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L'affront à Barroso

Le président de la Commission de l'UE n'était pas parmi les délégations accréditées, pour saluer le Pape le 1er mai, après la messe de béatification de JP II. Article du Corriere della Sera. (20/5/2011)

Je ne peux pas dire que la nouvelle me désespère!

Il y a deux parties, dans cet article. Les faits (indubitables) et l'interprétation du journaliste qui l'a écrit. Je ne sais pas si on peut parler d'incident diplomatique. En tout cas, il ne s'agit certainement pas d'une gaffe, comme semblent le suggérer des expressions comme "les incohérences dans le cérémonial, favorisées par la confusion de la célébration", et l'Eglise n'a aucune raison de faire des cadeaux à CETTE Europe-là, qui ne réprésente pas les peuples, mais des intérêts financiers. Si Benoît XVI veut relever le défi de la réévangélisation de l'Europe, comme le rappelle la fin de l'article, ce n'est certes pas sur la Commission européenne qu'il peut s'appuyer!

Source: http://rassta.asi.it/...
Ma traduction

Diplomatie
L'étrange 1er mai au Vatican. Et à nouveau, l'embarras avec le Saint-Siège
Barroso et la béatification à Rome
L'affaire de l'invitation manquée du pape
Le président de la Commission de l'UE n'était pas parmi les délégations accréditées

Il Corriere della Sera
Massimo Franco
20 mai 2011
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"Je suis désolé mais vous n'êtes pas sur la liste des personnes accréditées pour aller saluer Sa Sainteté."
Inflexible, le responsable des cérémonies a bloqué le trio qui, avec les présidents, les chefs de gouvernement et les têtes couronnées, s'avançait vers la basilique Saint-Pierre, dans une salle où les attendaient Benoît XVI. José Manuel Barroso, son épouse Margarida et Antonio Tajani, un de ses adjoints à Bruxelles, en sont restés estomaqués. Il leur paraissait évident que le président de la Commission de l'UE et sa délégation iraient chez le pape. En fait, ce n'était pas vraiment le cas. Ainsi, dans ce jour spécial du 1er mai, le chef de gouvernement européen s'est vu relégué dans l'anonymat.

La béatification de Jean-Paul venait de s'achever. Et tandis que d'autres hôtes passaient devant le catholique Barroso pour entrer à Saint-Pierre, une brève négociation a commencé pour expliquer qui était ce monsieur portugais, et pour souligner qu'il s'agissait d'un incident malheureux pour tout le monde. Un monsignore a résolu l'embarras en laissant passer Barroso et, après une certaine insistance, sa femme. Finalement, le leader d'une Europe qui se bat pour être reconnue comme un pouvoir supranational, s'est mêlé à la petite foule de privilégiés. Mais plus le temps passait, plus augmentaient l'encombrement et la confusion. Barroso et son épouse sont restés dans la file pendant plusieurs minutes.

Et très vite, le président de la Commission de l'UE a compris que saluer Benoît XVI était un mirage. Après un certain temps, contrarié, il a tourné les talons et s'est éloigné, le visage assombri. Déjà, il n'avait pas apprécié les sièges réservés sur la place aux dirigeants de l'UE: pas d'abri (ndt: de toit), 3 heures à cuire sous le soleil avec le Président du Parlement, Jerzy Buzek, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, aux côtés de délégations moins importantes. Et ce traitement humiliant, comme si c'était une "cachette", a laissé sa marque. Pendant quelques heures, le dirigeant de la Commission a même examiné la possibilité d'émettre une déclaration de protestation contre le traitement reçu.

Puis, sagement, il a été décidé de ne pas le faire. Mais les incohérences (!!) dans le cérémonial, favorisées par la confusion de la célébration, ont réveillé les incompréhensions entre l'Europe et le Saint-Siège: comme si le Vatican avait tendance à sous-estimer le poids des institutions de l'UE. Il est probable que cela vient aussi de leur faiblesse, accentuée par le retour du rôle des nations. L'épisode, cependant, risque de revêtir une signification symbolique et même exagérée, et d'aggraver les méfiances, dans une relation depuis un certain temps pas facile; même si pour le pape, le Vieux Continent soit stratégique pour relancer le catholicisme en crise.

Depuis quelque temps, la hiérarchie catholique attaque «L'Europe de l'Halloween», qui marginaliserait les symboles chrétiens. Elle s'effraie d'un adversaire comme le sécularisme, considéré comme plus insidieux que le communisme. Quand en 2009, la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg a accueilli le recours d'une dame italo-finlandais contre le crucifix dans les salles de classe, le Vatican s'est insurgé. Et bien que la Cour soit un organe du Conseil de l'Europe, étrangère à l'UE et à la Commission, la décision a été interprétée comme un signe de la mentalité anti-catholique dans toutes les institutions du continent: une lecture fortement contestée par Bruxelles.

Le choix de Benoît XVI, il y a un an, de créer une sorte de ministère pour ré-évangéliser l'Europe, naît du sentiment qu'elle est devenue une terre de mission pour une religiion désormais minoritaire, à court de vocations et de fidèles, et marquée par les scandales de pédophilie (!!!). Le fait de le confier à une personalité de poids comme Mgr Rino Fisichella, ancien recteur de l'Université du Latran, atteste la volonté de relever ce défi. Mais la petite, involontaire, gifle à Barroso multiplie les accusations à voix basse contre un Vatican qui aurait du mal à se donner un véritable agenda européen.

Et dire qu'au nom de la laïcité, à Bruxelles , les dirigeants de la Commission avaient été critiqués par la presse quand ils avaient annoncé leur participation à la cérémonie de Jean-Paul II!

Ajout


Je vois à l'instant que répondant à des questions de journalistes, le Père Lombardi a apporté des précisions:
En substance, il n'y avait pas de la part du Vatican d'intention de faire un affront à Barroso, les salutations au Saint-Père étant réservées par le protocole uniquement aux chefs d'Etat et de gouvernement, catégories dont ne faisait apparemment pas partie le président de la Commission européenne. C'est Hermann Van Rompuy qui a salué le Pape au nom des instances européennes.

Quoiqu'il en soit, le mécontentement de Barroso pour les mauvaises places attribuées par le protocole à la délégation européenne, les trois heures en plein cagnard (quid des pélerins lambda?) et l'intention d'émettre un communiqué de protestation demeurent des réalités que je trouve assez réjouissantes et peut-être significatives, malgré tout.
Rappelons que la résolution condamnant le Pape Benoît XVI après ses déclarations sur le préservatif dans l'avion vers l'Afrique, avait été approuvée par le Parlement belge le 3 Avril 2009 par 95 voix pour (y compris les démocrates-chrétiens flamands, et parmi eux le premier ministre Van Rompuy).

Vendredi 27 mai, un concert pour le Pape Comment gouverne Benoît XVI