Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Consistoire

Mexique et Cuba

Rétrospective 2011

Le Saint-Père visite une paroisse romaine. Images, et homélie du Saint-Père (4/3/2012)

* * *

En venant ici aujourd'hui parmi vous, j'ai remarqué la position particulière de cette église, située au plus haut point du quartier, et dotée d'un campanile élancé, presque un doigt ou une flèche vers le ciel.
...
N'attendez pas que d'autres viennent pour apporter des messages différents, qui ne conduisent pas à la vraie vie, faites-vous vous-mêmes missionnaires du Christ à vos frères là où ils vivent, travaillent, étudient ou simplement passent leur temps de loisirs.
...

Que la prochaine «Année de la Foi» soit une occasion propice pour cette paroisse pour faire grandir et pour consolider l'expérience de la catéchèse sur les grandes vérités de la foi chrétienne, de manière à permettre à tout le quartier de connaître et d'approfondir le Credo de l'Eglise, et de surmonter cet «analphabétisme religieux» qui est l'un des plus grands problèmes de notre époque.
....
(...) chères familles, vous êtes le milieu de vie où se font les premiers pas de la foi; vous êtes les communautés où l'on apprend à connaître et à aimer de plus en plus le Seigneur, les communautés où l'on s'enrichit les uns les autres pour vivre une Foi vraiment adulte.
...
Que la Messe soit le centre de votre dimanche, qui doit être redécouvert et vécu comme le jour de Dieu et de la communauté, le jour où louer et célébrer Celui qui est mort et ressuscité pour notre salut, le jour où vivre ensemble dans la joie d'une communauté ouverte et prête à accueillir chaque personne en difficulté.

* * *

Les images sont issues du Benedetto XVI Forum.

     



Chaque année durant le Carême, le Pape se rend dans une paroisse de Rome.
Cette année, il visitait l'Eglise San Giovanni Battista de La Salle, dans le quartier de Torrino.
Il s'agit d'une des nouvelles églises de Rome, elle a été consacrée par le cardinal vicaire de Romme Agostino Vallini le 12 décembre 2009.

Le curé de la paroisse, don Giampaolo Perugini a prononcé un discours très beau, plein de chaleur, qui a beaucoup touché le Saint-Père et dont j'espère avoir bientôt la transcription:

"Nous avons l'habitude de vous voir à la télévision, et nous sommes heureux de vous avoir en vrai. Nous vous accueillons comme Pape (Papa) et comme papa (papà). Au papa, on ne sait jamais quoi offrir. Le Pape ne porte pas de cravates. C'est pourquoi nous vous offrons ces cadeaux symboliques..."

Video complète sur KTO: http://www.ktotv.com/

Ma traduction de l'homélie (original en italien: http://press.catholica.va).

Une fois de plus, le Saint-Père montre sa capacité extraordinaire à se mettre littéralement au diapason de son auditoire, avec simplicité, clarté etr bonté.

Chers frères et sœurs de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste de La Salle!

Avant tout, je voudrais dire avec tout mon cœur, merci pour cet accueil si cordial, si chaleureux. Merci au bon Curé pour les belles paroles, merci pour cet esprit de familiarité que je trouve. Nous sommes réellement une famille de Dieu et le fait que vous voyez dans le Pape aussi le papa, est pour moi une très belle chose qui m'encourage! Mais maintenant, nous devons penser que le pape n'est pas la dernière instance: la dernière instance est le Seigneur et nous regardons vers le Seigneur pour percevoir, pour comprendre - autant que possible - quelque chose du message de ce deuxième dimanche de Carême.

La liturgie de ce jour nous prépare à la fois au mystère de la Passion - nous l'avons entendu dans la première lecture - et à la joie de la Résurrection.

La première lecture nous raconte l'histoire dans laquelle Dieu met Abraham à l'épreuve (cf Gen 22,1 à 18).
Il avait un fils unique, Isaac, qui lui était né dans sa vieillesse. C'était le fils de la promesse, le fils qui devait apporter le salut aux peuples. Mais un jour, Abraham reçoit de Dieu le commandement de le lui offrir en sacrifice. Le vieux patriarche se retrouve face à la perspective d'un sacrifice qui pour lui, père, est certainement le plus grand qu'on puisse imaginer. Toutefois, sans hésiter un instant, et, après avoir préparé le nécessaire, il part avec Isaac à l'endroit désigné. Et on peut imaginer cette marche vers le sommet, ce qui s'est passé dans son cœur et dans le cœur de l'enfant. Il construit un autel, place le bois, et attache le garçon, saisit le couteau pour l'immoler. Abraham fait totalement confiance à Dieu , au point même d'être prêt à sacrifier son fils, et avec son fils, le futur, car sans son fils, la promsse de la terre n'était rien, n'aboutissait à rien. Et en sacrifiant son fils, il se sacrifie lui-même, tout son avenir, toute les promesses. C'est vraiment un acte de foi radical. À ce moment, il est arrêté par un ordre d'en haut: Dieu ne veut pas la mort, le vrai sacrifice ne donne pas la mort, mais la vie, et l'obéissance d'Abraham est devenue une source de grande bénédiction aujourd'hui. Nous laissons cela, mais nous pouvons méditer ce mystère.

Dans la deuxième lecture, saint Paul affirme que Dieu lui-même a fait un sacrifice: il nous a donné son propre Fils, il nous l'a donné sur la Croix pour vaincre le péché et la mort, pour vaincre le malin et pour surmonter tout le mal qui existe dans le monde. Et cette extraordinaire miséricorde de Dieu suscite l'admiration de l'Apôtre et une profonde croyance dans la puissance de l'amour de Dieu pour nous; Saint Paul affirme en effet, : «[Dieu], qui n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous tous, ne nous donnera-t-il pas toutes choses avec lui? » ( Rom 8:32).
Si Dieu se donne dans le Fils, il nous donne tout. Et Paul insiste sur la puissance du sacrifice rédempteur du Christ contre toutes les autres puissances qui peuvent pièger nos vies. Il se demande: «Qui prononcera des accusations contre ceux que Dieu a choisis? C'est Dieu qui justifie! Qui va nous condamner? Jésus Christ est mort, il est ressuscité, il est assis à la droite de Dieu et intercède pour nous » (v. 33-34). Nous sommes dans le cœur de Dieu, c'est notre grande confiance. Cela crée l'amour et dans l'amour, nous allons à Dieu; si Dieu a donné son Fils pour nous tous, personne ne pourra nous accuser, personne ne pourra nous condamner, personne ne pourra nous séparer de son immense amour. C'est justement le sacrifice suprême d'amour sur la Croix, que le Fils de Dieu a librement choisi et accepté, qui devient la source de notre justification, de notre salut. Et nous croyons que dans la sainte Eucharistie, cet acte du Seigneur est toujours présent, que dans son cœur il reste pour toujours, et cet acte de son cœur nous attire, nous unit à lui-même.

Enfin, l'Evangile nous parle de l'épisode de la Transfiguration (cf. Mc 9:2-10): Jésus se manifeste dans sa gloire avant le sacrifice de la croix et Dieu le Père le proclame son Fils bien-aimé, le bien-aimé, et invite les disciples à l'écouter.
Jésus va sur une haute montagne et prend avec lui trois apôtres - Pierre, Jacques et Jean - qui lui seront particulièrement proches dans l'agonie suprême, sur une autre montagne, le mont des Oliviers. Récemment, le Seigneur leur avait annoncé sa passion et Pierre n'avait pas réussi à comprendre pourquoi le Seigneur, le Fils de Dieu, parlait de souffrance, de rejet, de mort, de croix, et même, il s'était fermement opposé à cette perspective. Là, Jésus prit avec lui les trois disciples pour les aider à comprendre que la route pour atteindre la gloire, la route lumineuse de l'amour qui vainc les ténèbres, passe à travers le don total de soi, passe par le scandale de la Croix. Et le Seigneur, toujours et à nouveau doit nous prendre nous aussi avec lui, au moins pour commencer à comprendre que c'est le chemin nécessaire.
La Transfiguration est un moment anticipé de lumière qui nous aide nous aussi à regarder la passion de Jésus avec les yeux de la foi. Oui, elle est un mystère de souffrance, mais elle est aussi la « bienheureuse passion» parce qu'elle est - dans son noyau - un mystère de l'amour extraordinaire de Dieu; elle est l'exode définitif qui nous ouvre la porte à la liberté et la nouveauté de la Résurrection, du salut du mal. Nous en avons besoin dans notre chemin quotidien, souvent marqué par les ténèbres du mal!

Chers frères et sœurs!
Comme je l'ai dit, je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour célébrer le Jour du Seigneur. Je salue cordialement le Cardinal-Vicaire, l'Evêque auxiliaire du secteur, votre curé, Don Perugini Giampaolo, que je remercie, une fois de plus, pour les paroles gentilles qu'il m'a adressées au nom de vous tous et aussi pour les cadeaux appréciés que vous m'avez offerts (ndt: un maillot avec le logo de l'oratoiire, un petit livre recueillant des dessins des enfants, et un grand cierge décoré d'un dessin, oeuvre de l'un des vicaires) . Je salue les vicaires de la paroisse. Et je salue les Soeurs Franciscaines Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie, présentes ici depuis de nombreuses années, particulièrement méritantes pour la vie de cette paroisse, qui a trouvé une hospitalité généreuse et prompte dans leur demeure au cours des trois premières années de son existence. J'étends mes salutations aux Frères des Écoles chrétiennes, naturellement attachés à cette église qui porte le nom de leur fondateur (ndt: Saint-Jean Baptiste de la Salle). Je salue également tous ceux qui sont actifs dans la paroisse: je pense aux catéchistes, aux membres d'associations et de mouvements, ainsi qu'aux divers groupes paroissiaux. Enfin, j'étends mes pensées à tous les habitants du quartier, en particulier aux personnes âgées, aux malades, aux personnes seules et en difficulté.

En venant ici aujourd'hui parmi vous, j'ai remarqué la position particulière de cette église, située au plus haut point du quartier, et dotée d'un campanile élancé, presque un doigt ou une flèche vers le ciel. Il me semble que c'est une indication importante: comme les trois apôtres de l'Evangile, nous aussi, nous devons gravir la montagne de la Transfiguration pour recevoir la lumière de Dieu, pour que son visage illumine nos visages. Et c'est dans la prière personnelle et communautaire que nous rencontrons le Seigneur, non pas comme une idée, ou comme une proposition morale, mais comme une personne qui veut entrer en relation avec nous, qui veut être ami, et veut renouveler notre vie pour la rendre comme la sienne. Et cette rencontre n'est pas seulement une affaire personnelle; votre église située au point le plus haut du quartier vous rappelle que l'Evangile doit être communiqué, proclamé à tous.
N'attendez pas que d'autres viennent pour apporter des messages différents, qui ne conduisent pas à la vraie vie, faites-vous vous-mêmes missionnaires du Christ à vos frères là où ils vivent, travaillent, étudient ou simplement passent leur temps de loisirs.
Je connais les nombreuses et importants œuvres d'évangélisation que vous réalisez, en particulier grâce à l'oratoire nommé «Etoile polaire» - je suis heureux de porter cette chemise [le T-shirt de l'oratoire] - où, grâce au travail bénévole de personnes généreuses et compétentes et avec la participation des familles, on favorise l'intégration des enfants à travers le sport, mais sans pour autant négliger l'éducation culturelle à travers l'art et la musique, et où surtout on éduque au rapport avec Dieu, aux valeurs chrétiennes et à la participation toujours plus consciente à la célébration eucharistique du dimanche.

Je me réjouis que le sentiment d'appartenance à la communauté paroissiale, mûrisse et se consolide toujours plus au fil des ans. La foi doit être vécue ensemble et la paroisse est un lieu où on apprend à vivre sa propre foi dans le «nous» de l'Église.
Et je désire vous encourager afin que croisse encore la co-responsabilité pastorale, dans une perspective d'authentique communion entre tous les réalités présentes, qui sont appelés à marcher ensemble, à vivre la complémentarité dans la diversité, à témoigner le «nous» de l'Eglise, de la famille de Dieu.
Je connais votre engagement dans la préparation des enfants et des jeunes aux sacrements de la vie chrétienne.
Que la prochaine «Année de la Foi» soit une occasion propice pour cette paroisse pour faire grandir et pour consolider l'expérience de la catéchèse sur les grandes vérités de la foi chrétienne, de manière à permettre à tout le quartier de connaître et d'approfondir le Credo de l'Eglise, et de surmonter cet «analphabétisme religieux» qui est l'un des plus grands problèmes de notre époque.

Chers amis! La vôtre est une communauté jeune - on le voit - composée de familles jeunes, et nombreux sont, grâce à Dieu, les enfants et les jeunes qui la peuplent. À cet égard, je tiens à rappeler le devoir de la famille et de la communauté chrétienne tout entière d'éduquer à la foi, aidé en cela par le thème de cette année pastorale, par les orientations pastorales proposées par la Conférence épiscopale italienne et sans oublier l'enseignement profond et toujours actuel de Saint-Jean-Baptiste de La Salle. En particulier, chères familles, vous êtes le milieu de vie où se font les premiers pas de la foi; vous êtes les communautés où l'on apprend à connaître et à aimer de plus en plus le Seigneur, communautés où l'on s'enrichit les uns les autres pour vivre une Foi vraiment adulte.

Enfin, je voudrais rappeler à tous l'importance et la centralité de l'Eucharistie dans la vie personnelle et communautaire. Que la Messe soit le centre de votre dimanche, qui doit être redécouvert et vécu comme le jour de Dieu et de la communauté, le jour où louer et célébrer Celui qui est mort et ressuscité pour notre salut, le jour où vivre ensemble dans la joie d'une communauté ouverte et prête à accueillir chaque personne en difficulté. Réunis autour de l'Eucharistie, en effet, on resent plus facilement combien la mission de chaque communauté chrétienne est d'apporter le message de l'amour de Dieu à tous les hommes. C'est pourquoi il est important que l'Eucharistie soit toujours au cœur de la vie des fidèles, comme elle l'est aujourd'hui.

Chers frères et sœurs!
Du Thabor, la montagne de la Transfiguration, le chemin du Carême nous mène jusqu'au Golgotha, le mont du sacrifice suprême d'amour de l'unique Prêtre de l'alliance nouvelle et éternelle. Dans ce sacrifice est contenue la plus grande force de transformation de l'homme et de l'histoire. Prenant sur lui-même toutes les conséquences du mal et du péché, Jésus est ressuscité le troisième jour comme vainqueur de la mort et du mal. Le Carême nous prépare à participer personnellement à ce grand mystère de la foi, que nous célébrerons dans le Triduum de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ.
A la Vierge Marie, confions notre chemin du Carême, comme celui de toute l'Église. Qu'Elle, qui a suivi son Fils Jésus jusqu'à la croix, nous aide à être de fidèles disciples du Christ, des chrétiens matures, pour participer avec Elle à la plénitude de la joie pascale.
Amen!

* * *

Salut aux enfants, à l'arrivée à la paroisse
-------------------
Chers enfants,
bon dimanche, bonne journée!
Pour moi, c'est une grande joie de voir tant d'enfants. Alors Rome vit et vivra demain! Vous êtes dans le parcours de catéchisme: apprenez Jésus, apprenez ce qu'il a fait, dit, souffert; apprenez ainsi également l'Église, les Sacrements, et ainsi, apprenez à vivre, parce que vivre est un art, et Jésus nous montre cet art.
Je souhaite à tous un bon dimanche. Et puis déjà aujourd'hui, je vous souhaite de joyeuses Pâques.
Merci pour votre cordialité!
* * *

Congé du Pape
--------------------
Chers amis ,
merci pour cette belle fête et pour l'Église, avec la Vierge et les Saints. Nous sommes une famille avec tous les saints.
Dimanche dernier, le Seigneur nous a guidés dans le désert, ce dimanche, au Mont: ce sont toujours des lieux privilègiés pour être un peu plus près de Dieu, sortir de toutes les choses du quotidien et percevoir que Dieu existe, qu'il est le centre de nos vies.
Je vous souhaite de pouvoir sentir la proximité de Dieu et qu'il vous guide chaque jour.
Bon dimanche, bon Carême à vous tous!