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Mon ami le Pape

Une formidable interviewe de Marcello Pera par Giuseppe Rusconi (Rossaporpora) (19/6/2014)

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Le dernier Pape européen (?)

Le Pape François ne s'intéresse pas spécialement à l'Europe, et peut-être pas du tout (ce n'est pas forcément un reproche, l'Europe, réduite à un "marché" n'étant plus le centre du monde catholique, même pas du monde tout court, et méritant moins que jamais son statut de guide pour l'humanité!). Lui-même en a fait l'aveu récemment, s'exprimant devant la Communauté Sant'Egidio dimanche dernier:

« L’Europe n’a pas vieilli, non, elle est fatiguée... Un de mes amis m’a posé une question il y a quelque temps, pourquoi je ne parle pas de l’Europe. Je lui ai fait un piège, je lui ai dit?: ‘Vous avez entendu quand j’ai parlé de l’Asie??’ (...) Aujourd’hui, je parle de l’Europe. L’Europe est fatiguée. Nous devons l’aider à rajeunir, à retrouver ses racines. Il est vrai qu’elle a renié ses racines. Mais nous devons l’aider à les retrouver».

Mais le Pape n'a pas parlé de racines chrétiennes. Et après la prière d'Angélus, le même dimanche, il a annoncé que son premier voyage en Europe serait pour... l'Albanie. Un pays aux extrêmes marges de l'Europe, dévasté par l'athéisme communiste, avec une population à 70% musulmane (et seulement 10% de catholiques). Une périphérie, mais peu propre à relancer le catholicisme dans notre continent.

Nous, européens, nous n'avons pas su saisir la chance d'avoir eu en Benoît XVI un Pape imprégné de (la plus vaste) culture européenne (qu'on le veuille ou non, c'est là que la foi chrétienne s'est épanouie, et le siège de la papauté, pour universelle qu'elle soit est en Europe, pas en Asie) qui n'a cessé pendant les huit ans de son pontificat de nous alerter des risques que nous courions à nier nos racines, et n'a pas craint de dire que ces racines étaient chrétiennes.
Je me souviens qu'une des premières réactions de "fidèles" français interrogés par les médias sur le parvis de Notre-Dame le 13 mars 2013 était "Enfin un Pape qui ne vient pas d'Europe!!". Soit une forme de masochisme, ou d'auto-flagellation, par certains côtés incompréhensibles, à moins de reconnaître la force de sidération opérée par les médias.

Il a aussi défendu de toutes ses forces les fameux "principes" (ou valeurs) non négociables, très critiqués même parmi les catholiques, et qu'aujourd'hui son successeur défend sans doute aussi, mais refuse de nommer.

Un de ses interlocuteurs dans le milieu laïc est un homme politique italien de droite assumée, Marcello Pera. Il se définit athée, comme Scalfari (interlocuteur de François), mais contrairement à ce dernier, il se reconnaît dans la culture chrétienne, et au moment des crises, il a infiniment mieux défendu le Pape qu'une grande partie de la hiérachie catholique. Il en a été souvent question dans ces pages (cf. tinyurl.com/n8jnlyj).

Leur amitié remonte à avant le Pontificat, et s'est concrétisée dans plusieurs livres "à quatre mains", culminant dans la préface que le Pape Benoît a rédigé pour un de ses ouvrages paru en 2008 «Il cristianesimo, chance dell’Europa» (alias «Perché dobbiamo dirci cristiani»).
On trouvera un dossier ici (benoit-et-moi.fr/2008), y compris ma traduction de cette préface (ici)

Giuseppe Rusconi, l'auteur du blog Rossaporpora, s'est longuement entretenu ces jours-ci avec Marcello Pera.
Comme d'habitude, son billet s'ouvre par un résumé des arguments développés ensuite.

Marcello Pera: Mon ami Joseph Ratzinger
GIUSEPPE RUSCONI
www.rossoporpora.org

19 Juin, 2014
http://www.rossoporpora.org/rubriche/interviste-a-personalita/389-marcello-pera-il-mio-amico-joseph-ratzinger.html
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Longue interview de l'ancien président du Sénat italien - origines, développement et persistance de l'amitié avec le cardinal bavarois, puis Pape - L'amertume de la démission du pape Benoît XVI - l'Europe, le relativisme: «Beaucoup de nos évêques n'ont pas de courage» observa Joseph Ratzinger - Les dernières élections européennes dans un continent en déclin - un vent mauvais sur l'Europe - Même l'Eglise minimise - Désormais les parlements ne décident pas, ils ratifient.

* * *

Qui est Marcello Pera? 71 ans, philosophe et homme politique italien, il est connu pour l'amitié établie au cours de sa présidence du Sénat (2001-2006) avec le cardinal Joseph Ratzinger. C'est l'amitié - qui persiste et qui s'est traduite en ce mois de Juin au monastère Mater Ecclesiae au Vatican - entre un croyant et un non-croyant, tous deux inquiets pour l'Europe qui méconnaît son «âme» chrétienne, étant maintenant à la dérive dans la grande mer relativiste. La coopération mutuelle s'est exprimée surtout dans trois essais: «Sans Racines» (Senza radici, 2004, écrit en alternance par les deux sur des questions telles que l'Europe, le relativisme, le christianisme et l'islam ), «l'Europe de Benoît» (L’Europa di Benedetto, 2005, de Joseph Ratzinger avec une introduction de Marcello Pera), «Pourquoi nous devons nous dire chrétiens» (Perché dobbiamo dirci cristiani, 2008, de Marcello Pera avec la lettre d'introduction par le pape Benoît XVI).
Nous avons rencontré Pera à Rome, au premier étage du Palazzo Giustiniani, dans le grand bureau qui lui est attribué en tant que président émérite du Sénat. Et avec lui, nous avons parlé de l'origine et du développement de l'amitié, de son contenu, du renoncement à la papauté de son interlocuteur, du triste état actuel de l'Europe politique et culturelle ...

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- Sénateur Pera, comment avez-vous connu le cardinal Joseph Ratzinger?

- Je suis allé lui rendre visite dans son bureau de Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ayant été impressionné par beaucoup de ses écrits. J'ai été frappé en particulier par son livre «Foi, vérité et tolérance» (Fede, verità, tolleranza). Je ne pensais pas que le relativisme avait pénétré même dans certains domaines de la théologie chrétienne, et lui m'a éveillé et inquiété. Si les chrétiens renoncent à l'idée de vérité, à quoi de réduit notre religion? Et puis: quelles sont les conséquences pour notre identité d'un christianisme réduit uniquement à un «récit», comme on dit aujourd'hui, aussi bon que n'importe quel autre?


- Q'est-ce qui vous a tout de suite frappé chez le cardinal?

- L'homme et l'intellectuel. J'ai immédiatement perçu une personnalité du plus haut niveau. Brillant, clair, direct, avec une pensée systématique et très articulée. Il considère son interlocuteur avec attention et respect et ne cache aucun problème. Il parle laïquement, comme il écrit, pas par sermons ou catéchisme, mais par concepts et raisonnement rigoureux. Il écoute les questions et ne se soustrait à aucune difficulté. Je me suis toujours senti à l'aise, comme devant un maître. Dans ma vie, j'en ai connu de première grandeur, comme Popper (Karl Popper http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Popper), et il est un de ceux-là. Pas seulement un théologien, mais un grand philosophe, ouvert, critique, profond, et avec une vaste culture dans de nombreux domaines. Et il a un don personnel que seuls les grands possèdent: il est doté de modestie intellectuelle, ce qui lui permet de marier l'esprit critique et même auto-critique avec la vérité en laquellel il croit. Ensuite, il y a l'aspect personnel: courtois, disponible, attentif, scrupuleux. Et surtout franc. Je peux dire que dès que nous avons commencé à parler de la question du relativisme, qui était l'objet de mon premier intérêt pour lui, j'observai aprudemment qu'il me semblait qu'il faudrait plus de force de réaction de la part de l'Eglise. Il m'a surpris parce qu'il m'a répondu: «Beaucoup de nos évêques manquent de courage». Je le pensais, mais lui l'a dit.


- Comment se sont développées les relations entre vous?

- Nous nous sommes revus plusieurs fois, sans jamais discuter de questions politiques au sens strict. Un thème alors à l'ordre du jour au Parlement était l'Europe. Et un jour, justement sur la situation culturelle et spirituelle de l'Europe, je l'ai invité à donner une conférence à la bibliothèque du Sénat. C'est alors qu'est né «Sans racines»: une conversation non plus privée, mais publique et écrite.


- Quelles sont les questions sur lesquelles vous vous êtes trouvés en harmonie?

- En plus de l'Europe, que je considérais et considère comme un désert spirituel, la relation entre laïcs et croyants. Cela aussi est une caractéristique de l'œuvre de Joseph Ratzinger: parler avec les laïcs et les mettre au défi. Par-dessus tout, pour le laïc, la question est: sur quoi se fondent ces valeurs auxquelles vous dites être particulièrement lié? De quelle façon les argumentez-vous et les défendez-vous, aujourd'hui où elles sont attaquées de l'intérieur et de l'extérieur? Nous connaissons la réponse, qui est toujours la même depuis les Lumières: la raison. Oui, mais qu'offre la raison quand ce qui est en question, c'est précisément cette même raison? Si la raison d'un groupe arrive à la conclusion qu'il est «rationnel» de permettre, par exemple, l'avortement et si la raison d'un autre groupe le nie, à quelle raison doit-on recourir? Et quand la raison européenne est contestée et attaquée, par exemple, par la raison islamique, à qui pouvons-nous nous adresser et comment pouvons-nous résoudre le conflit? Il ne suffit pas de dire «dialogue», comme non seulement les laïcs, mais aussi une grande partie de l'Eglise d'aujourd'hui le disent: le dialogue n'est pas un dialogue s'il n'existe pas de critère pour dialoguer. Ce critère est-il construit par la raison, ou bien est-ce la raison qui le découvre? Et si elle le découvre, de quelle manière? Avec une illumination? C'est sur ce point que Ratzinger, pourtant si amoureux de la raison comme le dernier des laïcs, porte le terrain de la discussion sur la vérité. Et on en vient ainsi aux limites du relativisme. Problèmes fascinants, et de la plus grande actualité politique, même si ce n'est pas évident à première vue.


- La relation a continué même quand Joseph Ratzinger est devenu pape? De quelle manière?

- Oui, nous nous sommes rencontrés après, et cela a continué au fil du temps. Je le remercie encore et je lui serai toujours débiteur pour les opportunités de rencontres privées qu'il m'a données. Ce n'était pas facile pour lui, mais il était toujours généreux de lui-même. Je ne l'oublierai jamais. Tout comme je n'oublierai jamais la préface qu'il a voulu écrire de mon livre «Perché dobbiamo dirci cristiani». C'est seulement une paire de pages, mais si on lit attentivement, on peut y trouver un trésor.


- La renonciation du pape Ratzinger vous a surpris, touché? La considèrez-vous comme un acte rationnel? Selon vous, quelles sont les conséquences principales d'un tel acte?

- Elle m'a peiné, mais pas surpris. On n'est pas surpris quand quelqu'un devient vieux ou perd son énergie, au plus, on le regrette. Mais j'ai compris son geste, ou j'ai cru le comprendre. C'est comme s'il s'éait adressé au Seigneur à genoux et qu'il avait dit: «Seigneur, que veux-tu de moi? Comment puis-je te servir, maintenant que mes forces deviennent insuffisantes? Comment puis-je porter Ta croix et satisfaire les exigences que tu as placées sur mes épaules? Comment puis-je servir Ton Eglise, en un moment pour elle si difficile, si mes énergies ne suffisent pas à corriger?». Beaucoup de gens, même dans l'Église, ont du mal à se faire une raison pour sa démission, et je les comprends aussi. Mais cela me semble une paresse intellectuelle. Cette paresse peut devenir arrogance, il faut au contraire la transformer en un acte de foi, comme pour Benoît XVI. Quant aux conséquences, on ne peut pas en parler, tout simplement parce que celui du Pape a été un acte prophétiquee, et la prophétie ne se mesure pase par des calculs à court terme. C'est un dessein de Dieu.


- Vous avez encore des relations avec le pape émérite? Comment se configurent-elles?

- Oui, je le vois encore, et pour moi c'est une grande joie, une bénédiction. Notre dialogue et notre communion intellectuelle continuent. Et cela me fait un immense plaisir de le voir dans son appartement et d'échanger avec lui. Il a la sa lucidité intellectuelle de toujours.


- Votre amitié est entre autre très bien exprimée dans Senza radici, l'essai écrit il y a une dizaine d'années avec des contributions alternées sur l'Europe, le relativisme, le christianisme et l'islam. Depuis 2004 quelque chose a-t-il changé sur ces questions en Europe? En mieux? En pire?

- Une chose en particulier a changé: de ces sujets, l'Islam, les rapports entre les cultures, l'identité européenne, le rôle du christianisme, il n'est presque plus question, ni dans le monde politique, ni dans celui de l'Eglise. C'est la peur, le manque de courage qui ont prévalu. On détourne la tête et on passe son chemin, comme si le fait de cacher les problèmes pouvait aider à les résoudre. Et cela justement au moment où, grâce en particulier à Benoît XVI, les chefs de gouvernement européen commençaient à s'interroger. Souvenez-vous du laïc Sarkozy venant à Rome et déclarant que la France est une nation chrétienne et que la laïcité n'est pas anti-religieuse? Peut-être n'y croyait-il pas sincèrement, mais en attendant, il posait le problème. Aujourd'hui, plus personne ne dit de telles choses: on craint de perturber le dialogue, ce qui signifie dialogue de sourds, ou plus précisément rencontre entre quelqu'un qui a une forte opinion de soi, parle fort et crie, et l'Occident qui n'en a pas et ne veut en avoir aucune, et donc reste silencieux. Il ne se scandalise même plus du martyre croissant des chrétiens dans le monde.


- Comment évaluez-vous les résultats des élections européennes de fin mai, du point de vue de la problèmatique anthropologique? Peut-on s'attendre de façon réaliste à ce que la nouvelle Commission européenne et le Parlement traitent de la vie, de la famille, de l'éducation, selon la perspective de Joseph Ratzinger et de Marcello Pera?

- J'espère justement que la Commission et le Parlement européen ne se mettront pas à parler de ces questions, compte tenu de ce qui sortirait de ces bouches. Je ne vois personne en Europe qui veulent même un petit peu traiter des questions d'identité et de civilisation. Personne qui ait le courage de se référer à la tradition chrétienne. Et si quelqu'un le fait, les autres, c'est-à-dire la majorité des bien-pensants, des «dialoguants», des accomodants,le réduisent au silence en le traitant de «xénophobe» ou «raciste». Peut-être que dans de nombreux cas ils le sont vraiment, mais comment peut-on ne pas comprendre que c'est justement le fait de garder le silence sur notre identité et de la cacher comme si c'était une faute, qui crée ce genre de xénophobie? L'Europe parle aujourd'hui de «paramètres» pour sortir de la crise économique, sans même mettre en relation cette crise avec la crise culturelle et spirituelle. Comme si un peuple, des centaines de millions de personnes, était une variable d'ajustement, une donnée de budget à corriger. Quel désastre! Et quel désastre augmenté, si le nouvel esprit européen a pénétré aussi les États-Unis!


- Y a-t-il des forces - vieilles et/ou nouvelles - qui dans le nouveau Parlement européen pourraient aider à faire en sorte que ce point de vue soit davantage partagé?

- Je l'ai déjà dit, il y a beaucoup de «xénophobes». Mais comme on ne discute pas avec les xénophobes, il arrive que les xénophobes le deviennent vraiment et d'autres, avec l'excuse de la xénophobie, se taisent. Aujourd'hui, l'Allemagne est dirigée par Mme Merkel et l'Italie par M. Renzi, les chefs de deux grandes familles politiques européennes qui ont la responsabilité de gouvernement. Ont-ils jaamais su et se souviennnent-ils que leurs pères, Adenauer et De Gasperi, parlaient d'une «Europe chrétienne»? (ndt: "père" est dit au sens très large; c'est un autre milieu et d'autres hommes qui ont pris le pouvoir, Merkel vient d'Allemagne de l'Est, et le "catholique" Renzi est un pur produit du mondialisme, cf. Les vrais maîtres du monde). Que dans cette identité, ils voyaient la route pour lutter sérieusemnt contre le nationalisme, les xénophobies, les peurs? Je l'espère. Quant à moi, je suis pessimiste et je suis très inquiet. Il souffle en Europe un mauvais vent et je me souviens que la première guerre mondiale a éclaté au cœur du Vieux Continent quand personne ne la voulait et ne s'y attendait. Pourtant, quand a détonné un revolver, nous étions au sommet de notre civilisation: quatre ans plus tard, le monde qui a survécu au cimetière était entièrement changé.


- Le dernier jour de son mandat, la Commission européenne sortante a refusé que la pétition pro-embryon «Un de nous» (qui a rassemblé pas moins de 1,8 millions de signatures dans presque tous les pays de l'UE) soit examinée par le Parlement. Comment évaluez-vous cette décision?

- Que puis-je répondre? Que si une pétition analogue pro-mariage homosexuel ou pro-euthanasie était présentée, même avec quelques signatures, elle passerait tout de suite. C'est déjà arrivé. D'autre part, ne s'agit-il pas de «conquêtes de civilisation», comme ils disent?


- Le lendemain matin, la Chambre des députés italienne - présidé par une fervente admiratrice du pape François (Laura Boldrini, présidente de la Chambre, membre du parti SEL - Gauche, écologie et liberté - et entre autre imigrationniste forcenée) - en grande hâte et en bouleversant l'ordre du jour, a approuvé le soi-disant «divorce express». Que ce soit aux Assises européennes ou au Parlement italien, les acclamations pour le pape François sont galvaudées. Et pourtant, quand il s'agit de voter sur les questions anthropologiques, beaucoup de ces mêmes personnes qui applaudissent votent contre les contenus proposés par le Pape lui-même? Comment jugez-vous cette attitude?

- Je ne peux qu'espérer que les grandes foules qui se rassemblent autour du nouveau pape ne sont pas les mêmes qui approuvent les parlements européens quand ils parlent de questions éthiques.


- Certains - y compris parmi ceux qui se déclarent catholiques - estiment que la lutte en matière anthropologique ne doit pas se faire au Parlement, mais dans la paroisse. Serait-ce plus efficace. Qu'en pensez-vous?

- Cela le serait certainement. Cette bataille doit être menée dans les familles, à l'école, dans les rues, dans les paroisses, depuis les chaires, dans les médias, avant même d'arriver dans les parlements. Parce que les parlements ne sont plus composées d'élites (en français dans le texte) qui peuvent remplir une fonction éducative. Ce sont des caisses de résonnance et de consentement à ce qui se passe à l'extérieur. Ils ratifient, ils ne décident.


- Pour conclure: est-il encore possible que se manifeste avec force dans la société une grande alliance sur les thèmes anthropologiques entre ceux, croyant ou non-croyant, qui se réfèrent aux principes fondamentaux de la doctrine sociale de l'Église sur la vie et la famille? En France par exemple, cela s'est passé à plusieurs reprises avec la participation massive des citoyens, surtout catholiques, mais aussi juifs, musulmans, protestants, agnostiques à la Manif Pour Tous ... même si Hollande - un vrai champion de la démocratie ... - a choisi de réduire sensiblement, ou plutôt d'ignorer de facto une si grande expression de la volonté populaire ...

- Non, je ne pense pas que ce soit possible, en tout cas je pense que c'est peu probable, du moins en ce moment. D'autre part, l'Église elle-même montre qu'elle a des problèmes avec sa doctrine sociale. Elle auusi minimise. Ce qui nous manque aujourd'hui qui écrit De civitate Dei (La Cité de Dieu, Saint Augustin) tandis que l'Empire romain touchait le fond. Et c'était l'Empire romain, pas l'Union européenne! Comme vous le voyez, mieux vaut s'arrêter ici.