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Restan: "Je ne suis pas déçu, bien au contraire"!

Notre journaliste espagnol préféré fait à sa façon le bilan de six ans d'un grand Pontificat. A savourer (21/4/2011)

Article original en espagnol: http://www.paginasdigital.es/..


Six ans: moi je ne suis pas déçu, bien au contraire.
José Luis Restán
20/04/2011
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Quatre-vingt-quatre ans, six d'entre eux en tant que Pape, à ce jour. C'est une surprise et une joie de voir la liberté et la lucidité de cet homme.
Il n'a jamais caché sa conscience de la charge disproportionnée qui l’a accablé en cet après-midi d’avril sous les fresques de Michel-Ange, quand il lui fut demandé "Acceptasne electionem?"
Mais disproportion ne signifie pas nécessairement complication. Une fois l'appel accepté, il s'est consacré à sa tâche avec la fermeté et la décision de quelqu'un qui sait qu'il travaille pour le compte d'un Autre, et qu'il est soutenu par Lui: "Le pape, lui aussi, est un simple mendiant devant Dieu, plus que toutes les autres personnes".

Saint-Augustin, qui est un puits intarissable auquel Joseph Ratzinger a toujours bu, lui a suggéré ce curieux paradoxe: pour ce qui touche la foi et l'appartenance à l'Eglise, "nombreux sont ceux de l'extérieur qui semblent être à l'intérieur, et d'autres à l'intérieur qui semblent être à l'extérieur.
Je trouve cette réflexion, que le pape propose dans son livre-interviewe avec Peter Seewald, particulièrement opportun pour cet anniversaire.

- Parce que d’un côté, on a vu grandir d’une façon évidente la surprise d'un monde étranger, ou tout au moins froid et distant, face à la proposition de renouveau de la foi catholique que propose Benoît XVI dans toutes ses interventions. De fait, quand on l’écoute on n’a jamais l’impression d’être face au prévisible, à ce qui est déjà « connu ». Benoît XVI personnifie comme nul autre l'effort le plus authentique de Vatican II: Faire que la foi de toujours, enracinée dans la tradition apostolique, soit de nouveau présente comme interlocuteur valide ici et maintenant, pour cette génération. Et cela implique un effort de traduction des contenus de la foi aux moules culturels de notre temps, un dialogue face à face avec les attentes et les réfutations de cette génération. Des initiative comme celle de la Cour des Gentils (qui nous l’espérons ne restera pas fossilisée en un simple débat d’idées cher aux médias) et le Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation, répondent à cette intuition très originale.

- Mais, d'un autre côté, en regardant de l’intérieur, on détecte une rumeur sourde de malaise (ndt: le mot utilisé en espagnol est fastidio, qui se traduit littéralement par « ennui »). Le vaticaniste Sandro Magister a parlé des "déçus du Pape Ratzinger". Ceux qui avaient établi une image de ce que devait être le pontificat en conformité avec leur propre schéma, et maintenant ils se sentent trahis. Trop de dialogue, trop de patience, peut-être trop de modernité. Malaise face à la politique de transparence totale dans les cas d’abus perpétrés par des prêtres, l’appel à la conversion et à la purification plutôt qu’à la guerre de tranchée (ou à la défensive). Malaise face à son initiative de prière pour la paix à Assise, à laquelle il a convoqué les responsables des grandes religions et également des personnalités non croyantes. Malaise en somme face à sa conception de la liberté religieuse, selon un code trop moderne. Voilà le torticolis dont certains souffrent.

Six ans après, je suis de plus en plus convaincu que, cet après-midi là, le doigt de Dieu désignait l'homme de la Providence, l'homme du moment. Avec son magistère et son témoignage Benoît XVI est en train de régénérer le cœur même du corps ecclésial - patiemment, sans raccourcis, depuis la racine. Il est aussi en train de forger une nouvelle culture de la foi pour le XXIème siècle, et d'ouvrir un espace nouveau à la présence chrétienne dans un monde renfrogné mais assoiffé, un monde dans lequel, nous les catholiques nous n’avons pas encore appris à nous mouvoir.
Il y a trait essentiel à ce pontificat, si souvent marqué par le signe de la croix, la joie simple et pleine d’espérance que manifeste le Pape au milieu de chaque tempête. Il est curieux que quelqu'un de si avisé dans l’analyse, si pénétrant pour diagnostiquer les obscurités de l’Histoire, d’une telle capacité à faire usage de la raison, ne succombe jamais à la tentation du pessimisme ou de l’amertume. C’est en cela qu’il se différentie de certains de ses censeurs.

Et précisément cette espérance enracinée dans la foi de l’Église est le sceau de l’authenticité chrétienne qui ne trompe pas. Comme la vocation chrétienne vue sous cette lumière est grande et belle, mais aussi toute simple ! s’exclamait-il récemment en parlant des saints. Des Saints qui sont « des repères sur le chemin » et dont la vie est l’apologie la plus sûre du christianisme et le signe où se trouve la vérité.
Vraiment, Benoit XVI est un signe de lumière sur notre chemin bien mouvementé.

Le card. Etchegarray parle de son ami Benoît XVI Remets ton épée au fourreau!