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Rétrospective 2011

Le coût est bien sûr humain, mais aussi et surtout, financier: deux milliards de dollars!!! C'est ce qui a été dit lors du Colloque qui a lieu ces jours-ci au Vatican. (9/2/2012, mise à jour ultérieure [*])

Il est malheureux de devoir tout ramener à une affaire de gros sous, mais les faits sont là, et il ne sert à rien de se voiler la face.
L'attitude du Cardinal Ratzinger, puis du Pape Benoît XVI a été ce qui a pu émerger de bon de ce sordide épisode.

   



Il a été question hier (cf. Symposium sur les affaires de pédophilie, à Rome ) du colloque qui se déroule actuellement à Rome sur le thème des abus sexuels commis par des membres du clergé, et de la couverture médiatique assez disproportionnéee, si l'on considère l'intérêt médiocre que suscitent généralement les activités du saint-Siège.
Ce serait bien la première fois que des "débats" autour d'une table permettraient de résoudre un problème, surtout de cette nature (puisque la solution du problème réside dans la conversion et le retour de la foi). En termes profanes, cela se nomme "réunionite", et l'on sait que l'efficacité est rarement au rendez-vous. Surtout s'il n'y a pas quelqu'un pour recadrer les débats d'en haut. Vous voyez à qui je pense.

Malgré tout, des informations non dénuées d'intérêt émergent.
Deux, surtout.

Côté sombre, on ne sera pas étonné d'apprendre que le coût financier est gigantesque. L'argent est bel et bien le nerf de la guerre, et ce serait se voiler la face que d'imaginer que les victimes - et les avocats qui les conseillent - n'y ont pas pensé. On se demande si le but n'est pas - plus ou moins à l'insu des "plaignants", - de mettre l'Eglise en faillite, comme cela a déjà été le cas pour plusieurs diocèses américains.
Mais bien sûr, le coût n'est pas QUE financier. Il faut donc relire le passage de la lettre de Benoît XVI aux catholiques d'Irlande, qui était spécifiquement adressée aux prêtres violeurs (1).

L'autre aspect, côté lumière, c'est l'attitude du Saint-Père.

   



1. Le coût
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La pédophilie? elle coûte au Vatican deux milliards de dollars
vaticaninsider.lastampa.it/
08/02/2012
L'estimation «probable» des coûts a été présenté au Congrès de la Grégorienne par des experts américains

Une estimation «vraisemblable» des frais financiers supportés par l'Eglise internationale pour les abus sexuels du clergé dépasse actuellement «les deux milliards de dollars».

Le fait a été présenté lors du colloque contre les abus du clergé, organisé par le Saint-Siège à l'université grégorienne, par deux experts américains, Michael Bemi , président du National Catholic Risk Retention Group, et Patricia Neal , consultante pour le programme de protection les enfants dans l'Oklahoma.

Le rapport qu'ils ont présenté illustre les coûts de la crise en termes de « pertes financières affectant la mission actuelle de l'Eglise. Victimisation de milliers de personnes. Souffrance émotionnelle causée aux familles ou aux proches des victimes. L'ombre du scandale et de son effet opprimant sur les bons prêtres, religieux et ministres laïcs; désaffection des laïcs. L'abandon de l'Eglise ou la perte de la foi à cause de la désillusion. Réduction de l'autorité morale de l'Église, de son enseignement et de la vie sacramentelle».
En fin de compte, un dommage contre la mission de l'Evangile.

   



2. L'exemple du Saint-Père
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Carlota a traduit un témoignage publié entre autre sur un site espagnol (www.aciprensa.com)

Victime d’abus, elle loue l’écoute exemplaire du Pape

Une Irlandaise victime dans sa jeunesse d’abus sexuels de la part d’un prêtre affirme que le Pape Benoît XVI est un modèle pour l’écoute des personnes affectées dans cette délicate affaire.
Au cours du symposium intitulé « vers la guérison et le renouveau » qui a lieu à L’Université Pontificale Grégorienne de Rome, Marie Collins dit qu'aujourd’hui, « écouter les victimes est l’une des choses les plus importantes, et c’est quelque chose qui ne s’est peut-être pas assez fait. Le Pape nous donne un exemple de comment il faut faire ».

Marie Collins a 65 ans, elle a été victime d’abus alors qu’elle était patiente dans un hôpital pour enfants de Dublin. Dans des déclarations à la presse, elle dit avoir été impressionnée par les nombreuses occasions où le Saint Père a rencontré d’autres victimes d’abus sexuels.
« Les évêques doivent suivre son exemple et son orientation pour écouter davantage les victimes et ce qu’elles ont à dire », affirme-t-elle.
Depuis qu’il a été élu au Siège de Pierre en avril 2005, Benoît XVI s’est retrouvé face à des victimes d’abus sexuels lors de ses visites pastorales aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, en Australie et à Malte. Lors de ce dernier entretien, il a pleuré en écoutant l’une des victimes.

Ce matin les délégués ont écouté Marie Collins, dans un exposé partagé avec la baronne Sheila Hollins, professeur en psychiatrie à l’École de Médecine St George de l’Université de Londres, qui a également qualifié la rencontre du Pape avec les victimes d' « incroyablement importante ». «Je crois qu’il donne l'exemple aux évêques de ces lieux : c’est ainsi que tu dois t’asseoir et écouter les victimes; et je crois que c’est très important. Qu’il ait eu la force de s’asseoir et d’écouter ce que disaient les personnes... Je le respecte énormément pour avoir fait cela », a dit Sheila Hollins.

   



Note: La lettre aux catholiques d'Irlande


Aux prêtres et aux religieux qui ont abusé des enfants

Vous avez trahi la confiance placée en vous par de jeunes innocents et par leurs parents. Vous devez répondre de cela devant Dieu tout-puissant, ainsi que devant les tribunaux constitués à cet effet. Vous avez perdu l'estime des personnes en Irlande et jeté la honte et le déshonneur sur vos confrères. Ceux d'entre vous qui sont prêtres ont violé la sainteté du sacrement de l'Ordre sacré, dans lequel le Christ se rend présent en nous et dans nos actions. En même temps que le dommage immense causé aux victimes, un grand dommage a été perpétré contre l'Eglise et la perception publique du sacerdoce et de la vie religieuse.
(http://benoit-et-moi.fr/2010-I)

* * *

Mise à jour ultérieure:


[*]
Mon ami don Dom, du Suisse Romain, ne partage pas entièrement ma lecture, sans doute.
Mais son traitement est exemplaire.
On lira en particulier le témoignage de Marie Collins, et surtout son dernier billet, intitulé Les mérites et les limites du Congrès romain sur les abus.

Contrairement à ce qui a pu être entendu, Joseph Ratzinger avait, a et aura encore et pour longtemps de l'avance sur tout le monde. Depuis 1988, il a tout tenté pour cerner la plaie et arrêter l'hémorragie. Or, il a été plus ou moins censuré. Fort curieusement, ce sont parfois ceux qui sont contre la centralisation romaine de l'Eglise qui s'en prennent alors soudainement à Rome lorsque la patate est bien trop chaude, pour la renvoyer au centre. On en arrive alors à oser dire urbi et orbi que le Pape a fait des progrès, bien que trop tard. C'est tout l'envers du bon sens, ce qui rime avec mensonge.
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