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Boscovich, foi et Science aux racines de l'Europe

Massimo Introvigne revient sur la figure extraordinaire d'un savant jésuite du XVIIIe siècle, auquel le Pape a fait allusion dans son discours d'hier à l'ambassadeur de Croatie, pour illustrer les racines chrétiennes de l'Europe, et l'harmonie entre foi et science. (12/4/2011)

Lors du discours A l'ambassadeur de Croatie, le Pape a évoqué la mémoire d'un grand savant Jésuite croate du XVIIIe siècle, dont sa patrie célèbre aujourd'hui le bicentenaire de la naissance.
"Ce jésuite - a dit le Pape - était un physicien, un astronome, un mathématicien, un architecte, un philosophe et un diplomate. Son existence démontre la possibilité à faire vivre en harmonie la science et la foi, le service à la mère-patrie et l’engagement dans l’Eglise. Ce savant chrétien dit aux jeunes qu’il est possible de se réaliser dans la société actuelle et d’y être heureux tout en étant croyant."

Merci à Massimo Introvigne d'avoir été plus loin, et d'avoir rappelé que "victime de la persécution des Jésuites (l'ordre est supprimé en 1773)... et de l'hostilité implacable des Lumières", Ruggero Boscovich trouva refuge dans la France du plus éclairé et du plus savant des Rois, Louis XVI (il fut directeur des travaux d'optique pour la marine dont on sait que c'était la grande passion du Roi - de 1773 à 1786).

Boscovich, foi et science aux racines de l'Europe
www.labussolaquotidiana.it/...
Massimo Introvigne
12-04-2011
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La Croatie - et les institutions scientifiques - célébrent en 2011 "l'année Boscovich", pour le deuxième centenaire de la naissance de l'un des plus grands scientifiques, Ruggero Giuseppe Boscovich (1711-1787), né le 17 mai 1711 à Dubrovnik (Ragusa ), en Dalmatie.
Il fut considéré à son époque comme un homme de science non moins illustre qu'Isaac Newton (1643-1727), et il n'est pas trop malicieux de penser que sa disparition de nombreux livres d'histoire est due au fait qu'il était un fervent catholique et un prêtre jésuite, dont l'existence même réfute le mythe selon lequel la science du dix-huitième siècle s'affirma en dehors et contre l'Église.

Ruggero Boscovich est le fils d'un riche et célèbre marchand bosniaque, Nikola Boscovich (1642-1721), et de l'héritière cultivée d'une grande famille de marchands italiens de Bergame, Paola Bettera (1674-1777). Ruggero devient jésuite avec l'un de ses frères. Une soeur est religieuse et un autre frère entre dans l'Ordre dominicain.
Déjà, novice à Rome, Ruggero révèle un talent extraordinaire pour la physique et l'astronomie, qui n'échappe pas à ses supérieurs. Ses études sur le transit de la planète Mercure, sur l'aurore boréale, sur les irrégularités du champ gravitationnel, ont inspiré la science européenne plusieurs siècles durant. En 1742, il est l'un des scientifiques consultés par le pape Benoît XIV (1675-1758) pour trouver une solution au problème de la coupole de Saint-Pierre, dont la stabilité est en danger. La solution qu'il propose d'insérer dans le dôme des barres de fer concentriques, est celle adoptée par le Pape

En 1745, Boscovich publie sa première œuvre majeure, De Viribus vivis, qui cherche une voie médiane entre les théories de Newton et les objections à Newton du philosophe Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716). Le livre montre l'intérêt de Boscovich pour la philosophie de la science et pour une théorie unifiée de la nature qui s'épanouit dans son oeuvre principale, en 1758, Theoria philosophiae naturalis redacta ad unicam legem virium in natura existentium. Cette théorie unifiée a en son centre la notion d'atome et de champ de tenseurs. Certains des équations établies par Boscovich sont encore utilisés aujourd'hui et au siècle suivant, le physicien anglais Michael Faraday (1791-1867) reconnaîtra très ouvertement sa dette envers le savant jésuite pour le développement de la théorie des champs électromagnétiques.

Honoré en Italie et dans sa patrie, Boscovich est nommé par la République de Raguse ambassadeur en Grande-Bretagne, lors d'une crise diplomatique. A Londres, en 1760, il est élu membre de la Royal Society, la plus prestigieuse société scientifique de son temps, qui le charge d'une mission d'astronomie en Europe de l'Est, au cours de laquelle il devient également membre de l'Académie russe des sciences. Et tout cela au cours d'années d'une activité prodigieuse, restant professeur à l'Université de Pavie et directeur de l'Observatoire de Brera à Milan.

Au sommet de la gloire, Boscovich est victime de la persécution des Jésuites. La suppression de l'ordre, en 1773, le prive de toutes charges, et l'hostilité implacable des Lumières fait de lui un fugitif d'un pays à pays. Accepté et naturalisé français en France par le roi Louis XVI (1754-1793), la haine des Lumières et les campagnes anti-jésuites continuer à le poursuivre. Il finit par se retirer d'abord à Bassano, ensuite à l'abbaye de Vallombrosa, en Toscane. Il meurt à Milan en 1787 et est enterré dans l'église de Santa Maria Podone.

Ce grand scientifique a été combattu et persécuté non seulement parce qu'il était un jésuite, mais parce que sa théorie unifiée de la nature soutient la compatibilité parfaite entre la foi et la science, et la confirmation à travers l'étude des mystères du monde de l'existence de Dieu, auteur de la nature.
Benoît XVI a rappelé Boscovich en ces termes, recevant le 11 avril l'Ambassadeur de Croatie et exprimant sa «satisfaction» pour la célébration de l'Année Boscovich. "Ce jésuite - a dit le Pape - était un physicien, un astronome, un mathématicien, un architecte, un philosophe et un diplomate. Son existence démontre la possibilité à faire vivre en harmonie la science et la foi, le service à la mère-patrie et l’engagement dans l’Eglise. Ce savant chrétien dit aux jeunes qu’il est possible de se réaliser dans la société actuelle et d’y être heureux tout en étant croyant."

Le pape est parti du souvenir de Boscovich pour rappeler que , même dans sa science, les racines de l'Europe sont chrétiennes. A la Croatie qui entre dans l'Union européenne, Benoît XVI a dit qu'elle ne devra pas "avoir peur de revendiquer avec détermination le respect de sa propre histoire et sa propre identité religieuse et culturelle. Des voix chagrines contestent avec une stupéfiante régularité la réalité des racines religieuses européennes. Il est devenu de bon ton d’être amnésique et de nier les évidences historiques. Affirmer que l’Europe n’a pas de racines chrétiennes, équivaut à prétendre qu’un homme peut vivre sans oxygène et sans nourriture".
Le recours aux grands savants qui étaient en même temps, comme Boscovich, de grands chrétiens, ravive lui aussi la mémoire nécessaire des racines chrétiennes de l'Europe.






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