Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

Le Pape a parlé des roms...

lors de l'Angelus de dimanche 13 février. Massimo Introvigne l'a écouté avec attention. Il soulève les vraies questions, et tente d'apporter une solution vraiment chrétienne, loin de toute invective, mais aussi de tout angélisme (16/2/2011).

Lu sur le Parisien, 6 février


A Rome, quatre enfants âgés de trois à onze ans sont morts dimanche, carbonisés dans l'incendie d'un baraquement. Le feu s'est déclaré vers 20h30 dans un campement de Roms situé le long de l'Appia Nuova, l'une des grandes artères de la capitale italienne. Les petites victimes, trois garçons et une fille, étaient âgés de 3, 5, 7 et 11 ans.
...
Selon le quotidien italien La Repubblica, sept personnes au total vivaient dans le cabanon qui a été la proie des flammes. Les trois adultes auraient pris la fuite, laissant les enfants au milieu des flammes. Ils auraient été retrouvés plus tard dans la soirée. Selon les premiers éléments de l'enquête, le dysfonctionnement d'un appareil de chauffage serait à l'origine du feu. Le campement, qui comptait cinq baraques au total, avait déjà été démantelé à plusieurs reprises, mais ses habitants étaient toujours revenus.
«Ces maudits camps illégaux doivent disparaître de Rome», a déclaré le maire de Rome, Gianni Alemanno, qui s'est rendu sur place dimanche soir. Selon les ONG, une dizaine de milliers de Roms vivent dans la capitale et sa banlieue. La plupart campent dans des installations illégales. La mairie avait annoncé en 2010 le démantelement de ces abris de fortune, et promis la construction de dix structures d'accueil légales, d'ici à la fin 2011, destinées à recevoir 6 000 Roms. Il en existe déjà sept autour de la capitale italienne.
(Le Parisien)

Angelus du 13 février


(...) « l'amour est donc l'accomplissement de la loi. », écrit Saint Paul (Rm 13.10). Face à cette exigence, par exemple, le cas poignant de ces quatre enfants Roms, morts la semaine dernière dans la banlieue de cette ville, dans leur baraque brûlée, impose de nous demander si une société plus solidaire et fraternelle, plus cohérente dans l'amour, c'est-à-dire plus chrétienne, n'aurait pas pu éviter cet évènement tragique. Et cette question est valable pour de nombreux autres événements douloureux, plus ou moins connus, qui se produisent quotidiennement dans nos villes et dans nos pays.
(ESM)

Massimo Introvigne, la Bussola, 15 février


Une Commission gouvernementale pour résoudre la question Rom
Massimo Introvigne
La Bussola Quotidiana
15-02-2011
----------------
A l'Angélus du dimanche, Benoît XVI a également parlé des quatre enfants roms morts dans l'incendie d'un camp illégal à Rome.
...

J'ai écouté avec une attention particulière les paroles du Pape, parce que mon poste de Représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour combattre le racisme, la xénophobie et l'intolérance envers les chrétiens et les fidèles d'autres religions, inclut dans son mandat les questions relatives aux Roms et aux Sintis. Mes prédécesseurs se sont souvent occupés de la situation des Roms en Italie, formulant plusieurs recommandations et exprimant aussi leur satisfaction pour diverses interventions du gouvernement, ainsi que les lignes directrices émises le 17 Juillet 2008 par le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, de sorte que toute manipulation politique serait privée de sens.

En accord avec la présidence de l'OSCE , j'ai envoyé une lettre au même ministre Maroni, rappelant quelques-unes des recommandations que l'OSCE avait déjà formulées les années précédentes, et pourraient aujourd'hui être reprises. La principale recommandation réclame à l'Italie de mettre en place une commission gouvernementale, dont feraient partie des experts et des représentants des communautés Roms et Sintis, afin de coordonner une politique d'intégration efficace et de passer dans un premier temps, des camps illégaux à des camps réguliers, puis de dépasser le système même des camps.

J'ai pris la liberté d'ajouter dans la lettre au ministre Maroni une réflexion personnelle.
Je fais partie depuis sa création de la Commission pour l'islam italien, constituée auprès du Ministère de l'Intérieur, auquel participent à titre consultatif des experts non-musulmans et des représentants musulmans - choisis parmi ceux qui ont signé la Charte des Valeurs, voulue en son temps par Giuliano Amato , ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Prodi, et qui formule certaines valeurs communes simples qu'on peut demander à ceux qui veulent s'intégrer en Italie de partager - ce qui a conduit à plusieurs documents excellents, plus récemment en ce qui concerne les mosquées. Les musulmans restés étrangers à la Charte des valeurs contestent naturellement ces documents, mais ce faisant, ils s'auto-marginalisent de plus en plus d'un dialogue qui permet, sans illusions pour des solutions miraculeuses et instantanées à des problèmes complexes, de proposer de petits pas vers l'intégration.
Le modèle vertueux de la Commission pour l'islam italien pourrait être un point de référence pour une future "Commission pour les Roms" en Italie. Pourraient, et peut-être même devraient en faire partie des représentants de l'Eglise catholique et les communautés protestantes, depuis des années actives dans les camps, et proches des populations par des aides concrètes.

Ma lettre, en outre, déconseille l'utilisation du terme «nomade», désagréable pour les gens ainsi désignés, et dans de nombreux cas techniquement inexact - puisque les soi-disant «nomades» ne se déplacent pas, mais vivent depuis des années ou des décennies dans la même commune - d'après les documents officiels italiens.

Enfin, j'ai demandé que le gouvernement prenne des mesures pour insérer dans les programmes de tous les niveaux, et les voyages scolaires fréquents qui ont pour but le camp d'extermination d'Auschwitz, la mémoire du génocide des Roms, qui a fait au moins 300 000 décès au cours de la Seconde Guerre mondiale et continue d'être largement ignorée. L'étude de ce génocide, entre autres, nous permet de comprendre beaucoup de choses sur la nature des camps nazis, et sur l'idéologie de mort du Troisième Reich, qui ne découle pas de motivations religieuses - les Roms tués appartenaient à de nombreuses religions, y compris catholiques -, mais racistes. Les Roms catholiques, entre autres, ont été victimes des différentes tragédies idéologiques du XXe siècle, comme nous le rappelle l'histoire du bienheureux Ceferino Giménez Malla (1861-1936), rom, franciscain et infatigable catéchiste de son peuple qui est mort abattu par les Républicains lors de la guerre civile espagnole, avec le chapelet dans ses mains et en criant «Vive le Christ Roi!".

Personne ne peut penser résoudre les problèmes complexes liés aux Roms, qui durent depuis des siècles et ont été exacerbés par la crise économique des dernières années, par de simples mesures d'urgence. Les petits gestes, depuis ceux symboliques jusqu'aux plans plus ambitieux, permettent toutefois de façon réaliste de venir en aide au moins aux situations les plus désespérées, protégeant comme il se doit les populations non-roms vivant à proximité des camps, et aussi répondent à l'appel du Pape pour une "société plus cohérente dans l'amour."
L'impossibilité à résoudre tous les problèmes liés aux Roms n'est pas une excuse pour ne pas essayer d'en affronter tout de suite au moins quelques-uns

Le défi égyptien (I) 25 ans après, l'esprit d'Assise