chiesa.espresso.repubblica.it... )

Comme il l’a déjà fait d’autres fois au cours des années précédentes, Benoît XVI rencontrera de nouveau, le vendredi 20 de ce mois de janvier, dans la salle des audiences du Vatican, des milliers de membres du Chemin néocatéchuménal, avec leurs fondateurs et dirigeants, les Espagnols Francisco "Kiko" Argüello et Carmen Hernández.

Il y a un an, lors de l’audience du 17 janvier 2011, le Pape avait annoncé à son auditoire enthousiaste que les treize volumes du catéchisme qui est utilisé dans leurs communautés avaient obtenu l’approbation tant désirée, à l’issue d’un très long examen par la congrégation pour la doctrine de la foi commencé en 1997 et après introduction d’un grand nombre de corrections, avec quelque 2 000 renvois à des passages parallèles du catéchisme officiel de l’Église catholique.

Mais ce que les dirigeants et les membres du Chemin attendent des autorités suprêmes de l’Église, le 20 janvier prochain, c’est un "placet" encore plus ardemment désiré. À savoir l'approbation officielle et définitive de ce qui constitue leur caractéristique la plus visible, mais également la plus controversée : leur façon de célébrer la messe.
....
Lire la suite ici.

Quelques explications


1. Ce matin (20 janvier) , Benoît XVI a reçu Salle Paul VI 7.000 membres du mouvement Chemin néocatéchuménal. Au cours de la cérémonie, 17 nouvelles missions ad gentes, composés de trois ou quatre familles nombreuses du mouvement accompagnées d'un prêtre, ont été lancées (12 en Europe, 4 en Amérique et 1 en Afrique) vers des régions déchristianisées ou vides d'annonce évangélique (VIS).

2. Le Conseil pontifical pour les laïcs a rendu public le décret du 8 janvier approuvant les célébrations contenues dans le directoire catéchistique du Chemin néocatéchuménal. En voici la substance: Par son décret du 11 mai 2008, ce Conseil "a définitivement approuvé les statuts du Chemin néocatéchuménal. Puis, après consultation de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a autorisé par décret du 26 décembre 2010 la publication du directoire catéchistique" du mouvement. "Par conséquent, vus les articles 131 et 133,1 - 2 de la Constitution apostolique Pastor Bonus relative à la Curie Romaine, et avec l'avis favorable de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, ce même Conseil approuve les célébrations du Directoire non encore fixées par les livres liturgiques de l'Eglise".

3. Le Chemin est présent dans 1 320 diocèses de 110 pays ; il compte 20 000 communautés et 78 séminaires "Redemptoris Mater" dont sont sortis, en vingt ans, 1 600 prêtres. Parmi les communautés, 500 se trouvent à Rome et 300 à Madrid. Au total, les adeptes adultes de Kiko et Carmen sont environ 300 000.

Le site (en français) du Chemin: http://www.camminoneocatecumenale.it/...

Le discours du Saint-Père

(Source, ma traduction)
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Chers frères et sœurs,

Cette année encore, j'ai la joie de vous rencontrer et de partager avec vous ce moment d'envoi en mission. Un salut particulier à Kiko Argüello, Carmen Hernández et à don Mario Pezzi, et un salut affectueux à vous tous: prêtres, séminaristes, familles, éducateurs et membres du Chemin néocatéchuménal. Votre présence aujourd'hui est un témoignage visible de votre engagement joyeux de vivre la foi, en communion avec l'Église tout entière et avec le Successeur de Pierre, et à être de courageux annonciateurs de l'Evangile.

Dans le passage de saint Matthieu que nous avons entendu, les apôtres recevoivent de Jésus un mandat précis: «Allez donc, enseignez toutes les nations» ( Mt 28, 19). Au début, ils doutaient, dans leur cœur il y avait encore l'incertitude, la stupeur devant l'événement de la Résurrection. Et c'est Jésus lui-même, le Christ ressuscité - affirme l'évangéliste - qui vient près d'eux, leur fait sentir sa présence, les envoie pour enseigner tout ce qu'il leur a communiqué, donnant une certitude qui accompagne chaque annonciateur du Christ: «Et voilà, Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » ( Mt 28, 20).
Ce sont des paroles qui résonnent fort dans votre cœur. Vous avez chanté Resurrexit , exprimant la foi dans le Vivant, en Celui qui, dans un acte suprême d'amour a vaincu le péché et la mort et donné à l'homme, à nous, la chaleur de l'amour de Dieu, l'espérance d'être sauvé, un avenir d'éternité.

Dans ces décennies de vie du Chemin, un engagement ferme a été celui de proclamer le Christ ressuscité, de répondre avec générosité à ses paroles, abandonnant souvent les sécurités personnelles et matérielles, quittant même votre propre pays, affrontant des situations nouvelles et pas toujours faciles. Porter le Christ aux hommes et porter les hommes au Christ: c'est cela qui anime chaque œuvre d'évangélisation. Vous le réalisez dans un chemin qui aide à faire redécouvrir à ceux qui ont déjà reçu le baptême la beauté de la vie de foi, la joie d'être chrétiens. Le «suivre le Christ» exige l'aventure personnelle de la recherche de Lui, d'aller avec Lui, mais implique aussi toujours de sortir de soi, brisant l'individualisme qui caractérise souvent la société de notre temps, pour remplacer l'égoïsme par la communauté de l'homme nouveau en Jésus-Christ. Et cela advient dans une relation profonde et personnelle avec Lui, l'écoute de Sa parole, en parcourant le chemin qu'Il nous a indiqué, mais cela advient aussi, inséparablement, dans le «croire» avec son Église, avec les saints, dans lesquel se fait connaître encore et encore le vrai visage de l'Epouse du Christ.

C'est un engagement - nous le savons - pas toujours facile. Parfois, vous êtes présents dans les endroits où il y a besoin d'une première annonce de l'Evangile, la mission ad gentes ; souvent, au contraire, dans les zones qui, bien qu'ayant connu le Christ, sont devenues indifférentes à la foi: le laïcisme y a éclipsé le sens de Dieu, et a obscurci les valeurs chrétiennes.
Ici, que votre engagement et votre témoignage soient comme le levin qui, avec patience, en respectant les temps, avec le sensus Ecclesiae (sens de l'Eglise), fait croître la masse tout entière.
L'Eglise a reconnu dans le Chemin un don particulier que l'Esprit Saint a offert à notre temps et l'approbation des statuts et du «Directoire catéchétique» en sont un signe (a).
Je vous encourage à offrir votre contribution originale à la cause de l'Evangile. Dans votre oeuvre précieuse, recherchez toujours une profonde communion avec le Siège apostolique et avec les Pasteurs des Églises particulières, dans lesquelles vous êtes insérés: l'unité et l'harmonie du corps de l'Eglise sont un important témoignage au Christ et à son Evangile dans le monde où nous vivons.

Chères familles, l'Eglise vous remercie; elle a besoin de vous pour la nouvelle évangélisation. La famille est une cellule importante pour la communauté ecclésiale, où l'on se forme à la vie humaine et chrétienne. Avec une grande joie, je vois vos enfants, de nombreux enfants qui se tournent vers vous, chers parents, vers votre exemple. Une centaine de familles partent pour 12 missions ad gentes. Je vous invite à ne pas avoir peur: celui qui porte l'Evangile n'est jamais seul.
Je salue avec affection les prêtres et les séminaristes: aimez le Christ et l'Eglise, communiquez la joie de L'avoir rencontré et la beauté d'avoir tout donné à Lui. Je salue également les itinérants, les responsables et toutes les communautés du Chemin. Continuer à être généreux avec le Seigneur: il ne vous fera pas manquer sa consolation!

Un peu plus tôt, on vous a lu le décret par lequel sont approuvées les célébrations présentes dans le «Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal», qui ne sont pas strictement liturgiques, mais font partie de l'itinéraire de croissance dans la foi. C'est un élément supplémentaire qui vous montre combien l'Eglise vous accompagne attentivement, dans un discernement patient, qui comprend votre richesse, mais s'intéresse également à la communion et à l'harmonie de l'ensemble du Corpus Ecclesiae.

Cela me donne l'occasion d'une brève réflexion sur la valeur de la liturgie.
Le Concile Vatican II la définit comme l'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise (cf. Sacrosanctum Concilium , 7). A première vue, cela peut paraître étrange, car il semble que l'oeuvre du Christ désigne les actions rédemptrices historiques de Jésus, sa Passion, sa Mort et Résurrection. En quel sens, alors, la liturgie est-elle l'œuvre du Christ? La Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus ne sont pas seulement des événements historiques; elle atteignent et pénètrent l'histoire, mais la transcendent et restent toujours présentes dans le cœur du Christ. Dans l'action liturgique de l'Église, il y a la présence active du Christ Ressuscité, qui rend présent et efficace pour nous aujourd'hui le Mystère Pascal lui-même, pour notre salut; ce qui nous attire dans cet acte de don de soi, c'est que son cœur est toujours présent et il nous fait participer à cette présence du Mystère pascal. Cette oeuvre du Seigneur Jésus, qui est le véritable contenu de la Liturgie, le fait d'entrer dans la présence du Mystère pascal, c'est aussi l'œuvre de l'Église, qui, comme son corps, est un sujet unique avec le Christ - Christus Totus caput et corpus - dit Saint Augustin. Dans la célébration des Sacrements, le Christ nous plonge dans le Mystère pascal pour nous faire passer de la mort à la vie, du péché à l'existence nouvelle dans le Christ.

Ceci s'applique de manière très particulière à la célébration de l'Eucharistie, qui, étant le sommet de la vie chrétienne, est aussi la pierre angulaire de sa redécouverte, à laquelle tend le Néocatéchuménat. Comme l'énoncent vos statuts, «L'Eucharistie est essentielle au Néocatéchuménat, en tant que catéchuménat post-baptismal, vécu en petites communautés» (article 13 § 1). Justement afin de faciliter le rapprochement à la richesse de la vie sacramentelle de la part de personnes qui se sont éloignées de l'Église, ou qui n'ont pas reçu une formation adéquate, les Néocatéchuménes peuvent célébrer l'Eucharistie dominicale dans les petites communautés, après les premières vêpres du dimanche, conformément aux dispositions de l'évêque diocésain (cf. Statuts , Art. 13 § 2).

Mais toute célébration eucharistique est une action de l'unique Christ avec son unique Église, et donc essentiellement ouverte à tous ceux qui appartiennent à cette Église. Ce caractère public de la Sainte Eucharistie s'exprime dans le fait que chaque célébration de la Messe est finalement dirigée par l'Évêque en tant que membre du Collège épiscopal, responsable pour une Église locale particulière (cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique. Lumen gentium , 26). La célébration dans les petites communautés, régulée par les livres liturgiques, qui doivent être suivis fidèlement, et avec les particularités approuvées dans les statuts du Chemin, a la tâche d'aider ceux qui parcourent l'itinéraire néocatéchuménal à recevoir la grâce d'être insérés dans le mystère salvifique du Christ, qui rend possible un témoignage chrétien capable d'assumer jusqu'aux traits de la radicalité. Dans le même temps, la maturation progressive dans la foi de l'individu et de la petite communauté doit favoriser leur intégration dans la vie de la grande communauté ecclésiale, qui trouve dans la célébration liturgique de la paroisse, dans laquelle et pour laquelle se réalise le Néocatéchuménat (cf. Statuts , Art . 6), sa forme ordinaire. Mais même durant ce chemin, il est important de ne pas se séparer de la communauté paroissiale, précisément dans la célébration de l'Eucharistie, qui est le vrai lieu de l'unité de tous, où le Seigneur nous embrasse dans les différents états de notre maturité spirituelle et nous unit dans l'unique pain qui nous rend un seul corps (cf. 1 Co 10, 16s).


Courage! Le Seigneur ne manquera pas de vous accompagner et je vous assure de mes prières et je vous remercie pour les nombreux signes de proximité. Je vous demande également de vous souvenir de moi dans vos prières.
Que la Sainte Vierge Marie vous assiste avec son regard maternel et que vous soutienne ma Bénédiction apostolique, que j'étends à tous les membres du Chemin.
Merci!

* * *

(a) "Directoire catéchétique du Chemin néo-catéchuménal": l'ensemble des catéchèses et des rites constitutifs de l'initiation chrétienne post-baptismale propre à ce mouvement.

Notes

(1) Sandro Magister:
Les messes des communautés néocatéchuménales se distinguent depuis l’origine par quatre éléments au moins.

1. Elles sont célébrées en groupes restreints, qui correspondent aux divers stades d’avancement dans le parcours catéchétique. Si, par exemple, il y a dans une paroisse douze communautés néocatéchuménales qui sont chacune à un stade différent, il y aura le même nombre de messes célébrées et elles le seront dans des locaux distincts, à peu près à la même heure, de préférence le samedi soir.

2. L'ambiance et le mobilier utilisé reproduisent l'image d’un banquet : une table autour de laquelle les convives sont assis. Même lorsque les néocatéchumènes célèbrent la messe non pas dans une salle paroissiale mais dans une église, fréquemment ils font comme s’il n’y avait pas d’autel. Ils placent une table au centre de l’église et s’installent tout autour en cercle.

3. Toutes les lectures bibliques de la messe sont précédées d’une ample "monition" prononcée par l’un ou l’autre de la communauté et elles sont suivies, en particulier après l’Évangile, par les "résonances", autrement dit par les réflexions personnelles d’un bon nombre de personnes présentes. L'homélie du prêtre s’ajoute aux "résonances" sans se distinguer d’elles.

4. Le modèle du banquet est également repris pour la communion. Le pain consacré – c’est un gros pain azyme de farine de froment, blanche pour deux tiers et intégrale pour un tiers, qui a été préparé et cuit d’après les règles minutieuses établies par Kiko – est rompu et distribué aux personnes présentes, qui restent à leur place. Une fois que cette distribution est terminée, le pain est mangé en même temps par tous, y compris le prêtre. Ensuite, ce dernier passe d’un fidèle à l'autre avec le calice de vin consacré, auquel chacun boit.

Des particularités, il y en a encore d’autres, mais ces quatre-là suffisent à faire comprendre quelle différence, quant à la forme et quant au fond, il y a entre les messes des néocatéchumènes et celles qui sont célébrées selon les règles liturgiques générales. Une différence qui est certainement plus grande que celle qui existe entre les messes célébrées selon le rite romain ancien et celles qui le sont selon le rite moderne.

* * *

(2)
Renaissance de la spiritualité
(Voici quel est notre Dieu, 2001, ed Plon/ Mame, pages 318 et suivantes)

Peter Sewald: (...) L'Église a-t-elle besoin d'un choc qui rende à nouveau expressifs les symboles chrétiens devenus muets ?

Cardinal Ratzinger: Elle a besoin en tout cas de renouveaux spirituels. De telles formes d'une nouvelle passion pour la foi, qui ne sont pas d'ordre politique, mais d'origine intérieure, ont toujours été importantes pour la vie de l'Église. Au XVIème siècle, nous l'avons vu, le renouveau n'est pas venu des instances institutionnelles, mais d'hommes profondément saisis qui ont lancé de nouveaux mouvements. Cela existe encore de nos jours sous de multiples formes - le mouvement charismatique en est un exemple -, et c'est une consolation que nous offre le Seigneur en nous montrant que le Saint-Esprit continue à être présent et activement puissant.
En réalité, le catholicisme ne peut jamais devenir une réalité gérée de manière purement institutionnelle et académique. Il doit se présenter comme une faveur, une vitalité spirituelle. D'où sa diversité. Ce qui est catholique ne peut être uniforme. Il peut certes y avoir une piété selon les Focolari, une piété « catéchuménale », et d'autres encore, tout comme il existe une piété franciscaine, dominicaine ou bénédictine. La richesse de la foi crée beaucoup de demeures dans l'unique maison. Cette ouverture dynamique est à préserver.
On constate de nos jours, chez les représentants catholiques les plus modernes, une tendance à l'uniformisation. Ce qui est vivant et nouveau, ce qui n'obéit pas à des schémas académiques ou à des conclusions de commissions ou de synodes, est considéré comme suspect et rejeté comme réactionnaire.
Naturellement, il existe toujours des dangers, des ratés, des rétrécissements, et ainsi de suite. C'est la tâche du jardinier Église de toujours les redresser, mais de les accepter en même temps comme un don.
Je crois qu'il faut dans ce domaine une grande tolérance intra-ecclésiale. La diversité des chemins est d'une certaine manière conforme à l'étendue de ce qui est catholique. Il ne faut pas simplement le repousser, même pas ce qui n'est pas à mon goût. Par exemple, si aujourd'hui en Allemagne on ne se montre pas indigné en entendant parler de l'Opus Dei ou des scouts d'Europe, on n'est déjà plus un bon catholique allemand. Il y a des réalités qui ne sont pas du goût de tout le monde, qui le contredisent. La tolérance est alors nécessaire pour accepter toute l'étendue de ce qui est catholique.
Naturellement, les gens concernés doivent aussi être prêts à s'insérer dans le service global, à se laisser interpeller dans leurs particularités et à être mis en garde contre le danger de se refermer sur eux-mêmes. C'est précisément la tâche du pape et des évêques de garantir d'une part l'ampleur de ce qui est catholique et d'autre part d'interrompre tout ce qui peut conduire à l'étroitesse et au sectarisme, et de l'intégrer dans le tout.
...
P.S: Le pape Jean XXIII disait : « J'appartiens à une Église qui est vivante et jeune et qui continue d'accomplir son œuvre, sans peur aucune, vers l'avenir. » Un cardinal Joseph Ratzinger pourrait-il encore dire la même chose ?

Card. R: Oui. Et je le dis avec joie. Il est vrai que je vois beaucoup de branches mortes en cette Église, qui tombent lentement, parfois en silence, parfois avec fracas. Mais je vois avant tout la jeunesse de l'Église. Il m'est donné de rencontrer tellement de jeunes venant du monde entier, je peux rencontrer ces nouveaux mouvements, et de constater l'enthousiasme de la foi, qui redevient évident. Cet enthousiasme est insensible aux critiques contre l'Église, qui ont toujours leurs motifs, parce que la joie que donne le Christ est plus grande. C'est pourquoi j'ai un lieu où la peine ne manque pas, mais où la rencontre avec la jeunesse de l'Église est encore beaucoup plus importante. Nous pouvons entrer dans l'avenir consolés, parce qu'il est tout à fait évident que le Seigneur ne la délaisse pas.

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(*) Mise à jour ultérieure

-> Il s'agit bien de l'approbation des célébrations, et non des statuts, comme je l'avais précedemment écrit de façon erronée; les statuts ont été approuvés en 2008.
Mais le Saint-Père dit bien:

Un peu plus tôt, on vous a lu le décret par lequel sont approuvées les célébrations présentes dans le «Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal», qui ne sont pas strictement liturgiques, mais font partie de l'itinéraire de croissance dans la foi.

L'approbation concerne donc "les célébrations... qui ne sont pas strictement liturgiques". Et elle est modulée par le passage en rouge ci-dessus du discours du Pape.
Denis Crouan, du site Pro Liturgia précise à juste titre:

"Le Chemin NC doit célébrer en conformité avec le Missel romain, et seules certaines para-liturgies peuvent être organisées avec une certaine liberté"

De son côté, le Swiss Rom@in qui a la gentillesse de citer mon petit dossier apporte un témoignage personnel important:

Qu'il me soit simplement permis de dire ici qu'ayant fréquenté des membres du néo-catéchuménat et une communauté, j'ai toujours trouvé une très grande rectitude dans l'enseignement de la foi ainsi qu'un amour vraie et profond pour l'Eglise.
Certes, la liturgie ne correspond pas à ma vision des choses. Mais l'Esprit Saint est toujours plus large que mes petites visions.

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