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Dommage que le site Proliturgia ne conserve pas ses archives...
Voici deux excellents "billets", sur Benoît XVI, et la façon dont il est perçu (reçu?) par les catholiques en France.
Ou plutôt, ceux qui s'expriment! (6/4/2008)

S'y ajoute une prière qui mérite d'être recopiée, divulguée, récitée: PRIERE AVANT UNE REUNION DE SECTEUR PAROISSIAL
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MIEUX COMPRENDRE L'ACTION DE BENOÎT XVI

La différence entre un journalisme à sensation et un journalisme d'enquête vient de ce que le premier ignore tout du sujet qu'il prétend traiter, tandis que le second sait de quoi il parle.
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Dès qu'il est question du pape Benoît XVI ou de liturgie, le journalisme à sensation s'en donne à coeur joie, ce qui donne lieu à de nombreuses désinformations.
Qui se souvient encore de la façon dont le journalisme à sensation présentait le Cardinal Ratzinger avant de présenter Benoît XVI nouvellement élu pape? Un Panzerkardinal totalement fermé et coupé des réalités de ce monde... un pape qui accumule les bourdes et ne sait pas se montrer proche des fidèles...
Tous ceux qui ont vu et présenté les choses de cette façon se sont bel et bien mis le doigt dans l'oeil, comme on dit couramment - digitus in oculo pour employer la langue universelle de l'Eglise -.
Qui se souvient encore des cris poussés par la bien-pensance cléricale à l'annonce d'un Motu proprio visant à libéraliser la forme qu'avait ordinairement la liturgie romaine avant Vatican II? On a partout entendu des voix promptes à dénoncer le "retour" du latin; des voix se réclamant, comme de bien entendu, de Vatican II... le Concile qui avait précisément exigé le maintien du latin et du chant grégorien! On a partout entendu dire que par son Motu proprio, Benoît XVI allait semer la division dans les diocèses et les paroisses... comme si un pape pouvait diviser! comme si la division n'était pas déjà un fait résultant de la façon avec laquelle des prêtres se réclamant du Concile traitent la liturgie! on a partout entendu dire que le pape Benoît XVI allait brader l'héritage conciliaire en tendant la main aux fidèles traditionalistes et "lefebvristes", comme si la grande braderie n'avait pas déjà eu lieu dans nos diocèses!
Faux, faux, archi-faux que toutes ces annonces faites par un journalisme à sensation.
En réalité, Benoît XVI a simplement voulu souligner que l'Eglise formait un tout et ne pouvait pas être comprise en termes d'"avant" et d'après". Une réalité qui, on l'oublie, avait déjà été soulignée par les évêques de France au moment-même où se mettait en place (ou plutôt "aurait dû se mettre en place") la liturgie restaurée. Ceux-ci avaient souligné que la grande erreur à ne pas faire serait de dire: "Avant [le Concile] on ne pouvait rien faire, après [le Concile] on peut tout faire."
Et comme l'Eglise forme un tout homogène, la liturgie qui est l'expression de sa foi portée au plus haut niveau, forme elle-même un tout. En voulant interpréter le Vatican II comme une rupture et une nouveauté radicale par rapport à ce qui se faisait dans l'Eglise d'avant le Concile, certains ont opposé les textes conciliaire à un "esprit du Concile" grâce auquel ils souhaitaient pouvoir se détacher de l'enseignement de l'Eglise pour, en fin de compte, donner libre cours à leurs fantaisies qu'ils auraient pu justifier en entraînant derrière eux des fidèles désemparés.
C'est, en fait, ce qui s'est passé. Voilà bien pourquoi dans nos paroisses, de nombreux fidèles ne trouvent rien à redire lorsqu'ils assistent à des messes transformées en auto-expressions de la communauté locale, lorsqu'ils voient des célébrants devenus présidents d'assemblées ou hôtes d'accueil, lorsque leur attention à la présence mystérieuse de Dieu sur l'autel est détournée vers ces nouveaux centres d'attention que sont devenus les animateurs liturgiques et les équipes liturgiques... lorsque, en fin de compte, le sens de la messe est perdu ou dilué.
C'est la perte de ce sens de la messe qui pose problème: c'est contre la perte de ce sens que veut se "battre" Benoît XVI avec l'aide de tous les fidèles qui ont encore conservé le désir de la liturgie eucharistique. C'est uniquement à ce niveau-là qu'il faut voir et comprendre l'action du Souverain Pontife. Et tout le reste n'est que bafouillage de journalistes qui donnent dans le sensationnel faute de pouvoir comprendre que tout ce que fait le pape doit être vu à la lumière de la foi et de l'adoration.
A un fidèle qui lui écrivait pour se plaindre qu'il devenait impossible, dans son diocèse, de trouver une célébration liturgique qui soit l'expression authentique de la foi de l'Eglise, le Cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait répondu de sa minuscule écriture: "Avec vous je souhaite que la vraie foi catholique renaisse non seulement dans votre diocèse mais aussi dans toute la France."
Faire renaître la vraie foi catholique: tel est bien le premier souci du pape Benoît XVI. Toute son action se situe à ce niveau: et si l'on ne comprend pas celà, c'est qu'on ne comprend pas l'Eglise.



PRIERE AVANT UNE REUNION DE SECTEUR PAROISSIAL

"Seigneur, nous venons vers toi aujourd'hui pour te demander pardon et pour te demander de nous guider.
Tu nous as dit: "Malheur à ceux qui appellent bien ce qui est mal".
C'est souvent ce que nous avons fait: nous avons inversé les choses.
Nous nous sommes célébrés nous-mêmes au lieu de nous effacer pour permettre aux fidèles de célébrer ta gloire et nous avons appelé cela "la liturgie".
Nous avons égaré les fidèles en les obligeant à participer à des messes que nous avions inventées, et nous et nous avons appelé cela "le fruit du Concile".
Nous avons admiré et encouragé la désobéissance au Saint-Père et nous avons appelé cela "la liberté évangélique".
Nous avons choisi de nous taire quand il fallait parler et nous avons appelé cela "la tolérance".
Nous nous sommes réjouis quand nous avons vu les églises se vider de leurs fidèles et nous avons appelé cela "l'Eglise de demain".
Nous avons abusé du pouvoir pour mettre nos points de vue à la place de l'enseignement de l'Eglise et nous avons appelé cela "l'ouverture".
Nous avons cessé de prier car notre temps était consacré aux réunions de secteurs, et nous avons appelé cela "l'engagement".
Nous avons ridiculisé les valeurs établies depuis longtemps par nos Pères dans la foi et avons appelé cela "vivre avec son temps".
Nous avons interdit les marques de respect et de dévotion devant le Saint-Sacrement et nous avons appelé cela "dépoussiérer la religion".
Seigneur, dans ta grande miséricorde, guide-nous, purifie-nous et libère-nous de notre suffisance. Amen."



L'enseignement de Benoît XVI

NOUS DEVONS NOUS APPUYER SUR L'ENSEIGNEMENT DE BENOÎT XVI

On a vraiment de quoi rester abasourdi quand on parcourt le courrier des lecteurs d'une certaine presse qui se dit catholique. Ainsi lit-on sous la plume de certains fidèles très impliqués dans l'animation liturgique, que "Benoît XVI, par ses prises de positions, remet en cause tout ce qui a été fait dans le domaine de la pastorale liturgique durant ces dernières années."
De telles propos ne peuvent venir que d'animateurs et d'animatrices tellement occupés à faire du nombrilisme au cours des célébrations dominicales, qu'ils ne voient même plus le vide qu'ils ou elles font autour d'eux.
Car enfin, qu'est-ce qui a été fait de véritablement positif en pastorale liturgique?
Soyons francs: pas grand'chose. Et le peu qui tenait encore la route ici où là a souvent été démoli avec le reste.
C'est pour remédier au déclin constaté de la pratique religieuse associé à la décadence des "eucharisties paroissiales" que le pape prend clairement position, quite à bousculer les quelques laïcs dits "engagés" qui se plaisent à pousser des cris d'indignation dès qu'on les oblige à lever les yeux pour considérer la désertification des églisse provoquée par leur propension à massacrer de dimanche en dimanche la liturgie de l'Eglise.

Décidément, quand on lit le courrier des lecteurs de la presse qui se veut catholique, on finit par se demander si les fidèles de France méritent vraiment d'avoir un pape de l'envergure de Benoît XVI.



Note:

Moi, j'ai lu cela, sur un certain blog "catholique", et cela me choque, ce n'est pas directement lié à la liturgie, mais ça l'est indirectement, puisque c'est apparemment une catholique pratiquante, ou plutôt militante, qui s'exprime ainsi:
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J’ai peur quand je vois les reculs de Benoît XVI en ce qui concerne la liturgie, la place des femmes, les ordinations d’ hommes mariés ou les refus des sacrements pour les divorcés, la reconnaissance de l’importance de la sexualité humaine, malgré une petite ouverture dans l’encyclique « Deus caritas est » etc…
J’ai peur quand j’entends que seule l’église catholique a droit au nom de religion chrétienne, qu’elle seule proclame la vérité…
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Ce sont plutôt de tels propos, qui me font peur.



Un autre mai 68
Humour: Tincq et le cardinal Martini

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