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Découragement maltais

Dimanche 29 mai. Les Maltais: oui au divorce. Massimo Introvigne leur dit: ne cédez pas au découragement. Ceux qui réclament le droit de divorcer en voudront toujours plus, mais tout n'est pas perdu... (30/5/2011)

Lu sur le Figaro en ligne:

Voir aussi:


Le blog ami Belgicatho écrivait à chaud ce commentaire désabusé (et hélas, réaliste):

Les résutats disponibles de la consultation populaire sur le divorce à Malte semblent indiquer que ce pays dont la législation n'acceptait pas le divorce s'alignera sur les législations européennes en la matière, même si cela doit être confirmé par le parlement maltais.
Comment s'en étonner?
Pourquoi cette petite île désormais membre de l'UE et vivant du farniente des touristes étrangers qui se prélassent sur ses plages échapperait-elle au processus de décomposition culturelle et sociale qui caractérise la société occidentale?
Il faudrait que ces gens soient préservés de la contagion de la mentalité individualiste qui sacrifie tout au bien-être et à la recherche de la facilité. Par quel miracle le seraient-ils? Ces gens, généralement bien gentils en l'occurrence, ont-ils des raisons particulières de se comporter comme les derniers témoins d'une morale conforme à l'enseignement de l'Eglise? Bien sûr, les évêques maltais leur ont rappelé où était leur devoir mais cela ne semble pas avoir eu l'effet escompté. L'intégration des nations au sein d'une Union Européenne qui tourne résolument le dos à son passé chrétien s'accompagne rarement d'un progrès moral et spirituel...


Mais on sait que le découragement est le meilleur outil du diable (1)

Et Massimo Introvigne, dans un article dit justement aux Maltais (mais son propos s'adresse à nous tous, européens): Ne vous découragez pas, tout n'est pas perdu! A court terme, peut-être, si : il ne faut pas trop compter sur un revirement dû au parlement.
Mais, s'appuyant sur l'histoire italienne des 40 dernières années, il peut écrire:
S'ils ne se laissent pas emporter par le découragement - normal en ce moment de tristesse, mais qui devrait durer le moins possible - et savent repartir de la culture, de l'éducation, de la formation sur le sujet si cher à Benoît XVI de la loi naturelle et du droit naturel, Les Maltais qui ont voté "non" pourront retrouver une majorité qui, comme les faits l'ont montré, n'est pas inaccessible.

Divorce à Malte: le "oui" l'emporte, mais la bataille n'est pas finie
La Bussola
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Massimo Introvigne commente la victoire des partisans du divorce, lors du referendum de Samedi, à Malte. Après avoir rappelé les résultats (53% pour le "oui" au divorce, un taux de participation de 72%, ce qui est bas par rapport aux habitudes de l'archipel), être revenu sur les arguments amplement développés dans son précédent article (le divorce n'est pas un principe religieux, mais une règle de la "loi" naturelle, les "catholiques pour le divorce" ont contribué à semer la confusion"), il souligne que la bataille n'est pas finie - puisque le referendum n'avait qu'une valeur consultative - et qu'elle passe donc désormais des urnes au Parlement, à qui il revient de faire une loi.

La lueur d'espoir à court terme (selon moi bien mince, hélas!), il la trouve dans l'attitude ultérieure des députés maltais, et parmi eux des catholiques, qui pourraient penser au discours de Benoît XVI devant la commission théologique internationale, le 5 octobre 2007 :
"Lorsque les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l'institution familiale, de la justice, de l'organisation sociale, c'est-à-dire les droits fondamentaux de l'homme, sont en jeu, aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la règle écrite par le Créateur dans le cœur de l'homme, sans que la société elle-même ne soit dramatiquement frappée dans ce qui constitue sa base incontournable. La loi naturelle devient ainsi la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité et à l'abri de toute manipulation idéologique et de toute décision arbitraire ou d'abus du plus fort. Personne ne peut se soustraite à cet appel. Si, en raison d'un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l'ordre démocratique lui-même serait radicalement blessé dans ses fondements".
]
...

La bataille sur le divorce à Malte, n'est donc pas terminée. Elle se déplace des urnes au Parlement. Mais elle reste aussi là où elle a toujours été, c'est-à-dire dans la culture et l'éducation. L'argument "Si vous êtes catholique, vous êtes libre de ne pas divorcer, mais ne pouvez en empêcher les personnes qui ne sont pas catholiques" est une authentique malédiction culturelle et civile, parce qu'elle ouvre la voie à tous les prétendus "nouveaux droits". Il suffit de remplacer le mot "divorcer" par "avorter", "épouser une personne du même sexe", "demander à être tué par euthanasie, si vous considérez que vos souffrances sont intolérables", et le tour est joué.
À Malte, de nombreux pro-divorce disent qu'ils sont personnellement opposés à l'avortement, ou que le lien entre le divorce et l'avortement est une invention de leurs adversaires. Je ne doute pas de la sincérité de la première affirmation. Mais la seconde est fausse.

Il y a en Europe toute une culture qui veut passer à marche forcée du divorce à l'avortement, de l'avortement au mariage homosexuel, du mariage homosexuel à l'euthanasie. En Italie, ce sont les mêmes forces politiques, souvent les mêmes personnes, qui ont proposé ces prétendus "nouveaux droits", l'un après l'autre. Le même phénomène s'est produit dans d'autres pays.
Dans l'encyclique Caritas in Veritate, Benoît XVI décrit avec précision le déroulement de la marche pour revendiquer des présumés droits, "de caractère arbitraire et superflus", parfois des droits "à la transgression et au vice", "avec la prétention de les voir reconnus et promus par les pouvoirs publics" .
Quand on nie la loi morale naturelle, on ouvre la voie à un chemin - dit le Pape - qui propose sans cesse de nouvelles "injustices inouïes" contre la famille, la vie, jusqu'à l'euthanasie et la fécondation in vitro, la recherche sur l'embryon, la possibilité du clonage et de l'hybridation humains". "La loi naturelle, dans laquelle resplendit la Raison créatrice - conclut l'encyclique - indique la grandeur de l'homme, mais aussi sa misère, quand il ignore le rappel de la vérité morale".

Et pourtant, cette marche n'est pas inéluctable. Les Maltais se tromperaient s'ils pensaient que la dérive vers la "misère" de la négation de la vérité naturelle et de nouvelles "injustices inouïes" ne peut pas être arrêté. Le cas de l'Italie montre qu'il n'en est rien.
L'Italie eut son référendum sur le divorce en 1974. Les partisans de la famille le perdirent. Dès la clôture du scrutin, certains de ces partisans du divorce qui avaient prétendu que "cela n'avait rien à voir avec l'avortement", se hâtèrent de promouvoir la légalisation de l'avortement. Ils l'obtinrent en 1978, quatre ans seulement après le référendum sur le divorce. En 1981, il y eut un référendum sur l'avortement, mal commencé, quant aux questions et aux arguments et terminé de façon pire encore. Alors qu'en 1974, 40,7% avaient voté contre le divorce, en 1981 seulement 32% votèrent en faveur de la proposition du Mouvement pour la vie, d'abroger certaines dispositions de la loi sur l'avortement.

Quatre ans, donc, du divorce à l'avortement. Feu vert pour le mariage gay, ou tout au moins la reconnaissance des unions homosexuelles, et pour l'euthanasie?
Certains commencèrent à le penser quelques années plus tard. Mais cela ne s'est pas produit. Depuis le référendum de 1981 sur l'avortement, trois décennies se sont écoulées. Beaucoup des pro-divorce et pro-avortement de 1974 et 1981 sont en agitation permanente et effective pour la reconnaissance du mariages entre personnes du même sexe et pour l'euthanasie, mais - bien qu'en ayant persuadé certains juges - ils n'ont pas obtenu les lois qu'ils veulent au Parlement. Les périls sont bien là - chaque jour - mais la dérive des "injustices inouïes", en Italie, a pour l'instant été freinée.
Après le référendum de l'avortement de 1981, certains ont écrit que les catholiques et ceux qui croient dans le droit naturel devaient "repartir de trente-deux", les 32% des Italiens qui avaient voulu voter - indépendamment de la qualité de la question et de la campagne référendaire, sur lesquelles on discute encore - contre l'avortement. Ces intentions, ces votes n'ont pas disparu. Parmi mille difficultés, le front de la vie et de la famille a grandi et a jusqu'à présent empêché les lois sur la reconnaissance des unions homosexuelles - le 12 mai 2007 la grande manifestation de la Family Day a arrêté la dérive dans ce sens du gouvernement de centre-gauche alors au pouvoir - et sur l'euthanasie.

Les Maltais peuvent "repartir de quarante-sept", les 47% qui ont voté pour la famille.
Et ils peuvent repartir de Gozo, la seconde île de l'archipel, où le "non" au divorce l'a emporté à une majorité écrasante de 67,8%. S'ils ne se laissent pas gagner par le découragement - normal en ce moment de tristesse, mais qui devrait durer le moins possible - et savent repartir de la culture, de l'éducation, de la formation sur le sujet si cher à Benoît XVI de la loi naturelle et du droit naturel, Les Maltais qui ont voté "non" pourront retrouver une majorité qui, comme les faits l'ont montré, n'est pas inaccessible.
Ils défondront ainsi également leur identité nationale.
Sur Twitter - qui a certainement joué un rôle dans la campagne, et où la présence des pro-divorce a été plus forte - le journaliste en faveur du divorce, Karl Stagno-Navarre a rapporté l'attitude, dans la salle de presse, du reporter du quotidien italien La Repubblica, qui, s'adressant aux promoteurs de la loi sur le divorce a crié: "Bravo! Vous avez battu la puissante Église", et peu après, il a demandé au leader du mouvement anti-divorce Arthur Salomone Galea, s'il n'avait pas honte.
Ce sont des exemples d'une arrogance "européenne" qui voudrait imposer son modèle, non seulement pro-divorce, mais aussi pro-avortement, et qui pousse aussi à tant d'autres "injustice inouïes" Malte, le pays européen avec le plus fort pourcentage de catholiques pratiquants.
Ceux qui, en Europe, ne pensent pas comme la Repubblica, ont le devoir d'aider les maltais à repartir de "quarante-sept".

Note

(1) Le découragement: Le meilleur outil du diable (voir ici: http://beatriceweb.eu/Blog06/...)
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Il avait été annoncé que le diable allait cesser ses affaires et offrir ses outils à quiconque voudrait payer le prix. Le jour de la vente, ils étaient exposés d'une manière attrayante: malice, haine, envie, jalousie, sensualité, fourberie, tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué de son prix.
Séparé du reste se trouvait un outil en apparence inoffensif, même usé, dont le prix était supérieur à tous les autres. Quelqu'un demanda au diable ce que c'était: « C'est le découragement », fut la réponse.
- Eh bien! Pourquoi l'avez-vous marqué aussi cher? »
- Parce que, répondit le diable, il m'est plus utile que n'importe quel autre. Avec ça, je sais entrer dans n'importe quel homme et une fois à l'intérieur, je puis le manoeuvrer de la manière qui me convient le mieux. »
« Cet outil est très usagé parce que je l'emploie avec presque tout le monde et très peu de gens savent qu'il m'appartient. »
Il est superflu d'ajouter que le prix fixé par le diable pour le découragement était si élevé que l'instrument n'a jamais été vendu. Le diable en est toujours possesseur, et il continue à l'utiliser...


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