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Le Jésus de Benoît XVI

Le Figaro Magazine, dans un article signé Jean Sévilla, a publié un long extrait du livre à paraître cette semaine. Le Saint-Père y explique en termes éblouissants de clarté, de pédagogie, d'érudition, de foi, de passion de convaincre, "ce qui est en jeu dans la résurrection de Jésus". Franchement, ça va être dur de commenter...(8/3/2011)

Et l'on peut savoir gré à Jean Sévilla de s'être modestement effacé derrière le texte...

"La Résurrection, fondement de la foi chrétienne"


Mais si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi. Il se trouve même que nous sommes des faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu'il a ressuscité le Christ » (1Co 15,14s.). Par ces paroles, saint Paul souligne de manière radicale toute l'importance pour l'ensemble du message chrétien qu'a la foi en la Résurrection de Jésus-Christ : elle en est le fondement. La foi chrétienne tient par la vérité du témoignage selon lequel le Christ est ressuscité des morts, ou bien elle s'effondre.

Si on supprime cela, il est certes possible de recueillir de la tradition chrétienne un certain nombre d'idées dignes d'attention sur Dieu et sur l'homme, sur l'être de l'homme et sur son devoir être - une sorte de conception religieuse du monde -, mais la foi chrétienne est morte. Jésus, dans ce cas, est une personnalité religieuse qui a échoué ; une personnalité qui, malgré son échec, demeure grande et peut s'imposer à notre réflexion, mais cette personnalité demeure dans une dimension purement humaine et son autorité ne vaut que dans la mesure où son message nous convainc. Il n'est plus lui-même le critère de référence ; le critère est alors seulement notre appréciation personnelle qui choisit ce qui lui est utile, à partir de ce qu'elle a reçu. Et cela signifie que nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Notre appréciation personnelle est l'ultime instance.

Seulement si Jésus est ressuscité, quelque chose de véritablement nouveau s'est produit qui change le monde et la situation de l'homme. Lui, Jésus, devient alors le critère, sur lequel nous pouvons nous appuyer. Car Dieu s'est alors vraiment manifesté.

Voilà pourquoi, dans notre recherche sur la figure de Jésus, la Résurrection est le point décisif. Que Jésus n'ait existé que dans le temps passé ou qu'au contraire, il existe encore dans ce temps présent - cela dépend de la Résurrection. Dans le « oui » ou le « non » donné à cette interrogation, on ne se prononce pas sur un simple événement parmi d'autres, mais sur la figure de Jésus comme telle.

C'est pour cela qu'il est nécessaire d'écouter avec une attention particulière le témoignage sur la Résurrection que le Nouveau Testament nous propose. Mais nous devons, en premier lieu, constater que ce témoignage, considéré du point de vue historique, se présente à nous sous une forme particulièrement complexe, au point de susciter bien des questions.

Qu'est-ce qui s'est produit alors ? Evidemment, pour les témoins qui avaient rencontré le Ressuscité, cela n'était pas facile à exprimer. Ils s'étaient trouvés face à un phénomène qui, pour eux-mêmes, était totalement nouveau, puisqu'il allait au-delà de l'horizon de leurs expériences. Pour autant que la réalité de ce qui était arrivé les ait profondément bouleversés et les ait poussés à en donner témoignage - cela toutefois était totalement inhabituel. Saint Marc nous raconte que les disciples réfléchissaient, en descendant de la montagne de la Transfiguration, préoccupés par la parole de Jésus selon laquelle le Fils de l'homme serait « ressuscité d'entre les morts ». Et ils se demandaient entre eux ce que signifiait « ressusciter d'entre les morts » (9,9s.). Et, de fait, en quoi cela consiste-t-il ? Les disciples ne le savaient pas et devaient l'apprendre seulement par la rencontre avec la réalité.

Qui s'approche des récits de la Résurrection dans l'espoir d'apprendre ce que peut être la résurrection des morts ne peut qu'interpréter ces récits de manière erronée et doit alors les rejeter comme quelque chose d'insensé. Contre la foi en la Résurrection Rudolf Bultmann a objecté que, même si Jésus était revenu du tombeau, on devrait cependant dire qu'un « fait miraculeux de la nature tel que la réanimation d'un mort » ne nous aiderait en rien et que, du point de vue existentiel, cela n'aurait aucune importance (cf. Neues Testament und Mythologie, p. 19).

Et c'est bien le cas : si dans la résurrection de Jésus il ne s'était agi que du miracle d'un cadavre réanimé, cela ne nous intéresserait, en fin de compte, en aucune manière. Cela ne serait pas plus important que la réanimation, grâce à l'habileté des médecins, de personnes cliniquement mortes. Pour le monde en général et pour notre existence, rien ne serait changé. Le miracle d'un cadavre réanimé signifierait que la résurrection de Jésus était du même ordre que la résurrection du jeune de Naïn (cf. Lc 7,11-17), de la fille de Jaïre (cf. Mc 5, 22-24.35-43 et par.) ou de Lazare (cf. Jn 11,1-44). De fait, après un temps plus ou moins bref, ceux-ci reprirent le cours de leur vie d'auparavant pour, ensuite plus tard, mourir définitivement.

Les témoignages néotestamentaires ne nous laissent aucun doute sur le fait que dans la « résurrection du Fils de l'homme » quelque chose de totalement différent se soit produit. La résurrection de Jésus fut l'évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n'est plus soumise à la loi de la mort et du devenir mais qui est située au-delà de cela - une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l'être-homme.
C'est pourquoi la résurrection de Jésus n'est pas un événement singulier, que nous pourrions négliger et qui appartiendrait seulement au passé, mais elle est une sorte de « mutation décisive » (pour employer cette expression de manière analogique, bien qu'elle soit équivoque), un saut de qualité. Dans la résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d'être homme a été atteinte, une possibilité qui intéresse tous les hommes et ouvre un avenir, un avenir d'un genre nouveau pour les hommes.

C'est pourquoi, à juste raison, Paul a uni de manière indissociable la résurrection des chrétiens et la résurrection de Jésus : « Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité... Mais non, le Christ est ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Co 15,16.20). Ou bien la résurrection du Christ est un événement universel ou elle n'est pas, nous dit Paul. Et c'est seulement dans la mesure où nous la comprenons comme un événement universel, comme inauguration d'une nouvelle dimension de l'existence humaine, que nous sommes sur la voie d'une interprétation juste du témoignage sur la Résurrection telle qu'elle se présente dans le Nouveau Testament.

A partir de cela, nous pouvons comprendre l'originalité de ce témoignage néotestamentaire. Jésus n'est pas revenu à une vie humaine normale de ce monde, comme c'était arrivé à Lazare et aux autres morts ressuscités par Jésus. Il est sorti vers une vie différente, nouvelle - vers l'immensité de Dieu et, partant de là, il s'est manifesté aux siens. (...)



La nature de la Résurrection et sa signification historique
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Demandons-nous maintenant encore une fois, de façon résumée, de quel genre a été la rencontre avec le Seigneur ressuscité. Les distinctions suivantes sont importantes :

- Jésus n'est pas quelqu'un qui est revenu à la vie biologique ordinaire et qui par la suite, selon les lois de la biologie, devait un jour ou l'autre mourir de nouveau.

- Jésus n'est pas un fantôme (un « esprit »). Cela veut dire qu'il n'est pas quelqu'un qui, en réalité, appartient au monde des morts, même s'il lui est possible de se manifester de quelque manière dans le monde de la vie.
Les rencontres avec le Ressuscité sont pourtant quelque chose qui diffère aussi des expériences mystiques, dans lesquelles l'esprit humain est un moment soulevé au-dessus de lui-même et où il perçoit le monde du divin et de l'éternel, pour revenir ensuite à l'horizon normal de son existence. L'expérience mystique est un dépassement momentané du domaine de l'âme et de ses facultés perceptives. Mais ce n'est pas une rencontre avec une personne qui, de l'extérieur s'approche de moi. Paul a très clairement fait la distinction entre ses expériences mystiques - comme par exemple son élévation jusqu'au troisième ciel décrite en 2Corinthiens 12,1-4 - et sa rencontre avec le Ressuscité sur le chemin de Damas, qui était un événement dans l'histoire, une rencontre avec une personne vivante.

A partir de tous ces renseignements bibliques, que pouvons-nous véritablement dire maintenant sur la nature particulière de la résurrection du Christ ?

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