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François en visite à Sant'Egidio

Cet après-midi, il se rend au Trastevere "pour relancer l'engagement pour la paix". Interviewe du fondateur Andrea Riccardi sur Vatican Insider (15/6/2014)

     

RICCARDI: «LE PAPE AVEC LES PAUVRES POUR RELANCER L'ENGAGEMENT POUR LA PAIX»

A la veille de la visite de François à la Communauté de Sant'Egidio, le fondateur explique à «Vatican Insider», le sens de l'accolade du pape aux «nouveaux européens»
Giacomo Galeazzi
http://vaticaninsider.lastampa.it
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Une visite qui est «un avertissement contre la discrimination envers les immigrants et la mondialisation de l'indifférence».
En somme, «l'accolade de François aux pauvres pour relancer la paix dans le monde».
Dimanche 15 juin, le pape Bergoglio rend visite à la Communauté de Sant'Egidio pour témoigner «le lien profond entre la lutte contre le malaise social et l'engagement contre la guerre», dit Andrea Riccardi, fondateur de l'«ONU du Trastevere» et ex-ministre italien pour la coopération internationale, de retour à Rome après un séjour à Paris pour un congrès européen.

«Dans la vision et dans l'action concrète de cette visite de François unit la rencontre avec les indigents et ceux qui souffrent et la mobilisation pour la paix - souligne Riccardi - Dans la logique du pape, tout a sa propre importance, son sens, et donc, sans supposer de stratégie de communication appropriée, il n'est pas arbitraire de noter que la visite de Sant'Egidio a lieu quelques jours seulement après la prière historique organisé au Vatican pour invoquer l'harmonie entre les peuples et les religions en Terre Sainte».

La rencontre de ce dimanche est consacrée principalement aux pauvres, souligne Riccardi, ils sont au cœur de l'Évangile de Jésus et constitue un engagement fondamental de la Communauté, vécu comme amitié et comme service.
(...)

Dans la Communauté de Sant'Egidio, dit Riccardi, le service aux pauvres est présent depuis le début et s'est diversifié au fil des années pour répondre aux nouvelles exigences qui se présentent progressivement: écoles de la Paix, les sans-abris, les immigrés, les «nouveaux Européens», réfugiés, Roms et Sintis, les personnes handicapées, les personnes âgées vivant seules.
(...)
Parmi les pauvres que le Pontife rencontrera à Trastevere il y aura aussi les quelque cent vingt sans-abris qui depuis quelques semaines ont trouvé un refuge nocture dans la basilique romaine de Santa Maria Maggiore, où depuis de nombreuses années Jorge Mario Bergoglio se rend souvent en pèlerinage, en signe de dévotion .

     

Note de traduction

Andrea Riccardi, le fondateur de St'Egidio, ex-ministre pour la coopération internationale du gouvernement Monti (16 novembre 2011-8 décembre 2012), est un catholique libéral, pour qui les "principes non négociables" sont un obstacle au dialogue de l'Eglise avec le monde.
Par ailleurs, dans un entretien récent avec Andrea Tornielli (Un Pontificat sous les attaques ), il avait affirmé:

L'unique pape qui a eu une opposition forte a été Paul VI. Mais alors, on vivait dans une période de contestations généralisées qui traversaient l'Église et dans le même temps la société. Alors qu'en ce qui concerne les oppositions au pape Benoît XVI, elles étaient davantage exprimées par l'opinion publique extérieure et internationale. Je le répète, celles à François sont à mon avis plus fortes et sont surtout internes....

On trouvera plusieurs articles sur Andrea Riccardi dans le dossier rassemblé en avril dernier par Sandro Magister (qui ne le porte pas dans son coeur) sur les mouvements catholiques, à la rubrique COMMUNAUTÉ DE SANT'EGIDIO (http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1335859?fr=y)

A lire en particulier: Journal du Vatican / Sant'Egidio en liberté surveillée (29 décembre 2011)
Et surtout: Entre mariages "gay" et élections. Le pape peut-il faire confiance à Andrea Riccardi? (10 janvier 2013)

On y découvre que les activités diplomatiques de Riccardi à St Egidio n'étaient pas toujours appréciées sous le pontificat de Benoît XVI, et que "ceux qui connaissent de près la Communauté de Sant'Egidio savent qu’il y a un domaine, celui de la famille, dans lequel ses références ne sont pas du tout impeccables."