Dans un livre à paraître en Italie, co-écrit avec le vaticaniste Paolo Rodari, don Amorth, un prêtre exorciste dont les livres ont aussi été publiés en France, raconte un rite d'exorcisme informel pratiqué par le Saint-Père au cours d'une audience générale en mai 2009 (2/2/2012)
Il a déjà été question dans ces pages, il y a presque deux ans du "Père Amorth, l'exorciste le plus connu au monde" [qui] publie ses mémoires" (http://benoit-et-moi.fr/2010-I/)
Je peux sans rien y changer reproduire ce que j'écrivais alors:
Evidemment, les habituels rationalistes voltairiens vont se taper sur les cuisses de rire.
Personnellement, je crois à l'existence du diable, sous certaines formes, elle est évidente. Cela ne me fait donc pas rire. (1)
Hasard de l'actualité, il a aussi été question récemment ici du diable (cf. Satan aujourd'hui ), qui décidément s'incruste.
Paolo Rodari publie ces jours-ci un nouveau livre (Satana in Vaticano: il libro dell’esorcista padre Amorth) co-écrit avec don Amorth. J'élimine d'emblée les objections de ceux qui ne voudront y voir qu'une opération éditoriale gagnante (voir cet article de Famille Chrétienne). Ceux-là ne sont pas obligés de lire le livre. Encore moins cet article.
On recherche exorciste
Un extrait du livre est publié en avant-première sur l'hebdomadaire italien Panorama.
Il s'agit d'un rite "informel" d'exorcisme pratiqué par Benoît XVI lors d'une audience générale en mai 2009
Le récit du Père Amorth
TMNews, traduction
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«C'est mercredi, jour de l'audience générale. Les fidèles sont venus de partout dans le monde. Du fond de la place arrive un groupe de quatre personnes. Deux femmes et deux jeunes hommes. Les femmes sont deux de mes assistantes. Elles m'aident au cours des exorcismes, prient pour moi et pour les possédés, et les assistent autant que possible, dans leur long et difficile chemin de libération. Les deux jeunes hommes sont deux possédés. Personne ne le sait. Les seuls à le savoir, ce sont eux et les deux femmes qui les «escorteent». Quand sonnent 10 heures, de l'arc des cloches, le portail à côté de la basilique du Vatican, arrive une jeep blanche. Dedans, trois hommes. Un chauffeur, le Pape debout et, assis à ses côtés, son secrétaire privé, Mgr Georg Gänswein. Les deux femmes se tournent vers Giovanni et Marco. Instinctivement, elles les soutiennent par les bras. Tous deux, en effet, commencent à avoir des comportements étranges. Giovanni tremble, et claque des dents. Les deux femmes comprennent que quelqu'un est en train d'agir dans le corps de Giovanni et de Marco. Quelqu'un qui, au fur et à mesure que les minutes passent, se montre de plus en plus agité.
...
Le pape descend de la jeep et salue les personnes placées dans les premières rangées. Giovanni et Marco, ensemble, commencent à hurler. Ils s'allongent sur le sol en hurlant. Ils hurlent.
"Sainteté, sainteté, nous sommes là!" crie au pape l'une des deux femmes qui tente d'attirer son attention. Benoît XVI se tourne, mais ne s'approche pas. Il voit les deux femmes et il voit les deux jeunes hommes par terre criant, tremblant, bavant, hors d'eux. Il voit le regard de haine des deux hommes. Un regard dirigé vers lui. Le pape ne perd pas son calme. Il regarde de loin. Il lève un bras et les bénit tous les quatre. Pour les deux possédés, c'est un choc furieux. Un coup de fouet asséné sur tout le corps. Tant et si bien qu'ils retombent 3 mètres plus loin, claqués au sol. A présent, ils ne crient plus. Mais ils pleurent, pleurent, pleurent. Ils pleurent durant l'audience entière. Puis, quand le Pape s'en va, ils rentrent en eux-mêmes. Ils retournent en eux-mêmes. Et ne se souviennent de rien.
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Le récit sur le site de Panorama donne un peu plus de détail. Voici le début (résumé):
Ce mercredi, les deux femmes avaient décidé d'emmener les deux jeunes gens à l'audience du Pape, pensant qu'ils pourraient en tirer bénéfice. "Ce n'est pas un mystère que beaucoup de gestes et de mots de ce Pape font enrager le diable. Ce n'est pas un mystère que la seule présence du Pape inquiète et d'une certaine façon aide les possédés dans leur lutte contre celui qui les possède."
Non sans difficultés (car le groupe n'avait pas les billets pour assister à l'audience), et grâce à un subterfuge (l'une des femmes feint un malaise), tous les quatre parviennent à s'installer devant, aux places réservées aux handicapés. "Les jeunes se taisent. Ils sont étrangement silencieux. C'est comme si ceux qui les possédaient (il s'agit de deux démons différents) commençaient à comprendre qui, d'ici peu, allait arriver là, Place Saint-Pierre".
Note
(1) Extrait d'un échange d'alors:
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- Des satanistes au Vatican?
"Oui, même au Vatican il y a des membres des sectes sataniques".
- Qui est impliqué? S'agit-il de simples prêtres ou de laïcs?
"Il y a des prêtres, des prélats et même des cardinaux."
...
- Le Pape est informé?
"Bien sûr, qu'il en a été informé! Mais il fait ce qu'il peut. C'est quelque chose de terrifiant. Gardez à l'esprit également que Benoît XVI est un pape allemand, il vient d'une nation résolument fermée à ces choses. En Allemagne, en fait, il n'y a presque pas d'exorcistes, et pourtant, le pape y croit: j'ai eu l'occasion d'en parler avec lui à trois reprises, avant, quand il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il y croit, et comment! Et il en a parlé de façon explicite en public plusieurs fois. Nous avons été reçus en tant qu'association d'exorcistes (en octobre 2005, ndt), il a également prononcé un beau discours, nous encourageant et louant notre apostolat. Et n'oublions pas que du diable et de l'exorcisme, Jean-Paul II aussi a beaucoup parlé".
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A lire aussi: http://benoit-et-moi.fr/2010-I/ (à propos de la folle en rouge qui avait jeté le Saint-Père par terre la nuit de Noël).
