Anecdotes liguriennes


J'ai "pillé" le blog de Raffaella: des histoires et des images que vous ne risquez pas de voir dans la presse française, sur la visite pastorale à Gênes et à Savona (21/5/2008)




 

Pietro Photo reproduite sur le blog de Raffaella

Les compte-rendus de la presse italienne me surprendront toujours.
Le reportage "en direct" paru le jour-même dans le journal gênois "Il Secolo XIX" figure déjà ici: Gênes, je te confie à la Sainte Vierge .
Il était factuel, sans plus, mais donnait déjà la mesure du succès de la visite

Cette fois-ci, il s'agit d'articles écrits après, et une fois de plus, je ne peux rien imaginer d'équivalent dans la presse française.
Même la journaliste de Repubblica semble conquise, c'est tout dire!

Je souhaite attirer une attention particulière sur le récit extraordinaire d'un reporter du "Secolo XIX" local.

Il a vécu un moment inoubliable, et il n'a pas peur de nous faire partager son émotion, et même ses larmes!
Pour avoir assisté à une rencontre avec le Saint-Père l'été dernier (avec une foule beaucoup moindre), je suis convaincue que son récit est même en-dessous de la réalité. Difficile d'imaginer en effet l'excitation croissante, la ferveur commune, et même la complicité joyeuse avec les autres participants...
Je suis au regret de dire que les commentaires et les traductions sur la chaîne KTO sont loin de nous avoir fait partager cet instant d'exception (je suis très modérée, en disant cela).
Heureusement que les images parlaient d'elles-mêmes!
J'ajoute que cette énorme foule jeune rassemblée pour ce qui n'est ni un concert de rock, ni une "rave party", ni un match de foot pouvait apparaître comme un phénomène sociologique, et donc fournir à nos journalistes le sujet d'un commentaire acceptable pour eux, car pas trop marqué idéologiquement. Il faut croire que c'est encore trop. La presse française, en revanche, par la voix de l'AFP, a jugé meilleur de nous informer de la pitoyable mascarade rassemblant 400 laïcards intolérants pour dénoncer la venue du Saint-Père, slogans blasphématoires à l'appui - ce que l'article ci-dessous nomme la "laïque-pride"!



<<< Haut de page



Les articles

Embrassade au Saint Père, adieu protocole!...
Quand le Pape fredonne (récit de l'évêque de Savona)
Le journaliste qui devient "papaboy" (l'accueil des jeunes, à Gênes)
Les enfants de "Gaslini" (la visite à l'hôpital pédiatrique)
Les dessins des petits malades


Embrassade au Saint Père, adieu protocole!...

Embrassade et baiser au Saint Père, adieu protocole !

Source: paparatzinger-blograffaella.blogspot.com
------------------
La PREMIÈRE à se laisser aller, rompant le protocole, a été une fille, appelée sur le podium avec d'autres pour saluer le Pape, avant d'entreprendre un chemin de missionaire de la paix.
Benoît XVI lui a dit quelques mots, il lui a serré la main et il lui a offert un petit livre (ndt: en fait, l'Evangile). Elle a d'abord rendu le serrement de main, puis a hésité un instant et enfin elle l'a embrassé fort, comme on ferait avec un grand-père, et il l'a embrassé à son tour.
Ceux qui était dans la file après elle l'ont aiussi embrassé. Et il ne ne s'est pas dérobé. Au contraire. Il a répondu avec chaleur aux embrassades. Il a montré ainsi que la familiarité dans les rapports avec les jeunes n'était pas une exclusivité de son prédécesseur, Jean Paul II (qu'il a rappelé pendant le discours aux jeunes sur la place Matteotti, recevant en échange un énorme grondement venant de la place).
Avant de prendre congé des jeunes, papa Ratzinger leur a administré des pilules de sagesse, presque un décalogue : « soyez unis entre vous....».
Le Pape a quitté les jeunes liguriens en leur donnant rendez-vous en Australie, pour les prochaines Journées mondiales de la jeunesse, du 12 au 20 Juillet.
« Je dis un au revoir à Sydney à ceux qui parmi vous sont inscrits pour participer à la Rencontre mondiale de Juillet - a-t'il - et je l'étends à tous, parce que tout le monde pourra suivre l'évènement d'ici aussi».
Puis Benoît XVI a quitté la place, salué de choeurs et de chants de stade. Malgré le déluge.

© Copyright Il Secolo XIX, 19 mai 2008



Je m'étais fait la même remarque, en regardant sur KTO
Voir ici: Missionnaire de l'Evangile



<<< Sommaire des articles



Quand le Pape fredonne

« Il s'est même mis à chanter »
Le récit de l'évêque de Savona
Source: paparatzinger-blograffaella.blogspot.com/
-----------------
« Une Personne vraiment "sans façon".
Dans la Papamobile j'ai réussi à bavarder avec lui. Il m'a demandé beaucoup de choses sur Savona, combien d'habitants il y a, comment va son économie et quelle est la situation en général ».

Plus d'une heure s'est écoulée depuis le départ de Ratzinger mais dans les paroles de l'évêque Lupi (ndt: l'évêque de Savona) on lit encore l'émotion pour la journée peut-être la plus importante de sa vie de prêtre.
« Le Pape ne m'a pas semblé froid comme beaucoup le disent peut-être à cause de ses origines allemandes. Au contraire. Devant ce qu'il disait, par moments, je me suis senti ému. Il n'arrive certes pas tous les jours de recevoir la visite du Pontife. Mais il a toute de suite cherché à me mettre à mon aise, en parlant, et en me demandant des informations sur la ville ».
- La phrase du Pape qui vous a le plus frappé ?
« Sans aucun doute quand, avant la célébration, après avoir appris que la chaise préparée pour lui avait servi à Pie VII, il s'est exclamé " ; Mais je n'en suis pas digne!".
Mais je crois qu'une occasion comme celle d'aujourd'hui ne se présentera plus ».
« Ensuite à son arrivée à Darsena (ndt: selon le programme diffusé par le Vatican, la Vecchia Darsena del Porto di Savona est l'endroit où le protocole prévoyait que le Saint-Père quitte Savona pour Gênes: Source) -continue Lupi - sur les notes de l'Hymne à la joie, le Pape s'est même mis à fredonner ».

© Copyright Il Secolo XIX, 18 maggio 2008



<<< Sommaire des articles



Quand un journaliste devient "papaboy"

Et le journaliste cède la place au « Papaboy »

Source: paparatzinger-blograffaella.blogspot.com/
---------------
Federico Casabella

Place Matteotti, avec l'"autre" jeunesse
--------------

Ceux qui l'ont vécu ne pourront jamais oublier. Ceux qui étaient là se souviendront toujours de ceux qui étaient à côté d'eux, ceux qui ont participé avec eux à cette émotion. Et je suis convaincu que chaque protagoniste de ce matin de frissons conservera le charme de cette place.

Parce que des milliers de jeunes qui crient, chantent, sautent, sourient à la vie, ce n'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours.

Je n'assistais ni à un concert rock, ni à une finale de coupe entre deux équipes de football. Je n'étais pas en discothèque, ni à une rave party si chère à certains jeunes.
Dimanche matin, je devais être un journaliste "boutonné" vêtu en veste et cravate, parce que cet évènement je devais le couvrir comme envoyé du « Giornale ». Mais une fois arrivé Place Matteotti, mon « protocole » a rapidement sauté. Et en l'espace d'un instant, je me suis trouvé être un « Papa boy ». Parce que, pour ceux qui croient, il était impossible ne pas se laisser entraîner.
Pas tant par le Pape, ni par ses mots, réfléchis et émouvants, que par les visages joyeux et sereins de ces 50.000 jeunes qui remplissaient la place. Parce que, je vous assure, cette place était pleine, rempli des coeurs de ces jeunes.
Je suis arrivé de bon matin parce que ce rendez-vous, je voulais le suivre dès le début. L'arrivée du Pape était prévue pour 11 heures, mais déjà à 8h30, j'y étais, sur cette place et, avec moi, étaient rassemblés des centaines d'autres: sacs à dos et impérmeables sur jeans et T-shits, et puis il y avaient les scout en uniforme, et ici et là quelques religieux.

Aux prières a succédé une matinée de "discochurch" : chants, danses et divertissements le dimanche à 9 heures! Alors que d'habitude, à cet âge, on dort pour récupérer de la longue nuit du samedi soir. Les chants de Messe, peut-être ceux que, dans nos églises, nous entendons acompagnés du son de l'orgue et des voix traînantes de l'assemblées, étaient ici récupérés avec des rythmes différents : un peu rock, parfois en style disco, et même rap. De manière à les rendre "jeunes" . Un enthousiasme vibrant, non pour voir Vasco Rossi ou Bruce Springsteen, ni pour attendre les buts de Cassano ou de Borriello, mais pour attendre Joseph Ratzinger: pas un athlète, pas un artiste....
Ce fut donc tout de suite fascinant et émouvant. Et plus le temps passait, plus cette place se remplissait.

De Sampierdarena (ndt: un quartier de Gênes) ils sont arrivés en cortège: environ 200, ils s'étaient donnés rendez-vous devant la paroisse pour se rendre à pied sur la place. Personne n'a parlé de ce cortège dans les journaux ou à la télévision. Pourtant la pride laïque (ndt: la manifestation contre la venue du Pape organisée la veille, en présence du maire!!)- où la participation numérique était comparable - a été présentée comme démesurée.
Seulement les jeunes de « Sampie » étaient une goutte dans la mer. Dans la mer de mouchoirs, drapeaux, banderoles qui ont commencé à s'agiter lorsque les Papamobile a surgi de la Porte Soprana pour rejoindre et traverser la place. Instant si exaltant que j'aurais voulu dénouer cette cravate qui me serrait le cou, ôter ces vêtements de dimanche et me mettre au milieu des « Papaboys » pour faire la fête avec eux.

Au fond, cette fête, je l'ai faite quand même. Que mon directeur en chef ne m'en veuille pas, mais malgré que j'étais loin de mes amis sur la place, dans la zone réservée à la presse, je n'ai pas pu m'empêcher de chanter et d'applaudir à l'arrivée du Saint Père. Mais cette voix de plus et cet applaudissement, plus que du Pontife, étaient l'effet de cette place qui faisait s'émouvoir les fidèles et les autres.
J'étais à côté d'une collègue d'un autre titre. Non pratiquante et souvent critique vis-à-vis de la hiérarchie ecclésiastique. Pourtant je l'ai vu s'émouvoir, pleurer, en voyant tant d'enthousiasme ingénu.

Instant touchant, inoubiable qui me fait monter les larmes aux yeux rien qu'à le raconter, parce que ce sont des émotions qui ne passeront jamais.
Emouvant comme les mots du Saint Père aux jeunes, sur les limites à leurs rêves d'avenir, dictées par toutes les incertitudes de la vie: la précarité du travail, surtout.

Pardonnez ma présomption, mais ceux qui étaient sur place dimanche matin auront à coup sûr gravi une marche de plus pour affronter les problèmes de la vie. Il suffit de regarder ces jeunes dans les yeux, de voir leurs visages sereins, et de les comparer aux visages tirés et malheureux de ceux qui, la veille, défilaient dans Gênes (ndt: la "laïque pride").

© Copyright Il Giornale (Genova), 20 mai 2008



<<< Sommaire des articles



Les enfants de "Gaslini"

Source: paparatzinger-blograffaella.blogspot.com/...

La prière des enfants de Gaslini: "Benoît, fais-nous rentrer à la maison"
Espoirs et souffrances dans les dessins offerts au Saint Père
-----------------
- Je m'appelle Pietro, j'ai 9 ans, je viens de Sicile, quelquefois, j'en ai assez des soins. Je suis content de te voir de près.
- Ici, ce n'est pas seulement un hôpital, mais un vrai temple de la vie qui se consacre avec amour au service des petits malades.
- Dieu ne nous abandonne jamais.
- Je vous confie à la Madone qui, comme mère, a beaucoup souffert

Wanda Valli

Leur Pape est drôle, plus grand que les arbres, avec deux pommettes rouges sur les joues, dressé sous le ciel qui a un soleil placé un peu de travers. C'est le Pape imaginé par les enfants de " Gaslini" ; Giacomo a ajouté des prés verts et là, au milieu il a placé le Pape.
Les dessins sont leur cadeau à Benoît XVI qui hier matin est venu leur rendre visite, d'abord dans les services et ensuite dans l'atrium. Le perron qui, de l'atrium, mène à l'église, est rempli de gens, médecins, infirmières, visiteurs, parents. Et la fanfare de la " Società Filarmonica di Sestri levante" qui jouera l´hymne du Vatican. Plus bas d'autres hôtes l'attendent... Le maire Marta Vincenzi, est vêtue de noir avec l'écharpe tricolore. Quelques enfants sont au premier rang, assis dans des chaises roulantes aux roues coloriées.
Il y a Alessia, 16 ans, avec des nattes, elle souffre de dystrophie, explique sa maman, et ainsi « elle semble plus petite que son âge ».
Alessia est contente parce que le Pape, elle ne l'a jamais vu, c'est la première rencontre aussi pour Antonio, l'enfant qui est à côté d'elle, avec un grand turban sur la tête parce qu'il a été opéré, et pour Stefano, avec sa caquette rouge et blanche, lui aussi en fauteuil roulant.
Ils ne semblent pas prêter attention à la confusion autour d'eux, les hommes des Chevaliers de Malte, de la Croix rouge du Vatican, ceux de la sûreté qui répartissent les places, don Aldo le moine capucin, ému et un peu agité, qui s'occupe de tout mais a oublié de faire bloquer le mécanisme des cloches qui sonneront au beau milieu du discours de papa Ratzinger.
Le Pontife arrive à 10 heures 10, accompagné du cardinal Bertone. Il est accueilli par le salut du maire, puis du professeur Lorenzelli [qui fait "les honneurs de la maison"]:
« Ici, ce n'est pas seulement un hôpital, mais un vrai temple de la vie qui se consacre avec amour au service des petits malades », dit-il. Et il rappelle l'histoire de l´Institut voulu par Gerolamo Gaslini en mémoire de sa fille Germana, morte à 12 ans.
Il y a un rappel du Pape Jean Paul II, de sa visite en 1985 pour les cinquante ans de l'Institut pédiatrique. Jean Paul II qui, ému, s'adressa ainsi aux petits patients: « je suis venu ici pour vous apporter une caresse et vous embrasser ».

Son successeur écoute, attentif, s'amuse lorsque c'est le tour du porte-parole des enfants. Qui se présente, direct et décidé : « Je m'appelle Pietro, j'ai 9 ans, je viens de Sicile, je suis soigné depuis 3 mois. Je suis content de te voir de près. Quelquefois, j'en ai assez des soins, mais, Saint-Père, je sais que tu nous aimes beaucoup, alors, prie pour que nous rentrions vite à la maison".
Le Pape sourit et il le salue, puis confirme sa joie parce que la première rencontre avec Gênes, « est dans ce lieu de souffrance et d'espoir ».
L'histoire de "Gaslini", la manière dont il a vu le jour, souligne que Gênes « est une ville de la charité chrétienne », ajoute le Pontife.
Le salut le plus chaleureux est pour les petits : « je m'adresse à vous, très chers enfants, le Pape vous aime, soyez-en tous certains, Dieu ne nous abandonne jamais, je vous confie à la Madone qui, comme mère, a beaucoup souffert».
Avant de s'en aller, il caresse Alessia et les deux autres enfants, il offre à chacun d'eux un chapelet.
- Stefano que t'a dit le pape? «Sois béni », - tu es ému ? « Oui », répond-il sous la casquette rouge et blanche, qui cache son visage un peu triste, son combat pour une vie normale.


© Copyright Repubblica (Genova), 19 mai 2008

------------------------

Le salut des petits
Pietro, 8 ans, est malade, mais a une grande force: « C'est bon de t'avoir ici »
« Je viens de la lointaine Sicile, je me trouve dans cet hôpital depuis trois mois et j'espère beaucoup guérir. Aujourd'hui je suis très content de te voir de près, prie pour nous pour que nous puissions vite retourner guéris dans nos maisons ».
Il revient à Pietro, sûr de lui au micro, malgré le compréhensible noeud dans la gorge dicté par la circonstance, à exprimer au Pape en peu de mots simples, le salut des petits hospitalisés à Gaslini.
Il a huit ans, le courageux représentant choisi par le père Aldo Campone, le chapelain de l'hôpital, et il vient d'Agrigente. Les médecins disent que cet enfant a une force intérieure énorme, « qu'il étonne et influe positivement sur la thérapie ».
Même, et surtout à cause de cela, ils sont très optimistes de pouvoir le soigner, les premiers résultats de son organisme aux soins font penser au mieux. Pietro est affecté d'une maladie très rare, il a fait un long voyage pour continuer à vivre, tout comme beaucoup d'enfants du sud.
"Gaslini" est le plus grand hôpital pédiatrique du nord de l'Italie, environ la moitié des enfants hospitalisés ici proviennent d'autres régions et de l'étranger, et dans beaucoup de services d'excellence, on enregistre même entre 60 et 80 % d'entrées extérieures à la région.
Pietro est hébergé avec sa famille par une association ligurienne, l'ABEO (associazione ligure bambino emopatico e oncologico).
Une des réalités qui rapproche "Gaslini" d’un nouveau défi, c’est celle de l'assistance à domicile.
Le "porte-parole" des enfants devant le Pape vit avec sa maman et son papa. Il se rend rarement à l'hôpital: le plus souvent c'est l'hôpital, ou mieux ses médecins et infirmiers, qui vont chez lui. Grâce aussi aux deux parents, « splendides », comme les décrivent les médecins, Pietro fait des progrès, ceux-là mêmes qui lui ont permis de parler devant Benoît XVI.
Parmi les enfants au premier rang, pour les salutations officielles, il y a aussi un autre petit. La tête bandée, c'est un patient de neurochirurgie. Le Pape s'approche de lui, et le bénit.
Son discours, son baiser final, sera tout pour eux.

Les petits anges de Gaslini.

© Copyright Il Secolo XIX, 19 mai 2008





<<< Sommaire des articles



Les dessins des petits malades

Précédent

Suivant



<<< Haut de page



L'humour de Benoît
Les anges gardiens du Pape

Version imprimable