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Aborigènes: calomnies contre les missionnaires

Un texte important de Massimo Introvigne, dans la Bussola, traduit par Belgicatho (10/5/2011)

Massimo Introvigne a publié la semaine dernière sur La Bussola, un important article intitulé:
Aborigeni, troppe calunnie contro i missionari

Je voulais le traduire, mais la visite à Venise a mobilisé pas mal de mon énergie, et j'avoue que sa longueur m'a quelque peu rebutée... heureusement, mon ami de Belgicatho s'en est chargé: merci à lui!
Il observe, en préambule:

Un article de Massimo Introvigne, dans la Bussola quotidiana, rend compte des recherches d'un historien, marxiste repenti, qui a consacré une oeuvre monumentale au problème des aborigènes d'Australie. Ce travail de "réinformation" vient à point quand on sait l'exploitation éhontée qui a été faite des prétendues "générations volées" pour incriminer l'oeuvre réalisée par des générations de missionnaires chrétiens sur ce continent.
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Extraits (Traduction complète ici)

(...) Sur la base d'une ancienne théorie anthropologique issue du marxisme, certains soutiennent que les prétendus «primitifs», qui ne connaissent pas la propriété privée et qui vivent sans inhibitions sexuelles ni culpabilité, seraient beaucoup plus avancés et heureux que nous qui nous réclamons d'un Occident «civilisé». (ndlr: c'est le mythe du bon sauvage de Rousseau, revisité et instrumentalisé souvent contre l'Eglise).
La terre promise des anthropologues - et en particulier des relativistes - pendant des décennies a été l'Australie, où existaient, au moins jusque dans les années 80, des tribus "préservées" qui n'avaient jamais connu l'homme blanc. On a vu se développer à ce sujet une vive polémique sur le génocide culturel - et pas seulement culturel - que les colons ont infligé aux peuples autochtones. Après 1968, dans un climat de relativisme culturel, des personnalités politiques de premier plan se sont répandues en excuses publiques pour les torts commis pendant des siècles à l'égard des tribus aborigènes d'Australie.

Un historien, marxiste repenti, devenu néo-conservateur, Keith Windschuttle, a publié en 2002 le premier de trois volumes d'un ouvrage monumental sur la falsification de l'histoire des Autochtones "La fabrication de l'histoire des Autochtones" (The Fabrication of Aboriginal History, vol. I, Macleay, Sydney 2002), dans lequel il se penche sur les conflits entre les Aborigènes et les colons en Tasmanie dans la première moitié du dix-neuvième siècle. Windschuttle affirme en substance qu'il n'existe pas assez de sources écrites sûres pour valider la thèse selon laquelle un grand nombre d'Aborigènes tasmaniens auraient subi une mort violente aux mains des colons. Le livre a suscité des féroces polémiques.
(Ndlr: curieusement, je n'ai pas trouvé sur internet de trace d'une édition en français, ni même de notice biographique sur l'auteur, juste un paragraphe dans un article de wikipedia consacré aux "guerres de l'histoire" , http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_de_l'histoire )

Le troisième volume vient d'être publié (alors que le second n'est pas encore paru), il est "consacré aux «générations volées». Il s'agit de ces aborigènes qui, depuis plus d'un siècle, à partir de 1881, auraient été enlevés à leurs parents et confiés à des collèges ou à des familles adoptives dans l'espoir de les intégrer en les mariant à des non-autochtones, ce qui aurait complètement éliminé les tribus conformément à un long et ambitieux programme eugéniste"...
Winshuttle soutient au contraire que la base pour le retrait des enfants indigènes à leur famille n'était pas différent de la base du retrait des enfants blancs : c'est-à-dire la négligence, les abus sexuels ou les violences domestiques (cf. Wikipedia)
...
Les anthropologues ont raison, en partie, de faire valoir que l'approche des autochtones à l'égard de la morale sexuelle était différente de celle des chrétiens. Les mariages étaient combinés au moment de la naissance des filles puis célébrés et consommés à la puberté, alors que la fille n'avait que huit ou neuf ans. Les femmes de la tribu n'avaient pas les mêmes droits que les hommes. Elles ont été fréquemment victimes d'infanticides - parce que les tribus, en particulier en temps de famine, préféraient nourrir leurs fils; elles étaient aussi victimes d'abus sexuels. Le contact avec les non-autochtones - avec de graves fautes commises par ces derniers - a conduit à une forte augmentation de la prostitution, qui, par ailleurs, existait déjà, entraînant la propagation des maladies vénériennes.
...
Les missionnaires - protestants et catholiques - ont certainement inculqué une autre morale, combattu la prostitution et la pratique des mariages entre adultes - parfois des personnes âgées - avec des fillettes de moins de douze ans. Ont-ils eu tort de détruire la culture autochtone traditionnelle, ou eu raison en donnant la primauté à une loi morale universelle? N'y a-t-il pas une loi morale naturelle s'appliquant à toutes les cultures?
...
Le problème, en définitive, est l'existence d'une loi morale universelle. Si cette loi n'existe pas, il n'y a place que pour le relativisme anthropologique qui demande à ce qu'on laisse vivre les aborigènes "comme ils veulent" et "comme ils ont toujours vécu". ....
Mais s'il y a une loi universelle de la raison qui s'impose à tous - que l'on soit blanc ou autochtones, chrétien ou adepte des religions traditionnelles - quelles que soient l'appartenance religieuse ou les traditions -, alors, offrir à des enfants autochtones en Australie une vie exempte de mariages forcés, de prostitution, de sous-développement éducatif et sanitaire, représente non une faute mais un bienfait des missionnaires.

"En plus d'apporter l'Evangile - écrit Windschuttle - les missionnaires ont imposé la discipline nécessaire pour apprendre à lire, à écrire et à compter, permettant de recevoir une bonne éducation primaire. Ils ont libéré les femmes autochtones en les persuadant que leur corps leur appartenait à elles, et non à leurs maris ou à leurs pères, et qu'elles avaient le droit de choisir avec qui se marier. ... Ils ont encouragé les peuples autochtones à acquérir un niveau d'hygiène essentiel pour prévenir la propagation des épidémies. Les missionnaires les plus expérimentés ont appris à substituer à l'ancienne économie des nomades une vie villageoise moderne basée sur l'agriculture. Ils ont offert un refuge aux orphelins et aux enfants de la rue, en particulier les métis dont personne ne voulait, ni chez les aborigènes, ni chez les Blancs." Certains missionnaires firent preuve d'un manque de sensibilité; il y en a au moins un - un protestant - qui a été, à son tour, accusé d'abus homosexuels. Mais la grande majorité ont eu un comportement irréprochable; ils n'ont pas violé les droits des peuples autochtones, mais ils les ont protégés en le payant de la maladie, et parfois de leur vie.
Considérer l'héroïsme des missionnaires comme une forme de génocide culturel manifeste les conséquences paradoxales auxquelles aboutit aujourd'hui le relativisme culturel.



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