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Il faut être fou pour être pape

C'est du moins ce qu'affirme "l'écrivain" Pietro de Paoli dans une tribune de La Croix. Révélation de Christine Clerc. (1er 4/2011)

Dans sa dernière lettre, Jeannine me faisait part de sa perplexité en lisant un article dans La Croix du 12 mars:
"(..) j'ai lu dans La Croix l'article de Pietro de Paoli, écrivain. Je sais bien que pour un article il lui était difficile de raconter l'histoire de son prudent anonymat mais j'ai été surprise. S'agit-il bien du même personnage? passer de personnage influent de la Curie à simple écrivain me gêne beaucoup...".

J'avais moi-même à l'époque trouvé l'article en question traduit en italien sur ce site catholique de revue de presse Fine Settimana, (pour information, ce site épluche la presse italienne, et cite un peu la française, avec une nette préférence pour les titres de gauche - L'Unità, Il Manifesto, Témoignage Chrétien... mais ceci est une autre histoire, et n'enlève au fait que d'un point de vue informatif, c'est une source précieuse!)

Le titre de l'article est "Si j'étais Pape" (à Dieu ne plaise!!)
Pietro de Paoli, "écrivain" commence par observer que le chef de l'Eglise Catholique doit gérer "plus d'un milliard de catholiques, 400 milles prêtres, 5000 évêques... 2000 ans d'histoire et l'incroyable richesse de la tradition spirituelle et culturelle produite par le fait chrétien à travers les siècles". Rien à redire à cela.
Certes, poursuit notre "écrivain", il peut faire profession d'humilité (allusion à Benoît XVI, sans doute, se présentant comme un "humble travailleur dans la vigne du Seigneur"...) mais il n'en demeure pas moins qu'on l'appelle "sainteté", que les gens s'agenouillent devant lui. Plus, il exerce "un pouvoir de droit divin", sans avoir à rendre de compte à personne. "Sur sa décision, ses déclarations sont revêtues du caractère d'infaillibilité".
Tout cela date d'une époque (le règne de Pie IX) où l'Eglise craignait le pouvoir temporel des Etats...

Pietro de Paoli poursuit: "Aujourd'hui, on voit les conséquences de cette terrible accumulation de responsabilités sur la tête d'un seul homme: on ne peut plus être pape".

Selon lui, le dernier "vrai pape" est Pie XII qui a incarné "l'absolutisme romain monarchique" dans toute sa rigoureuse majesté. Après Jean XXIII "qui a habité avec une innocente simplicité les signes ostentatoires du Pontificat", Paul XI "tourmenté... jusqu'à l'impuissance", Jean-Paul II qui "comme Molière, voulait mourir sur scène" (!), nous en arrivons à Benoît XVI, le pape qui témoignerait "la plus grande modernité".
Cela pourrait sonner comme un compliment, en tout cas un vrai revirement, venant de quelqu'un qui dans au moins deux de ses précédents livres, la confession de Castelgandolfo et dans la peau d'un évêque, s'est acharné à décrire notre Saint-Père comme une vieille baderne obscurantiste. Mais ce n'en est pas un, on va le voir.
L'"écrivain" prétend qu'il ne se donne pas corps et âme à sa fonction!!
"Joseph Ratzinger reste théologien, écrit-il - intellectuel de grande finesse (ndlr: là aussi, admirons le revirement), en un mot une personne privée. Et paradoxalement, il le manifeste publiquement en publiant sous son nom propre".
Autrement dit, la "bête de somme de Dieu" qui a renoncé à lui-même depuis près de 30 ans qu'il est à Rome, qui à 84 ans, assume tous ses engagements avec un grand courage, est "moderne"... uniquement parce qu'il a mis son nom sur son dernier ouvrage!! On croit rêver!

"Tout cela, pour arriver à cette conclusion carrément militante, qu'on ne s'étonnera pas de trouver dans les colonnes de la Croix (avec un artifice qui ne trompera personne, à la rubrique "Forum") et qui sonne comme appel au "grand soir":

Qui pourra dans le futur supporter d'être un monarque absolu, de droit divin, qui ne doit de compte à personne de ce monde?
Il faudrait être fou pour oser. Plutôt que d'assumer le risque de la folie, prenons maintenant des dispositions pour rendre la fonction plus humaine. Dans notre tradition, il y a des coutumes qui s'appellent collégialité et synodalité, qu'il suffirait de faire revivre".

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On croirait du Hans Küng.
Mais dans la mesure où la primauté du Pape est inséparable, et même LA caractéristique de l'Eglise romaine, s'il refuse cette primauté, qui oblige "Pietro de Paoli" à rester dans l'Eglise ? Ah, j'oubliais. Il est de ceux qui disent: "Nous" sommes Eglise. Sans doute rêve-t-il d'en chasser le Pape.

Concernant la mystérieuse identité de notre homme (nombreux articles sur ce site), je suis tombée par hasard sur une curiosité: en l'occurrence, un essai (pamphlet?) médiocre au titre qui se veut énigmatique mais n'est qu'une concession à la mode éditoriale "le Pape, la femme et l'éléphant" de Christine Clerc, reprenant à son compte toutes les litanies revendicatrices de Mesdames Pedotti et Soupa, celles qui ont mis "les pieds dans le bénitier". Sans intérêt. Mais, page 225, je lis:
"Sous ce patronyme [Pietro de Paoli] se cache un prêtre, un évêque, un - ou une? - journaliste sensible et bien informé (il en existe, n'en déplace à l'interviewer patenté de Benoît XVI, Peter Seewald) qui ont longuement observé l'Eglise de l'intérieur, et recueilli de longues et nombreuses confidences".

Poursuivons dans l'hypothèse. "Pietro de Paoli" est certes un nom "à clés", qui évoque les deux grands apôtres. Mais ne pourrait-ce pas être une double (ou même multiple) signature? Car j'ai du mal à croire que les maigres confessions intimistes de certains titres sont de la même plume que l'énorme et foisonnant pavé "Vatican 2035", derrière lequel je verrais bien -au moins !- plusieurs "documentalistes".



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