Un énième livre (en français) contre l'Eglise

Il s'agit de "Sodoma", sur l'infiltration des homosexuels dans les rouages de l'Eglise. Et il sort juste au moment où va s'ouvrir au Vatican le sommet convoqué par François pour discuter des abus sexuels des clercs. Roberto de Mattei l'a lu. (14/2/2019, mise à jour - en gras, ci-dessous)

 

Nous en avons parlé tout récemment: Les amitiés embarrassantes du Pape (22/1/2019)
Le livre paraîtra en France le 21 février, et simultanément dans 20 pays, avec des traductions en 8 langues (cf. www.thetablet.co.uk)! Il ne faut pas perdre de temps, l'occasion est trop belle!
A lire (éventuellement) l'article du Point et l'insinuation ignoble sur Benoît XVI, authentique "fake new", celle-là, qu'évidemment, personne ne viendra contester, encore moins condamner.

Le but du livre? Abattre la Bastille de la morale catholique.
Les étapes suivantes sont: soutenir et encourager la "réforme" bergoglienne ; disqualifier les hommes d'Eglise fidèles à la Tradition ; empêcher l'Eglise de discuter du fléau de l'homosexualité, surtout lors du prochain sommet.

Un pamphlet LGBT contre l'église


Roberto de Mattei
www.corrispondenzaromana.it
13 février 2019
Ma traduction

* * *

Le titre est Sodoma et l'auteur Frédéric Martel, un militant LGBT français bien connu. Le livre, cependant, est né en Italie, au cours d'une conversation entre l'auteur et l'éditeur Carlo Feltrinelli, fils de Gian Giacomo, l'éditeur-terroriste mort le 14 Mars 1972, alors q'il posait une bombe sur un pylône de l'Enel (Ente Nazionale per l'Energia Elettrica) à Segrate (ville de la banlieue de Milan). Sodoma sera présenté dans les prochains jours en huit langues et dans une vingtaine de pays. Le lancement officiel aura lieu le 21 février, à l'occasion de l'ouverture du sommet du Vatican consacré à l'abus sexuel des enfants. Il s'agit donc d'une puissante opération médiatique, ciblant l'Église catholique. L'auteur du livre, Frédéric Martel, présenté par la presse avec les différents titres de sociologue, chercheur, historien, a atteint une certaine notoriéité pour son dernier essai, traduit en plusieurs langues, Global Gay, consacré à la marche triomphante actuelle du mouvement gay dans le monde.

Directement impliqué dans de nombreuses associations actives dans la diffusion de l'agenda LGBT, Martel est depuis des années en première ligne dans le processus de promotion et de "normalisation" de l'homosexualité. Le "militantisme" LGBT de l'auteur de Sodoma l'a amené à être l'un des principaux promoteurs de la loi n° 99-944 du 15 novembre 1999 ("Du pacte civil de solidarité et du concubinage"), dite PACS, qui a introduit les unions civiles en France. Dans les années qui ont suivi, l'activiste LGBT a continué à contribuer à la cause homosexuelle en consacrant de nombreux articles en faveur de l'introduction du pseudo-mariage homosexuel en France, jusqu'à sa pleine légalisation le 18 mai 2013.

Martel s'attaque à présent à la sodomie dans l'Eglise, affirmant avoir mené une enquête de terrain pendant 4 ans, interrogeant quelque 1500 personnes au Vatican et dans divers pays du monde. En réalité, ce qui manque au livre, c'est la documentation. Nous ne savons rien de plus, après l'avoir lu, que ce que nous savions déjà sur la diffusion de l'homosexualité dans l'Église. Ce problème très grave, mis en lumière par le témoignage de Mgr Carlo Maria Viganò, a été analysé de manière scientifique et documenté par deux chercheurs polonais, Don Dario Oko et Don Andrzej Kobylinski, auteurs d'études qui ont été ignorées par la presse internationale. Mais Martel ne cherche pas la vérité, il a une thèse idéologique à prouver et dans ses pages, il ne démontre pas, mais suggère, insinue, calomnie, dénigre.

Mgr Battista Ricca, décrit par Sandro Magister comme "le prélat du lobby gay", lui ouvre les portes du Vatican. “Il m’indique minutieusement comment franchir le contrôle des gendarmes puis celui des gardes suisses. Je croiserai souvent ce prélat aux yeux liquides, un franc-tireur proche de François qui a connu la gloire et la chute. C’est à lui que je devrai, comme on le verra, de pouvoir loger dans l’une des résidences du Vatican.”

L'auteur raconte qu'il s'est installé à Rome une semaine par mois, “logeant même régulièrement à l’intérieur du Vatican grâce à l’hospitalité de hauts prélats qui, parfois, se révélaient être eux-mêmes «de la paroisse»”; “Une quarantaine de cardinaux et des centaines d’évêques, de monsignori, de prêtres et de «nonces» (les ambassadeurs du pape) ont accepté de me rencontrer. Parmi eux, des homosexuels assumés, présents chaque jour au Vatican, m’ont fait pénétrer leur monde d’initiés”

Parmi ses informateurs figure son père Antonio Spadaro "un jésuite considéré comme l’une des éminences grises du pape, avec lequel j’ai régulièrement discuté au siège de la revue La Civiltà Cattolica, dont il est le directeur". C'est lui qui lui explique que "le cardinal Burke a pris la tête de l’opposition au pape". Le cardinal Raymond Leo Leo Burke, à qui Martel consacre un chapitre de son livre, représente logiquement une de ses cibles. Sa faute? Celle de condamner catégoriquement l'homosexualité. La thèse de Martel est que derrière chaque homophobe il y a en fait un homosexuel, mais comme rien de ce genre ne peut être prouvé contre le cardinal américain, l'activiste français se contente d'une description détaillée et caricaturale de l'appartement tout ce qu'il y a de normal du cardinal. “Le cardinal – écrit-il – évoque irrésistiblement dans ses accoutrements vestimentaires et son allure insolite une drag-queen”. Cependant, admet Martel, "Burke est l'un des rares à avoir le courage de ses opinions", tout comme Mgr Viganò, qui lui apparaît "comme un témoin fiable et sa lettre irrécusable" ; "il me semble néanmoins – ajoute-t-il – que le geste de Viganò est plus irrationnel et solitaire qu’on ne l’a cru: c’est un acte désespéré, une vengeance personnelle, qui est d’abord le fruit d’une blessure intime profonde".

De quoi les ecclésiastiques homosexuels sont-il coupables? Non pas d'avoir violé la loi morale, mais d'être hypocrites et ne pas avoir témoigné publiquement de leur vice. "Qu’il soit bien clair que, pour moi, un prêtre ou un cardinal ne doit avoir aucune honte à être homosexuel ; je pense même que ce devrait être un statut social possible, parmi d’autres.". Les hommes de l'Église devraient dire: nous sommes homosexuels, et nous nous en glorifions; l'Église devrait dire: J'ai eu tort de condamner l'homosexualité.

C'est la raison pour laquelle Martel est un partisan de la "réforme" du Pape François : "La démission de Benoit XVI et la volonté de réforme du pape François contribuent à liberer la parole”. “Ce pape latino est le premier à avoir employé le mot «gay» – et non plus seulement le mot «homosexuel» – et on peut le considérer, si on le compare à ses prédécesseurs, comme le plus «gay-friendly» des souverains pontifes modernes. Il a eu des mots à la fois magiques et retors sur l’homosexualité: «Qui suis-je pour juger ?» Et on peut penser que ce pape n’a probablement pas les tendances ni l’inclination qu’on a attribuées à quatre de ses prédécesseurs récents. Pourtant, François fait l’objet aujourd’hui d’une violente campagne menée, en raison même de son libéralisme supposé sur les questions de morale sexuelle, par des cardinaux conservateurs qui sont très homophobes – et, pour la plupart d’entre eux, secrètement homophiles”. “Ce qui insupporte François, ce n’est pas tant cette homophilie si répandue que l’hypocrisie vertigineuse de ceux qui prônent une morale étriquée tout en ayant un compagnon, des aventures et quelquefois des escorts. Voilà pourquoi il fustige sans répit les faux dévots, les bigots insincères, les cagots. Cette duplicité, cette schizophrénie, François les a souvent dénoncées dans ses homélies matinales de Santa Marta. Sa formule mérite d’être placée en exergue de ce livre : «Derrière la rigidité, il y a toujours quelque chose de caché ; dans de nombreux cas, une double vie»".

Martel, comme le Pape François, est convaincu que derrière chaque "homophobe" se cache un "homophile", un homme attiré ou obsédé par l'homosexualité, qu'il la pratique ou non. “On peut même dire qu’il y a une règle non écrite qui se vérifie presque toujours à Sodome : plus un prélat est homophobe, plus il a de chances d’être lui-même homosexuel.” “Plus un prélat est véhément contre les gays, plus son obsession homophobe est forte, plus il a de chances d’être insincère et sa véhémence de nous cacher quelque chose”.

Le but du livre? Abattre la Bastille de la morale catholique. “Cinquante ans après Stonewall (1), la révolution gay aux États-Unis, le Vatican est le dernier bastion à libérer! Beaucoup de catholiques ont désormais l’intuition de ce mensonge, sans avoir encore pu lire la description de Sodoma”

Les étapes suivantes sont: soutenir et encourager la "réforme" bergoglienne ; disqualifier les hommes d'Eglise fidèles à la Tradition; empêcher l'Eglise de discuter du fléau de l'homosexualité, surtout lors du prochain sommet.
Il faut cependant noter que le soutien des LGBT au Pape François ne l'aidera certainement pas dans la situation de grande difficulté dans laquelle il se trouve; les cardinaux et les évêques diabolisés dans le livre sortiront plus forts après cette attaque si mal menée; et si les présidents des conférences épiscopales du monde ne s'occupent pas du problème de l'homosexualité, celle du 21-24 février sera un échec. Mais ce qui peut être considéré comme un fiasco dès à présent, c'est le pamphlet de Frédéric Martel.

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NDT
(1) Les émeutes de Stonewall sont une série de manifestations spontanées et violentes contre un raid de la police qui a eu lieu dans la nuit du 28 juin 1969 à New York, au Stonewall Inn (dans le quartier de Greenwich Village). Ces événements sont souvent considérés comme le premier exemple de lutte des gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres contre un système soutenu par les autorités et persécutant les homosexuels. Ces émeutes représentent le moment symbolique marquant la réelle éclosion du militantisme LGBT, aux États-Unis et partout dans le monde (wikipedia).

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