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Le Pape en Allemagne: un voyage difficile

L'Eglise allemande serait disposée à lui mener la vie dure. Certains vont jusqu'à parler de schisme. Qu'en est-il? Et s'agit-il seulement de lui faire peur? auquel cas l'échec est assuré! (13/6/2011)

Le voyage du Saint-Père dans sa patrie, en septembre prochain, s'annonce difficile.
Du moins beaucoup de gens s'efforcent-ils de le lui laisser supposer.

Aujourd'hui, la Croix dresse un tableau peu engageant d'une capitale, Berlin - le "diocèse le plus dur du monde" - où les catholiques seraient une diaspora (!!) , et qui attendrait le Pape de pied ferme. Autant dire, s'apprêterait à lui mener la vie dure!

Extraits:
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« Nul n’est prophète en son pays. »
L’adage biblique devrait se vérifier à l’occasion de la prochaine visite de Benoît XVI en Allemagne, prévue du 22 au 25 septembre.
Ce troisième voyage du pape allemand auprès de ses compatriotes, après les JMJ de Cologne en 2005 et la visite pastorale dans sa Bavière natale l’année suivante, s’annonce comme le plus délicat, voire le plus éprouvant. Car, cette fois, pour ce qui constitue sa première visite officielle outre-Rhin, Benoît XVI ne peut faire l’économie d’un détour par la capitale fédérale, Berlin.
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La large commande de billets pour assister aux célébrations laisse augurer une affluence satisfaisante. Pour l’eucharistie du 22 septembre, qui sera finalement célébrée au stade olympique (???) , le diocèse mise de façon « réaliste » sur 50.000 personnes.
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Les catholiques berlinois réservent d’autres questions [à côté des abus sexuels] délicates pour le pape. Un blog ouvert par des jésuites depuis le 1er mai en fait la recension : par exemple la place dans l’Église des divorcés remariés ou des personnes homosexuelles, très présentes à Berlin (ndlr: on aurait aimé que l'auteur de l'article indique le lien...).
« Ici on trouve aussi beaucoup de couples mixtes catholiques/protestants qui vivent mal de ne pas pouvoir communier dans l’une ou l’autre Église », relève le père jésuite, Wolgang Felber, espérant que le pape « ne viendra pas avec des réponses toutes faites mais se montrera d’abord à l’écoute ».
Accueilli par le président de la République fédérale, Christian Wulff, lui-même catholique divorcé remarié, et par le maire de Berlin, Klaus Wowereit, catholique et homosexuel déclaré, Benoît XVI sera de facto confronté à ces sujets sensibles.

Pour neutraliser autant que possible ces sinistres augures, il faut relire le très bel article de José-Luis Restan datant de mars dernier, une vraie bouffée d'air frais: Le ciel sur Berlin.

... il y a du bruit, beaucoup de bruit au cours de ces mois qui précèdent une visite qui commence à ressembler à un champ miné.

Oui mais, alors que les centres du pouvoir se méfient, une étude réalisée par l’institut de sondage Forsa a surpris tout le monde en montrant que 29% des Allemands faisaient une “grande confiance” à Benoît XVI, un chiffre très supérieur à ce que récoltent des entrepreneurs, des politiques et autorités religieuses elles-mêmes (évangéliques et catholiques) de ce pays. Par exemple, parmi les catholiques allemands, 50% considèrent « hautement crédible » le Pape Ratzinger, alors que seulement 21% expriment un jugement analogue sur l’institution ecclésiale. Ce sont des éléments qui pourraient faire réfléchir quelques « réformateurs », qui s’empressent toujours de représenter le peuple dans une supposée révolte contre Rome.
À côté du “petit troupeau” qui réclame à cor et à cri d’être confirmé dans la foi, le Pape pense aussi aux gens simples, ceux que ne représentent ni les intellectuels en vogue, ni les grands médias. Des gens dont la culture populaire a été impitoyablement érodée durant ces dernières décennies, mais qui n’ont pas perdu leur instinct pour reconnaître celui qui a une parole de vérité, celui qui allume une bougie dans la nuit. Et ces gens, s’ils en ont l’occasion, voudront voir et écouter Benoît XVI, à Erfurt, à Fribourg, et bien sûr à Berlin. C’est pourquoi le Pape veut courir le risque, parce qu’il sait qu’avec sa présence sur le terrain, la cause de la foi ne peut que gagner.
Lui, il veut se mouvoir au niveau du territoire du coeur, là où s’expriment les questions inextirpables de l’homme, ou affleure le pressentiment d’une vérité désirée, où la faim et la soif de l’Infini n’ont pu être liquidées par quarante ans d’acide idéologique à l’état pur.

Car en réalité, c'est toujours la même chose: comme si certains voulaient lui faire peur, et même l'empêcher de venir! Il suffit par exemple de se rappeler les prévisions catastrophistes qui avaient précédé son voyage au Royaume-Uni (voir ici: http://benoit-et-moi.fr/...); les activistes anti-pape, en particulier gays, s'étaient déchaînés, un collectif baptisé "Protest the Pope" ayant été jusqu'à le menacer d'arrestation à sa descente d'avion pour crime contre l'humanité. Et au lieu de cela, ce fut un triomphe, et les activistes, surdimensionnés par les medias, sont retombés dans l'anonymat dont ils n'auraient jamais dû sortir.

Un dossier avait été consacré aux prémisses de ce voyage, fin janvier, après la publication très médiatisée d'un "appel" signé par 140 théologiens européens pour réclamer le mariage des prêtres, l’ordination des femmes et l’acceptation par l’Eglise des couples homosexuels (voir ici: http://benoit-et-moi.fr/2011-I/...), faisant suite à une autre publication, celle d'une lettre co-signée par Joseph Ratzinger en 1970, semblant indiquer qu'il était prêt à ouvrir le débat sur la question: Voyage en Allemagne: c'est parti!

La semaine dernière, l'intérêt s'est ranimé, en particulier avec cet article d'Andrea Tornielli, sur la Stampa :

Le Pape en Allemagne et le célibat
8 juin2011
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A peine conclu le voyage en Croatie, le Pape pense déjà aux déplacements qui le méneront en Août à Madrid et en Septembre, pour la troisième fois dans sa patrie. Justement, le voyage en Allemagne, la première visite officielle du pape allemand (les deux précédentes, à Cologne en 2005 et à Munich en 2006 étaient des «visites pastorales») prévoit l'étape la plus importante à Berlin.
Un des moments forts sera la messe que le pape célébrera dans la capitale. Certaines personnes ont exprimé des doutes sur le choix initial, partagé par les organisateurs ecclésistiques, de faire se dérouler le rite en face du Palais de Charlottenburg qui peut contenir quarante mille personnes, trente mille autres pouvant suivre la cérémonie sur des écrans géants. Beaucoup se sont demandés s'il ne serait pas préférable de prévoir la messe devant la Porte de Brandebourg, le lieu où se déroulent les grands rassemblements publics à l'occasion des concerts, ou au stade olympique de Berlin. Bien que la décision semble désormais prise, cette dernière possibilité pourrait être examinée à nouveau.
Mais ce qui a fait discuter, ces derniers mois, ce sont également trois sorties publiques, considérées dans certains milieux proches de la sensibilité de Papa Ratzinger comme une tentative planifiée pour essayer de faire pression sur le Pontife, à laquelle ne seraient pas étrangers des représentants de l'Eglise catholique en Allemagne.
Le 21 Janvier, huit hommes politiques de la CDU ont écrit une lettre aux évêques allemands, en disant que le célibat des prêtres n'était plus conforme à l'époque, du moins en Allemagne, et maintient les fidèles éloignés de l'Eglise. Selon les pétitionnaires, le catholicisme allemand devrait donc s'émanciper des positions de Rome et ordonner des hommes mariés.
Alors que l'écho de cette initiative s'éteignait, une semaine plus tard, voici que le journal Süddeutsche Zeitung a republié un document de 1970, connue depuis des décennies et signé par divers théologiens, dans lequel le professeur Joseph Ratzinger semblait ne pas exclure la possibilité de discuter du célibat.
Ce qui renforce, dans certains milieux du Vatican, l'hypothèse d'une mise en scène commune derrière ces événements, c'est la sortie, quelques semaines plus tard, d'un troisième document, signé par 144 théologiens d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse, demandant au pape des réformes précises dans un sens progressiste, et disant que "l'Église a besoin aussi de prêtres mariés et de femmes dans le ministère ecclésial".
Des incidents isolés ou savamment coordonnés? Il n'existe en fait aucune preuve qu'il s'agisse d'un plan préconçu, même si certains, dans les "palais sacrés" ont tendance à accréditer l'hypothèse. Le premier à faire état d'une entreprise unique et intéressée pour faire pression sur le Pape, derrière ces requêtes, est le journal allemand Bild qui dans un article publié en ligne le 5 février dernier, parlait d'une "lutte autour du célibat" en oeuvre dans l'Église catholique.
L'article en question, signé par Einar Koch a été disponible en ligne pendant une demi-heure seulement avant d'être retiré, et définitivement effacé. L'auteur de l'article avait suggéré que dans la campagne contre le célibat, on pouvait voir le rôle du porte-parole de l'épiscopat allemand, le laïc Mathias Kopp , à son tour liée au secrétaire de la Conférence Episcopale, le jésuite Hans Langendörfer. Kopp, cependant, a toujours nié toute implication . Et le petit "roman policier" du retrait du site de Bild pourrait avoir plusieurs explications: il pourrait avoir été provoqué par une requête d'un des protagonistes mentionnés ou du fait qu'il n'a pas été jugé suffisamment fondé.
Ce qui est certain, c'est que Benoît XVI ne semble pas disposé à ouvrir un débat sur l'atténuation de la règle du célibat en vigueur dans l'Eglise latine. Même si, grâce à la création d'ordinariats anglo-catholiques, depuis la promulgation de la constitution Anglicanorum coetibus, pour la première fois l'existence d'un clergé marié a été reconnue , même si c'est provisoirement, dans l'Église latine.
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Image : le chateau de Charlottenbourg

Schisme?

L'information est reprise par l'agence catholique allemande de nouvelles www.kath.net , citant une enquête parue dans l'hebdomadaire Focus.

Kath.net fait état d'un "certain dossier" qui serait parvenu à la Curie romaine , avertissant qu'un schisme formel de l'Église en Allemagne pourrait saluer le Pape quand il viendra, en Septembre. Le dossier a été publié dans le magazine allemand Focus.
Selon ce "dossier", lors d'une réunion, en Juin, des vicaires de diocèses catholiques pour discuter des thèmes "libéraux" portés par les "réformistes", la grande majorité a voté pour poursuivre une ligne anti-Rome et jeter par dessus bord l'enseignement et les pratiques catholiques traditionnels en faveur d'une «église» sécularisée et démocratisée.

L'article de Focus conclut:
"La plupart des évêques allemands ne sont pas prêts jusqu'à présent d'aller à contre-courant de la modernité car c'est un chemin trop astreignant. Deux possibilités opposées se présentent au choix : soit une Eglise horizontale, du compromis et du dialogue dans la durée, dans laquelle même les articles de la foi feraient objet d'un vote par majorité, soit une Eglise verticale, qui perdurera dans l'administration des sacrements à toutes les époques. Pour le moment un schisme semble plus probable qu'une chance pour l'unification : les différences politiques et théologiques semblent être insurmontables. Le pape Benoît XVI le sait, en septembre il va rencontrer une Eglise profondément divisée."
(traduction Marie-Anne)



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