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Dérives bergogliennes

Dans la "nouvelle église", le pauvre, et surtout le migrant, a remplacé le Christ, et la prédication moralisante et socialisante l'annonce de l'Evangile. Chronique d'Antonio Socci (27/11/2017)

Bergoglio, C&L et l'antécrist (de Soloviev) aux prises avec l'effacement de Jésus.
Regarder le présent à la lumière de la dramatique prophétie de Jean-Paul II

Antonio Socci
Lo Straniero
26 novembre 2017
Ma traduction

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L'annonce de l'Incarnation de Dieu, l'annonce du salut, depuis cinq ans maintenant, a été remplacée par une sorte de prédication sociale ou socialiste qui se concentre sur les migrants (éventuellement musulmans), ainsi que par une prédication écologique sur le réchauffement climatique.
La "substitution" est avant tout quantitative: l'insistance obsessionnelle avec laquelle le Pape Bergoglio propose continuellement les migrants (et l'écologie) à tout moment, tous les jours, pour Noël, pour l'Assomption et pour Pâques, [remplace ce qui autrefois] - chez ses prédécesseurs - était l'annonce du Christ, de la vie éternelle et de la doctrine catholique.
Mais une substitution conceptuelle est également en cours, parce que le pauvre en général et le migrant en particulier (surtout musulman) sont devenus, avec Bergoglio, une catégorie théologique et ont progressivement remplacé le Sauveur.

Le cas de l'école sicilienne, où les images de la Sainte Vierge et de Jésus-Christ ont été retirées - et la prière du matin annulée - au nom de la laïcité de l'école a fait grand bruit. C'est la loi.
Toutefois, pour la même raison, tous les endoctrinements idéologiques de quelque nature qu'ils soient, qui existent malheureusement, devraient être interdits à l'école publique.
Et puis, si la liberté de l'éducation était véritablement reconnue, ces problèmes ne se poseraient pas: dans un pays où il y a différentes propositions éducatives, chacun peut choisir l'école qu'il préfère (même celle qui a la prière du matin).
Mais cette liberté n'existe pas en Italie. Et on peut parier que l'épisode sicilien n'est que le hors-d'oeuvre des polémiques relatives au prochain Noël, qui éclatent régulièrement chaque année pour la crèche, pour la messe de Noël et ainsi de suite.
Faire ou ne pas faire la crèche? Rappeler la naissance de Jésus à Bethléem offense-t-il quelqu'un?
Pourquoi y a-t-il quinze jours de vacances à l'école? La crèche dans les lieux publics est-elle une représentation religieuse ou, surtout, une référence culturelle à nos racines chrétiennes communes?

UN ÉVÉNEMENT ÉNORME
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Avant de répondre à ces questions, il faut signaler quelque chose que personne n'a encore remarqué. Un événement d'une portée énorme se produit dans l'Église: c'est d'abord là - et non pas dans les écoles - que Jésus-Christ est progressivement effacé ou mis à l'arrière-plan.
L'annonce de l'Incarnation de Dieu, l'annonce du salut, depuis cinq ans maintenant, a été remplacée par une sorte de prédication sociale ou socialiste qui se concentre sur les migrants (éventuellement musulmans), ainsi que par une prédication écologique sur le réchauffement climatique.
La "substitution" est avant tout quantitative: l'insistance obsessionnelle avec laquelle le Pape Bergoglio propose continuellement les migrants (et l'écologie) à tout moment, tous les jours, pour Noël, pour l'Assomption et pour Pâques, [remplace ce qui autrefois] - chez ses prédécesseurs - était l'annonce du Christ, de la vie éternelle et de la doctrine catholique.
Mais une substitution conceptuelle est également en cours, parce que le pauvre en général et le migrant en particulier (surtout musulman) sont devenus, avec Bergoglio, une catégorie théologique et ont progressivement remplacé le Sauveur.
Un jour, le 15 novembre 2015, Bergoglio alla jusqu'à dire que pour se sauver, il n'est pas important que "tu sois allé à la messe", mais que tu te sois occupé des pauvres "parce que la pauvreté est au centre de l'Evangile".
Donc, l'action sociale est plus importante que le sacrifice du Christ et que l'Eucharistie: il s'ensuit que les exemples à suivre sont des syndicalistes comme Landini ou Camusso, et non Sainte Thérèse de Lisieux qui a vécu cloîtrée.
Il y a quelques jours, Bergoglio affirmait que dans les pauvres il y a la "force salvifique", ils "ouvrent la voie au ciel, ils sont notre passeport pour le Paradis" (cf. w2.vatican.va).
C'est le glissement vers la Théologie de la Libération, solennellement rejetée par l'Eglise.

Au contraire, l'Église a toujours prêché que "le Christ est l'unique Sauveur" (Jean-Paul II) et - comme le disait saint Pierre - "Il n' y a pas d'autre salut; en fait, il n' y a pas d'autre nom donné aux hommes sous le ciel dans lequel il est établi que nous pouvons être sauvés" (Actes 4:12).

OU CARRON OU SAINT FRANÇOIS
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Un qui a parfaitement interprété le nouveau verbe bergoglien, c'est l'actuel leader de Communion et Libération, Julian Carron, qui, jetant aux orties l'enseignement de Don Giussani [le fondateur de C&L] (et aussi C&L, désormais réduite au strict minimum), a lancé pour Noël 2017 un "tract" sur lequel il n'y a plus d'enfant Jésus, mais un camp de réfugiés.

C'est une belle photo artistique, mais Jésus est complètement absent, donc elle représente le Noël bergoglien, pas le Noël chrétien.
Quelqu'un qui au contraire avait parfaitement interprété l'annonce chrétienne, c'était saint François d'Assise, qui aimait les pauvres et la pauvreté beaucoup plus que Bergoglio et Carron, mais qui, dans la crèche qu'il a lui-même inventée, célébrait et adorait Dieu fait homme, et non "les pauvres" ou les migrants.
Mère Teresa vivait comme saint François et voyait comme la peste la Théologie de la libération.
La dérive "humanitaire" ou socialisante est présente dans l'Église depuis les années 1970. Le cardinal Giacomo Biffi en parlait en ces termes:
"Le grand danger du christianisme de notre temps, c'est celui d'être peu à peu réduit, peut-être à cause du souci généreux d'être d'accord avec tout le monde, à un ensemble d'engagements humanitaires et à l'exaltation de valeurs qui sont 'commercialisables' y compris sur les marchés mondains".

L’ANTÉCHRIST
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Don Giussani, qui était un ami de Biffi et partageait cette inquiétude, dans le but de faire comprendre le poison insidieux contenu dans cette dégénérescence humanitaire du christianisme, fit connaître et diffuser "Le récit de l'Antéchrist" de Vladimir Solovev, qui était centré justement cette déformation du christianisme.
Le protagoniste de l'histoire, l'Empereur,disait qu'il estimait la figure de Jésus, mais qu'il se croyait meilleur que lui, parce qu'il apporterait finalement la paix et l'amour:

"Le Christ a été le réformateur de l'humanité, prêchant et manifestant le bien moral dans sa vie; moi, au contraire, je suis appelé à être le bienfaiteur de cette humanité (...). Je donnerai à tous les hommes ce qu'il leur faut. Le Christ, comme moraliste, a divisé les hommes selon le bien et le mal, tandis que moi, je les réunirai avec des bénéfices qui sont tout aussi nécessaires aux bons et aux méchants. Je serai le vrai représentant de ce Dieu qui fait surgir son soleil pour le bien et le mal, et qui distribue la pluie aux justes et aux injustes. Le Christ a apporté l'épée, j'apporterai la paix. Il a menacé la terre du terrible jugement dernier. Mais moi, je serai le dernier juge, et mon jugement ne sera pas seulement un jugement de justice, mais aussi de miséricorde".

Avec cette prétention, l'Empereur promettait aux chrétiens - à condition qu'ils se prosternent devant lui - tout ce qu'ils voulaient: culture chrétienne, valeurs sociales et morales.....
Mais la réponse lui vint d'un saint moine, le starets Jean: "Grand souverain, ce que nous avons de plus cher dans le christianisme, c'est le Christ lui-même. Lui-même et tout ce qui vient de Lui, car nous savons qu'en Lui la plénitude de la divinité habite corporalement (...). Confessez ici et maintenant devant nous Jésus-Christ...".

Le starets Jean représente le vrai chrétien devant la séduction du pouvoir qui manipule la foi, expliquait Don Giussani.
Aujourd'hui, au contraire, l'Empereur semble vainqueur. Nous avons un Noël où les catholiques sont les premiers à remplacer Jésus par la valeur de la solidarité, par la question sociale des migrants.

QUELS MIGRANTS
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De plus, les pauvres migrants de Bergoglio ou du "tract" de C&L ne sont même pas les pauvres chrétiens persécutés, qui sont véritablement les plus abandonnés car abandonnés par tous (principalement par le Vatican). Mais ce sont probablement les migrants musulmans: ce n'est pas un hasard si, lorsque Bergoglio est allé au camp de réfugiés de Lesbos, où il y avait plusieurs familles chrétiennes, il a emmené à Rome avec lui une famille musulmane, et non pas chrétienne.
L'actuel évêque de Rome ne voit aucun problème dans la vague migratoire musulmane en Italie et en Europe, mais les problèmes sont là. Énormes.
Justement ces jours-ci, on a su que Jean-Paul II - qui vivait des phénomènes mystiques - a eu une vision surnaturelle dramatique de l'avenir de l'Europe.
Dans des temps peu suspects, en mars 1993, il confia à un ami (cf. L'Islam envahira l'Europe):
"Rappelle-le à ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire. Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Ouest vers l'Est".
A ce point, le pape a fait la description des pays: du Maroc à la Libye en passant par l'Egypte et ainsi de suite. Il a ensuite ajouté:
"Ils envahiront l'Europe... Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement".
Remplacer Jésus par des migrants ne semble pas être une foi intégrale, mais le capitualation totale.