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Béatification: témoignage du card. archiprêtre

Le cardinal Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, dans l'OR: ce qui m'a le plus touché, c'est l'humilité de Benoît XVI (2/5/2011)

Entretien avec le cardinal archiprêtre Angelo Comastri, dans l'Osservatore Romano du 2 mai

Les images extraordinaires évoquées par le cardinal Comastri sont à voir ici: http://www.corriere.it/...

Texte en italien: Raffaella.
Ma traduction.

Un flot ininterrompu de pèlerins a rendu hommage à la dépouille mortelle de Jean-Paul II.

La basilique Saint-Pierre a été le témoin silencieux des jours de la béatification: depuis que sa dépouille mortelle a été extraite des Grottes vaticanes, et l'exposition devant l'autel de la Confession, jusqu'à l'ensevelissement, ce lundi 2 mai, dans la Chapelle de Saint Sébastien.
Le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique, président de la Fabrique de Saint-Pierre et vicaire général de Sa Sainteté pour la Cité du Vatican raconte à notre journal cet événement ecclésial extraordinaire.

- Qu'est-ce qui vous a frappé dans la célébration de la béatification de Jean Paul II?
- Je le dis sincèrement, c'était l'humilité de Benoît XVI. Il semblait qu'il se fasse petit, pour indiquer à l'Eglise et au monde la grandeur spirituelle de Jean-Paul II, qu'il a appelé, d'une voix émue, un géant de la foi. Ceci n'est pas un fait secondaire. Nous devons vraiment bénir le Seigneur qui nous donne des hommes comme Jean-Paul II et Benoît XVI.

- Et dans les jours précédents?
- Lorsque le matin du vendredi 29 avril, la grande pierre tombale blanche a été enlevée, et que le cercueil de chêne contenant la boîte de plomb, et à son tour, le cercueil de cyprès avec la dépouille mortelle de Jean-Paul II, a refait surface, il a semblé que le temps revenait en arrière. Les employés étaient les mêmes qui avaient enterré le corps il y a six ans, et ils étaient très émus (images ici). Je les regardais et j'ai vu les larmes couler de leurs yeux et j'ai ressenti moi aussi un frisson d'émotion.
J'ai revu alors le 8 avril 2005. J'étais assis sur le côté droit de la chapelle, dans les Grottes vaticanes. Devant moi le cardinal Joseph Ratzinger, doyen du Sacré Collège, était assis. La cérémonie d'enterrement se prolongeait. De la main droite, j'ai fait signe au cardinal Ratzinger pour savoir si je pouvais réciter le rosaire. De l'autre côté, il a levé délicatement la main et m'a fait signe avec ses doigts que je pouvais commencer. Nous l'avons récité avec une émotion qu'on pouvait presque toucher de la main, et tandis que nous priions Marie, le cercueil contenant la dépouille mortelle de Jean-Paul II, qui avait dans le corps la blessure d'un attentat, a été enseveli. Et j'ai pensé que Jean-Paul II avait dit: "Tandis qu'une main meurtrière tirait pour me tuer, une main maternelle a arrêté le pape sur le seuil de la mort. Depuis ce jour, ma vie est un don, et un don de tous les jours. C'est un cadeau de Dieu. Et je désire tout faire pour lui, tenant ma main serrée dans la main de Marie".
J'ai pensé à cette phrase de Jean-Paul II pendant que l'Ave Maria remplissait les Grottes vaticanes. D'une certaine manière, elles embrassaient cet extraordinaire fils de Marie, qui a voulu mettre dans ses armes épiscopales et pontificales, comme Benoît XVI l'a rappelé, un grand "M" surmonté d'une croix. Marie qui nous conduit à Jésus, à la croix de Jésus et à la gloire de Jésus

- Qu'est-il arrivé après l'extraction de la dépouille mortelle de Papa Wojtyla?
- Dès que le cercueil du pape Jean-Paul II a été placé devant la tombe de saint Pierre, il y a eu un flot spontané d'employés de la Cité du Vatican. Il n'était pas prévu, mais nous n'avons pas voulu l'arrêter. Pour l'ordre public, nous pensions tout faire derrière des portes closes, mais on ne pouvait arrêter ce flux spontané de dévotion. La gendarmerie pontificale, avec le commandant Giani, a compris ce besoin du cœur et nous avons laissé s'exprimer ces sentiments. Nous avons vu le personnel de toutes les administrations s'approcher du cercueil du pape Jean-Paul II comme il y a six ans. Tout le monde était là, en silence, pour revivre un souvenir, apporter une prière. Pour remercier le Seigneur qui donne à l'Eglise de saints pasteurs. Le premier qui est venu apporter son affection à Jean-Paul II, était le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, puis le cardinal Stanislas Dziwisz. Il y avait aussi Mgr Fernando Filoni, substitut du secrétaire d'État, et beaucoup de gens qui, sous l'impulsion du cœur, voulaient se joindre à cette étreinte d'affection et de gratitude. Je dois exprimer ma gratitude à la gendarmerie pontificale qui a protégé l'ordre dans cet hommage spontané. Un grand merci va aux employés de Saint-Pierre qui ont fait un travail impeccable et aussi à l'association Saints Pierre et Paul, qui s'est mise à disposition presque à temps complet, avec ses volontaires jour et nuit.

- Quand a-t-il a été emmené dans la Basilique?
- Au petit matin du 1er mai, en privé, des grottes, le cercueil a été porté dans la basilique, et a été placé devant l'autel de la Confession, en face de l'autel où tant de fois Jean-Paul II avait célébré l'Eucharistie, où tant de fois il avait parlé, où il avait fait entendre sa voix juvénile, puis sa voix de plus en plus faible, fatiguée, mais de plus en plus convaincue et passionnée par l'annonce de l'Evangile. A ce moment s'est jointe la Garde suisse pontificale qui a monté la garde d'honneur jour et nuit auprès du cercueil du pape Jean-Paul II, et cette présence elle aussi était une touche de délicatesse et de solennité qu'apporte toujours la présence de la Garde suisse à côté du pape

- Et après la béatification?
- Nous avons ouvert à tous la basilique, afin que tout le monde puisse s'arrêter un instant devant le cercueil, qui était exposé dans la bière à nu, avec ses armoiries pontificales, les dates de sa vie et un humble crucifix, et en travers l'évangéliaire. Il est clair que cet évangéliaire a rappelé à chacun le souvenir d'il y a six ans, quand le vent semblait être une main invisible qui tournait les pages et nous disait presque: si vous voulez savoir qui était Jean-Paul II, cherchez le secret dans ces pages. C'était un homme qui a vécu l'Evangile et maintenant, c'est votre tour. Devant le cercueil du pape, sont passés les chefs d'Etat, tous avec une grande dévotion, les différentes délégations, les ambassadeurs et puis une rivière, vraiment un flot de gens, au point que même pendant la nuit, nous avons dû laisser la basilique ouverte, car cette marée humaine qui, comme il y a six ans, voulait embrasser Jean-Paul II, était incontrôlable. Nous avons proposé à trois reprises la prière du Rosaire, si chère à Jean-Paul II.
La béatification a eu lieu le 1er mai, et comme l'a souligné le pape, c'est le premier jour du mois de Marie. Cela aussi était un signe très beau. Et il nous a semblé que les plus belles fleurs que nous pourrions porter sur le cercueil du pape Jean-Paul II étaient justement ces Je vous salue Marie qui avaient marqué toute sa vie. Aujourd'hui, lundi 2 mai, a été célébrée la messe d'action de grâce pour le don de ce bienheureux, pour le don de cette sainteté héroïque qui a marqué la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle.
Dans l'après-midi, à 16 heures, le dernier chapelet a été récité, et à 18 heures, la Basilique a été fermée. À 19h15, en privé, le cercueil a été porté en procession par les Chanoines du Chapitre du Vatican à la chapelle de Saint Sebastien, où l'inhumation a eu lieu. On a mis une plaque avec une inscription simple mais belle "Beatus Joannes Paulus II". Par une coïncidence involontaire, l'autel de Saint-Sébastien contient un retable en mosaïque représentant le saint touché par des flèches, un martyr de la persécution de Dioclétien. En dessous, il y a un martyr des temps modernes, un homme non pas transpercé par des flèches, mais par une balle qui, des siècles plus tard, a réincarné, le mystère de l'Eglise, persécutée et vainqueur à travers la persécution.

(© L'Osservatore Romano 2-3 mai 2011)

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