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L'avortement tue le bébé et détruit la femme

Discours du Saint-Père aux participants à l'assemblée générale de l'Académie Pontificale pour la vie (26.02.2011)

Le Saint-Père a reçu ce matin en audience les participants à la XVIIe Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie, en conclusion de leurs travaux.
Les thèmes de la rencontre de cette année étaient "les banques de cordon ombilical" et "le traumatisme post-avortement".
Ma traduction de son discours - magnifique, plein de bonté, et de paternelle indulgence, profondément humain.

Je vous accueille avec joie à l'occasion de la réunion annuelle de l'Académie pontificale pour la Vie. Je salue en particulier le Président, Mgr Ignacio Carrasco de Paula, et je le remercie pour ses aimables paroles. A chacun, j'adresse mes salutations cordiales!
Dans les travaux de ces journées, vous avez abordé des questions d'actualité, qui interrogent profondément la société contemporaine et la mettent au défi de trouver des réponses toujours plus appropriées pour le bien de la personne humaine.

La question du syndrome post-avortement - autrement dit les graves problèmes psychologiques couramment vécus par les femmes qui ont eu recours à l'avortement volontaire - révèle la voix irrésistible de la conscience morale, et la blessure très grave qu'elle subit à chaque fois que l'agir de l'homme trahit la vocation innée au bien de l'être humain, dont elle témoigne. Dans cette réflexion il serait utile aussi de mettre l'accent sur la conscience, parfois obscurcie, les pères des enfants, qui souvent laissent les femmes enceintes seules .

La conscience morale - enseigne le Catéchisme de l'Église catholique - est ce "jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d'un acte concret qu'elle va faire, ou a déjà fait" (n ° 1778).

Il est en effet du devoir de la conscience morale de discerner le bien du mal dans les différentes situations de l'existence, afin que, sur la base de ce point de vue, l'homme puisse librement s'orienter vers le bien. Pour ceux qui voudraient nier l'existence de la conscience morale chez l'homme, en réduisant sa voix à des conditionnements extérieurs ou à un phénomène purement émotionnel, il est important de rappeler que la qualité morale de l'action humaine n'est pas une valeur extrinsèque, ou optionnelle, et n'est pas non plus une prérogative des chrétiens ou des croyants, mais commune à chaque être humain.

Dans la conscience morale, Dieu parle à chacun, et appelle à défendre la vie humaine à tout moment. Dans ce lien personnel avec le Créateur, réside la dignité profonde de la conscience morale et la raison de son inviolabilité.

Dans la conscience, l'homme tout entier - intelligence, émotivité, volonté - remplit sa propre vocation au bien, de sorte que le choix du bien ou du mal dans des situations concrètes de l'existence finit par marquer profondément la personne humaine dans chaque expression de son être. L'homme tout entier, en effet, reste blessé lorsque son agir se déroule contre les préceptes de sa propre conscience.
Toutefois, même quand l'homme refuse la vérité et le bien que le Créateur lui propose, Dieu ne l'abandonne pas, mais justement à travers la voix de la conscience, il continue à le chercher et à lui parler, afin qu'il reconnaisse l'erreur et s'ouvre à la Miséricorde Divine , capable de guérir n'importe quelle blessure.

Les médecins, en particulier, ne peuvent se soustraire au grave devoir de défendre contre la tromperie la conscience de nombreuses femmes qui pensent avoir trouvé dans l'avortement la solution aux difficultés familiales, économiques, sociales, ou aux problèmes de santé de leur enfant. Surtout dans ce dernier cas, la femme est souvent convaincue, parfois par les médecins eux-mêmes, que l'avortement est un choix non seulement moralement permis, mais même un acte «thérapeutique» nécessaire, pour éviter des souffrances à l'enfant et sa famille, et un fardeau «injuste» pour la société. Sur un fond culturel caractérisé par l'éclipse du sens de la vie, où s'est beaucoup atténuée la perception commune de la gravité morale de l'avortement et d'autres formes d'attentats contre la vie humaine, les médecins doivent avoir une force particulière pour continuer à affirmer que l'avortement ne résout rien, mais tue l'enfant, détruit la femme et aveugle la conscience du père de l'enfant, ruinant, souvent, leur vie familiale.

Cette tâche, cependant, ne concerne pas seulement la profession médicale et les professionnels des soins de santé. Il est nécessaire que la société dans son ensemble se porte en défense du droit à la vie de l'enfant conçu, et du bien véritable de la femme qui jamais, en aucune circonstance, ne peut se réaliser dans le choix de l'avortement. De même, il sera nécessaire - comme indiqué par votre travail - de ne pas faire manquer l'aide nécessaire aux femmes qui, ayant malheureusement déjà subi un avortement, en connaissent aujourd'hui tout le drame moral et existentiel. Il existe de nombreuses initiatives au niveau diocésain, ou par des organismes privés de bienfaisance , qui apportent un soutien psychologique et spirituel pour une récupération humaine intégrale. La solidarité de la communauté chrétienne ne peut pas abandonner ce genre de responsabilité. Je voudrais rappeler à cet égard l'appel lancé par le vénérable Jean-Paul II aux femmes qui ont eu recours à un avortement:
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"L'Eglise sait que de nombreux facteurs peuvent avoir influé sur votre décision, et ne doute pas que dans de nombreux cas, il s'est agi d'une décision pénible , voire même dramatique. Sans doute la blessure de votre âme n'est-elle pas encore refermée. En réalité, qui s'est passé a été et demeure profondément injuste.
Ne cédez pas, cependant, au découragement et ne perdez pas espoir. Essayez plutôt de comprendre ce qui s'est passé et interprétez-le dans sa vérité. Si vous ne l'avez pas déjà fait, ouvrez-vous avec humilité et avec confiance au repentir, le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la Réconciliation. À ce même Père et à sa miséricorde, vous pouvez aussi confier votre enfant avec espérance. Aidées des conseils et de la proximité de personnes amies et compétente, vous pourrez être par votre expérience douloureuse les défenseurs les plus éloquents du droit de chacun à la vie
"(Encyclique Evangelium vitae, n. 99).
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La conscience morale des chercheurs et de la société civile toute entière est aussi intimement impliquée dans le deuxième sujet de votre travail: l'utilisation des banques de cordon ombilical, à des fins cliniques et de recherche.

La recherche médico-scientifique est une valeur, et donc un engagement, non seulement pour les chercheurs, mais pour toute la communauté civile. Il en résulte un devoir de promouvoir une recherche éthiquement valide de la part des institutions, et la valeur de la solidarité de l'individu dans la participation à la recherche afin de promouvoir le bien commun. Cette valeur, et la nécessité de cette solidarité, sont bien mises en évidence dans le cas de l'utilisation de cellules souches provenant du cordon ombilical.

Il s'agit d'applications cliniques importantes, et de recherches prometteuses sur le plan scientifique, mais dont la mise en oeuvre dépend beaucoup de la générosité à faire un don de sang de cordon au moment de l'accouchement et de l'adaptation des structures pour rendre effective la volonté de don de la part des parturiantes. Je vous invite donc tous à vous faire les promoteurs d'une solidarité humaine et chrétienne véritable et consciente. À cet égard, de nombreux chercheurs en médecine considèrent à juste titre avec une inquiétude grandissante la floraison de banques privées pour le stockage du sang de cordon à usage uniquement autologue. Cette option - comme le démontrent les travaux de votre Assemblée - en plus d'être dépourvue de toute supériorité scientifique réelle par rapport au don de cordon, affaiblit le véritable esprit de solidarité qui doit constamment motiver la recherche de ce bien commun qui est le but ultime de la science et de la recherche médicale.

Chers Frères et Sœurs, je renouvelle l'expression de ma gratitude au Président et à tous les membres de l'Académie pontificale pour la Vie pour la valeur scientifique et éthique que vous apportez à votre engagement au service du bien de la personne humaine. Mon souhait est que vous mainteniez toujours vivant l'esprit de véritable service qui rend les esprits et les coeurs sensibles à reconnaître les besoins des hommes de notre temps. A chacun d'entre vous et à vos proches, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.

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