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Sainte Thérèse de Lisieux

et l'appel pour la Côte d'Ivoire, dans la catéchèse d'aujourd'hui. Texte complet, et images (6/4/2011)

Après Jeanne d'Arc, voici une deuxième sainte française, à laquelle le Saint-Père consacre une catéchèse. Deux itinéraires en apparence bien différents, d'un côté l'intrépide guerrière, de l'autre la petite amoureuse de Jésus devenue docteur de l'Eglise. Mais chez les deux, ce point commun, la simplicité de coeur, qui saisit parfois mieux que les théologiens érudits les vérités de la foi.

Après la catéchèse, Benoît XVI a indiqué continuer de suivre avec appréhension le sort dramatique des populations ivoirienne et libyenne: "J'espère que le Cardinal Turkson, que j'ai chargé de porter ma solidarité en Côte d'Ivoire puisse y entrer. Je prie pour les victimes et exprime ma solidarité à tous ceux qui souffrent. La violence et la haine étant toujours une défaite, lance un nouvel appel aux parties en cause pour un cessez le feu, pour un dialogue et la fin du massacre" (VIS).

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Chers frères et sœurs ,

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de sainte Thérèse de Lisieux, Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, qui a vécu dans ce monde seulement 24 ans, à la fin du dix-neuvième siècle, menant une vie très simple et cachée, mais qui, après sa mort et la publication de ses écrits, est devenue l'une saintes les plus connues et aimées.
La "petite Thérèse" n'a jamais cessé d'aider les âmes les plus simples, les jeunes, les pauvres et les souffrants qui la prient, mais elle a aussi éclairé toute l'Eglise avec sa doctrine spirituelle profonde, au point que le vénérable Jean-Paul II en 1997, voulut lui donner le titre de Docteur de l'Eglise, en plus de celui de patronne des missions, déjà conféré par le pape Pie XI en 1939. Mon bien-aimé prédécesseur, l'a appelée "experte de la scientia amoris" (Novo Millennio ineunte, 27). Cette science, qui voit resplendir dans l'amour toute la vérité de la foi, Thérèse l'exprime particulièrement dans l'histoire de sa vie, publiée un an après sa mort sous le titre Histoire d'une âme (1). C'est un livre qui eut immédiatement un énorme succès, a été traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier. Je voudrais vous inviter à découvrir ce petit-grand trésor, ce commentaire lumineux de l'Évangile pleinement vécu!
Histoire d'une âme, est en effet une merveilleuse histoire d'amour, dite avec tellement de simplicité, d'authenticité, de fraîcheur que le lecteur ne peut s'empêcher de rester fasciné!
Mais quel est cet amour qui a rempli la vie de Thérèse, de l'enfance à la mort? Chers amis, cet amour a un visage, un nom, c'est Jésus! La Sainte parle sans cesse de Jésus.
Je veux donc reparcourir les grandes étapes de sa vie, pour entrer au cœur de sa doctrine.

Thérèse naît le 2 Janvier1873, à Alençon, une ville de Normandie, en France. Elle est la dernière fille de Louis et Zélie Martin, époux et parents exemplaires, également béatifiés le 19 Octobre 2008. Ils eurent neuf enfants, quatre d'entre eux moururent en bas âge. Restèrent les cinq filles qui sont toutes devenues religieuses. Thérèse, à 4 ans, fut profondément blessée par la mort de sa mère. Le père déménagea alors avec ses filles dans la ville de Lisieux, où se déroulera toute la vie de la sainte. Plus tard, Thérèse, souffrant d'un grave trouble nerveux, fut guérie par une grâce divine, qu'elle appelle le «sourire de la Vierge». Elle reçut ensuite la première communion, vécue intensément, et mit Jésus Eucharistie au centre de son existence.
La «grâce de Noël» de 1886 marqua un tournant, qu'elle appela sa «pleine conversion». Elle guérit en effet totalement de son hypersensibilité infantile et commença une "course de géant".
À l'âge de 14 ans, Thérèse se rapproche de plus en plus, avec une grande foi, de Jésus crucifié, et prend à cœur le cas, apparemment désespéré, d'un criminel condamné à mort et impénitent. "Je voulais à tout prix l'empêcher de tomber en enfer", écrit la Sainte, avec la certitude que sa prière le mettrait en contact avec le sang rédempteur de Jésus. C'est sa première et fondamentale expérience de maternité spirituelle: "J'avais une telle confiance en la miséricorde infinie de Jésus", écrit-elle. Avec Marie Très Sainte, la jeune Thérèse aime, croit et espère avec "un cœur de mère".

En Novembre 1887, Thérèse se rend en pèlerinage à Rome avec son père et sa sœur Céline. Pour elle, le point culminant est l'audience du pape Léon XIII, à qui elle demande la permission d'entrer, à quinze ans à peine, au Carmel de Lisieux. Un an plus tard, son souhait se réalise: elle se fait carmélite, "pour sauver les âmes et prier pour les prêtres". Simultanément, commence aussi la maladie mentale douloureuse et humiliante de son père. C'est une grande souffrance qui conduit Thérèse à la contemplation du visage de Jésus dans sa Passion.
Ainsi, son nom de religieuse - Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face - exprime le programme de toute sa vie, en communion avec les mystères centraux de l'Incarnation et la Rédemption. Sa profession religieuse, en la fête de la Nativité de Marie, le 8 Septembre 1890, est pour elle un vrai mariage spirituel dans la "petitesse" évangélique, caractérisée par le symbole de la fleur: "Quelle belle fête, la Nativité de Marie, pour devenir l'épouse de Jésus -! écrit-elle - C'était la petite Vierge sainte qui un jour présenta sa petite fleur au petit Jésus ".
Pour Thérèse, être religieuse signifie être l'épouse de Jésus et la mère des âmes. Le jour-même, la Sainte écrit une prière qui indique tout le sens de sa vie: elle demande à Jésus le don de son amour infini, d'être la plus petite, et surtout, elle demande le salut pour tous les hommes: "Qu'aucune âme ne soit damnée aujourd'hui". De grande importance est son Offrande à l'Amour Miséricordieux, faite en la célébration de la Sainte Trinité en 1895: une offrande que Thérèse partage tout de suite avec ses soeurs, étant déjà vice-maîtresse des novices (?).

Dix ans après la «grâce de Noël» de 1896, vient la «grâce de Pâques», qui ouvre la dernière période de la vie de Thérèse, avec le début de sa passion, en union profonde avec la Passion de Jésus; il s'agit de la passion du corps avec la maladie qui la conduira à la mort dans de grandes souffrances, mais surtout c'est la passion de l'âme, une douloureuse mise à l'épreuve de la foi. Avec Marie auprès de la Croix de Jésus, Thérèse vit alors la foi la plus héroïque, comme la lumière dans l'obscurité qui lui envahit l'âme. La carmélite est consciente de vivre cette grande épreuve pour le salut de tous les athées du monde moderne, qu'elle appelle «frères». Elle vit alors plus intensément l'amour fraternel; vers les sœurs de sa communauté; vers ses deux frères spirituels missionnaires; vers les prêtres et tous les hommes, surtout les plus éloignés. Elle devient vraiment une "soeur universelle"! Sa charité aimable et souriante est une expression de la joie profonde dont elle révèle le secret: «Jésus, ma joie est de t'aimer". Dans ce contexte de souffrance, vivant le plus grand amour dans les plus petites choses de la vie quotidienne, la Sainte accomplit sa vocation d'être l'amour dans le cœur de l'Église.

Thérèse meurt le soir du 30 Septembre 1897, en prononçant ces simples mots: "Mon Dieu, je vous aime!", regardant le crucifix qu'elle serrait dans ses mains. Ces derniers mots de la Sainte sont la clé de toute sa doctrine, de son interprétation de l'Evangile. L'acte d'amour, exprimé dans son dernier souffle, était comme le souffle constant de son âme, comme le battement de son cœur. Les simples mots: «Jésus, je vous aime" sont au centre de tous ses écrits. L'acte d'amour pour Jésus, l'immerge dans la Très Sainte Trinité. Elle écrit: "Ah, tu le sais, divin Jésus, que je t'aime, / L'Esprit d'Amour m'enflamme de son feu, C'est en t'aimant que j'attire le Père".

Chers amis, nous aussi, avec sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, nous devrions pouvoir répéter chaque jour au Seigneur que nous voulons vivre de l'amour à Lui et aux autres, apprendre à l'école des saints à aimer de manière authentique et totale.

Thérèse est l'un des «petits» de l'Evangile qui se laissent conduire par Dieu dans les profondeurs de son mystère. Un guide pour tout le monde, en particulier ceux qui, dans le peuple de Dieu, accomplissent le Ministère de théologien. Avec l'humilité et la charité, la foi et l'espérance, Thérèse entre continuellement au cœur de l'Ecriture Sainte qui contient le mystère du Christ. Et une telle lecture de la Bible, nourrie par la science de l'amour, n'est pas opposée à la science académique. La science des saints, en effet, dont elle parle dans la dernière page d'Histoire d'une âme, est la science la plus haute. "Tous les saints ont compris et peut-être plus particulièrement ceux qui ont rempli l'univers du rayonnement de la doctrine évangélique. N'est-ce pas de la prière que les saints Paul, Augustin, Jean de la Croix, saint Thomas d'Aquin, François, Dominique et beaucoup d'autres illustres amis de Dieu ont tiré cette science divine qui fascine les plus grands génies?".
Indissociable de l'Evangile, l'Eucharistie est pour Thérèse le Sacrement de l'Amour Divin qui s'abaisse jusqu'à l'extrême pour nous élever jusqu'à lui.
Dans sa dernière lettre, sur une image qui représente l'Enfant Jésus dans l'Hostie consacrée, la Sainte a écrit ces simples mots : "Je ne peux pas craindre un Dieu qui pour moi s'est fait si petit (...) Je l'aime! En effet, il n'est qu'Amour et Miséricorde" .

Dans l'Evangile, Thérèse découvre surtout la Miséricorde de Jésus, au point d'afirmer: "Pour moi, il a donné sa miséricorde infinie, à travers elle, je contemple et adore les autres perfections divines! (...) Alors, elles me paraissent toutes rayonnantes d'amour, la justice elle-même (et peut-être plus que toute autre) me semble revêtue d'amour".
Ainsi s'exprime-t-elle aussi dans les dernières lignes d'Histoire d'une âme: "Dès que je regarde le saint Évangile, tout de suite, je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courrir ... Ce n'est pas à la première place, mais à la dernière, que je m'élance ... Oui, je le sens, même si j'avais sur la conscience tous les péchés qu'on peut commettre, j'irais avec un cœur brisé par le repentir, me jeter dans les bras de Jésus, parce que je sais combien il aime le fils prodigue qui revient à Lui".
"Confiance et amour" sont donc le point final du récit de sa vie, deux mots qui, comme des phares, ont illuminé tout son chemin de sainteté, afin de guider les autres dans le même "petit chemin de confiance et d'amour", celui de l'enfance spirituelle. Confiance comme celle de l'enfant qui s'abandonne entre les mains de Dieu, inséparable de l'engagement fort, radical de l'amour vrai, qui est don total de soi, pour toujours, comme dit la Sainte en contemplant Marie: "Aimer, c'est tout donner, c'est se donner soi-même".
Ainsi, Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à vivre pleinement la grâce du baptême dans l'amour, don total de soi à l'amour du Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l'Esprit Saint, Son amour pour les autres.

© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana

Note

(1) Le texte est émaillé de références que je n'ai pas reproduites, ne sachant pas ce qu'elles représentent.
Le livre "Histoire d'une âme" est disponible en français dans plusieurs librairies en ligne, par exemple Amazon (où l'on pourra lire de beaux témoignages de lecteurs).

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