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Confession d'un cardinal... suite


Cette fois, c'est "l'espérance d'un cardinal". Il ne s'agit surtout pas de lui faire de pub. Mais le résumé du livre, sur la 4ème de couverture, est l'écho parfait à un article que j'avais traduit pour ce site. (4/5/2011)

(cliquez sur la vignette ci-contre)

"Mon cardinal" (est-il vraiment cardinal? ou n'est-ce qu'un artifice littéraire?) propose le second volume de ses mémoires anonymes écrites avec l'aide d'un journaliste "grand connaisseur des milieux chrétiens, où il exerce de nombreuses responsabilités"
Mon but n'est certes pas de lui faire de la pub.

La suite des "Confessions d'un cardinal" vient de paraître, sous le titre "L'espérance du cardinal".
Je l'ai acheté par curiosité, tout en m'en voulant de lui faire gagner de l'argent.

Le volume précédent m'avait beaucoup agacée, et intriguée - ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, car l'identité du soi-disant cardinal importe finalement bien moins que les idées qu'il porte. Il en avait été pas mal question dans ces pages (ici).
La première partie du nouveau livre s'intitule "Les princes et les petites gens", et le premier chapitre... "la table des princes". Tout un programme! Le second chapitre: La capa magna , où il est question du cardinal Franc Rodé "qui a osé célébrer la messe selon l'ancien rite dans la Basilique Saint-Pierre".... horresco referens! confirme les pires soupçons.
J'en reparlerai peut-être, et peut-être pas, je ne suis même pas sûre d'avoir envie d'aller jusqu'au bout. D'autres, plus compétents que moi, mieux au courant des arcanes du "Vatican", s'en chargeront sans doute.

Voici en attendant un échantillon, qui me paraît bien donner le ton du livre.

J'avais pris le métro entre mon domicile et la gare, avec suffisamment de marge pour me retrouver à flâner au kiosque à journaux, en attendant que le train soit annoncé. Au rayon de la presse internationale, je tombai sur le Time qui faisait sa couverture sur les problèmes de l'Église et de la papauté. Je l'achetai et l'ouvris une fois installé dans mon wagon.
- Je sais où vous voulez en venir, m'interrompit mon cardinal. J'ai lu l'article...
- Qu'en avez-vous pensé, Éminence ?
- Je vous le dirai après ; continuez plutôt votre récit.
- Le Time, hebdomadaire sérieux, n'est pas très agréable à lire : petits caractères, lignes serrées, pas d'intertitres accrocheurs. Cette austérité dans la forme faisait ressortir avec d'autant plus de force une photo s'étalant sur trois colonnes.
Le cliché représentait une table dressée, contrastant de façon saisissante avec celles du foyer où je me rendais et avec celles de la Maison des enfants malades.
Une grande nappe blanche, aux plis subtilement disposés. Quatre convives côte à côte. Le pape. À sa droite, l'ancien secrétaire d'État, le cardinal Sodano, doyen du Collège des cardinaux. À sa gauche, l'actuel secrétaire d'État, le cardinal Bertone. A la gauche de celui-ci, le préfet de la Congrégation pour les évêques de l'époque, le cardinal Re. Tous trois en soutane aux parements et aux trente-trois boutons pourpres, avec la large ceinture de la même teinte, portant la calotte, rouge elle aussi.
Devant les convives le couvert était mis. Pour chacun : quatre verres, une assiette ronde de grand diamètre en riche porcelaine sur laquelle était disposée une large serviette blanche, trois fourchettes, deux couteaux. Les quatre dignitaires - comment les appeler autrement ? - étaient assis sur des sièges recouverts de velours marron, le pape ayant droit à un fauteuil avec accoudoirs et plus haut dossier. En arrière-plan, des marches de marbre et un mur richement décoré.
Une table de princes. Ou, pour faire écho au conte d'Andersen, une table de rois qui ne se rendaient pas compte de ce qu'ils donnaient à voir.

Mon cardinal sembla vouloir prendre la parole, mais se ravisa en me faisant signe de continuer.
- Comme je suis de nature indulgente, ma première réaction en voyant cette photo fut de me dire que ces dignitaires s'étaient fait piéger par un photographe malveillant. Je dus rapidement admettre que ce n'était pas le cas : il s'agissait d'un cliché parfaitement officiel.
Éminence, comment des hommes de foi peuvent-ils vivre ainsi et le montrer ? Je sais bien que le Time est réservé à une classe sociale privilégiée qui pourrait ne pas réagir comme moi, mais, tout de même, est-ce cela l'image que nous voulons donner de la hiérarchie de l'Église ?
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Je ne vois pas à quel cliché l'auteur fait allusion (si tant est qu'il existe, sous cette forme... mais c'est possible), mais je me doute que le Time, qui n'est pas réputé pour être une feuille paroissiale, l'avait mis en première page à dessein pour susciter ce genre de réaction. Je verrai assez bien le repas donné en l'honneur du Pape pour son 80e anniversaire, où l'on aurait découpé au ciseau, de façon assez mesquine (surtout quand l'on connaît les goûts frugaux du saint-Père, et, c'est très important, le milieu simple dont il est issu, ce qui n'est pas forcément le cas de "mon cardinal" et du journaliste qui l'accouche!), un cadrage bien précis.
Bon, si cela est vrai, cela n'enlève rien au fait qu'il y avait beaucoup de verres et beaucoup de couverts. Et alors?
En lisant ces propos d'un moralisme assez insupportable, il m'est revenu en mémoire un article providentiel que j'ai traduit récemment, et qui était peu-être passé inaperçu. (http://benoit-et-moi.fr/ete2010/... ).
Il était de la plume de deux journalistes italiens d'Alessandro Gnocchi et Mario Palmero, et s'intitulait:
L'illusion spiritualiste.
Ils confondent pauvreté et paupérisme , pureté et sainteté . Et pendant ce temps-là , ils détruisent l'Eglise.

Extrait (pour ceux qui n'ont pas envie de relire en entier):
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Le véritable scandale , selon les cathorefondateurs (ndt: c'est le nom que les auteurs donnent aux progressistes), réside dans le fait que l'Église continue à avoir un corps perceptible par tous, croyants et non-croyant, ceux qui l'aiment et ceux qui le haïsssent , ceux qui s'en rassasient et de ceux qui s'en fichent . Un corps qui continue à se montrer , à parler , à témoigner de Jésus-Christ dans la splendeur de sa liturgie , de son art, de sa culture, de ses œuvres de charité. Et même dans sa richesse légitime, parce que sans richesse , on ne fait pas la charité , on n'a pas les moyens de donner à son voisin ce dont il a réellement besoin : la nourriture de la terre et la nourriture du ciel . Et pire encore, on ne peut pas rendre au Seigneur l'honneur qui lui est due dans la beauté débordante de culte , comme Il a demandé une fois pour toutes .

Qui veut une Eglise pauvre, rêve d'une Eglise suicidaire, qui renonce à sa mission de parler de Dieu aux hommes et de parler des hommes à Dieu. En fin de compte, qui veut une Eglise pauvre prend comme prétexte, pour son dessein, le scandale des péchés des autres, mais en réalité, ne supporte pas qu'à travers la visibilité et le caractère concret du Corps mystique, on continue à perpétuer sur la terre cette incompréhensible et injustifiable incohérence qu'est l'incarnation du Fils de Dieu.

Bien que cousus de fil blanc et privés de fondement évangélique, des concepts comme la pauvreté radicale de l'Eglise et sa spiritualisation totale ont très bonne cote chez de nombreuses belles âmes . Les "fraticelli" spirituels du troisième millénaire sont habiles et ont beau jeu de rendre la pauvreté agréable puisque, avec astuce , ils prêchent celle de l'institution . Leurs flèches pointent vers ce qu'ils appellent " l'Eglise hiérarchique", en supposant qu'il existe une Eglise "réelle" dont ils seraient eux-mêmes les prophètes . "Eglise pauvre" versus "Eglise riche" devient le défi ultime, entre un mythe ancien et un mythe nouveau dont eux-mêmes dictent les règles truquées . Et ils se gardent bien de parler de la pauvreté des fidèles individuels , des prêtres individuels ou des religieux individuels, parce que, dans ce pays des jouets qu'est la société occidentale dans laquelle ils vivent volontiers, cela les rendrait impopulaires. Et puis il leur faudrait donner le bon exemple . Mais on sait que le paupériste , comme le diable, s'habille en Prada . Il prêche volontiers la pauvreté , mais celle des autres. Il écrit d'interminables article sur les fruits spirituels de la misère mais il les envoie à sa rédaction avec le dernier iPhone . Il frissonne devant les photos en noir et blanc des favelas abandonnées , mais sublime ce frémissement clérical-chic (ndt: en italien, l'expression radical-chic, détournée ici, se traduirait par "gauche caviar"), dans un clergyman à faire envie aux tailleurs de Coco Chanel . Il est tellement ton sur ton (en français dans le texte), tellement intellectuel , tellement libéral, tellement démocrat(iqu)e et , disons-le franchement , tellement riche, que les pauvres, il peut se permettre de les aimer gratis, sans engagement réel et sans rien demander en retour.
....

Le cathorefondateur est fait ainsi, et si il est à court d'arguments, il se nourrit de la vulgate théologiquement correcte d'un saint François d'Assise paupériste , plutôt que pauvre. Se gardant bien de relever que pauvreté et paupérisme ne sont pas synonymes , mais contraires.
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" Six jours avant la Pâque , raconte saint Jean , Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare , qu'il avait ressuscité d'entre les morts . Et là, on lui offrit un repas et Marthe servait , et Lazare était un des invités. Alors Marie, prenant une livre de parfum d'un nard très précieux oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux et toute la maison fut remplie de l' odeur du parfum . Alors Judas Iscariote , l'un de ses disciples , qui devait le livrer, dit « Pourquoi n'a t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? ". Il disait cela non pas parce qu'il se souciait des pauvres , mais parce qu'il était un voleur, et que comme c'était lui qui tenait la caiise, il prenait pour lui ce qu'on y mettait. Alors Jésus dit: « Laisse-la faire afin qu'on le garde pour le jour de ma sépulture. Les pauvres , vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours" .

Face au Sauveur qui sanctifie le geste de Marie, faisant de ce gâchis sublime la racine de toutes les splendeurs du culte divin , Judas nous fait voir le scandale de la pauvreté . Et l'évangéliste ne peut s'empêcher de relever la fausseté des arguments du traître .

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Deux mille ans plus tard , il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le paupérisme continue d'être le bélier préféré de ceux qui assiègent l'Eglise . Et ainsi, les cathorefondateurs continuent à prêcher que le salut ne passe pas par l'Église institutionnelle et hiérarchique , ployant sous les scandales et les richesses , mais se réalise dans l'histoire grâce au peuple théophore (ndt: c'est-à-dire, qui « porte Dieu » en lui) , pauvre et , par conséquent , saint.

Vittorio Messori, sur un sujet voisin

Gesù vestiva «firmato» (http://www.labussolaquotidiana.it/.. , 6/1/2011)

Benoît XVI et l'Europe Aborigènes: calomnies contre les missionnaires