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Le curieux discours d’un journaliste catholique

Une tribune libre de François H. (29/1/2011)

Je reçois, et publie, ce texte de François H.
Je dois préciser que j'ai moi-même eu affaire à ce "X" dont il est question ci-dessous.


Récemment, suite à la publication par le journal La Croix d’un article sur la mise en place d’une blogosphère catholique, un journaliste éminent, qui tient sur la toile son « bloc-notes », réagissait par la publication d’un billet où il se félicitait de figurer en bonne place parmi les blogues élus par La Croix.

Dans la suite de cet article, dans le souci d’éviter toute polémique, nous nommerons ce journaliste tout simplement X.
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X est très satisfait de son ouvrage, c’est son droit et c’est sans doute de bonne guerre. Son blogue serait un modèle d’observation des « signes des temps », de nuance, de « prise de distance par rapport à soi-même », en somme de désintéressement, de « témoignage évangélique » et de « fidélité à la foi » et à Jésus-Christ. Cependant, dans cet article, il y a aussi et surtout une attaque ou du moins une critique des autres blogues, qui sont tout le contraire du sien : des blogues « ethnicistes » où l’on exclut les pauvres, noie les malheureux migrants (pour pousser à l’extrême l’image utilisée), où l’on a des nostalgies vichystes, se moque des questions sociales au détriment d’un moralisme dont l’hypocrisie n’est que trop criante, puisqu’il se mêle à l’ « infamie ». Et surtout, ces blogues sont méchamment « identitaires », selon une expression consacrée dans certains milieux : pour résumer, ils défendent l’Eglise et non le Christ, contrairement à X, modèle de fidélité évangélique, ils pratiquent un « contre-témoignage ».

Il y a beaucoup de choses dans ce mélange d’auto-satisfaction et de condamnation. On pourrait dire que c’est en quelque sorte la charte de X. On ne saurait, d’ailleurs, lui reprocher de se fixer pour but d’être fidèle à l’Evangile et de combattre l’injustice. Mais, il soulève lui-même le problème, la question est celle des moyens employés, tant par lui-même que, selon lui, par ceux qu’il blâme.

X ouvre sa réflexion par quelques considérations politiques sur les blogues et l’électorat catholique :

La Croix estime que la blogosphère catholique en France est plutôt de droite. Cela confirmerait les sondages selon lesquels l'électeur catholique hexagonal serait plus à droite que la moyenne de ses compatriotes ; nous avons déjà parlé de cette pesanteur, qui s'explique par le passé et la sociologie... alors que la droite française (partis, gouvernement) est loin de répondre – sauf exception – à ce que souhaite la pensée sociale chrétienne.


Or voici ce qu’écrivait La Croix :

Contrairement à la blogosphère politique, majoritairement située à gauche et au centre, les blogueurs catholiques représentent aujourd’hui (si l’on applique à ces questions une terminologie politique) une frange plutôt à droite, voire très à droite de l’Église.

La journaliste de La Croix, Céline Hoyeau, en précisant que la terminologie politique qu’elle utilise est « appliquée » à l’Eglise, indique ainsi qu’elle n’est pas nécessairement appropriée : la « droite » ne désigne pas ici un parti politique, mais une tendance à l’intérieur de l’Eglise, ce qui se vérifie d’ailleurs dans la suite de l’article, la « gauche », représentée par Golias, étant associée à la « critique de l’institution ». On peut donc en déduire que, par « droite », Céline Hoyeau entend les défenseurs du Pape, les restaurationnistes et les traditionalistes. Même si certains, à tort ou à raison, ne se privent pas d’associer immédiatement choix ecclésiaux et choix politiques (ce que Céline Hoyeau ne fait qu’indirectement), le journaliste blogueur dont il est question fausse donc d’emblée le sens de l’article de La Croix et réduit cette « droite » ecclésiale au choix de « l’électeur catholique hexagonal » moyen, aussitôt désapprouvé, car votant pour une « droite française » qui est « loin de répondre à ce que souhaite la pensée sociale chrétienne. »

Sur ce dernier point, on ne saurait lui donner tort. Mais d’une part, il a subrepticement détourné l’article sur lequel il entend s’appuyer, et d’autre part, on se demande en quoi la gauche française est plus près de « répondre à ce que souhaite la pensée sociale chrétienne », surtout si l’on considère les récents débats parlementaires sur le « droit à mourir dans la dignité ». Passons ; après tout, X ne nous dit pas que cette gauche vaut mieux, même s’il aurait au moins pu préciser, à la décharge de cet électeur catholique moyen si appesanti d’histoire et de sociologie, qu’elle n’est guère conforme à l’Evangile, et qu’en somme son choix, à défaut d’être excellent, n’est pas pire qu’un autre.

Le problème est que X poursuit sur cette voie. Je ne pense pas forcer le sens du texte en affirmant qu’il prête aux blogueurs qu’il critique ce qu’il se vante de ne pas manifester, savoir, du « triomphalisme » et surtout de l’ « esprit de parti ». J’ai personnellement du mal à saisir très précisément ce qu’il entend par-là ; quant au « triomphalisme », je ne vois pas ce qu’il veut dire, mis à part qu’il s’agit d’un mot qui sert plus d’épouvantail qu’autre chose (…). Cependant, il est vrai qu’il parle d’ « esprit de parti », et non simplement de parti. Qu’entend-il donc par-là ?

Je pense qu’il faut trouver la réponse dans ces quelques phrases:

La Croix pense que les blogs catholiques mettent avant tout l'accent sur la « défense » de l'Eglise. Je ne crois pas que ce soit vrai de notre blog, ni de plusieurs qui lui sont proches. « Défendre » l'Eglise contre quoi ? Contre les préventions d'une grande partie de l'opinion française, qui prend les catholiques (croyants) pour des sectaires ? L'opinion, voilà effectivement le domaine des blogs... Mais le mot « défense » est inadapté, et la mentalité défensive est contre-performante ! Il ne s'agit pas de se défendre, voire de défendre l'Eglise. Il s'agit de dissiper les quiproquos, et de toucher les cœurs et les intelligences. On n'y arrive pas en prenant des postures défensives.

X estime donc ici que la méthode utilisée par les blogues différents du sien est contre-productive. C’est son droit. Mais il ne s’arrête pas là : ces blogues, comme je l’ai déjà dit, sont accusés de trahir l’Evangile de Notre-Seigneur :

Jésus Christ n'a pas dit : « allez et défendez l'Eglise ». Il a dit : « allez et proclamez l'Evangile à toutes les créatures ».

Il me semble que le fond de l’article se trouve dans cette phrase ; il convient donc de s’y arrêter. Ce qui frappe, c’est cet « amour des antinomies » que Jacques Maritain, dans une leçon donnée à l’Institut Catholique de Paris en décembre 1914, regardait comme « un des caractères distinctifs de la pensée moderne » : d’un côté, la défense de l’Eglise (ce qui est mal), de l’autre la proclamation de l’Evangile (ce qui est bien). Ce n’est sans doute pas ce que l’auteur veut dire, mais on se demande presque s’il n’en vient pas à établir comme une séparation infranchissable entre l’Eglise et l’Evangile. L’Eglise, disait cependant le Cardinal Journet, c’est l’Evangile qui continue.

Et si défendre l’Eglise, c’était tout simplement annoncer l’Evangile, de manière parfois indirecte, certes, mais l’annoncer tout de même ?

Et si défendre la sainte Eglise revenait à annoncer le Royaume, puisqu’on dit d’elle qu’elle est le Royaume de Dieu vu d’en bas ?

Et si défendre notre Mère l’Eglise, divinement instituée par Jésus-Christ comme le lieu du Salut, était non seulement légitime, mais aussi impératif, dès lors qu’elle est calomniée, traînée dans la boue par des journalistes malveillants (je ne parle pas en l’occurrence du blogueur dont il est question) ?


Je ne feindrai pas, cependant, de ne pas comprendre ce que X veut dire. Certains, estime-t-il, défendent l’Eglise comme s’il s’agissait d’un parti politique. Il n’a pas entièrement tort ; le Saint-Père, dans le sermon prononcé lors de la messe du dernier consistoire, rappelait que Pierre n’a pu devenir le Vicaire du Christ que lorsqu’il a renoncé à prétendre sauver Jésus pour se laisser sauver par lui. Et il est vrai que certains propos, inspirés par la colère ou l’indignation, ont pu être maladroits ou manquer de charité. Mais, disait sainte Jeanne d’Arc, dont Benoît XVI faisait l’éloge dans une récente catéchèse, les hommes d’armes combattront, et Dieu donnera la victoire. Il ne s’agit pas de se passer de la Grâce, mais de ne pas laisser proférer contre la sainte Eglise d’énormes mensonges, qui ne relèvent pas tous, quoiqu’en dise X, de simples « préventions » ou de malentendus qu’on peut lever par quelques explications.

On pourrait considérer, cependant, que X n’a pas tout à fait tort de dire que l’Eglise est mal défendue, et que ce simple terme de « défense » est inapproprié. Une posture défensive, dit-il, est la plus mauvaise solution. Mais que dirait-il d’une posture offensive ? Cela ne lui plairait guère plus.

C’est une manie assez répandue que de reprocher à certains catholiques d’user d’un vocabulaire guerrier pour parler de la foi. C’est pourtant saint Paul qui disait aux Ephésiens de revêtir l’armure du Christ ; et la « blanche armée des martyrs », comme dit le Te Deum, l’a bien suivi, elle qui voyait dans l’Eglise une armée rangée en bataille et dans le martyre le jour de la lutte et de la victoire. On s’étonne de constater que des personnes habituellement si disposées à exalter les premiers chrétiens s’offusquent de la première métaphore militaire. Je ne sais s’il s’agit de l’état d’esprit de X, mais on entend dans son propos comme des échos de ces reproches ordinaires.

Mais, puisqu’il semble refuser l’idée d’un combat de l’Eglise militante, il faut examiner sa propre solution, correspondant à la voie étroite de l’Evangile : il s’agit de « dissiper les quiproquos », de « toucher les cœurs et les intelligences ».
On ne pourrait qu’y souscrire si l’on oubliait que les campagnes de lynchage médiatique de la sainte Eglise en général et du Saint-Père en particulier ne sont pas le fait de quelques individus isolés. Quand "Le Monde" publie dans ses pages une chronique hebdomadaire d’une certaine CF ou des textes violemment hostiles au catholicisme, parfois de la plume d’ecclésiastiques, même mitrés, je ne peux pas croire qu’il s’agisse d’un « quiproquo ». Quant à « toucher les cœurs et les intelligences », on ne peut qu’être d’accord, mais chacun mettra bien sous ces mots ce qu’il voudra.

X cite saint Pierre :

« Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte. Mais que ce soit avec douceur et respect... afin que, sur le point même où l'on vous calomnie, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient confondus. »

Là aussi, on ne peut qu’être d’accord. Mais il s’agit, précisément, de « justifier », et le respect concerne les personnes, et non les idées fausses. Le Cardinal Daniélou, qui avait des amis athées, disait qu’il respectait infiniment leurs personnes, mais qu’il ne cesserait jamais de dire que leur athéisme était une monstruosité intellectuelle et morale. Peut-être est-ce également la pensée de notre journaliste, mais il est possible d’avoir un doute.

Il ne s’agit pas de nier qu’il y ait eu des excès de langage, ici ou là. Mais il me semble que la position de X est de fait plus dangereuse, plus contre-productive que celle des blogues qu’il critique. Un détail très révélateur apparaît en effet dans la phrase suivante :

Il [le Pape] ne mélange pas ces infamies avec la
« défense de la vie ».

X a le droit de critiquer la « soupe au cochon » qui précède, mais le plus intéressant, dans cette phrase, se trouve dans les guillemets qui accompagnent la défense de la vie. On pourrait dire qu’il s’agit seulement d’une citation, qui vise à dénoncer l’hypocrisie supposée des blogues visées. Mais quoi qu’on en dise, les guillemets introduisent une distance. La défense de la vie, de sa conception à sa mort naturelle, voilà une cause dans laquelle notre blogueur modèle semble ne pas se reconnaître. Je ne pense pas forcer le sens de son texte sur ce point, puisque de semblables réserves apparaissent plus haut :

A propos de la doctrine sociale de l'Eglise, justement, La Croix trouve que les blogs catholiques en parlent moins que de morale. Vrai ? En tout cas ce n'est pas l'attitude de notre blog, dont l'engagement social est clair et net.


Le journaliste entend combattre le « capitalisme financier ». C’est à son honneur. Mais nulle part, dans les blogues qu’il critique, on n’a vu d’apologie de ce capitalisme. « L’engagement social » : telle est la cause qui prime aux yeux de X. Face aux ignobles extrémistes pro-vie, qui sont autant d’hypocrites à la solde du grand capital, notre journaliste, lui, s’intéresse aux « signes des temps », aux grèves, aux délocalisations, à l’écologie, et en profite pour anathématiser les « négationnistes du climat » (sic), traités, comme on le voit, avec « douceur et respect », comme il sied. Mais la lutte contre la culture de mort ne semble guère susciter chez lui que quelques paroles réprobatrices.
Voici, en effet, un extrait d’un autre article de son blogue, mis en ligne peu avant la Marche nationale pour la Vie qui a eu lieu le 23 janvier dernier à Paris :

Les termes de cette lettre [du nonce] sont à méditer : ils recadrent ce type de manifestations dans une perspective large et positive. Se déclarer en faveur de la vie doit s'accompagner d'une action sociale concrète, pour "favoriser une existence digne et fraternelle" : fraternité devant bénéficier à "tous", sans exclusive, dans tous les aspects de la vie en société.
Ce message couronne le poids grandissant des évêques français dans le parrainage de la marche : un tournant est ainsi pris, clarification et dépolitisation inéluctables qui iront s'accentuant, et qui étaient présagées dans la lettre de Mgr Aillet l'an dernier.


Il n’y a là à première vue rien de choquant, personne n’étant, je pense, opposé à une « action sociale concrète ». C’est en fait précisément la raison pour laquelle les propos de X sont absolument déplacés. En effet, il s’agit de « recadrer » ce « type de manifestations », comme si elles étaient en elles-mêmes gravement déviantes ; comme si elles ne manifestaient que dureté de cœur, hypocrisie, et fraternité sélective, alors qu’on lit précisément, dans la description de SOS-Futures mères, association membre du collectif organisateur de la Marche :

Elle pratique une concertation suivie avec les assistantes sociales et autres services sociaux publics ou privés, et collabore avec des associations à buts complémentaires, en vue de certaines aides à des mères ou futures mères en difficulté. Elle assiste directement des futures mères tentées par l'avortement ou des mères en difficulté, par l'aide psychologique, administrative, matérielle, etc

Et, à propos de Choisir la Vie, autre association du collectif :

Sa vocation est notamment d'informer le grand public sur les pratiques qui portent ou risquent de porter atteinte à la vie ou à la dignité de l'être humain non encore né ; de donner à chacun les moyens de faire objection de conscience à ces pratiques ; de lutter pour leur abolition et de promouvoir un ensemble de mesures protectrices de l'enfant à naître, de la mère et de la famille.

C’est ainsi que X, opposant action sociale et militantisme pro-vie avec l’amour des antinomies dont il a déjà été question, adresse aux organisateurs de la Marche un reproche sans fondement, qui transforme presque les encouragements pontificaux en blâme. Quelle « clarification » exigeait donc la Marche, qui doit être tout de même la manifestation la plus pacifique de France ? X souligne son espoir de « dépolitisation », mais encore faudrait-il savoir ce qu’il entend par-là. S’il entend que la lutte contre la culture de mort dénoncée par Jean-Paul II et Benoît XVI ne doit être soumise à aucune tutelle politique partisane, on ne peut qu’approuver ; mais s’il entend que la Marche, qui exige des lois pour la vie, doit renoncer à tout objectif politique, à toute volonté d’influencer les partis politiques pour qu’ils révisent leurs positions inacceptables, alors son discours est gravement pernicieux, puisqu’il revient finalement à enlever à la Marche toute utilité.

Il y a plus grave encore : on a le sentiment, en le lisant et si l’on pousse jusqu’au bout son raisonnement, que le Saint-Père et les évêques n’interviennent précisément que pour « recadrer » ce mouvement déviant ; ce qui voudrait dire qu’ils n’auraient pas donné leur soutien de leur propre initiative, parce que la cause leur tient à cœur, mais uniquement pour rappeler à l’ordre les militants pro-vie.

Et cela, c’est insultant aussi bien pour nos pasteurs, et tout d’abord pour le Successeur de Pierre, que pour leurs brebis engagées dans la lutte contre l’avortement.

(…)

Pour résumer : s’il s’agit d’œuvrer dans la société, faire de l’action sociale, oui, mais lutter contre la culture de mort, non. Et alors, faire de la politique, surtout pas.

On est donc loin de cette phrase de Jeanne d’Arc déjà citée : « Les hommes d’armes combattront, et Dieu donnera la victoire. » Et voici que Benoît XVI est invoqué pour justifier ce qui n’est finalement qu’une capitulation pure et simple, quoique dissimulée, devant l’esprit du monde :

Certains disent : « peu importe d'être mal vus par les gens, regardez le pape, il choque et ça ne le gêne pas. » Cet argument est triplement faux. Primo, « les gens » ne sont pas forcément choqués par ce que dit et fait le pape : cf le voyage en Angleterre. Secundo, le pape n'est pas du tout indifférent à la réception de son message ! Il souffre quand on juge mal ce qu'il fait ou ce qu'il dit.

Voilà donc la souffrance personnelle du Pape transformée en volonté de plaire au monde, comme si le Saint-Père ignorait que l’Evangile de Jésus-Christ est un scandale et une folie. Et si l’on regarde les points sur lesquels insiste le plus lourdement X, on s’aperçoit de fait qu’il s’agit, globalement, sous couvert de charité évangélique, même sincère, de rendre le christianisme acceptable aux yeux des hommes de notre temps.

...
Il n’est question de remettre en cause ni la bonne foi, ni la bonne volonté de ce journaliste. Dieu seul connaît les cœurs. Mais il m’a semblé nécessaire ou du moins utile de montrer les déficiences d’un discours qui se veut conforme à celui de l’Eglise, mais s’en écarte aussi sûrement qu’insensiblement.

François H.
29 janvier 2011

Droit de réponse Une recension de Lumière du Monde