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Benoît XVI et Küng: deux caractères

L'atrabilaire "théologien dissident" a eu le toupet de sortir un livre le même jour que le Pape!! Cela ne vaudrait pas la peine d'en parler. Mais un article du "Catholic Herald" met un point final à une prétendue rivalité/amitié qui n'existe même pas. Tout les sépare, depuis le début, et déjà, leurs caractères. (13/5/2011)

Hans Küng (hasard de l'édition, vraiment?) a sorti en Allemagne, le même jour que le Jésus de Nazareth de Benoît xVI, un énième opus haineux contre le Pape et l'Eglise, intitulé Ist die Kirche noch zu retten? (l'Eglise peut-elle être sauvée?). J'imagine qu'il sera très vite traduit en français, l'abondante prose du "théologien" dissident ayant deux buts, et deux seulement: pour lui, gagner de l'argent; pour les medias qui s'en lèchent les babines d'avance, donner libre cours à leur cathophobie.
Une telle attitude appelle peut-être notre commisération: le cas d'Hans Küng relève de plus en plus de la psychiatrie lourde.

En attendant, voici un article (sous la plume de William Oddie) du Catholic Herald qui met en parallèle les caractères et les théologies respectives de Benoît XVI et Hans Küng - les uns expliquant les autres.

Le Catholic Herald est un hebdomadaire catholique britannique de ligne opposée, disons, à la ligne "conciliaire" représentée par The Tablet.
William Oddie en fut le directeur de 1998 à 2004.



Article en anglais ici: http://www.catholicherald.co.uk/...
Ma traduction.

Hans Küng: un enfant terrible vieillissant qui ne va nulle part.
Déjà à Vatican II, il était considéré comme "incendiaire, polémique et superficiel".
Le contraste avec le pape Benoît XVI est frappant


William Oddie
jeudi 12 mai 2011

Quel est l'impact du caractère personnel des théologiens en tant qu'individus dans les conclusions intellectuelles auxquelles ils parviennent?
Considérons d'abord le caractère du jésuite Henri de Lubac, qui, selon le cardinal Avery Dulles, même pendant les périodes de grande adversité,

... resta très attaché à la tradition catholique dans sa pureté et sa plénitude. Il accepta avec gratitude et humilité ce que la tradition avait à offrir et la fit revivre à travers sa prose éloquente et son sens aigu des réalités contemporaines. Son succès remarquable à enflammer l'amour pour le Christ et l'Eglise dans le cœur de ses lecteurs découle, sans doute, de sa propre dévotion, de son humilité et de son désir de se sacrifier pour servir.


Cette humble gratitude pour la traditio eut un effet profond sur son évaluation des années post-conciliaire. De Lubac, écrit le cardinal Dulles, percevait dans le catholicisme post-conciliaire "une tendance auto-destructive à séparer l'esprit du Concile de sa lettre ... Les turbulences de la période post-conciliaire semblaient à de Lubac émaner d'un esprit de querelle mondaine entièrement opposé à la Evangile".

De Lubac fut, bien sûr, un peritus (nommé par Jean XXIII afin de le conseiller personnellement) au Concile Vatican II. Par la suite, il a publié un Journal de Vatican II (ndt: je pense qu'il s'agit de Entretien autour de Vatican II, ed. du Cerf, 1985), qui contenait une opinion intéressante sur deux de ses collègues periti, le P. Joseph Ratzinger et le P. Hans Küng. Il est étrangement perspicace, et il nous permet d'envisager d'une manière nouvelle la discorde théologique entre eux, qui a tellement augmenté au fil des ans, comme étant non seulement une différence d'analyse intellectuelle, mais aussi comme découlant d'une profonde différence de caractère:
le jeune Père Ratzinger est dépeint comme quelqu'un dont la puissante intelligence va de pair avec son "calme" et son "affabilité". Le Père Küng, en revanche, est décrit comme possédant une "audace juvénile" et s'exprimant en termes "incendiaires, superficiels, et polémiques" .
On retrouve ces citations dans un récent article de Samuel Gregg, qui poursuit en nous rappelant ce qui est arrivé à chacun d'eux, plus tard: "Ratzinger devint un défenseur redoutable de l'orthodoxie catholique et a finalement été élu pape. Küng est devenue une célébrité théologique et un antagoniste de la papauté: Küng s'est vu enlever son permis d'enseigner la théologie catholique après avoir nié l'infaillibilité papale, mais il est encore un prêtre catholique selon les règles, un fait qui en rend plus d'un perplexe: je soupçonne qu'il n'a pas été réduit à l'état laïc parce qu'il n'attendait que cela: sa prétention à une couronne de martyr libéral aurait alors été inattaquable".

Le contraste entre les deux hommes a été souligné récemment quand tous deux ont sorti leurs livres sur le même jour: le pape a publié son "Jésus de Nazareth, II", et Küng, la "célébrité théologique" a publié ce qui ressemble (selon les mots de Lubac) à son habituel "incendiaire, superficiel, et polémique" délire anti-catholique et anti-pape.
Selon ce compte-rendu :

Le théologien catholique controversé d'origine suisse Hans Küng, a sorti mercredi un nouveau livre attaquant l'autorité du pape et appelant les catholiques de la base à s'emparer du contrôle de l'église contre les clercs .... S'exprimant lors du lancement du livre à Tübingen, en Allemagne ... l'homme de 82 ans a dit que Jésus-Christ n'aimerait pas l'Eglise catholique d'aujourd'hui. «Si Jésus de Nazareth revenait, il n'interdirait pas les contraceptifs, il n'exclurait pas les personnes divorcées, et ainsi de suite», a déclaré Hans Küng.
Il a accusé la curie, ou la bureaucratie du Vatican, d'avoir amené une longue série de règles, au cours des siècles, opposées aux enseignements prévus dans le Nouveau Testament chrétien. Il a dit que Benoît XVI et son prédécesseur Jean Paul II ont renforcé cette tendance.
Dans le livre, il soutient que la résistance aux doctrines de l'Église qui sont "évidemment contre les Evangiles" est un devoir. Küng a déclaré que cela inclut les paroisses catholiques, insistant sur le maintien de leurs prêtres après leur mariage, même si la loi de l'Église déclare que cet homme n'est plus un prêtre. Il dit que l'Église ne peut être sauvée que par les fidèles, prenant la responsabilité de leur Église.

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Donc, rien de nouveau ici, à l'exception de la question de Küng, le titre du livre: L'Eglise peut-elle encore être sauvée?
Dont la réponse, sans aucun doute, est qu'avant tout, elle doit être sauvée de lui et de ses semblables, et que, grâce aux deux derniers papes elle l'a déjà été, mais il reste encore beaucoup à faire. Cela, au moins, a été réalisé: la déroute de ce que Küng et ses amis (dans le cadre de leur programme d'auto-promotion incessante) appellent insolemment le "magistère alternatif".

Ce qui ne va pas avec Küng, et ce qui est bien avec le pape Benoît, émerge tout à fait clairement du contraste entre leurs conceptions respectives de la personne du Christ lui-même. Comme le dit Gregg, "dès les premières pages de son Jésus de Nazareth, il est clair que Benoît se focalise sur la connaissance de la vérité sur le Christ comme Il est, plutôt que comme nous préférerions qu'Il soit". Le Jésus de Küng, de son côté, "est quelqu'un qui pourrait apparemment désavouer ses propres enseignements sur des sujets comme le mariage, car ils ne sont pas conformes à la morale laïque du 21ème siècle. Au lieu de cela, le Christ de Küng suit fidèlement l'opinion des bons théologiens progressistes post-Vatican II allemands".

Il y a un autre contraste entre les deux hommes. A 82 ans, Hans Küng est fini intellectuellement. Il est rongé par la colère; tout ce qu'il peut faire est de se répéter. Mais l'esprit et la tête du pape Benoît XVI se développent toujours plus profondèment. Il n'est pas en colère, mais serein. Ses livres émanent d'un homme qui est toujours en chemin, toujours plus profondément, dans le Mystère du Christ, dont il est vraiment le Vicaire, Dieu soit loué.

Ainsi, le contraste entre leurs points de vue sur le Christ est, en fin de compte, un contraste entre les caractères des deux hommes. Le caractère de Hans Küng était déjà très évident au moment du Concile lui-même, et pas seulement à de Lubac; un collègue progressiste a rappelé comment il l'avait averti, un jour qu'il s'arrêtait dans un crissement de pneus au volant d'une voiture de sport d'un rouge claquant: "Hans, tu deviens trop évident." L'histoire a été rappelée l'an dernier dans une lettre ouverte à Küng de George Weigel, publiée dans First Things (NDT: voir ma traduction ici: http://benoit-et-moi.fr/2010-I/..)

Comme l'homme qui à lui seul inventa un nouveau type de figure "globale" - le théologien-dissident-star médiatique internationale - je pense que vous n'avez pas été trop affligé par la mise en garde de votre ami. En 1963, vous étiez déjà déterminé à vous frayer un chemin singulier, et vous connaissiez suffisamment les médias pour savoir qu'une presse mondiale obsédée par l'histoire digne du slogan "man-bites-dog" (un homme qui mord un chien) du prêtre-théologien dissident, vous donnerait un mégaphone pour exposer vos vues. Vous étiez, je crois, dépité que le défunt Jean-Paul II, pour démanteler ce scénario, ait annulé votre mandat ecclésiastique d'enseigner comme professeur de théologie catholique; par la suite, votre dénigrement hargneux de l'infériorité intellectuelle présumée de Karol Wojtyla, dans un volume de vos mémoires se rangeait, jusqu'à ces derniers temps, comme le creux (niveau zéro) d'une carrière polémique dans laquelle vous êtes devenu très "évident" comme un homme capable de concéder peu d'intelligence, de décence, ou de bonne volonté à ses adversaires.

Il répondait à une autre lettre ouverte de Küng lui-même, aux évêques du monde (NDT: voir ici http://benoit-et-moi.fr/2010-I/...) - qui bien sûr attendaient désepérément ses (non) conseils - bien résumée par la manchette de l'Irish Times: "Le pape Benoît XVI a fait pire sur à peu près tout ce qui est mal dans l'Église catholique romaine et il est directement responsable de la pratique d'étouffement généralisé des abus sexuels sur des enfants commis par des prêtres, selon la présente lettre ouverte à tous les évêques catholiques ".

Sur cela, je ne dis rien: lisez la par vous-même, puis lisez l'article entier de George Weigel. Quant à la manchette de l'Irish Times, Weigel dit simplement ceci:

Je sais que les auteurs n'écrivent pas les sous-titres parfois effroyables qui sont placés dans les pages "opinions". Néanmoins, vous signez un texte au vitriol lui-même tout à fait indigne d'un prêtre, d'un intellectuel, ou d'un gentilhomme... Cette grotesque falsification de la vérité montre peut-être jusqu'où l'odium theologicum peut mener un homme. Ce n'en est pas moins honteux.

C'est honteux, en effet: et il n'y aura aucune honte de la part de son auteur. Mais que peut-on attendre d'une célébrité théologique auto-construite, qui sait que sa stratégie médiatique dépend absolument du maintien et de l'escalade à l'infini de son impudence éhontée.

Universae Ecclesiae Mon ami le Pape